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Or, la pratique de la psychiatrie a énormément évolué ces dernières années et s’est révélée être en totale
inadéquation avec cette cotation. La psychiatrie moderne doit, en effet, prendre en compte la qualité du
cadre de soin et la nécessité du respect du temps nécessaire à la consultation. En effet, l’empathie et la
neutralité, bien qu’elles soient la base d’un entretien, restent insuffisantes pour établir une relation
thérapeutique avec le patient et lui prodiguer l’aide nécessaire à son état de santé.
L’entretien obéit à des obligations techniques que seul un spécialiste en la matière est à même de
pratiquer. En outre, la diversité des cas, que la pratique clinique met en exergue, rend nécessaire le
recours à des réponses thérapeutiques multiples et variées. Les psychiatres sont donc devenus
hyperspécialisés afin d’adapter en permanence les outils de diagnostic, les traitements médicamenteux,
et les psychothérapies auxquels ils ont recours dans l’exercice de leur fonction.
Dans le cas particulier de l’hospitalisation d’un patient il est obligatoire de recourir à des équipes
pluridisciplinaires qui incluent nécessairement un personnel médico-psychologique très diversifié. Il est
composé en dehors d’infirmiers formés en psychiatrie, des psychiatres, des psychologues cliniciens, de
psychothérapeutes, de réanimateurs, d’ergothérapeutes, d’art thérapeutes et de personnes spécialisées
pour les activités thérapeutiques, d’un personnel de maintenance permanent et très étoffé, à cause de la
rapidité de la détérioration du matériel dans ce type de structures de soins. L’hospitalisation
psychiatrique est la seule à nécessiter autant de personnel qualifié et, ce dans un cadre de prise en charge
hyper-adapté. La psychiatrie est la seule discipline médicale dans laquelle l’hospitalisation présente la
particularité d’hospitaliser souvent un patient sous contrainte et sans son consentement, rendue
obligatoire par l’état psychique du patient.
En ce qui concerne le remboursement des soins psychiatriques, jusqu’à ce jour la psychiatrie privée
fonctionne sur la base, d’une part des termes de la nomenclature éditée par la NGAP (QUI N'A PAS
CHANGE DEPUIS 1960) et, d’autre part d’une convention signée, il y a une dizaine d’années, entre la
fédération marocaine des assurances et l’association marocaine des psychiatres d’exercice privée. Cette
convention ne prend pas en compte la nomenclature existante et ne répond à aucune cotation tangible.
Le problème du remboursement des soins en psychiatrie est que, depuis la création de l’AMO, la
tarification des actes psychiatriques n’a jamais pris en compte les spécificités de la psychiatrie qui ne
cessent d’ailleurs de change, ceci rend la nomenclature actuelle en total décalage avec la réalité de la
pratique psychiatrique ce qui rend nécessaire impérativement :
1. La refonte totale de la nomenclature avec la réactualisation et la valorisation de la cotation des
actes thérapeutiques et de diagnostic, y incluant les tests mentaux, les échelles d’évaluation.
2. La création de la lettre clé et la cotation des actes de psychothérapie effectués par un psychologue
clinicien ou par un psychothérapeute.
3. La protection du titre de psychothérapeute
IV. PROPOSITION DE REFONTE DE LA NOMENCLATURE
A. ACTES DE DIAGNOSTICS
1. EEG : ELECTROENCEPHALOGRAPHIE = K40 / SEANCE
Acte déjà coté en neurologie.
Le psychiatre pratique fréquemment l’EEG, au même titre que le neurologue et avec le même niveau de
compétence, afin d’évaluer non seulement l’existence d’une masse cérébrale, mais aussi la fonction de la
vigilance, ou l’altération de l’activité électrique du cerveau, comme détecter par exemple, une activité