UNIVERSITE DE NANTES FACULTE DE MEDECINE MAITRISE EN SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES M.S.B.M MEMOIRE POUR LE CERTIFICAT D’ANATOMIE, D’IMAGERIE ET DE MORPHOGENESE 2003-2004 UNIVERSITE DE NANTES Les muscles de l’éminence thénar Par SCHELCHER Aurélie LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES Président du jury : Pr. J. LE BORGNE Vice-Président : Pr. J.M. ROGEZ Enseignants : • • • • • • • • • • • • • • Laboratoire : Pr. O. ARMSTRONG Dr. O. BARON Pr. C. BEAUVILLAIN Pr. P. COSTIOU Pr. D. CROCHET Pr. A. DE KERSAINT-GILLY Dr. H. DESAL Pr. B. DUPAS Pr. Y. HELOURY Pr. P.A. LEHUR Pr. N. PASSUTI Pr. R. ROBERT Pr. D. RODAT Dr VALETTE S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique UNIVERSITE DE NANTES FACULTE DE MEDECINE MAITRISE EN SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES M.S.B.M MEMOIRE POUR LE CERTIFICAT D’ANATOMIE, D’IMAGERIE ET DE MORPHOGENESE 2003-2004 UNIVERSITE DE NANTES Les muscles de l’éminence thénar Par SCHELCHER Aurélie LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES Président du jury : Pr. J. LE BORGNE Vice-Président : Pr. J.M. ROGEZ Enseignants : • • • • • • • • • • • • • • Laboratoire : Pr. O. ARMSTRONG Dr. O. BARON Pr. C. BEAUVILLAIN Pr. P. COSTIOU Pr. D. CROCHET Pr. A. DE KERSAINT-GILLY Dr. H. DESAL Pr. B. DUPAS Pr. Y. HELOURY Pr. P.A. LEHUR Pr. N. PASSUTI Pr. R. ROBERT Pr. D. RODAT Dr VALETTE S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique Remerciements Un grand merci au professeur J.M. ROGEZ, professeur d’anatomie à la faculté de médecine de Nantes. Un grand merci au professeur P. COSTIOU, professeur d’anatomie à l’école nationale vétérinaire de Nantes, et à Madame Dominique ROULEAU pour leur aide précieuse au cours de mes dissections sur les primates. Merci également à Etienne GIRAUD et Laurence GORDON, techniciens à l’école vétérinaire, pour leurs collaborations techniques photographique et informatique. Un grand merci à Stéphane LAGIER et à Yvan BLIN, techniciens du laboratoire d’anatomie de la faculté de médecine de Nantes, pour leur aide précieuse et pour leur bonne humeur. Enfin, un grand merci à tous ceux - amis et proches - pour m’avoir soutenue et encouragée au cours de cette année. SOMMAIRE Introduction Matériel - Méthodes de dissection Taxonomie des primates Embryologie du membre supérieur chez l’homme Les muscles de l’éminence thénar chez l’homme : dissections 1- De la superficie à la profondeur : anatomie topographique - Rappel anatomique, vue générale - Muscle court abducteur : insertions, innervation, vascularisation - Muscle opposant : insertions, innervation, vascularisation - Muscle court fléchisseur : insertions, innervation, vascularisation - Muscle adducteur : insertions, innervation, vascularisation 2 – Coupes transversales : anatomie topographique Les muscles de l’éminence thénar chez une espèce de primates : dissections De la superficie à la profondeur : - Vue générale - Muscles court abducteur et court fléchisseur : insertions, innervation - Muscle opposant : insertions, innervation - Muscle adducteur : insertions, innervation Discussion Confrontations des différents auteurs pour l’anatomie de l’homme Comparaison anatomique entre l’homme et l’espèce de primates étudiée : tentative d’explication par la fonction Conclusion Bibliographie INTRODUCTION L’ensemble des dissections sur l’homme a été réalisé au laboratoire d’anatomie de la faculté de médecine de Nantes. Quant aux dissections réalisées sur les primates, elles se déroulèrent au laboratoire d’anatomie de l’école nationale vétérinaire de Nantes. Dans un premier temps, je décrirai le matériel (sujets et instruments) que j’ai utilisé pour ces dissections, ainsi que les méthodes de dissection usitées. Puis, je présenterai la classification des primates afin de situer l’espèce étudiée et je rappellerai quelques notions d’embryologie concernant le membre supérieur chez l’homme. Dans un second temps, je décrirai l’anatomie topographique des muscles de l’éminence thénar chez l’homme telle que je l’ai visualisée au cours de mes dissections ; cependant, la vascularisation veineuse de ces muscles ne sera pas étudiée, du fait de sa localisation dorsale. Puis, je présenterai l’anatomie topographique des muscles de l’éminence thénar d’une espèce de primates telle que je l’ai observée. Pour des raisons d’accessibilité, la vascularisation, artérielle ou veineuse, de ces muscles ne sera pas étudiée. Enfin, je présenterai les différences et similitudes, observées sur les muscles de l’éminence thénar de l’homme, entre les différents auteurs ; ainsi que les différences et similitudes de ces muscles observées entre l’homme et l’espèce de primates que j’ai étudiée. MATERIEL ET METHODES DE DISSECTION Matériel : 1. Sujets : a/ Pour l’homme, cinq mains provenant de quatre sujets furent utilisées : - la 1ère main, droite, appartenait à un sujet de sexe masculin âgé de 72 ans. Elle n’a pas été exploitée. - la 2ème main, gauche, appartenait à un sujet de sexe féminin âgé de 97 ans. Cette main fut injectée mais ne sera pas exploitée dans ce mémoire. - la 3ème main, droite, appartenait à un sujet de sexe masculin âgé de 81 ans. Cette main fut injectée et exploitée. L’ensemble des photos de ce mémoire a été réalisé sur cette main. - les 4ème et 5ème mains appartenaient à un sujet de sexe féminin âgé de 82 ans. La main droite fut utilisée pour réaliser les coupes transversales, tandis que la main gauche servit à réaliser des coupes sagittales, non exploitées dans ce mémoire, car leur interprétation s’est avérée trop difficile. L’ensemble des dissections sur l’homme débuta sur les sujets à l’état frais. Pour les coupes, les mains furent préalablement congelées. b/ Pour les primates, deux mains provenant d’un seul sujet furent utilisées. Il s’agissait d’un colobus guereza femelle, provenant du parc zoologique de la Boissière du Doré, âgé de 2 ans et qui a succombé à la suite d’une pneumonie. Les deux mains furent exploitées et les photos du mémoire proviennent de ces deux mains. Nous avons tenté (Pr. Costiou, Mme Rouleau et moi-même) de disséquer une main de babouin ; celle-ci s’est avérée inutilisable, en effet cela faisait plus de 20 ans qu’elle était conservée dans du formol dilué. Les dissections débutèrent sur les mains à l’état frais. 2. Matériel et instruments : a/ Pour l’homme, furent utilisés : - pour les dissections : scalpels (constitués de lames 23 et de portes lames) ; grandes et petites paires de ciseaux, pointues ou arrondies ; pinces à disséquer à larges extrémités ; gants en latex non stériles légèrement poudrés. - pour les injections : ficelles, seringues, lunettes de protection, cathéters et du latex (composé injecté) de couleurs rouge et bleu. - pour la conservation des pièces : seau rempli d’une solution contenant du formol à 30 % dilué avec de l’eau. - pour les photographies : appareil photographique numérique Olympus Digital Camera C-2500L. b/ Pour le colobus guereza, furent utilisés : - pour les dissections : scalpels (constitués de lames 10 et de portes lames) ; paires de ciseaux à iridectomie ; petites paires de ciseaux pointues ; pinces à disséquer à extrémités larges et fines ; planche de liège avec des épingles (à têtes colorées et à têtes métalliques) pour fixer la main ; solution « Prosept » qui servit à humidifier et à graisser légèrement les tissus ; gants en latex non stériles légèrement poudrés. - pour la conservation des tissus : solution de conservation élaborée par la méthode de Jores en 1913, contenant, entre autres, du formol, et qui permet aussi la conservation des couleurs. - pour les photographies : appareil photographique numérique Canon EOS 300D Digital ; pied pour fixer l’appareil et pour prendre les photographies. Méthodes de dissection : La peau a été réséquée selon la méthode suivante (pour l’homme et le colobus guereza) : Haut Gauche Pour l’homme, immédiatement sous la peau, on trouve l’aponévrose du muscle long palmaire. Après avoir réséqué cette aponévrose, nous tombons sur l’arcade palmaire superficielle et sur la distribution du nerf médian. Le muscle court abducteur, étant superficiel, est directement étudié. Le muscle opposant est étudié après résection du muscle court abducteur. Le muscle court fléchisseur est constitué de deux faisceaux situés dans deux plans différents : le faisceau superficiel est situé dans le même plan que le muscle court abducteur et que la partie superficielle du muscle opposant ; par contre, pour étudier le faisceau profond ainsi que les deux faisceaux - oblique et transverse – du muscle adducteur, les tendons des muscles fléchisseurs communs (superficiel et profond) des doigts ont du être retirés. Enfin, pour mieux visualiser l’innervation et les insertions du muscle adducteur, la partie latérale de l’arcade palmaire superficielle a été retirée. Pour le colobus guereza, immédiatement sous la peau, on trouve l’ensemble musculaire constitué par les muscles court abducteur et court fléchisseur. L’innervation de ces muscles ainsi que le muscle opposant, sont étudiés après résection de cette ensemble musculaire. Le muscle adducteur est étudié après avoir retiré les tendons des muscles fléchisseurs commun et superficiel des doigts. TAXONOMIE DES PRIMATES L’ordre des Primates regroupe autour de 190 espèces réparties en 11 familles et 52 genres. Il se subdivise en 2 sous-ordres : les Prosimii (Prosimiens) et les Anthropoidea (Simiens), ces derniers se différenciant en Singes du Nouveau Monde (Platyrrhiniens) et Singes de l’Ancien Monde (Catarrhiniens). Le tableau suivant ne retranscrit pas l’ensemble des espèces de primates ; car il arrive encore de nos jours que de nouvelles espèces soient décrites, le nombre exact d’espèces de primates étant ainsi méconnu. [7] EMBRYOLOGIE DU MEMBRE SUPERIEUR Chez l’homme Les bourgeons des membres supérieurs apparaissent au jour 24, sous la forme de petits bombements de la paroi latérale du corps, à peu près à hauteur de C5 à C8. A la fin de la 4ème semaine, ils ont grandi de façon appréciable, pour prendre l’aspect de crêtes orientées dans le plan frontal. Chaque membre comprend un axe mésenchymateux de mésoderme recouvert par une coiffe ectodermique. Le long du bord distal du bourgeon de membre, l’ectoderme s’épaissit pour former une crête ectodermique apicale. Par induction, cette structure stimule la croissance du bourgeon de membre le long d’un axe proximo-distal. Au 33ème jour, la palette de la main se voit au bout du bourgeon allongé du membre supérieur. Les rayons des doigts apparaissent, par un processus de mort cellulaire programmée, sur les palettes des mains, au cours de la 6ème semaine. A la fin de la 8ème semaine, tous les constituants du membre supérieur sont identifiables. 33ème jour : la palette de la main, l’avant-bras, le bras et l’épaule sont reconnaissables. 37ème jour : la palette de la main présente une région carpienne, centrale, entourée d’un bourrelet épais, la plaque digitale, à l’origine des doigts. 38ème jour : les rayons digitaux sont visibles à la manière d’épaississements radiaires de la plaque digitale. 44ème jour : le bord de la plaque digitale est profondément échancré et les sillons entre les rayons digitaux se sont approfondis. Le coude est bien apparent. 47ème jour : l’ensemble du membre supérieur a subi une flexion horizontale de sorte qu’il occupe davantage un plan parasagittal qu’un plan frontal. 52ème jour : les membres supérieurs sont légèrement fléchis au niveau des coudes. Les mains, quant à elles, sont légèrement fléchies au niveau des poignets et se rencontrent, sur la ligne médiane, à hauteur du renflement cardiaque. 56ème jour : Toutes les régions sont bien isolées. Les doigts des deux mains dépassent la ligne médiane. Les os, les tendons et les vaisseaux sanguins proviennent du mésoderme de la lame latérale des bourgeons de membre, mais les muscles sont formés à partir du mésoderme somitique qui a envahi les bourgeons. Ce mésoderme va donner, au niveau du membre supérieur, une masse musculaire ventrale et une masse musculaire dorsale. En ce qui concerne la main, tous les muscles de la face palmaire (ils n’existent aucun muscle sur la face dorsale) proviennent de la masse musculaire ventrale. [4] LES MUSCLES DE L’EMINENCE THENAR CHEZ L’HOMME Dissections 1- De la superficie à la profondeur : anatomie topographique Rappel anatomique [6] Haut Gauche Muscle court abducteur Faisceau superficiel du muscle court fléchisseur Nerf médian Arcade palmaire superficielle Aponévrose du muscle long palmaire Vue générale Haut Gauche Faisceau superficiel du muscle court fléchisseur Muscle court abducteur Arcade palmaire superficielle Au niveau de la face palmaire, après résection de la peau, l’aponévrose du muscle long palmaire est immédiatement visible (car ce muscle est sous-jacent à la peau), ainsi que les muscles superficiels de l’éminence thénar : le muscle court abducteur et le faisceau superficiel du muscle court fléchisseur. Sur la photographie ci-dessus, après avoir retiré l’aponévrose du long palmaire, nous pouvons ainsi bien visualiser l’arcade palmaire superficielle, la distribution du nerf médian, ainsi que les tendons des muscles fléchisseurs communs superficiel et profond des doigts. Muscle court abducteur 1 – Insertions Le muscle court abducteur s’insère, dans sa partie proximale, sur la face antérieure du rétinaculum des fléchisseurs. Distalement, le muscle court abducteur s’insère sur le tubercule latéral de la base de la 1ère phalange du pouce. Gauche Bas Rétinaculum des fléchisseurs Muscle court abducteur 2 - Innervation Le muscle court abducteur est innervé par la branche motrice thénarienne récurrente du nerf médian. Haut Gauche Branche innervant le muscle court abducteur Muscle court abducteur Branche motrice thénarienne du nerf médian Branche vascularisant le muscle court abducteur Arcade palmaire superficielle 3 – Vascularisation Le muscle court abducteur présente une double vascularisation : il est vascularisé à la fois par des branches provenant de l’arcade palmaire superficielle et qui suivent le trajet de la branche motrice innervant le muscle court abducteur (voir photographie montrant l’innervation), mais également par des branches provenant de l’artère radiale. Artère radiale Gauche Bas Artère ulnaire Artère radiale Branches de l’artère radiale vascularisant le muscle court abducteur Bas Droite Branches vascularisant le muscle court abducteur Muscle court abducteur Branches vascularisant le muscle opposant Muscle opposant 1 – Insertions C’est un muscle épais constitué de deux parties (une superficielle et une profonde) dont la séparation est difficile à mettre en évidence. Distalement, ce muscle s’insère sur le bord externe du 1er métacarpien. Au niveau proximal, le muscle opposant s’insère à la fois sur le rétinaculum des fléchisseurs (parties superficielle et profonde) et sur l’os trapèze du carpe (partie profonde). Partie superficielle Gauche Bas Rétinaculum des fléchisseurs Partie superficielle du muscle opposant Partie profonde Droite Haut Partie superficielle du muscle opposant réséquée Partie profonde du muscle opposant 2 – Innervation et vascularisation Le muscle opposant du pouce est également innervé par la branche motrice thénarienne récurrente du nerf médian. Haut Gauche Nerf médian Branche motrice innervant le muscle opposant Le muscle opposant du pouce présente également une double vascularisation : il est vascularisé, d’une part, par des branches provenant de l’arcade palmaire superficielle (voir la photographie ci-dessus) qui suivent le trajet de l’innervation motrice de ce muscle. D’autre part, il est vascularisé par des branches provenant de l’artère radiale (voir photographie montrant la vascularisation radiale du muscle court abducteur). Muscle court fléchisseur 1 – Insertions C’est un muscle qui possède deux faisceaux : - le premier, superficiel, est situé dans le même plan que le muscle court abducteur et que la partie superficielle du muscle opposant du pouce. - le second, profond, est situé dans le même plan que le muscle adducteur du pouce. Ces deux faisceaux ont une insertion distale commune : ils s’insèrent sur le sésamoïde latéral du pouce. Au niveau proximal, le faisceau superficiel prend son origine au niveau de la face antérieure du rétinaculum des fléchisseurs (voir photographie suivante montrant l’innervation de ce faisceau) ; tandis que le faisceau profond s’insère dans un plan profond, sur l’os capitatum et sur l’os trapézoïde (voir la photographie montrant les insertions du muscle adducteur). 2 – Innervation Le faisceau superficiel est innervé par la branche motrice thénarienne récurrente du nerf médian. Le faisceau profond est innervé par le rameau profond du nerf ulnaire (voir photographie de l’innervation du muscle adducteur) Innervation du faisceau superficiel Haut Gauche Rétinaculum des fléchisseurs Faisceau superficiel du court fléchisseur Nerf médian Branche motrice innervant le faisceau superficiel 3 – Vascularisation Le muscle court fléchisseur est vascularisé par des branches provenant de l’arcade palmaire superficielle. Haut Gauche Branches vascularisant le muscle court fléchisseur Arcade palmaire superficielle Cependant, ces branches vascularisent principalement le faisceau superficiel du muscle court fléchisseur, et comme l’artère principale du pouce passe supérieurement et postérieurement par rapport au faisceau profond, je suppose que cette artère doit abandonner quelques branches au faisceau profond (voir la photographie montrant l’innervation et la vascularisation du muscle adducteur). Muscle adducteur 1 – Insertions Le muscle adducteur est le muscle le plus profond de l’éminence thénar. Il possède deux faisceaux : un oblique et un transverse. Ces faisceaux ont une insertion distale commune : ils s’insèrent au niveau du sésamoïde médiale du pouce (sur la photographie, la gaine tendineuse du muscle long fléchisseur du pouce cache légèrement cette insertion). Quant à leur insertions proximales, le faisceau oblique prend son origine au niveau de l’os capitatum et de l’os trapézoïde du carpe, ainsi que sur les bases des 2ème et 3ème métacarpiens ; tandis que le faisceau transverse s’insère le long de la face antérieure du 3ème métacarpien. Haut Gauche Faisceau profond du muscle court fléchisseur Gaine tendineuse du muscle long fléchisseur Faisceau oblique du muscle adducteur Faisceau transverse du muscle adducteur 2 – Innervation et vascularisation Le muscle adducteur est innervé par le rameau profond du nerf ulnaire. La vascularisation de ce muscle suit son innervation motrice : le muscle adducteur est vascularisé par des branches provenant de l’artère ulnaire. Haut Gauche Branche profonde de l’artère ulnaire vascularisant le muscle adducteur Artère principale du pouce Rameau profond du nerf ulnaire innervant le muscle adducteur et le faisceau profond du court fléchisseur 2 – Coupes transversales : anatomie topographique Afin de mieux visualiser et de mieux comprendre l’anatomie topographique des différentes coupes que je vais présenter, voici quelques rappels anatomiques au niveau d’une coupe transversale de main droite en vue inférieure [2] : Les coupes que je vais présenter sont des coupes transversales crânio-caudales de type « scannographiques », c’est-à-dire des coupes d’une main (droite) en vue inférieure. Première coupe transversale Le muscle le plus superficiel, le court abducteur, est situé juste sous la peau. Le muscle opposant est situé sous le muscle court abducteur ; de plus il est reconnaissable par son insertion sur le 1er métacarpien. De plus, l’insertion de ces deux muscles sur le rétinaculum des fléchisseurs est bien visible. Avant Gauche Muscle court abducteur Rétinaculum des fléchisseurs Muscle opposant Premier métacarpien Canal carpien Deuxième coupe transversale Le muscle court abducteur est toujours visible sous la peau. Le muscle court fléchisseur est identifiable par sa position anatomique entourant le tendon du muscle long fléchisseur (ce tendon permettant ainsi d’individualiser le faisceau superficiel du faisceau profond du court fléchisseur). Le muscle opposant est visible de part son insertion sur le 1e métacarpien, mais il est difficilement individualisable du muscle court fléchisseur. Les muscles adducteur et 1er interosseux palmaire commencent à faire leur apparition. Avant Gauche Muscle court fléchisseur Muscle court abducteur Tendon du muscle long fléchisseur Muscle opposant Premier interosseux palmaire Muscle adducteur Troisième coupe transversale Sur cette coupe, la partie distale du muscle court abducteur est encore visible. Le muscle court fléchisseur, situé autour du tendon du muscle long fléchisseur, est également visible. Le muscle opposant, difficilement individualisable du muscle court fléchisseur, est toujours reconnaissable par son insertion sur le 1er métacarpien. Le muscle adducteur et le 1er interosseux palmaire sont bien reconnaissables. Avant Gauche Muscle court fléchisseur Muscle court abducteur Tendon du muscle long fléchisseur Muscle opposant Premier interosseux palmaire Muscle adducteur Quatrième coupe transversale Sur cette coupe, on ne distingue plus que le muscle adducteur, parfaitement reconnaissable. Avant Gauche Muscle adducteur LES MUSCLES DE L’EMINENCE THENAR CHEZ LE COLOBUS GUEREZA Dissections De la superficie à la profondeur Vue générale Voici une vue générale de l’anatomie topographique des muscles de l’éminence thénar d’une main droite en vue antérieure chez le colobus guereza (schéma de gauche). [3] Muscles court abducteur et court fléchisseur 1 – Insertions Sur le spécimen de colobus guereza que j’ai étudié, les muscles court abducteur et court fléchisseur étaient indissociables l’un de l’autre et formaient un ensemble musculaire. Leur dissection ne fut pas aisée, du fait d’un mélange de fibres musculaires, de graisse et de fibres conjonctives provenant du rétinaculum des fléchisseurs. Par suite, ces deux muscles s’insèrent, au niveau proximal, sur la face antérieure du rétinaculum des fléchisseurs. Au niveau distal, ces muscles s’insèrent sur la partie latérodistale du 1er métacarpien. Haut Gauche Muscles court abducteur et court fléchisseur Rétinaculum des fléchisseurs 2 – Innervation L’innervation du muscle court abducteur et du muscle court fléchisseur se situe entre ces deux muscles et le muscle opposant du pouce. Les muscles court abducteur et court fléchisseur sont innervés par des branches provenant de la branche motrice thénarienne récurrente qui émerge d’une branche du nerf médian à la sortie de celui-ci du canal carpien. Haut Gauche Branche motrice récurrente Branches innervant les muscles court abducteur et court fléchisseur Branche du nerf médian Muscle opposant 1 – Insertions Le muscle opposant du pouce s’insère, dans sa partie proximale, sur la face antérieure du rétinaculum des fléchisseurs, mais il présente également une insertion proximale profonde, probablement sur l’os trapèze (ou os carpal III). Dans sa partie distale, ce muscle prend son origine au niveau du bord externe du 1er métacarpien. 2 – Innervation Le muscle opposant du pouce est innervé par la branche motrice thénarienne récurrente du nerf médian. L’origine de cette branche est bien visible sur la photographie montrant l’innervation des muscles court abducteur et court fléchisseur. Haut Gauche Branche motrice innervant le muscle opposant Rétinaculum des fléchisseurs Muscle opposant Muscle adducteur 1 – Insertions Le muscle adducteur, le plus profond des muscles de l’éminence thénar, possède deux faisceaux : - un faisceau oblique, dont l’insertion proximale, profonde, n’est pas visualisable sur la photographie. - un faisceau transverse, dont l’insertion proximale ou plutôt médiale, superficielle, se situe au niveau du 4ème métacarpien et dont les fibres musculaires rejoignent celles provenant d’un interosseux palmaire. L’insertion distale ou latérale de ces deux faisceaux est commune : ils s’insèrent sur la partie médio-distale du 1er métacarpien. 2- Innervation Le muscle adducteur est innervé par un « rameau interosseux distal » du nerf ulnaire. Haut Gauche Faisceau oblique du muscle adducteur Faisceau transverse du muscle adducteur « Rameau interosseux distal » du nerf ulnaire DISCUSSION 1- Confrontations des différents auteurs pour l’anatomie de l’homme Quelles sont les similitudes et les différences que j’ai pu observé entre la main étudiée dans ce mémoire et les différentes constatations anatomiques de divers auteurs de traités d’anatomie ? A / Muscle court abducteur 1. Similitudes : - L’ensemble des auteurs (BOUCHET [1], CHEVREL [2], LIBERSA [5], NETTER [6], ROUVIERE dans sa 13ème édition [8] et dans sa 15ème édition [9] et TUBIANA [10]) décrivent une insertion proximale sur la face antérieure du rétinaculum des fléchisseurs et une insertion distale sur le tubercule latérale de la 1ère phalange. - L’innervation du court abducteur, par la branche motrice thénarienne récurrente du nerf médian, est constante (tous les auteurs la décrivent). 2. Différences : - TUBIANA inclut, parmi les muscles intrinsèques du pouce, le 1er interosseux palmaire (selon lui, il fait partie intégrante des muscles de l’éminence thénar). - BOUCHET, LIBERSA et ROUVIERE [8 et 9] décrivent une insertion du muscle court abducteur sur l’os scaphoïde du carpe. - BOUCHET et ROUVIERE [9] décrivent une expansion de l’insertion distale du court abducteur sur le long extenseur du pouce. - LIBERSA décrit une innervation du court abducteur par le nerf radial. - CHEVREL décrit la branche palmaire superficielle de l’artère radiale comme traversant le muscle court abducteur, tandis que NETTER décrit cette branche passant en dessous du court abducteur et que ROUVIERE [8] la décrit soit passant en dessous du court abducteur, soit audessus, soit au travers. Dans tous les cas, sur la main de ce mémoire, je n’ai pas trouvé cette branche palmaire superficielle de l’artère radiale, qui normalement rejoint la branche palmaire superficielle de l’artère ulnaire pour former l’arcade palmaire superficielle, j’en déduis donc que cette arcade était seulement de type ulnaire. B / Muscle opposant - Seul LIBERSA décrit le muscle opposant du pouce en deux plans superposés. - Les insertions du muscle opposant du pouce sur la face antérieure du rétinaculum des fléchisseurs et sur le bord externe du 1er métacarpien sont constantes. Cependant, tous les auteurs ne décrivent pas l’insertion sur l’os trapèze (LIBERSA et ROUVIERE [8] la décrivent). ROUVIERE [9] parle de l’insertion de l’opposant sur le tubercule du trapèze et CHEVREL parle de l’insertion sur la crête du trapèze. - L’innervation de l’opposant par la branche motrice thénarienne récurrente du nerf médian est constante. C / Muscle court fléchisseur 1. Similitudes : - L’insertion distale commune aux deux faisceaux du court fléchisseur sur le sésamoïde latérale, ainsi que l’insertion proximale du faisceau superficiel sur le rétinaculum des fléchisseurs sont décrites par tous les auteurs. - CHEVREL, LIBERSA et ROUVIERE [8 et 9] décrivent l’insertion proximale du faisceau profond sur l’os capitatum et l’os trapézoïde. - Tous les auteurs décrivent les deux faisceaux du court fléchisseur comme limitant une gouttière dans laquelle glisse le tendon du muscle long fléchisseur du pouce. - L’innervation du faisceau superficiel par la branche motrice thénarienne récurrente du nerf médian et l’innervation du faisceau profond par le rameau profond du nerf ulnaire sont constantes. 2. Différences : - ROUVIERE [8] étudie les muscles de l’éminence thénar selon quatre plans, de la superficie à la profondeur : le 1er plan inclut le court abducteur ; le 2ème le faisceau superficiel du court fléchisseur et l’opposant du pouce ; le 3ème plan inclut le faisceau profond du court fléchisseur, et enfin, le 4ème plan comprend le muscle adducteur. Sur la main de ce mémoire, le faisceau superficiel du court fléchisseur est situé dans le même plan que le court abducteur et que la partie superficielle du muscle opposant du pouce ; tandis que le faisceau profond du court fléchisseur est situé dans le même plan que le muscle adducteur. - CHEVREL, LIBERSA et ROUVIERE [8 et 9] décrivent une insertion du faisceau superficiel du court fléchisseur sur l’os trapèze du carpe. - CHEVREL décrit une insertion proximale du faisceau superficiel sur la gaine du long palmaire. - TUBIANA décrit l’insertion proximale de ce faisceau sur la face postérieure du canal carpien. - LIBERSA et CHEVREL décrivent une anastomose entre les branches provenant du nerf médian et celles provenant du nerf ulnaire dans l’épaisseur du muscle court fléchisseur. D / Muscle adducteur 1. Similitudes : - ROUVIERE dans sa 15ème édition [9] décrit l’insertion du faisceau oblique sur l’os trapézoïde, sur l’os capitatum et sur les bases des 2ème et 3ème métacarpiens (alors que dans sa 13ème édition [8], il parle d’une insertion sur les gouttières du carpe des 2ème et 3ème métacarpiens). - CHEVREL, NETTER, ROUVIERE [8 et 9] et TUBIANA décrivent la même insertion proximale du faisceau transverse le long de la face antérieure du 3ème métacarpien. - L’innervation du muscle adducteur par le rameau profond du nerf ulnaire est constante. 2. Différences : - TUBIANA décrit l’insertion proximale du faisceau oblique sur les bases des 2ème et 3ème métacarpiens et sur la paroi postérieure du canal carpien ; BOUCHET ne décrit pas l’insertion de ce faisceau sur l’os capitatum. ROUVIERE [9] décrit une insertion de ce faisceau sur l’os trapèze, ainsi que sur les ligaments recouvrant la gouttière interne du carpe. - BOUCHET et ROUVIERE [9] décrivent une insertion proximale du faisceau transverse sur la face antérieure de la capsule articulaire des 2ème, 3ème et 4ème articulations métacarpophalangiennes. BOUCHET décrit également une insertion de ce faisceau sur l’aponévrose profonde. - TUBIANA décrit une expansion de fibres du faisceau oblique sur le tendon du muscle long fléchisseur, ce qui renforce la gaine fibreuse de ce tendon. - ROUVIERE [8 et 9] décrit l’artère radiale comme traversant le muscle adducteur. En conclusion, l’anatomie des muscles de l’éminence thénar fut, dans l’ensemble, quasi identique à celle décrites dans les traités d’anatomie. Les quelques différences rencontrées tiennent simplement à la nature variable de l’anatomie humaine. 2 – Comparaison anatomique entre l’homme et le colobus guereza : tentative d’explication par la fonction L’espèce de primates étudiée, le colobus guereza, ainsi que toutes les autres variétés de colobe, présentent une atrophie évidente du pouce, avec perte des deux phalanges. Le colobus guereza présente un muscle opposant et un muscle adducteur bien identifiables ; tandis que les muscles court abducteur et court fléchisseur sont inséparables l’un de l’autre et forment un ensemble musculaire se mélangeant à la graisse et aux fibres conjonctives du rétinaculum des fléchisseurs. Certaines variétés de colobe présentent une involution du pouce poussée à l’extrême : les muscles court abducteur, court fléchisseur et opposant forment une masse indifférenciée, tandis que le muscle adducteur s’atrophie mais reste quand même individualisable. [3] A / Muscles court abducteur et court fléchisseur - L’insertion du court abducteur (sur le rétinaculum des fléchisseurs) est commune avec l’homme ; cependant, comme le colobus guereza ne possède plus de phalanges au niveau du pouce, ce muscle s’insère sur la partie latéro-distale du 1er métacarpien (chez l’homme sur la 1ère phalange). Par suite, ce muscle a quasiment les mêmes insertions et présente la même direction, donc finalement ce muscle garde la même fonction, c’est-à-dire qu’il porte le 1er métacarpien en dedans et en avant. L’innervation de ce muscle est assurée, comme chez l’homme par la branche motrice thénarienne récurrente du nerf médian. - Le muscle court fléchisseur ne présente plus qu’un faisceau par rapport à l’homme (du fait de son involution, ce muscle se simplifie et le faisceau profond du court fléchisseur a disparu). Son insertion proximale sur le rétinaculum des fléchisseurs est équivalente à celle du faisceau superficiel du court fléchisseur chez l’homme et même si l’insertion distale de ce muscle est légèrement différente du fait de l’absence de phalanges, ce muscle garde, comme le court abducteur, la même direction et par suite la même fonction, à savoir porter le 1er métacarpien en dedans et en avant. Le faisceau profond ayant régréssé, le muscle court fléchisseur présente la même innervation que le faisceau superficiel chez l’homme, c’est-à-dire qu’il est innervé par la branche motrice thénarienne récurrente du nerf médian. - Les muscles court abducteur et court fléchisseur chez le colobus guereza forment un ensemble indissociable. Les fibres musculaires ont tendance à venir se mélanger avec les fibres conjonctives du rétinaculum des fléchisseurs, par conséquent, ces deux muscles sont en voie de régression, ils finiront par adhérer au rétinaculum des fléchisseurs sous la forme d’un reliquat fibreux. De plus, leur innervation est topographiquement particulière car en position postérieure par rapport à ces deux muscles, contrairement à l’homme, où leur innervation est en position antérieure. B / Muscle opposant - Chez le colobus guereza, ce muscle est beaucoup moins épais ; ce qui reflète son involution. Ainsi, la partie restante peut être comparée à la partie superficielle de l’opposant chez l’homme : en effet, l’insertion distale est équivalente (sur la bord externe du 1er métacarpien), ainsi que l’insertion proximale : celle-ci est à la fois profonde (sur l’os trapèze ou os carpal III, peut être aussi sur l’os trapézoïde ou os carpal II) et superficielle (sur le rétinaculum des fléchisseurs). Par suite, ce muscle présente la même fonction que chez l’homme, à savoir comme son nom l’indique, qu’il oppose le pouce aux autres doigts de la main ; seulement comme le pouce chez le colobe disparaît, ce muscle diminue en taille et en épaisseur, donc l’opposition du pouce est moins marquée chez le colobe que chez l’homme. - L’opposant est innervé, de manière identique à l’homme, par la branche motrice thénarienne récurrente du nerf médian. C / Muscle adducteur - C’est le muscle le plus conservé chez toutes les variétés de colobe. - Il présente, comme chez l’homme, un faisceau oblique et un faisceau transverse ; cependant, proportionnellement, le faisceau transverse est beaucoup plus conséquent chez le colobus guereza que le faisceau oblique, contrairement à l’homme. - L’insertion proximale du faisceau oblique est profonde (identique à l’homme). - L’insertion proximale ou médiale du faisceau transverse n’est pas, contrairement à l’homme, située sur le 3ème métacarpien, elle est plus superficielle et se situe au niveau du 4ème métacarpien : les fibres musculaires de ce faisceau, au niveau de leur insertion, rejoignent des fibres musculaires provenant d’un interosseux palmaire. - L’insertion distale ou latérale des deux faisceaux est, comme chez l’homme, commune. Par contre, du fait de la disparition des phalanges, cette insertion ne se situe pas sur le sésamoïde médiale, mais sur la partie médio-distale du 1er métacarpien. Cependant, malgré cette légère différence, le muscle adducteur présente la même direction que l’adducteur de l’homme, et donc possède la même fonction : il est adducteur du pouce. - L’innervation du muscle adducteur est également, comme chez l’homme, assurée par le nerf ulnaire. Par contre, ce n’est pas par le rameau profond mais par un « rameau interosseux distal » que ce muscle est innervé. A travers cette comparaison, il est sans contexte qu’il existe beaucoup de similitudes anatomiques au niveau des muscles de l’éminence thénar entre l’homme et le colobus guereza. Cependant, il existe aussi des différences, et cela tient compte de la fonction : considérés comme des brachiateurs légers (contrairement aux Pongidés qui sont des brachiateurs lourds ; la brachiation désignant le mode de déplacement arboricole des primates en se suspendant et en se balançant d’avant en arrière), les colobes ont une main longiligne, c’est-à-dire que la ligne des articulations métacarpo-phalangiennes et interphalangiennes est perpendiculaire à l’axe de la main ; tandis que les Pongidés (comme le Gorille ou le Chimpanzé) ont une main bréviligne, c’est-à-dire que la ligne des articulations est légèrement oblique par rapport à l’axe de la main [3]. Sur l’espèce présentée dans ce mémoire, il est sans contexte que c’est le muscle adducteur et notamment le faisceau transverse, qui est le plus conservé, mais lorsqu’on visualise l’ensemble du schéma anatomique des muscles de la main, on peut facilement en déduire que ce faisceau transverse est non seulement adducteur du pouce, mais qu’il joue aussi un rôle dans la conservation de l’axe de symétrie de la main. Par perte d’utilité fonctionnelle, le pouce du colobe va disparaître. Les muscles de l’éminence thénar - ainsi que l’adducteur - vont régresser petit à petit et ne deviendront plus qu’un reliquat fibreux. Le 1er métacarpien va également s’atrophier : il n’en restera plus qu’un petit reliquat osseux - témoin de l’existence antérieure d’un pouce -, à l’équivalence de ce qu’il existe actuellement chez le chien. CONCLUSION L’étude des muscles de l’éminence thénar, ainsi que leur comparaison avec une espèce de primates, le colobus guereza, s’est avérée particulièrement intéressante, du fait du lien phylogénétique entre les primates et l’homme. Les dissections, du fait de leur précision, furent très utiles et instructives. Nous avons pu ainsi mieux préciser l’anatomie des muscles de l’éminence thénar de l’homme, et de confronter les résultats trouvés avec ceux des auteurs anatomistes. Nous avons pu dégager les différences anatomiques entre l’homme et le colobus guereza, ce qui a permis de mieux comprendre, à partir de faits anatomiques, le processus phylogénétique de l’involution du pouce chez cette espèce. Peut-être, dans une prochaine étude, serait-il intéressant de faire la comparaison de l’appareil musculaire du 1er doigt chez le Colobe ou l’Atèle, avec celui du 2ème doigt chez le Pérodictique et avec le 5ème orteil de l’homme ; car ces trois structures présentent une atrophie squelettique évidente mais conservent malgré tout une musculature spécialisée. BIBLIOGRAPHIE 1. BOUCHET A., CUILLERET J. Anatomie topographique, descriptive et fonctionnelle. 3a. Le membre supérieur. 3ème édition. 2. CHEVREL JP., BONNEL F., OUTREQUIN G. Anatomie clinique. Collection dirigée par JP Chevrel. Les Membres. 3. GRASSE P. Traité de zoologie. Anatomie, Systématique, Biologie. Mammifères : Musculature des membres, musculature peaucière, musculature des monotrèmes, arthrologie. Tome XVI. Fascicule III. 4. LARSEN Embryologie humaine. 2ème édition française. Traduction de la 3ème édition anglaise par Antoine DHEM. 5. LIBERSA C. Schémas de travaux pratiques. Anatomie. 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