BIBLIOTECA UNIVERSITARIA DI GENOVA – PERCORSI TEMATICI
UNIVERSALITAS & PERVASIVITAS
il costituirsi e diffondersi della S.J. e suoi echi (1540 - 1773)
di A. Pisani
Schede di approfondimento di argomenti generali
florins, soit dix fois plus que sa concurrente anglaise. Ce capital est divisé en actions de 3000
florins, la compagnie constituant ainsi la première grande société anonyme de l’histoire. Le pouvoir
politique lui accordait par une charte le monopole du commerce avec les Indes pour 21 ans,
commerce que la compagnie prétendit interdire aux autres marchands européens. Au plan financier,
la compagnie est une société anonyme cotée en Bourse. Elle distribue des dividendes qui atteignent
souvent 25 à 30%, si bien que la valeur des actions boursières connaît une forte envolée, passant de
3000 florins à la création de la compagnie en 1602 à 18000 florins en 1670. Pour autant
l’organisation financière de la VOC est relativement rudimentaire : elle ne possède pas de
comptabilité régulière et n’émet pas de bilan officiel. Les résultats financiers présentés
annuellement aux États généraux ne concernent que les avoirs et les dettes de la compagnie en
Europe, ignorant celles des Indes. La compagnie dispose de deux comptabilités, l’une à Amsterdam,
l’autre à Batavia. Ceci signifie, entre autres, que le commerce avec Amsterdam constitue une affaire
distincte de celui effectué à l’intérieur de la région en Asie qui, disposant de sa comptabilité propre,
doit, en théorie, assumer lui-même ses dépenses. Ainsi, Amsterdam fait le bilan global des six
chambres néerlandaises tandis que Batavia synthétise les livres de comptes qu’envoient les
différents comptoirs d’Asie. De plus, le bilan de la compagnie ne tient pas compte de produits
importants. Dans le même temps, elle omet, à l’actif comme au passif, les coûts de ses bâtiments, de
ses navires, de l’argent qu’elle envoie vers l’Asie. Un bilan d’ensemble, permettant un calcul précis
des profits de la compagnie, semble alors improbable. Cette comptabilité troublante qui pose des
problèmes à l’histoire quantitative moderne pour appréhender les profits de la compagnie était aussi
très critiquée à l’époque. À la fin du XVIIe siècle le président du Conseil des XVII, Johannes
Hudde, tente de réformer le système comptable de la VOC, mais cette initiative n’aboutit pas. En
fait, il existe au sein de la compagnie un conflit d’intérêts entre les actionnaires et les dirigeants. Les
actionnaires ont toujours voulu des comptes et des bilans plus précis estimant que leurs dividendes
étaient insuffisants et que la compagnie profitait de l’absence de système de comptabilité précis
pour cacher ses bénéfices. Toutefois, les directeurs de la compagnie ont toujours réussi au final à
maintenir des comptes obscurs favorables au bon déroulement de leurs affaires, ne laissant d’autre
choix aux actionnaires que de vendre leur participation s’ils n’étaient pas satisfaits.
2. 3. Pouvoirs régaliens
Grâce à sa puissance, la compagnie constitue un véritable État dans l’État. De fait, elle dispose dans
les comptoirs hollandais des Indes orientales des principales fonctions régaliennes (police, défense,
justice). C’est la compagnie qui nomme les gouverneurs et les conseils assurant la justice civile et
criminelle. C’est elle aussi qui assure la défense de ses possessions terrestres et la protection de ses
routes commerciales. Dans cette optique, elle décide de la guerre et de la paix avec les princes
autochtones, disposant à cet égard d’une diplomatie autonome. De même, la compagnie dispose
d’une flotte de guerre qui combat les puissances européennes adverses (Angleterre, Portugal et
France) et les souverains locaux. Cette armada finit d’ailleurs par être soutenue par une armée de
terre privée qui compte jusqu’à douze mille hommes. Ces pouvoirs, la VOC en dispose sur un des
plus grands empires du monde, à côté duquel les Provinces-Unies semblent minuscules. Bien que la
compagnie reste sous le contrôle des différentes chambres la composant et demeure grandement
dépendante de la diplomatie de la métropole, elle est consciente de son pouvoir et ne manque pas
d’arrogance vis-à-vis de l’État. Ainsi au milieu du XVIIe siècle, les directeurs de la compagnie vont
jusqu’à prétendre que « les places et les forteresses que les Heeren XVII avaient conquises dans les
Indes orientales n’étaient pas à considérer comme des conquêtes nationales, mais comme la