Brest et les deux guerres mondiales

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Brest Est 2012, GE, HC, Mairie de Brest, MH
Cimetière de Kerfautras, Abri Sadi Carnot
Mémoires pour la paix
Brest et la première guerre mondiale
Brest, très éloignée du conflit, mais … si proche
La déclaration de guerre a lieu le 3 août 1914.
L’amiral Rouyer, commandant de ce qui reste de l’escadre de l’Atlantique
reçoit l’ordre : « Appareillez immédiatement et opposez – vous par les armes
au passage de la « flotte » allemande partout, à l’exclusion des eaux
territoriales anglaises. »
Personne ne se fait d’illusion sur la capacité de la marine française à
s’opposer à la marine allemande. La Royal Navy entre heureusement en
guerre.
Brest voit partir ses navires puis ses combattants de terre, soldats et marins
dont le 19ème régiment d’infanterie qui allait laisser tant des siens dans les
tranchées de La Boisselle et de Verdun.
Carte du conflit en 1917
Rapidement, les premiers convois de blessés de retour du front furent
« accueillis » à l’hôpital maritime.
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Un calme étonnant, sur le front (Archives BMO)
L’Amiral Ronarc’h et les demoiselles à pompon rouge à Dixmude (3000 d’entre eux
vont y décéder au combat)
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Des soldats de tous horizons passent par Brest : Kabyles, Annamites,
Portugais.
L’effort de guerre dans l’arsenal se traduit alors par la fabrication d’obus et de
munitions en tout genre, à destination du front mais également de la
Révolution russe.
De juin à novembre 1916, 240000 tonnes de matériel de guerre vont être
acheminées par plus de quatre vingts cargos vers la Russie et la Roumanie.
En 1916, Brest voit passer 30000 soldats russes en partance pour le front de
Champagne.
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Troupes russes débarquant au port de commerce(Archives BMO)
Revue des troupes russes au port de commerce (Archives BMO)
1917 : Brest devient « ville américaine ». Plus de 800000 soldats américains
et 275000 tonnes de matériel vont transiter par Brest .
Entrée principale du camp de Pontanezen (Archives BMO)
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Pontanezen, vue du camp (Archives BMO)
A Pontenezen, à la ville
baraquements.
de toile, va succéder
un camp composé de
Revue du général Pershing au camp de Pontanezen (Archives BMO)
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Le bilan humain de la première guerre mondiale est extrêmement lourd : près
de 20 millions de morts civils ou militaires. 9,7 millions de soldats décèdent
au combat ou en captivité.
Kerfautras, Carré des soldats français morts pour la France 1914 – 1918
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Kerfautras, Carré des soldats allemands morts en captivité, de la grippe espagnole
1918
Kerfautras, Cénotaphe première guerre mondiale
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BREST et la deuxième guerre mondiale
8 mai 1945, l’Europe est un champ de ruines. La seconde guerre mondiale a
provoqué la mort d’au moins cinquante millions de personnes, touchant
autant les civils que les militaires.
La violence contre les populations a atteint un paroxysme : massacres et
exactions commis par les japonais en Chine, bombardements alliés sur
Dresde carbonisant des dizaines de milliers d’allemands sous des tonnes de
phosphore, conséquences effroyables de la bombe atomique etc... Le monde
découvre avec stupeur la réalité des camps de concentration et
d’extermination nazis.
1. Brest, très à l’ouest de l’Europe, si près de l’Amérique, au cœur du
conflit.
La guerre s’installe très tôt à Brest.
 Arrivée des tommies à Brest, fin 1939
 Départ en avril 1940 de 16000 hommes pour Narvik en Norvège.
Revue des chasseurs alpins avant leur départ pour Narvik
Après le désastre de Dunkerque, accueil des réfugiés du Nord.
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Depuis le 15 juin, des avions allemands rôdaient dans le ciel au -dessus de la
Penfeld et de Laninon.
Mercredi 19 juin en soirée, le drapeau à croix gammée flotte au mât du
pavillon de la mairie (rue de Lyon).
Dès le 18 juin, les bombes allemandes avaient commencé à tomber ça et
là causant les premiers dégâts. Des mines magnétiques sont également
posées dans le goulet.
Le 17 juin à 18h, les bateaux Ville d’Oran, Ville d’Alger, Schoelcher, El
Dzejaïr, El Mansour, El Kantara embarquent l’or de la banque de France
ainsi que l’or restant dans l’ouest. Le 18juin, Les navires en état de naviguer
(70 navires de guerre et 48 navires marchands) franchissent le goulet. Les
entrepôts et certains navires sont dynamités.
2. Brest à l’heure allemande.
La population s’est en grande partie réfugiée dans les environs de Brest.
Pour les autres (environ 80000 brestois), confinés chez eux, ils vont subir
à la fois l’occupation allemande (verboten, ausweiss, rationnement,
exécutions, résistance) et les bombardements alliés.
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3. 1941 – 1942, Brest, la ville la plus bombardée de France.
 Décembre 1941 : Brest subit trente bombardements
A partir de mars 1941 : les croiseurs allemands Amiral Hipper, Prinz Eugen
et les cuirassiers Scharnorst et Gneisenau s’installent à Laninon.
Bombardiers anglais survolant les deux cuirassés allemands
1941 : début de la construction des bases sous marines.
A partir de 1942, la FLAK allemande oblige les aviateurs britanniques et
américains à bombarder au-dessus de 4000 mètres.
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Réponses de la flak allemande aux bombardements alliés
403 morts civils et 537 blessés dans cette année 1942.
Place Wilson et Sadi Carnot, la municipalité fait construire entre 1942 et
1943 des abris à une profondeur de 18 à 20 mètres.
En août 1943, 60000 brestois vivent encore dans la ville.
Carte des abris brestois
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Carte de l’abri Sadi Carnot
4. Le pire est à venir
 Août 1944, la population de l’agglomération atteint encore près de
50000 habitants. Le 4 août, des ordres d’évacuation sont
placardés.25000 brestois choisissent de rester pensant que la ville
tomberait rapidement.
Face à face, le 8ème corps d’armée américain ( 40000 hommes) et les
forces allemandes qui atteignaient 45000 hommes.
Le 10 août, les américains ouvrent le feu au canon sur Brest.
Le 13 août, Victor Euzen, le président de la délégation spéciale de la ville de
Brest obtient des allemands l’autorisation de se rendre au QG du général
Middleton pour solliciter une trêve afin d’évacuer les civils, ce qui fut fait le
lendemain.
2000 habitants ont choisi de rester.
400 d’entre eux se réfugient dans l’abri Sadi Carnot, 500 à Ponchelet (Rue
du Gaz) qui faisait office d’hôpital. Un millier de personnes restent disséminés
dans divers quartiers de la ville. Ils vont vivre terrés….jusqu’à la libération de
la ville.
 Le siège de Brest va durer 6 longues semaines.
Le quotidien des brestois : Incendies allemands, pilonnages
américains, bombardements alliés jours et nuits.
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 Le 9 septembre, les américains investissent les premières maisons de
Saint Marc.
5. La catastrophe de l’abri Sadi Carnot.
Ce même jour, 2h30 . Pour une cause indéterminée, les munitions
entreposées du côté allemand explosèrent subitement. 20 secondes plus
tard, les flammes envahissent la galerie souterraine. Les survivants ne
doivent leur salut qu’à une montée très rapide des 154 marches qui
conduisaient à l’air libre. Parmi les victimes, se trouvaient Monsieur Victor
Eusen, plusieurs membres de la Délégation Spéciale, des médecins, des
religieuses, des infirmières de la Croix Rouge…
A partir du 11 septembre, toutes les défenses extérieures de la ville, celles
de l’ouest, étaient tombées. Saint – Marc, le Petit Paris et Lambézellec
avaient été enlevés de haute lutte.
Tombes de soldats allemands enterrés à la hâte
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Le 16 septembre, les américains attaquent sur l’ensemble du front. A l’est,
dans les quartiers de Kerigonan, Saint – Martin, Sanquer, les combats de rue
font rage. Il faut reprendre chaque maison, l’une après l’autre. A l’ouest, la
progression est lente. Les forts de la Villeneuve, du Questel, du Porzic
tombent rapidement. La butte de tir du Polygone, Les forts de Keranroux et
de Montbarrey nécessitent l’emploi de chars lance – flammes.
Le fort Montbarey après les combats
Le 17 septembre, des combats de rue très violents, amènent les assaillants
alliés au contact avec la ligne intérieure des fortifications. Saint – Pierre
Quilbignon est enlevé. Kervallon et Recouvrance sont atteints. Le 18
septembre, c’est l’attaque générale de la ville. L’ennemi oppose une faible
résistance et capitule.
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La rue Louis Pasteur et l’entrée de l’abri Sadi Carnot
« Ce Brest dont il ne reste rien. »
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Une chronologie
Brest, ville la plus
bombardée de France
Fin
1939
18 juin
1940
19 juin
1940
Mars
1941
1941 1942
4 août
1944
12 août 9 septembre 18 septembre
1944
1944
1944
Arrivée départ arrivée
croiseurs base abris ordre
évacuation
abri
capitulation
des
de la
des
allemands sous –marine évacuation des civils Sadi Carnot allemande
Tommies flotte allemands
Un très cher tribut humain
965 tués par les bombardements et l’explosion de l’abri Sadi Carnot, 60
fusillés, 146 déportés
9830 américains tués ou blessés, 10000 allemands tués, 20000 blessés,
38000 prisonniers.
330 aviateurs, essentiellement anglais vont mourir au – dessus de Brest.
Villes bombardées et pertes en vies humaines
Dresde : 135000
Tokyo : 87793
Hiroshima : 78150
Nagasaki: 75000
Londres : 40000
Hambourg : 43000
Nantes : 1100
Le Havre : 3200
Coventry : 568
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Des témoignages de Brestois alors enfants
(audio - guides abri Sadi Carnot)
1) L’entrée dans la guerre, sur la mise en place des abris, sur la vie dans les abris
en particulier dans le tunnel ferroviaire à Recouvrance par Serge Aubrée, Cécile
Bramé…
2) Arrivée des allemands à Brest, le 19 juin 1940 par Marie Thérèse Poisson.
3) La France occupée : la vie quotidienne à Brest par Marie Thérèse Poisson.
4) Extrait du journal de Max Fauchon, 7 août 1944, pendant le siège de Brest,
journal de bord de Rose de Marie Gardès.
5) Abri Sadi Carnot, 2h30, 9 septembre 1944 Journal de bord de Rose Marie Gardès,
journal de bord de Max Fauchon.
6) Abri Sadi Carnot, 9 septembre 1944 par Rose Marie Gardès
7) Abri Sadi Carnot, 9 septembre 1944, vie dans l‘abri par Rose Marie Gardès
8) « La vie sauve » par Rose Marie Gardès, une peinture de la vie dans l’abri par
Serge Aubrée
Remerciements à Christine Berthou- Ballot, Directrice du patrimoine BMO; à
Hugues Courant, Archives BMO ; à Michèle Hubert – Veron, Service culture ville
de Brest ; à Charles Bizien du Souvenir Français ; à Armelle Le Pors,
Conservatrice des cimetières, Brest.
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