Bien manager ses ressources humaines en temps de crise
Florent Descatoire, Directeur Administratif et Financier de Sefas innovation
En cette période de crise, la bonne gestion des ressources humaines est une donnée
fondamentale à intégrer dans la stratégie des entreprises. En effet, force est de constater que
le pilotage des actions liées à la gestion des RH se positionne comme une donnée complexe,
qu’il convient d’analyser avec une certaine hauteur. L’un des premiers éléments dont il faut se
souvenir est la valeur inestimable des collaborateurs.
N’oublions pas que la création de valeur dans une entreprise, et notamment pour celles
positionnées dans le domaine de l’ingénierie ou des nouvelles technologies, est très
majoritairement dépendante des collaborateurs. A l’heure de l’économie dématérialisée, le
patrimoine de l’entreprise est donc largement lié aux collaborateurs qui se positionnent
comme leur principal actif.
Il convient de trouver un savant dosage pour conserver ses effectifs, malgré une situation
difficile, et proposer un ensemble de mesures visant à fédérer les compétences autour du
développement de l’entreprise. Bien entendu, la rémunération peut être un élément de
réponse ; en revanche, ce curseur ne peut être utilisé en temps de crise. Il incombe donc aux
Directions des Ressources Humaines de mixer différentes mesures : mutuelles, avantages
divers, cadre de travail, CE, lancement de boîtes à idées, etc. Autant d’opportunités
complémentaires qui permettront aux collaborateurs d’accéder à des avantages procurant une
amélioration de leur qualité de vie et de leurs conditions de travail.
En temps de crise, il est également indispensable de jouer la carte de la transparence. Ainsi,
des réunions périodiques permettent de dresser un état réaliste de la situation et de
présenter aux collaborateurs les défis auxquels l’entreprise doit faire face. Annoncer les
mauvaises nouvelles tout comme les bonnes nouvelles s’impose comme un acte d’honnêteté
vis-à-vis des collaborateurs. Les décisions prises doivent être comprises sans arrière-pensée.
Les DRH doivent également veiller à préserver l’emploi interne et faire évoluer les
compétences des collaborateurs. Bien entendu, cela ne peut se faire dans tous les
départements, mais il convient tout de même d’étudier les gisements d’économie possibles.
Plutôt que de recruter, il est aussi nécessaire de bien analyser les compétences internes et de
favoriser la mobilité et la promotion interne. Il est également possible de jouer sur la durée
du travail et son organisation. Ainsi, les temps de travail peuvent être réduits, afin de
permettre à l’entreprise de traverser une période de baisse d’activité sans qu’elle ait besoin
de procéder à des licenciements.
Au-delà de ces quelques exemples, il est enfin fondamental de préparer l’avenir et d’anticiper
la reprise. En ce sens, licencier des collaborateurs en période de crise doit rester un dernier
recours car cela n’apporte qu’une réponse à court terme et peut fortement impacter les
performances de l’entreprise lors de la reprise et donc obérer la capacité de croissance future.
En effet, il faudra alors recruter à nouveau, former le nouveau collaborateur… Dans certains
cas, le départ d’un collaborateur peut être assimilé à une perte de plusieurs années homme
ou plusieurs années de savoir-faire, surtout dans des entreprises de technologie. En cas de
licenciement économique, il convient donc de bien prendre en compte cette donnée et de ne
pas se séparer des collaborateurs « stratégiques ».