
CHUMAGAZINE 5
Marc Henry est monteur de ligne à Hydro-Québec, un
métier qui implique d’installer, d’entretenir et de réparer
des câbles et différentes structures qui servent au transport
et à la distribution de l’électricité ou des
télécommunications. C’est aussi un sportif
accompli, qui a vécu de grandes aventures
et battu plus d’un record en ski cerf-volant,
un sport de glisse qui utilise la force du vent
comme moyen de traction.
Mais le 11 juillet dernier, M. Henry a subi
un accident de travail qui a failli lui coûter
la vie et qui l’a mené à l’unité des grands
brûlés de l’Hôtel-Dieu du CHUM. Après une
fausse manœuvre, il s’est retrouvé en état
d’électrisation, les deux mains collées à une ligne de haute
tension. Le courant a traversé son corps et a mis le feu à
ses mains, l’empêchant de lâcher la ligne durant de longues
secondes.
Il est resté conscient 15 à 20 secondes durant l’électrisation,
puis a perdu connaissance durant deux à trois minutes.
Ses collègues ont immédiatement composé le 9-1-1. Si
l’ambulance est arrivée près de 30 minutes plus tard, les
pompiers de Melocheville (premiers répondants), ont
répondu à l’appel en moins de trois minutes. Ils lui ont
prodigué les premiers soins et l’ont réanimé.
Durant sa perte de conscience, M. Henry s’est cru mort.
« Lorsque j’ai réalisé que j’avais survécu, j’ai su que je
donnerais tout pour continuer à vivre, sans me laisser
abattre. ». Après un court passage à l’Hôpital de Valleyfield,
il a été conduit à l’unité des grands brûlés de l’Hôtel-Dieu.
« J’ai été tellement bien soigné. J’ai reçu des soins extra-
ordinaires, personnalisés, toutes les deux heures, jour et
nuit. Tout le monde était super fin : médecins, infirmières,
préposés, concierge… tout le monde. » Il a craint de perdre
ses mains à cause de ses brûlures au 4e degré, mais le
médecin l’a vite rassuré.
Il allait bien. Il était en vie. Il retrouverait l’usage de ses
mains. Après trois semaines d’hospitalisation et cinq jours
de repos à la maison, M. Henry a subi trois opérations, dont
un débridement, l’amputation d’un bout de doigt (qui était
insensible à cause d’une blessure antérieure à l’accident)
et des greffes de peau. C’est à ce moment-là que le long
processus de guérison et de réadaptation a commencé :
d’abord avec des changements de pansements quotidiens
au CLSC, ensuite avec des séances de
physiothérapie et d’ergothérapie, des visites
hebdomadaires à l’Hôpital de réadaptation
Villa Medica et des soins à se donner à la
maison. Pour retrouver la pleine possession
de ses moyens, il s’est fixé des objectifs
personnels, dont celui de cesser de prendre
ses médicaments analgésiques et neuro-
pathiques, ce qu’il a réussi à sa troisième
tentative, en novembre.
S’il fait preuve d’une grande résilience
dans ce « marathon du rétablissement », c’est peut-être
parce qu’il carbure depuis longtemps à l’effort et aux défis.
En effet, en 2005, il a participé à une expédition à la Baie
James, durant laquelle il a parcouru en ski cerf-volant
540 km en sept jours. Trois ans plus tard, il est devenu le
skieur aérotracté le plus rapide au Canada et, en 2011, il
parcourait la distance record de 312 kilomètres en 10 h.
Celui qui a travaillé durant la tempête de verglas qui
a touché le Québec en 1998 et qui a aidé ses confrères
américains après le passage de l’ouragan Sandy, en 2012,
connaît bien les dangers inhérents au métier qu’il exerce
depuis 28 ans, comme les conditions climatiques, les risques
d’électrocution ou les hauteurs. Mais M. Henry n’a pas froid
aux yeux. Il affirme même qu’il aimerait retourner travailler
comme monteur de ligne. « Je ne suis pas traumatisé.
Je sais ce qui s’est passé. » La cause de son accident ?
Son état d’esprit. Neuf jours avant l’accident, il avait appris
qu’il souffrait d’un cancer de la thyroïde, pour lequel il a été
opéré en octobre.
Aujourd’hui, il se consacre entièrement à son rétablis-
sement et prend la vie un jour à la fois. Ce défi, il ne l’a pas
choisi. Mais, fidèle à lui-même, il s’y attaque avec courage
et détermination. Ses prochains objectifs ? Faire du ski
cerf-volant cet hiver et du vélo l’été prochain.
ACTUALITÉS | Page couverture
« Lorsque j’ai
réalisé que j’avais
survécu, j’ai su que
je donnerais tout
pour continuer
à vivre, sans me
laisser abattre. »
Courageux dans
la vie comme
dans l’adversité
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notre patient-vedette : chumagazine.qc.ca
Quel est
leur mandat
au CHUM ?