L`Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et

L’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et
des métiers
Page de titre du premier tome, paru en 1751
I. Les origines de l’Encyclopédie
A. Etymologie
- Encyclopédie signifie « enchaînement de connaissances »; il est composé de la préposition
grecque « en », et des substantifs « kuklos », cercle, et « paideia », connaissance.
B. Dans l’Antiquité
- Il existait déjà dans l'Antiquité le principe de dictionnaire grâce à Aristote et à Pline l'Ancien et
était reconnu comme un idéal culturel. Il symbolisait la connaissance de toutes les disciplines et
était à la base de la formation du philosophe (idéal grec) et du parfait orateur (idéal romain).
C. Au siècle des lumières
- C’est un dictionnaire édité de 1751 à 1772 par Denis Diderot et Jean D’Alembert (philosophes
des Lumières
1
)
- A pour origine le projet de Diderot de traduire la Cyclopædia de l'anglais Ephraïm Chambers
(1728) pour l'éditeur Le Breton qui devient alors l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné
des sciences, des arts et des métiers.
- Elle a pour ambition de faire l'inventaire des acquisitions de l'esprit humain et de favoriser la
diffusion de la philosophie des Lumières.
II. Le but de cette Encyclopédie
- Le projet de l'Encyclopédie est de rassembler les connaissances acquises par l'humanité ; son
esprit est une critique des fanatismes religieux et politiques et une apologie de la raison et de
la liberté d'esprit. (Diderot dépasse ainsi les objectifs du dictionnaire de Chambers en 1745)
1
Les Lumières : Mouvement culturel et philosophique du XVIIIème siècle en Europe et particulièrement en France
engagé contre les oppressions religieuses et morales
- Dans son article "Encyclopédie" en 1755, Diderot définit ainsi son entreprise:
"Le but de l'Encyclopédie est de rassembler les connaissances éparses sur la surface de la
terre (...) afin que les travaux des siècles passés n'aient pas été inutiles pour les siècles qui
succéderont; que nos neveux, devenant plus instruits, deviennent en même temps plus
vertueux et plus heureux (...)."
Diderot relie le projet encyclopédique à la philosophie, qui trouve en ce siècle son plus grand
développement.
- L'Encyclopédie doit faire la synthèse et le tri des acquis humains et effectuer une généalogie
des connaissances.
- Diderot procède à une mise en ordre rationnelle (encyclopédie "raisonnée") alphabétique.
III. Publication de l’Encyclopédie
- En 1750 Diderot publie un feuillet, le « Prospectus », dans lequel il expose l'originalité de
l'Encyclopédie à paraitre. Il rappelle que des encyclopédies sont déjà parues, mais que son
Encyclopédie va au-delà du regroupement de connaissances qui existaient jusque là.
- En 1751 paraît le premier tome. En 1752 c'est la première censure : le conseil du roi interdit
les deux premiers volumes car Diderot attaque la théorie de la royauté de droit de divin.
- En 1753-1757, grâce au soutien de l'opinion de Malesherbes (juriste et homme d’État), la
publication reprend. Mais à nouveau c'est l'interdiction de 1758 à 1765 : la publication est
suspendue par interdiction royale.
- En 1765, les dix derniers volumes sont publiés.
- En 1772, s'achève la publication de l’ « Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des
sciences, des arts et des métiers ».
- Diderot a eu recours à des auteurs reconnus dans un domaine de compétence spécifique tels
que Voltaire, Montesquieu, d’Holbach, Jaucourt notamment, pour rédiger chacun un article
dans l’encyclopédie. (Ex : D’Alembert = mathématiques, Diderot = histoire de la philosophie,
Jaucourt = l’Inquisition)
- Au total 140 auteurs ont participé à la rédaction de l'Encyclopédie pour produire :
*17 volumes de textes *11 volumes de planches * 74 000 articles
Définition :
- Volumes de planches : volumes d’illustrations
- Censure : une compagnie d'experts chargés par le Chancelier d'établir la qualité d'un
manuscrit, afin d'en autoriser la publication exclusive sous forme imprimée avec un privilège
royal.
- La raison : C'est le moyen d'acquérir des connaissances. Quesnay dit : « la raison est à l'âme
ce que les yeux sont au corps: sans les yeux, l'homme ne peut jouir de la lumière, et sans la
lumière, il ne peut rien voir ».
- Système de renvoi : organisation de l’ouvrage dans laquelle des renvois entre articles
permettent de constituer des liens avec d’autres sciences que celle auxquels ils appartiennent.
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