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Rev. sci. Bourgogne-Nature - 11-2010, 115-120
Nicolas POINTECOUTEAU
Commentaires
Il apparaît assez clairement sur ce graphique 
que les populations de Sternes naines et pierregarin 
présentent des variations inter-annuelles importantes 
de leurs effectifs et une relative tendance à la baisse 
depuis 2002. 
À l’échelle nationale, les effectifs nicheurs des 
Sternes pierregarin (5 000 à 6 000 couples) et des 
Sternes naine (+/-1 700 couples) sont plutôt stables 
voire à une légère tendance à la hausse pour la 
Sterne naine.
À l’échelle du bassin Loire–Allier :
Pour ce qui est des Sternes pierregarin, il semble-
rait que l’on assiste à un glissement des populations 
vers la partie centrale de la Loire moyenne.
S’agissant des Sternes naines, les effectifs sont 
globalement en augmentation sur l’axe Loire Allier. 
Même si la colonisation vers l’amont du Bassin est 
de plus en plus marquée, elle ne paraît pas à l’heure 
actuelle pérenne et visiblement les colonies semblent 
aussi se regrouper en Loire moyenne 
Sur la Loire inférieure et sur les marais littoraux 
du centre atlantique, les effectifs nicheurs de ces 
deux espèces connaissent une nette augmentation 
depuis 5 ans (com. pers. Didier DESMOTS, RNN 
marais de Mullembourg-vendée). 
La baisse des effectifs nicheurs sur la réserve 
naturelle est-elle la traduction d’un mouvement 
des populations nicheuses de Sternes pierregarin 
et naine vers la Loire aval et les marais littoraux 
centre atlantique ?
Photographie 3. Sterne pierregarin.
Photographie 4. Canoë, La Charité-sur-Loire.
Les facteurs d’influence 
de la réussite de la reproduction 
des sternes
Les facteurs hydrologiques (crues printanières, 
étiage rapide…) sont prépondérants pour la réussite 
de nidification de ces espèces. À l’image des situa-
tions hydrologiques exceptionnelles des années 2007 
et 2008 : les niveaux d’eau élevés et constants de 
la Loire durant la période mai à juillet n’avaient pas 
permis de découvrir suffisamment de grèves et bancs 
de sable nécessaires à la nidification des sternes. 
De la même manière, des conditions météo-
rologiques (pluviométrie abondante régulière, 
températures fraîches constantes) augmentent la 
mortalité des embryons dans les œufs et des jeunes 
en période d’élevage
À ces facteurs « physiques » il faut rajouter la 
notion de dérangement : 
•d’origine « naturelle » : l’importance de ce facteur 
est actuellement jugée faible sur la réserve natu-
relle. Il s’agit des comportements de prédation 
principalement exercés par d’autres espèces 
d’oiseaux (Goélands, corneille noire, ...) sur les 
œufs ou sur de très jeunes poussins. Aucune 
observation de prédation par des mammifères 
n’a été relevée. 
•d’origine anthropique : la fréquentation humaine 
principalement pour des activités de loisirs (pêche, 
randonneurs nautiques et pédestres, divagation 
des chiens) sur des sites potentiels ou avérés de 
nidification. 
Dans une année où les conditions hydrologiques 
et les conditions météorologiques restent opti-
males, le dérangement d’origine humaine peut-être 
préjudiciable. Il convient donc de maîtriser cette 
fréquentation pour garantir la quiétude sur les sites 
de reproduction des sternes. 
Dans le cadre réglementaire de la réserve natu-
relle, la mise en œuvre d’un dispositif d’interdiction 
temporaire d’accès est une réponse efficace et 
rapide, adaptée à la forte vulnérabilité de l’espèce 
(voir encadré page suivante).
Mais est-ce suffisant ?
Une autre cause de cette apparente baisse des 
effectifs serait à rechercher dans l’évolution des 
formes fluviales du lit de la Loire. Les travaux de S. 
N. POINTECOUTEAU
N. POINTECOUTEAU