Des débats récents sur la nature et l'origine de handicap COOK (Jon)
Le handicap est culture, Prévenir, 2000/07-12, n° 39, 61-70. 26 réf.
ont opposé un modèle de causalité linéaire d'inspiration médicale et s'appliquant à l'individu, à un
modèle où la société est considérée comme génératrice du handicap au travers de mécanismes
d'interprétation et d'exclusion. Les programmes de lutte contre l'exclusion auraient donc des ciblages
différents dans les deux cas, le premier modèle préconisant des programmes de réparation et de
réadaptation individualisée, le second des réformes au niveau de la société entière. Un regard
d'anthropologue a tendance à considérer ces deux approches comme des exemples de constructions
sociales et culturelles, au même titre que le concept du handicap est construit par les groupes sociaux
locaux. Pour promouvoir des programmes appropriés en faveur des personnes handicapées, il serait
donc plus logique d'observer la façon dont le handicap est construit localement, et de bâtir des projets
adaptés aux besoins locaux, au lieu de tenter d'appliquer des schémas universels à des populations très
diverses. (R.A.).
DENORMANDIE (Philippe)
La maîtrise des handicaps, Gestions hospitalières, 2001/03, n° 404, 170-179.
La maîtrise des handicaps est un vaste sujet, les handicaps pouvant intéresser différents domaines :
sensoriel, psychique, physique, mental ou associés. La maîtrise des handicaps nécessite de comprendre
la constitution des handicaps et les actions à réaliser pour prévenir le handicap. L'auteur, responsable de
la Mission handicap à l'AP-HP étudie successivement : la notion même de handicap et le nombre de
personnes concernées en France ; les différentes étapes qui constituent la mise en oeuvre d'une situation
de handicap pour un individu ; les solutions qui permettent de maîtriser les facteurs intervenant lors de
ces différentes étapes ; l'évolution du handicap chez un individu et la maîtrise du handicap dans le
temps. (Extrait de l'intro.).
GARDOU (Charles)
Handicap, conformité et situation de seuil, Prévenir, 2000/07-12, n° 39, 71-82. 38 réf.
Dans une démarche de nature anthropologique, celle-là même qui fonde l'ensemble de ses travaux,
l'auteur s'interroge sur la réalité vécue par les personnes handicapées au sein de notre société. Il dénonce
d'abord certaines approches qui ont en commun de nier la spécificité du handicap et, par phénomène
d'amalgame, de l'assimiler à une déviance. Afin de faciliter, d'une part, l'accès à la compréhension de la
situation de handicap et d'impulser, d'autre part, d'autres comportements sociaux et éducatifs, il propose
un cadre conceptuel, prenant appui sur les rites de passage, et en particulier sur la notion de seuil. Il
montre que l'état de suspension sociale, dit de liminalité, transitoire pour les initiés dans les rites de
passage, est souvent permanente chez les personnes atteintes de déficiences et en fait des gens du seuil.
Vouées au manque de place, par incompréhension, peur, abandon ou rejet, elles sont maintenues dans
une position indéterminée, un ailleurs, un nulle part, un espace d'errance, une zone où leur acceptation et
leur reconnaissance demeurent toujours équivoques. Il souligne enfin le rôle premier de la communauté
d'appartenance, à même de permettre ou d'empêcher le passage, d'abréger ou de pérenniser l'exil social
de certains de ses membres, victimes du hasard d'une naissance ou d'une vie. (R.A.).
GATEAUX MENNECIER (Jacqueline)
Le handicap : l'ordre des choses, in : L'enfance handicapée en France, Paris : Hachette, 1999, 157-
190, réf. 3p.