
Analyse matière :
Analyse du texte exploité :
La grenouille qui avait soif
C’était il y a bien longtemps…
Si longtemps que l’arrière-arrière-grand-père de mon arrière-grand-père n’était pas
encore né. La canicule et la sécheresse régnaient sur le pays. Plus un ruisseau, un
étang ou une rivière ne donnait d’eau. Les hommes, les oiseaux, les animaux
tombaient et mouraient les uns après les autres. Les chasseurs avaient cessé de
poursuivre le gibier. Quelques-uns, restés en vie, regardaient le soleil, dont l’ardeur
flamboyait dans le ciel d’or fondu. Les nuages avaient disparu. La seule ombre qui
planait était celle de la mort.
Les survivants décidèrent d’agir et se réunirent près de ce qui avait été le principal
point d’eau de cette terre désolée. Ils se demandaient où avait bien pu disparaître
tout le liquide qu’il y avait avant. Après de nombreuses expéditions, on découvrit
que l’eau avait été bue par une grenouille d’une taille gigantesque.
Hommes, oiseaux et animaux prirent rapidement une grande décision : ils allaient
faire éclater de rire cette grenouille, comme ça, elle recracherait toute l’eau qu’elle
avait bue. Mais ce fut en vain que l’oiseau moqueur ria aux éclats devant la
grenouille, en vain que le kangourou sauta devant elle, en vain que la cigogne dansa
sur un pied. La grenouille géante pinçait bien fort la bouche et refusait de rire.
Alors, un vermisseau grimpa sur le ventre nu de l’énorme batracien et se mit à le
chatouiller avec le bout de sa queue. La grenouille se retint longtemps, longtemps,
mais à la fin, n’y tenant plus, elle éclata de rire : toute l’eau tomba en cascade de sa
bouche immense et aussitôt les rivières, les étangs, les ruisseaux et les lacs se
remplirent à ras bord et la vie fut sauvée, et tout recommença comme avant.
Marilyn Plénard,
Histoires des quatre saisons
© Flies France, 2005
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