Cours d'Histoire Géographie de monsieur Moussa Djama Ali www.moussadjamaali.wordpress.com Lycée de Dikhil (2013/2014) Page 1
Géographie, Chapitre 2: Autres logiques d'organisation de l'espace mondial (4-5 heures)
Introduction:
. La mondialisation est un processus inachevé, discuté et incomplet qui ne peut rendre compte à lui seul de
l’organisation géographique du monde. Les caractères de la mondialisation, loin de mettre tout le monde d'accord, font
débat.
. Il existe d’autres logiques d’organisation de l’espace mondial : d’abord, l’affirmation de la souveraineté des États, mais
aussi les aires de civilisation
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. Enfin, les organisations régionales permettent la mise en place de politiques communes
pour mieux protéger les États, notamment de la concurrence, tout en étant elles-mêmes largement intégrées dans la
mondialisation libérale.
Pourquoi la mondialisation est-elle contestée?
Quels sont les autres logiques d’organisation de l’espace mondial ?
I. Une mondialisation contestée: (1h30)
A. Une mondialisation créatrice de déséquilibres?
Selon ses opposants, la mondialisation serait à l’origine de l’accroissement des inégalités dans le monde.
. À l’échelle mondiale, elle creuserait l’écart entre les pays les plus riches et les pays les plus pauvres.
Pourtant, depuis trois décennies, on observe une amélioration de l’état moyen général des populations à l’échelle
mondiale (la majorité vivent dans les pays développés)
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. Parallèlement, le monde n’a jamais compté autant de populations
pauvres, un cinquième de la population mondiale : 1,2 milliards de personnes vivent avec moins de 1 $ par jour. Si
on prend le seuil de 2 $, il y a 2,8 milliards de pauvres dans le monde
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.
. A l’échelle des États, la mondialisation est aussi accusée de creuser l’écart entre les plus pauvres et les plus
riches. Dans les pays du Nord, on l’accuse en effet de tirer les salaires vers le bas
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.
B. Des mouvements altermondialistes:
Document 4 page 75 : La galaxie complexe de l'altermondialisation
. En réponse aux conséquences de la mondialisation dite « libérale », des mouvements altermondialistes
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se sont
développés. Ils dénoncent la montée du profit et la montée des inégalités et proposent une alternative à la mondialisation
actuelle comme :
l'annulation de la dette des pays les plus pauvres;
une augmentation des aides des pays les plus riches comme l'Aide publique au développement (APD);
des taxes comme la taxe Tobin
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l'origine d'ATTAC); une taxe de solidarité internationale sur les billets
d'avions (à l'initiative de la France en 2006).
. Les mouvements altermondialistes se rassemblent lors des Forums sociaux mondiaux (FSM) et s'opposent donc aux
Forums économiques mondiaux qui se déroulent en même temps à Davos (en Suisse). Cependant, ces mouvements sont
très hétérogènes (ONG, des associations, des partis politiques ou des États comme le Brésil, le Venezuela, ...).
II. Le concept de développement durable: (1 heure)
A. Le concept de développement durable et ses origines:
. En 1987, le rapport Brundtland définit le développement durable comme « un développement qui répond aux besoins
du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins ». Il s'agit de
continuer à produire de la croissance économique (c'est le pilier économique); de préserver les ressources
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afin de
satisfaire les besoins actuels et futurs (c'est le pilier environnemental); d'assurer une meilleure répartition des ressources
et des fruits de la croissance économique entre les hommes et les territoires (c'est le pilier social).
B. Une difficile mise en pratique:
. Des initiatives non officielles (commerce équitable et agriculture biologique) et institutionnelles (le Sommet de Rio en
1992, le protocole de Kyoto en 1997 et le sommet de Johannesburg en 2002) ont été proposées. Le protocole de Kyoto
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qui sont un exemple d’opposition à l’uniformisation culturelle imposée par les pôles de la triade sachant qu’elles peuvent aussi conduire à des replis identitaires qui
peuvent être dangereux.
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Le monde n’a jamais compté autant de populations à haut niveau de vie bénéficiant d’une longue espérance de vie, de formations supérieures, d’accès au confort, à
la mobilité….
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L'OMC crée un échange inégal + peu de poids décisionnel du Sud même si le G20 se réunit de plus en plus souvent.
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À écrire à la marge: Beaucoup d’entreprises pratiquent en effet un chantage à la délocalisation pour obtenir de leurs salariés une modération salariale ou une
augmentation de leur temps de travail à salaire égale.
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Altermondialisme : un courant de pensée qui croit en la possibilité d’existence d’une autre mondialisation, fondée sur la justice sociale, les droits humains et la
protection de l’environnement.
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Taxe Tobin: dans le but de limiter la spéculation financière (Opération financière ou commerciale qui a pour objectif de réaliser un gain d'argent en pariant sur
la fluctuation des cours du marché), en 1972, l'économiste américain James Tobin avait proposé une taxe sur les transactions financières.
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en limitant la surconsommation et les gaspillages.
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porte essentiellement sur les rejets de gaz à effet de serre. Beaucoup de pays du nord ont ratifié le protocole de Kyoto,
particulièrement l'Union européenne. Mais il reste les États-Unis, premier pollueur du monde avec 36 % du total
mondial des gaz à effets de serre, qui ont refusé de le ratifier.
III. D'autres grilles de lecture du monde actuel: (2 heures)
A. Les États entre divisions et regroupements:
. Le développement des interdépendances et des acteurs transnationaux pose la question de la pertinence de l’État
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. La
mondialisation conteste-t-elle la souveraineté des États ? Dans le cadre de l’économie internationale, les principales
entités restent les économies nationales. Les réseaux restent dépendants de l’existence des frontières, les firmes
multinationales se développent, échangent dans le monde mais gardent un ancrage national. D’autre part, l’État est
toujours synonyme d’identité nationale et focalise les aspirations et les revendications des peuples sans État. Enfin, l’État
demeure un acteur central en assurant la défense des intérêts nationaux et un régulateur indispensable, garant de la
cohésion sociale et territoriale.
. Au moment où les frontières douanières s’abaissent dans le monde, des efforts sont entrepris pour renforcer les échanges
fondés sur la proximité. Ces efforts se traduisent par la constitution de nombreuses organisations commerciales régionales
à travers le monde (Union européenne, ASEAN, ALENA, MERCOSUR).
Toutefois, les «régionalisations» les plus actives sont celles qui se créent autour des centres d’impulsion.
B. Les aires de civilisation:
Document vidéo: Le Dessous des cartes (Le choc des civilisation):
. Une aire de civilisation est une entité géographique pouvant être considérée comme un espace culturel fondé sur un
ensemble de caractères matériels, moraux, religieux, linguistiques, artistiques et sociaux communs à une société ou
à un groupe de sociétés
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.
. Fernand Braudel est le premier à en parler. Récemment, Samuel Huntington a repris ce concept géographique. Dans
son ouvrage intitulé le Choc des civilisations publié en 1997, il distingue 9 aires de civilisation dans le monde: la
civilisation occidentale, la civilisation orthodoxe, la civilisation Latino-américaine, la civilisation Africaine, la civilisation
Islamique, la civilisation Hindoue, la civilisation Chinoise, la civilisation Bouddhiste et la civilisation Japonaise.
Considérant les religions comme fondamentales, pour lui, depuis la fin de la guerre froide, les conflits ont pour principal
moteur l'affrontement des civilisations: c'est la théorie du choc des civilisations.
Conclusion:
. La mondialisation est un processus contesté par les mouvements alter-mondialistes qui tentent d’imposer leur
vision d’un développement durable soucieux à la fois de croissance économique, d’environnement et de bien-être
humain.
. La mondialisation ne peut d’ailleurs rendre compte à elle seule de l’organisation géographique du monde actuel. Malgré
l’homogénéisation qu’elle produit, la division en États et la diversité des civilisations restent des grilles d’analyse
valables. Cette diversité est source de tensions qui peuvent conduire à des replis ou à des conflits identitaires.
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Un « État » est un territoire délimité par des frontières sur lequel vit un peuple et dont le gouvernement est reconnu comme légal au niveau international. De nos
jours, le monde est découpé en plus de 200 États.
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Les aires de civilisation ne s’arrêtent pas aux frontières des Etats, leurs limites sont floues. Elles sont avant tout le produit de l’histoire, plus que de la géographie.
Deux critères servent de repères : les religions et les langues. Mais une grande variété d’approches traduit la subjectivité de cette notion.
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