ni du bruit sans plus (plus on crie fort, mieux on
prie), ni le silence en soi (comme si la commu-
nion avec Dieu était trop pure pour les mots,
une contemplation silencieuse. La base biblique
de cela est trop ténue, cf. Ps 65.2 selon la lec-
ture de la Septante, suivie par la TOB…), ni une
simple manipulation de mots (la répétition ad
nauseam d’un mot, d’un mantra, ne constitue
pas la prière).
“Chercher la face de Dieu” provient du lan-
gage de la rencontre avec le roi.
L’écoute de la part de Dieu n’est pas à inté-
grer dans la définition de notre prière. Même si
le fait que Dieu écoute y est impliqué.
3. La prière exprime nos demandes, nos
vœux, nos désirs.
Il suffit de penser au Notre Père et ses sept
pétitions. La prière exprime ainsi un rapport de
dépendance : nous ne sommes pas capables de
réaliser nous-mêmes ce que nous demandons.
4. L’efficacité de la prière.
La prière est efficace parce qu’elle touche le
cœur de Dieu. Elle change les choses. Sans elle,
il n’y aurait pas eu le même effet. Et Eph 1.11 :
En lui, nous avons aussi été mis à part, prédes-
tinés selon le plan de celui qui opère tout selon
la décision de sa volonté ? Prier change le plan
de Dieu ? La puissance ne réside pas dans la
prière. Il n’y a pas de magie. L’efficacité ne ré-
side pas dans le bouillonnement des paroles. Ja
5.16 parle de la prière mise en œuvre. Quand un
juste prie, sa prière a une grande efficacité
(SEM). L’efficacité provient du fait que la prière
s’adresse à Dieu. Jér 31.20 : Ephraïm est pour
moi un fils que je chéris, et un enfant que
j’affectionne. Chaque fois que j’en parle, je me
souviens encore plus vivement de lui. Mon cœur
est en émoi, j’aurai pour lui beaucoup de com-
passion, l’Eternel le déclare. Dieu nous aime à ce
point que nos prières touchent son cœur.
Est-ce que la prière change les plans de
Dieu ? Non. Daniel, sachant que les 70 ans tirent
à leur fin prie que le plan de Dieu se fasse. La
prière est intégrée, incluse dans le plan de Dieu.
Est-ce que cela nous transforme en marion-
nettes ? Non, ce n’est pas la façon de Dieu avec
ses enfants. Et si deux ou trois de ses enfants
s’accordent, cela touche encore plus son cœur.
Que penser du combat spirituel ? Rom
15.30 : Je vous exhorte, frères, par notre Sei-
gneur Jésus-Christ et par l’amour de l’Esprit, à
combattre avec moi, en adressant à Dieu des
prières en ma faveur; Col 4.12 : …il ne cesse de
combattre pour vous dans ses prières… touchent
plutôt à la lutte contre la distraction. On combat
dans le sens qu’on doit s’efforcer. Dan 10 men-
tionne le combat spirituel, mais ce combat n’est
pas équivalent à la prière. Le combat est ail-
leurs. En Gen 32, Dieu fait mine de s’opposer à
Jacob. Jacob, boiteux et blessé est déclaré vain-
queur. Mais notre nature est inadéquate pour
obtenir la grâce. Cf. la femme syro-phénicienne.
L’opposition de Jésus (“…les chiens…”) est faite
pour élever cette femme à la foi. Dieu nous ré-
siste pour nous affermir devant la faiblesse.
5. Prier au nom de Jésus.
Voir Jn 14 à 16. Le nom de Jésus n’est pas un
moyen magique : Act 19.13ss nous le rappelle !
Ce n’est pas une mention rituelle indispensable.
C’est plus qu’une simple référence à Jésus. La
connotation est juridique. L’idée derrière est
celle du mandat, de la délégation, comme Jésus
qui est venu au nom de son Père, Jn 5.43. Le
contraire est de prier en notre propre nom. Dieu
fond de tendresse quand nous venons ainsi à lui.
Et cela nous donne une grande assurance.
6. La mission de l’Esprit pour agréer la
prière.
Eph 5.18, soyez remplis de l’Esprit, et Jude
20, priez par le Saint-Esprit, nous font arriver à
la conclusion que seuls les chrétiens peuvent
prier vraiment. C’est par l’Esprit que Dieu opère
en nous le vouloir et le faire, Phil 2.13. L’Esprit
prier pour nous, avec nous dans le domaine du
‘non-parlé’, Rom 8.26,27. Il faut probablement
conclure ici que les soupirs sont ceux de l’Esprit.
En Rom 8, il y a ainsi trois qui soupirent : nous,
la création et l’Esprit. Il intercède dans notre
cœur. Au ciel, Christ intercède pour nous.
7. Le sens de la prière.
Dans la prière, nous sommes associés à Dieu
en tant que ses enfants. L’Esprit de filiation,
Rom 8.15, nous pousse à nous adresser à Dieu
comme un Père (= Abba, ne pas le traduire
comme ‘Papa’ !) Dieu aurait pu faire sans nous,
sans notre prière, mais il veut nous traiter en fils
et filles.
Centre Evangélique de Lognes 2005.
Henri BLOCHER est professeur de théologie et doyen
honoraire à Vaux-sur-Seine et à Wheaton College.
Notes : Egbert Egberts
Citations
Le message est simple : Acceptez votre mis-
sion sur terre, accomplissez-la et devenez un
vrai homme de Dieu. Rappelez-vous qui vous a
donné votre mission, souvenez-vous de ses pa-
roles, et n’oubliez pas que c’est lui qui vit en
vous. Ne vous comparez pas à d’autres, ne
faites concurrence à personne, ne critiquez per-
sonne, ne vous plaignez pas. Faites l’œuvre qu’il
vous a confiée. Tout le reste n’est qu’une diver-
sion. – Kenny Luck
Rien au monde ne peut remplacer la persis-
tance. Le talent ? Peu de choses sont aussi fré-
quentes que l’échec de personnes talentueux. Le
génie ? Le génie méconnu est proverbial.
L’éducation ? Le monde est rempli de délin-
quants bien éduqués. Seules la persistance et la
détermination sont efficaces et opérants. - Calvin
Coolidge