MALADIE DE DUPUYTREN : SOIGNER GRACE A UNE AIGUILLE La maladie de Dupuytren peut entraîner un handicap important. Elle peut être traitée aujourd’hui par une technique rapide, simple et efficace. La maladie de Dupuytren est une maladie rhumatologique fréquente. Elle concerne surtout les plus de 50 ans et, pour des raisons encore inexpliquées, touche davantage les hommes que les femmes. Le tissu situé sous la paume de la main–l’aponévrose palmaire- se rétracte. Cette rétraction provoque une flexion progressive d’un ou plusieurs doigts : ces derniers se plient en direction de la paume. Le patient ne peut plus poser sa main à plat sur une table par exemple. Difficile alors d’effectuer les gestes de la vie quotidienne avec des doigts rétractés : tenir un téléphone, cuisiner ou faire la vaisselle sans faire de casse… Il ne s’agit pas d’une affection douloureuse –les nerfs et les tendons de la main d’ailleurs sont intacts- mais d’une maladie handicapante dans ses formes évoluées. Il n’existe pas pour l’instant de traitement médical qui ait démontré, grâce à des études scientifiques, son efficacité. Habituellement les patients sont opérés. Mais une technique récente est de plus en plus pratiquée avec succès. Pas de bloc opératoire, pas bistouri, pas d’hospitalisation : avec le traitement à l’aiguille, le patient peut être traité dans un cabinet de ville, ou une simple salle de soins. « Ces patients ont, dans la paume de la main, des fibres qui forment une bride empêchant d'étendre les doigts. La technique consiste à couper cette bride avec le biseau d’une aiguille. L'avantage par rapport à la chirurgie, dont l’objectif est de retirer l’aponévrose malade, c'est la simplicité de l'intervention : le geste est pratiqué sous anesthésie locale, et c'est sans risque pour les éléments qui se trouvent sous la paume : tendons, nerfs, artères... Avec deux ans de recul, on obtient 90% de bons résultats, avec un gain d'extension des doigts. Bien sûr, au delà de 5 ou 10 ans, le taux de récidive est beaucoup plus important", précise le Dr Emmanuel Masmejean, responsable de l’unité de chirurgie de la main, à l’Hôpital Européen Georges Pompidou à Paris. Pour le patient, les avantages sont nombreux : il n’a pas besoin d’un arrêt de travail ou de séances de rééducation. Dès la fin de la séance, qui ne dure que quelques minutes, il peut à nouveau se servir de sa main. Brigitte-Fanny COHEN