Je pense à toi par intermittence

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Je pense à Toi
A-coups d’une bande-son,
pellicule tressautant
sur les dents d’un temps misanthrope,
je pense à toi par intermittence
Le monde sombre
dans des idolâtries adverses,
psalmodiant leurs cantiques de mort,
mais j’ai encore le goût de toi.
Le plus souvent,
je bégaie un trop plein
de mots à peine éclos,
qui se confondent dans ma bouche,
empêchent le cri,
et me laissent aphone.
Mais parfois,
en souvenir de toi,
j’entre dans le commerce
des regards, des paroles.
Quelques uns alors, devinent,
dans la lumière de mon visage,
les traces anciennes de ton sourire,
dans l’écoulement de mon verbe,
la force de ton chant.
J’amorce donc des gestes.
Mais je n’ai plus le temps,
pour le semblant,
pour les atermoiements,
pour ce qui ne se peut pas éperdu.
Esquisses réitérées,
mes actes s’empressent de révoquer
le trop ou le pas assez,
me posant, à côté,
dans l’espace clos de ta mémoire,
simple passant.
Forme entraperçue
dans un brouillard de février,
lueur vive et brève
dans une nuit d’août.
Je pense à toi par intermittence.
As-tu vraiment eu le geste
de ces doigts qui se glissent
sous la poignée de ma chemise ?
m’as-tu réellement pris dans tes bras ?
Il faudra avant de m’apprêter à partir,
penser à dire merci.
Jm Ben Adeb, 13 février 2003
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