V. Courtas 6e dimanche de Pâques – A 09/06/2017 Fiches dominicales 2
AUTOUR DES TEXTES
À partir des lectures
L’invitation proposée en tête de cette fiche reprend une phrase de la deuxième lecture tirée d’une lettre de Pierre. Cela s’adressait
aux premiers chrétiens et chaque apôtre ou disciple annonçait l’évangile, chacun à sa manière. La première lecture nous présente
Philippe, l’un des Sept, prêchant dans une ville de Samarie. Et l’évangile assurait chacun de la présence de l’Esprit afin qu’il
sache ce qu’il a à faire et à vivre. C’est de cet appui que peut se nourrir notre espérance. Elle consiste à reconnaître que le Christ
est à l’œuvre dans tous les actes et toutes les paroles que chacun est invité à poser et à prononcer « avec douceur et respect » (2e
lect). La bienveillance, la justice et la paix sont autant d’attitudes susceptibles de désarçonner toutes les personnes qui font montre
de brutalité, d’envie, d’orgueil et de mauvaises intentions. N’oublions pas que le Christ nous a promis d’être en permanence avec
nous par son Esprit. Il a établi sa demeure chez nous et il nous habite le cœur. Comme le dit le frère Roger de Taizé : « Toi le
Christ, t’accueillir c’est savoir que tu seras avec nous, en toute situation, toujours ».
Première lecture : Actes 8, 5-8.14-17
Après l’arrestation et la lapidation d’Etienne, le premier des Sept hommes appelés au service des tables, une persécution se
déchaîne contre l’Église de Jérusalem. À l’exception des Apôtres, les chrétiens se dispersent alors en Judée et Samarie.
Paradoxalement, c’est donc cette persécution qui va déclencher l’expansion de la mission selon les indications du Ressuscité (Ac
1, 8).
Philippe, le deuxième des Sept, rempli de sagesse et d’Esprit, a l’audace d’aller évangéliser les Samaritains. Philippe n’était-il
pas pourtant destiné au service des tables ? L’Esprit souffle où il veut et se joue de nos classifications. Les Samaritains sont
considérés comme infidèles au Dieu d’Israël par les Juifs pieux qui ne leur adressent pas la parole. Mais, touchés par le Christ et
les signes accomplis par Philippe, ils sont baptisés.
Avertis, les apôtres délèguent Pierre et Jean qui demandent à l’Esprit Saint de descendre sur les nouveaux baptisés, ratifiant ainsi
l’œuvre d’évangélisation de Philippe. Une Pentecôte pour les Samaritains !
Psaume 65
Venez et voyez les hauts faits de Dieu ! Qu’il s’agisse des actions de Dieu, de celles de Philippe ou des nôtres, ce sont d’abord
ces actes libérateurs qui touchent les Samaritains, les païens ou la terre entière. Ils témoignent en faveur du Seigneur. Que ceux
qui portent la marque de son Esprit aient aux lèvres les paroles et accomplissent les gestes qui guérissent, libèrent, relèvent,
redonnent vie et espérance.
Deuxième lecture : 1 Pierre 3, 15-18
Avant sa passion, Jésus a promis l’Esprit à ses disciples. Il sera leur Défenseur (Év). C’est bien parce qu’ils ont reçu à leur
baptême ce Défenseur, cet Esprit qui garde le Christ vivant, que les chrétiens auxquels s’adresse la lettre de Pierre peuvent
présenter une défense et rendre compte de leur espérance.
Ces chrétiens sont en butte à la persécution comme le furent les tous premiers disciples (1ère lect). Ils sont encouragés à sanctifier
le Christ dans leurs cœurs, c’est-à-dire à l’aimer jusqu’au bout comme lui l’a fait pour eux. En s’appuyant sur la certitude que,
mis à mort, il demeure vivant et les fait vivre.
S’ils doivent défendre leur cause, ils sont appelés à la plaider par une conscience droite. En comptant sur l’Esprit Saint Défenseur
pour trouver les mots expliquant leur espérance, avec douceur et respect. Rude exigence que celle d’appartenir au Christ.
Évangile : Jean 14, 15-21
Sans doute connaissons-nous ce désarroi qui nous gagne lorsqu’un de nos proches s’absente pour longtemps, ou même
irrémédiablement, lorsqu’il meure. Nous pensons d’abord que c’est irréel, puis que nous ne pourrons plus vivre. Nous n’avons
pas d’avenir sans lui. Mais, lentement, il se peut que nous découvrions des signes de sa présence dans l’absence. Une relation
nouvelle s’invente, si surprenante parfois. Nous pouvons avoir l’impression d’être plus proche de lui que nous ne l’avons jamais
été. Tant de choses, de personnes, nous le rendent présents. Son esprit n’est-il pas en nous qui nous réconforte, nous relève, nous
pousse à vivre et agir de telle ou telle façon, parce que c’est ce qu’il aurait voulu pour nous ?
À l’heure où Jésus voit la croix s’approcher, il fait ses adieux aux disciples et les prépare à son absence. Quand bien même le
monde ne le verra plus, eux le verront vivant à leurs côtés. Et ils continueront à vivre, plus proches de lui que jamais : vous
reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous.
De plus, le Père leur donnera un autre Défenseur, comme un autre lui-même, en grec un Paraclet. Forme passive d’un verbe qui
signifie appeler, le mot est employé dans un sens judiciaire. Lors d’une comparution, le Paraclet est l’avocat, le défenseur appelé
au secours. Plus largement, il est l’intercesseur, le consolateur. Dans la littérature johannique, le Christ, le premier, joue ce rôle :
« Mes petits enfants, je vous écris pour que vous évitiez le péché. Mais, si l’un de nous vient à pécher, nous avons un défenseur
devant le Père : Jésus Christ, le juste. Il est la victime offerte pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais encore
pour ceux du monde entier » (1 Jn 2,1-2)
Ce Défenseur, appelé aussi l’Esprit de Vérité viendra habiter au cœur des disciples, leur enseignant toutes choses. Il les gardera
dans l’amour du Christ et, par lui, dans l’amour du Père. Un amour dont le meilleur témoignage est dans le partage de la Bonne
Nouvelle à tous les hommes (cf. les deux autres lectures).