Ça bouge dans le transport de patients Chaque année, nous transportons 120.000 patients d'une unité à l'autre. Le service de transport des patients veille à ce qu'ils atteignent la bonne destination en toute sécurité. Et cela implique pas mal de planification. Depuis le mois de mai de cette année, nous sommes aidés par iTransport, un logiciel qui automatise la planification des transports internes. Les utilisateurs semblent tous en convenir : le transport interne de patients marche comme sur des roulettes. Trois véhicules électriques roulent huit heures par jour sans interruption au sous-sol pour amener les patients d'un bâtiment à l'autre. Chaque collaborateur chargé du transport de patients parcourt ainsi environ vingt kilomètres par jour de travail. Soit cinq mille kilomètres par an ! Kim Engels, responsable du transport de patients : « Jusqu'il y a peu, nous travaillions avec un système de planification archaïque. Les unités devaient transmettre leurs demandes de transport interne via le service de courrier interne ou par téléphone à un dispatcher. Il était rarement question de répartition lors des pics d'activité. Par conséquent, les patients attendaient parfois longtemps. Notre téléphone chauffait ! Celui qui voulait faire une demande devait donc souvent faire preuve de patience. Un système de planification automatisé devenait vraiment indispensable. » Un campus étendu « Aux Pays-Bas, nous avons trouvé une firme qui proposait un logiciel pratique de transport interne des patients et acceptait de l'adapter sur mesure pour l'UZ Gent », déclare Kim D'Hont, chef de projet TIC et responsable du côté technique du projet. « Ce n'était pas si évident que cela. Apparemment, nous sommes un cas à part dans le monde des hôpitaux. Un campus aussi étendu, avec de nombreux bâtiments, c'est déjà quelque chose de relativement unique. Mais la firme ouvrit de grands yeux en voyant notre système souterrain de transport de patients. » Le département TIC et la firme externe ont bien écouté les besoins des collaborateurs du transport de patients et des infirmières et secrétaires des services qui introduisaient les demandes de transport. « Et regardez, nous sommes parvenus à élaborer un système très convivial et très flexible. Un système unique d'ailleurs : nous sommes le premier hôpital flamand à travailler avec. » Risque d'infection John Baert, infirmier en chef pour la chirurgie cardiaque, est déjà très satisfait d'iTransport : « Dans notre unité, la secrétaire encode la plupart des demandes de transport de patients dans le programme iTransport. Elle indique la destination du patient, l'heure à laquelle il doit être sur place, le mode de transport (lit électronique, lit mécanique, chaise roulante,….), le degré d'urgence et les informations spécifiques nécessaires aux collaborateurs qui se chargent du transport. Le patient est-il sous perfusion ? Est-il malvoyant ou malentendant ? Le patient a-t-il besoin d'oxygène ? Le système est convivial, l'encodage des données est donc rapide. Et tant les collaborateurs chargés du transport que les polycliniques ont plus d'informations qu'avant sur le patient. Ils connaissent par exemple l'état et la vitesse de la perfusion du patient ainsi que le temps restant avant son remplacement. Ça épargne pas mal de coups de fil au service où le patient a été pris en charge. Et via une vue d'ensemble sur écran, nous pouvons à tout moment voir où se trouvent nos patients. » Les services peuvent introduire les demandes quand ça leur convient le mieux, même au milieu de la nuit. « C'est un système flexible. Si un patient, pour l'une ou l'autre raison, n'est pas prêt pour se rendre à son examen, on peut encore adapter son heure de départ dans le programme jusqu'au tout dernier moment. Ça évite aux collaborateurs du transport de patients un déplacement jusqu'à l'unité pour constater sur place que le patient n'est pas prêt à partir. » Le programme iTransport a été relié à la feuille de soins électronique (FSE). Une bonne partie des informations nécessaires est encodée automatiquement à partir de la FSE. Y compris des informations concernant le risque d'infection, par exemple. Pour les collaborateurs chargés du transport, il importe de savoir si un patient a une maladie contagieuse. Ils peuvent ainsi prendre d'avance les précautions adéquates, comme des gants ou des masques. Plus de tonalité de ligne occupée Kim Engels : « Le logiciel rassemble toutes les demandes de transport interne et établit un planning pour . John Baert : Via une vue d'ensemble sur écran, nous pouvons à tout moment voir où se trouvent nos patients. Kim Engels : Nous avons pu éliminer les longues périodes d'attente qui mettaient à mal des plannings complets. Kim D’Hont : Sous peu, les services effectuant les demandes pourront introduire un terme dans une zone de recherche, pour trouver plus rapidement le bon endroit. nous. Les transports sont ainsi répartis dans le temps et, le logiciel prévoyant ce qui va se passer, les pics d'activité peuvent être anticipés autant que possible. Nous avons pu éliminer les périodes d'attente qui mettaient à mal des plannings complets. D'un autre côté, les patients arrivent maintenant en avance à leur rendezvous, ce qui n'est bien sûr pas idéal non plus... C'est ensuite un véhicule électrique se déplaçant à 5 km/h qui rapproche le patient de sa destination. Ce véhicule tracte soit deux lits soit un lit et un chariot avec des sièges, qu'on appelle un walibi. À l'arrivée, un troisième collaborateur prend le relais du transporteur afin d'amener le patient à sa destination finale. Comment les collaborateurs responsables des transports de patients savent-ils quel patient aller chercher et où il faut l'amener ? « Le programme iTransport transmet les missions sur les téléphones des collaborateurs chargés du transport », indique Kim D'Hont. « Pour ce faire, le programme tient compte des priorités, mais aussi de l'endroit où se trouve le collaborateur. Le collaborateur accepte la mission via un code et se met en route. » Quid des retards ? Ceux-ci font-ils totalement partie du passé grâce au nouveau système ? Kim Engels : « Non, évidemment pas. Mais on peut donner pas mal d'informations en plus en cas de retard, ce qui limite les tracas. Pour commencer, le programme signale les pics d'activité. S'il y a du retard parce qu'un patient n'est pas encore prêt, le programme l'indique aussi. » Dans les polycliniques, les collaborateurs voient donc exactement le retard qu'a le patient : un quart d'heure ? Ils attendent alors son arrivée. Plus d'une demi-heure ? Dans ce cas, ils peuvent tranquillement s'occuper d'un autre patient. « C'est un système juste », déclare John Baert. « Nous voyons précisément où se situe la cause du retard. Avant, il était de bon ton de pointer un doigt accusateur vers le service de transport de patients. Désormais, ce n'est plus possible, heureusement. » Les collaborateurs Un patient qui doit être transporté via le sous-sol aboutit dans les mains expertes de trois collaborateurs du service de transport des patients. Un premier collaborateur prend le patient en charge dans l'unité d'hospitalisation et l'amène vers la zone de dispatching du sous-sol. En attendant son collègue qui va effectuer le transport souterrain, le premier collaborateur reste auprès du patient. Un système juste du service de transport des patients voient aussi en iTransport un système équitable. L'ordinateur détermine les missions et le travail est donc réparti uniformément entre tous les collaborateurs Un sentiment d'insécurité L'enthousiasme à propos d'iTransport est général. « Pourtant, des améliorations doivent encore être introduites à court terme dans le programme, » selon Kim D'Hont. « La recherche dans les listes des destinations possibles est passablement compliquée. Sous peu, les services effectuant les demandes pourront introduire un terme dans une zone de recherche, pour trouver plus rapidement le bon endroit. » Et que pensent les patients de ce nouveau système ? « De la part des patients, on reçoit surtout des remarques à propos du transport en sous-sol » indique Kim Engels. « Cela leur donne parfois un sentiment d'insécurité. Vous pouvez vous imaginer que ce n'est pas agréable d'être transporté au beau milieu des livraisons de linge et des repas des patients. Dans le futur, il y aura une liaison en surface pour les transports de patients. On l'appelle « artère du campus ». Ce sera la prochaine révolution pour le service de transport des patients. »