Guide de surveillance du risque d’émergence des virus West Nile en Tunisie
Observatoire National des Maladies Nouvelles et Emergentes
I. INTRODUCTION :
Le virus West Nile est un flavivirus, transmis chez l’homme par des moustiques essentiellement
du genre Culex. Le réservoir naturel du virus est constitué par les oiseaux sauvages ou
domestiques, l’homme comme le cheval sont des hôtes accidentels du virus.
La transmission du virus chez l’homme se fait par piqûre d’insecte, l’infection humaine est
asymptomatique dans 80% des cas, dans 20% des cas elle se manifeste par un syndrome fébrile
pseudo-grippal. Les formes sévères neurologiques, à type de méningites et de méningo-
encéphalites n’apparaissent que dans 1% des cas.
Dans le monde, le virus West Nile touche l’homme de façon sporadique ou épidémique. Des cas
humains de fièvre à virus West Nile ont été rapportés dans diverses régions du globe, en
Afrique, au Moyen-Orient, en Inde, en Europe et aux Etats-Unis.
Actuellement, depuis le mois d’aout 2010, des cas équins de West Nile ont été notifiés au
Maroc, en Espagne et en Italie et des cas humains en Roumanie en Turquie et en Grèce.
La Tunisie a connu une première épidémie en 1997 (173 cas humains groupés de méningites
confirmés dans la région du Centre Est : Sfax, Mahdia, Monastir, et Sousse Kairouan) [1]. Ces
régions côtières se trouvent sur le trajet d’importantes migrations d’oiseaux de l’Afrique vers
l’Europe, surtout en été et en automne période où les moustiques vecteurs sont les plus
présents et les plus actifs. Une deuxième épidémie est survenue en 2003, où on a enregistré 50
cas à Mahdia, Sousse et Sfax [2]. Au cours de ces deux épidémies, aucun cas clinique n’a été
enregistré chez les chevaux en Tunisie malgré une séroconversion.
Devant l’intensification de la circulation du virus West Nile en Europe et sur le pourtour
méditerranéen, un dispositif de surveillance est mis en place afin de détecter précocement une
circulation de ce virus et de mettre en œuvre rapidement des mesures de contrôle.