Service de chirurgie plastique. Hôpital Saint-Louis, Paris.
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MALADIE DE
DUPUYTREN
Fiche d'information des patients
Mai 2006
Marc REVOL et Jean-Marie SERVANT
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d’un (ou des) doigt(s). Il est très facile de voir si ce déficit d'extension existe ou non, par le test de la
table : tant que le patient peut poser sa paume bien à plat sur une table, il n'existe pas d'indication
opératoire. Si un déficit d'extension commence à se manifester, la chirurgie peut être envisagée,
d'autant plus rapidement que ce déficit est situé au niveau des articulations interphalangiennes
(enraidissement rapidement irréversible
D'autre part, la maladie de Dupuytren n'est pas un cancer, et les interventions étendues préconisées
autrefois dans le but de prévenir les récidives n'ont actuellement plus aucune indication. Il faut se
contenter de rétablir l'extension des doigts atteints en ne retirant que les seuls tissus malades
(« aponévrectomie » sélective), en respectant les parties normales de l'aponévrose.
Si la maladie est bilatérale, il ne faut jamais opérer les deux côtés dans le même temps opératoire,
pour des raisons évidentes d'hygiène élémentaire post-opératoire, afin que le patient puisse continuer
à faire sa propre toilette avec la main non opérée.
Toute la difficulté de l’opération tient au fait que les artères et les nerfs sensitifs des doigts, qu’il faut
évidemment respecter, sont plus ou moins étroitement liés aux tissus malades, qu’il faut enlever. Cela
n’est malheureusement pas toujours possible, et des blessures ou des sections nerveuses ou
artérielles des doigts peuvent survenir, surtout dans les cas récidivés et opérés de nombreuses fois.
D’autre part, il n’est pas toujours possible au chirurgien d’étendre les articulations interphalangiennes
lorsqu’elle sont atteintes depuis longtemps. Dans ces cas, il est préférable de respecter un certain
déficit d’extension plutôt que de forcer sur une articulation pour l’étendre, et risquer ainsi des dégâts
irréversibles qui l’empêcheront de se fléchir à jamais.
Dans certains cas évolués ou multiopérés, un blocage en bonne position d’une articulation
(« arthrodèse ») voire une amputation de l’auriculaire peuvent être proposés.
Chaque fois que cela est possible, la peau de la paume est suturée en fin d’intervention. Mais il arrive
assez souvent que cette suture soit impossible parce que la peau était rétractée depuis longtemps, et
dans ces cas le chirurgien peut délibérément choisir de laisser la paume ouverte, en laissant la perte
de substance cicatriser sous des pansements gras ("cicatrisation dirigée"). Lorsque la peau est très
atteinte, ou par principe devant une forme « juvénile » de la maladie, il peut aussi choisir d’enlever la
peau malade et de la remplacer par une greffe de peau totale, qui est généralement prélevée dans la
région du coude du côté opéré. Les récidives de la maladie sont très rares sous une greffe de peau
(mais une extension de la maladie à côté de la greffe reste toujours possible).
Selon les cas, l’intervention se déroule sous anesthésie générale ou sous anesthésie régionale (bloc
plexique). L’usage d’un garrot pneumatique au bras est indispensable pour arrêter la circulation du
sang et permettre ainsi au chirurgien de voir précisément ce qu’il fait.
LES SUITES DE L'INTERVENTION
• L’hospitalisation dure de quelques heures ("hôpital de jour")) à quelques jours
• Pendant les premiers jours qui suivent l’intervention, il est déconseillé au patient de
laisser pendre sa main au bout du bras. Il est au contraire recommandé de placer la main au-
dessus du niveau du cœur (soit sur un oreiller lorsqu’on est allongé, soit sur l’épaule opposée