des familles en liste d'attente et
la seconde ouverture suit rapidement.
Pour ces nouvelles implantations, nous
cherchons d'anciens locaux commerciaux
bien situés en ville, que nous transformons
en lieu d'accueil pour une micro-crèche
qui sera gérée par du personnel qualifié.
Maintenant, notre force réside aussi dans
les économies d'échelles qu'un réseau
peut réaliser. Ainsi, nous avons déjà pu
mettre en place notre propre centrale
d'achats qui peut négocier efficacement
les prix, ainsi qu'un centre d'appels
commun à toutes nos structures.
Dans le même esprit, nous avons
aussi développé notre propre logiciel
de gestion d'une micro-crèche.
Au-delà de la gestion d'une entreprise
en croissance, qu'est-ce qui vous fait
avancer ?
C'est l'innovation. En fait, nous sommes
des innovateurs, puisqu'il nous a fallu
travailler avec les administrations,
les collectivités et les organismes sociaux
à la mise au point de ce concept original,
qui s'avère être un parfait compromis
entre l'assistante maternelle et la crèche
collective. Je suis bien conscient de l'aide
que j'ai pu avoir dans cette démarche,
et j'essaie de renvoyer l'ascenseur
en m'engageant comme administrateur
à la Caf ou comme conseiller
de l'enseignement technique.
Nous ouvrons par ailleurs largement
nos structures à des stagiaires, encadrés
par nos professionnels, afin qu'il puissent
préparer les diplômes dans de bonnes
conditions. Au passage, je dirais
qu’aujourd'hui la difficulté est plutôt
celle du recrutement.
Est-ce que vous vous imaginiez
devenir un jour chef d'entreprise ?
Oui, parce que j'ai toujours eu l'esprit
d'entreprendre. À l'école, j'ai toujours eu
en tête l'idée de créer ma propre
entreprise. C'est ce que j'ai fait en 2004,
alors que je n'avais que 20 ans
et pas encore terminé mes études.
J'ai lancé ABC Institut en 2004, alors que
les services à domicile commençaient
seulement à se développer.
Finalement, je suis d'abord passé
par une capacité en droit à la faculté
de Reims et dans la foulée
j'ai passé le bac en candidat libre.
J'étais un peu pressé de me lancer
dans la vie active sans doute...
Face à un banquier, est-on sérieux
lorsqu'on a 20 ans, et
aucune expérience de l'entreprise ?
Aujourd'hui j'ai un banquier
qui me soutient dans tous mes projets
de développement.
Au début, c'était loin d'être le cas.
J'ai dû solliciter un nombre
impressionnant de banques avant
d'en trouver une qui accepte
de me suivre. Et encore, j'avais derrière
moi mon grand-père et mon oncle
qui m'ont toujours soutenu dans
mes projets, même dans les périodes
de doute. Et il y en a forcément
dans le parcours d'une entreprise,
d'autant que lorsqu'on est autodidacte,
on apprend beaucoup
à travers ses erreurs.
Cela dit, ces expériences permettent
de repartir sur de meilleures bases.
Quel est le modèle économique
de vos micro-crèches ?
Nous finançons entièrement
nos investissements et nos recettes
se composent uniquement
de ce que nous facturons aux familles.
Nous sommes sur un marché
concurrentiel, où la tarification est libre,
mais sur lequel il faut être bien placé
au niveau qualité-prix. Maintenant, les
familles perçoivent des aides de la CAF
pour les aider à financer nos prestations.
Déduction faite des ces aides,
il reste en moyenne 300 euros par mois
à financer pour un enfant confié toute
la semaine. Et cette dépense bénéficie
également de déductions fiscales
au niveau du ménage.
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champ éco n°87 - le magazine de l’économie en mouvement de Reims et d’Épernay - mai 2010
“Nous sommes
des innovateurs,
puisqu'il nous a fallu
travailler à la mise
au point d’un concept
original.”
Interview
La valeur n’attend pas le nombre
des années : Yoann Dedion a fondé
sa première société à l’âge
de 20 ans.
26-31 INTERVIEW:Champ eco 26/04/10 11:39 Page29