tract d`histoire

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Lettre d’information numéro 4
SOMMAIRE
1. Assemblée générale d'OXYGENE-FSE jeudi 16 octobre à 18h
2. Tracts et réunions de filières
3. Brèves : Intersyndicale, le ministère achète les élus étudiants, bourse aux livres, site
internet
1. Assemblée générale d'OXYGENE-FSE jeudi 16 octobre à 18h
L'assemblée générale de rentrée d'OXYGENE-FSE aura lieu jeudi 16 octobre à 18h. Nous vous donnons
rendez-vous devant notre local de Tolbiac (B902, au neuvième étage). Nous irons vraisemblablement dans
une salle car nous ne tiendrons pas tous dans le local.
Cette Assemblée générale est particulièrement importante, puisque c'est la première depuis la rentrée
universitaire : élection du bureau d'AG, préparation de la mobilisation, etc.
2. Tracts et réunions de filières
Nous allons distribué cette semaine 5 tracts de filières (voir en annexe dans le document word) : en histoire,
droit, AES, histoire de l'art et archéologie, économie (et peut être aussi en philosophie) qui appeleront à des
réunions d'information.
REUNIONS D'INFORMATION
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Histoire et Histoire de l'art - archéo : jeudi 15 octobre 15h (RDV au local B902 à Tolbiac)
AES : jeudi 15 octobre 13h (RDV au local B902 à Tolbiac)
Economie : jeudi 15 octobre 12h (RDV au local B902 à Tolbiac)
Droit : mercredi 14 octobre 11h30 (RDV devant la cafétaria à Saint Hyppolyte)
3. Brèves : Intersyndicale, le ministère achète les élus étudiants, bourse aux livres
a) Intersyndicale
La dernière intersyndicale CNT-OXYGENE FSE-SUD, réunie vendredi 10 octobre, s'est mis d'accord
sur l'organisation d'une assemblée générale d'information et de mobilisation (le 21 ou 22 octobre).
La première partie de l'AG sera consacrée à un débat sur les réformes : un prof du secondaire parlera
de la décentralisation, un membre d'OXYGENE-FSE parlera de la réforme Lang-ECTS-LMD, un membre de
SUD parlera des attaques sur l'aide sociale des étudiants, et un enseignant à Paris I (membre du comité de
mobilisation des profs) parlera du projet Ferry sur l'autonomie des facs.
La seconde partie de l'AG sera consacrée à un débat sur les perspectives d'action contre les attaques du
gouvernement, après une introduction (factuelle) sur le mouvement de mai-juin (faite par la CNT). A la suite
de cé débat, des votes pourront avoir lieu pour décider des actions à mener.
b) Le ministèr achète les élus étudiants
Nos camarades de la FSE Montpellier nous ont envoyé l'information suivante. Nous partageons leur analyse.
A partir de cette rentrée universitaire, les étudiants qui ont eu une bourse sur critères sociaux en DEA ne
peuvent la faire renouveler que... s'ils sont élus étudiants !
En effet, les maintiens de bourse ne sont possibles en ce qui concerne la préparation du DEA - à l'exception de
certains étudiants handicapés - que "lorsque les étudiants ont obtenu l'autorisation d'accomplir la scolarité en
deux années au titre d'un mandat électif telle que prévue à l'article 2 de l'arrêté du 25 avril 2002 relatif aux
études doctorales" (extrait de la circulaire N°2003-061 du 23 avril 2003).
Les élus sont ainsi achetés en toute légalité. C'est ce qui s'appelle institutionnaliser la corruption...Ajoutons
que cette inégalité entre les étudiants "élus" et les autres est particulièrement scandaleuse s'agissant d'une
question d'aide sociale !
Et ce n'est pas un hasard s'il est fait référence dans cette circulaire à un des décrets de la réforme LMD-ECTS,
qui met fin au principe - déjà mis à mal - d'égalité de traitement pour tous les étudiants. On sait par ailleurs
que les universités pourront attribuer des "points ECTS" aux élus, leur permettant ainsi d'avoir leur "diplôme"
plus facilement...
Nous condamnons fermement cette mesure injuste, et nous revendiquons en urgence la possibilité pour TOUS
les étudiants de demander le maintien de bourses en DEA, et ce dès cette rentrée universitaire.
Tous les syndicats étudiants, tous les syndicalistes étudiants doivent s'élever contre cette mesure, et lutter pour
de véritables aides sociales, donc pour le réengagement financier de l'Etat.
Afin d'aller vers une égalité face aux études, nous revendiquons par ailleurs une augmentation suffisante du
nombre de boursiers, la revalorisation du montant des bourses, l'extension des bourses sur critères sociaux aux
étudiants en thèse, ainsi que le versement des bourses sur douze mois (au lieu de neuf actuellement).
c) Bourse aux livres
Nous avons organisé la semaine dernière une bourse aux livres pour les étudiants de droit. Il s¹agit
d¹un système de type coopératif : en supprimant des intermédiaires marchands, qui prélèvent une commission
élevée, le but est permettre à ceux qui achètent les livres de le faire à des prix inférieurs à ceux du marché et à
ceux qui vendent leurs livres de le faire à des prix supérieurs à ceux du marché. En effet, un étudiant qui va
vendre ses livres chez Gibert, se les voit reprendre une misère, mais Gibert lui les revendra beaucoup plus
cher à l¹étudiant qui viendra les acheter, et met la différence dans sa poche."
d) Site internet
Nous vous invitons à visiter le site national de la FSE, qui vient d'être remis à jour :
http://www.luttes-etudiantes.com
ANNEXE
TRACT D'HISTOIRE
Les conséquences désastreuses de la réforme Lang-ECTS-LMD en Histoire
La réforme Lang-ECTS-LMD, dont la mise en
œuvre est prévue en 2005 à Paris I, frapperait tout
particulièrement les UFR de sciences humaines, filières
jugées « non rentables ».
soumis aux pressions du patronat : les cursus
d’histoire,
seraient
relookés
en
diplômes
pluridisciplinaires, locaux (adaptés aux besoins à
court-terme des régions et du patronat local) et
individualisés.
Avec
cette
réforme,
les
universités
deviendraient libres de proposer des diplômes différent
d’une université à une autre. En outre, comme l’Etat se
désengage toujours plus, les universités sont plus
dépendantes des financements privés. Cette pression
risque de provoquer un bouleversement des cursus.
Que vaudraient de tels diplômes ? Pas grandchose puisqu’ils ne seront pas reconnus dans les
conventions collectives, puisqu’ils se dévalueront très
vite (contrepartie de l’ultra-spécialisation), et puisque
les heures d’enseignement ne feront que diminuer
(remplacer par des stages en rafale), sans parler de la
qualité des enseignements qui devront se mettre en
conformité avec l’idéologie patronale.
Les Conseils d’administration (déjà ouverts aux
représentants du patronat), qui voteraient les nouvelles
maquettes ECTS-LMD, seraient encore davantage
La grève de mai-juin 2003 : les étudiants en histoire massivement mobilisés
C’est pour éviter cela que les étudiants de
Tolbiac-Paris I se sont mobilisés en masse en maijuin dernier. Les étudiants en histoire, conscients
des menaces sur le contenu de leurs
enseignements, se sont particulièrement investi
dans la grève, n’hésitant pas à reporter leurs
partiels malgré tous les risques encourus.
Alors que certains n’y ont vu qu’un mouvement de
glandeurs qui ne voulaient pas passer leurs examens, ce
mouvement témoigne avant tout d’un souci de défendre la
qualité des diplômes et une certaine conception de
l’enseignement : avoir un regard critique sur la société (n’estce pas le rôle de l’historien ?) plutôt que de chanter
aveuglément les bienfaits du capitalisme.
Le problème des options
Par ailleurs, lors de cette rentrée en histoire, bon nombre d’entre nous ont
été confrontés aux problèmes des options. En effet, en première année, nous avons
un large éventail de choix en matière d’Unités de Découverte. Les étudiants de
deuxième année ont ensuite la possibilité de renforcer l’une des deux disciplines de
première année, de conserver les deux, voir d’en choisir d’autres. Cela pose deux
types de problèmes. D’une part, on peut se demander où est la cohérence : la
dispersion est possible et finalement, on risque en fin de 1er cycle de se retrouver
avec un DEUG touche à tout sans aucun contenu valable. L’université est alors
transformée
en
supermarché
du savoir
sans
aucune
possibilité
d’approfondissement. En plus, la gérante du supermarché est incapable
d’assurer la compatibilité horaire entre certaines options, sans doute faute de
moyens et de locaux disponibles. On ne peut que regretter que ces points très
concrets n’aient pas été évoqués lors des pré-rentrées des historiens.
Bi-deug Histoire-ScPô
Nous tenons à dénoncer le
scandale de la sélection
(pour la deuxième année
consécutive) à l’entrée du
Bi-deug Histoire-Sciences
politiques.
C'est illégal et inacceptable !
Tous les étudiants doivent
pouvoir s’inscrire dans la
filière de leur choix
TRACT D'HISTOIRE DE L'ART - ARCHEOLOGIE
OXYGENE-FSE : un syndicat de lutte pour vous défendre
Pour résister aux attaques du gouvernement contre leurs acquis, les étudiants ont besoin d’une organisation
qui défende avec détermination leurs intérêts. C’est afin de contribuer à la construction d’un tel instrument
qu’Oxygène a participé à la fondation en juillet 2003 de la Fédération Syndicale Etudiante (FSE).
La Fédération Syndicale Etudiante est un syndicat de lutte, revendicatif, présent au quotidien, qui défend
les intérêts des étudiants, quelle que soit la couleur politique du gouvernement en place.
Non aux maquettes ECTS-LMD ! Abrogation des décrets Lang-ECTS-LMD !
Les décrets Lang ECTS-LMD d'avril 2002, bientôt appliqués par les Conseils d’administration sous
l’autorité de Ferry, visent à détruire les diplômes nationaux. Sous prétexte d’harmonisation européenne, la
réforme instaure en fait des diplômes locaux et individualisés : l'employeur pourra savoir exactement quels
cours l'étudiant aura suivi et pourra établir une hiérarchie entre les étudiants ayant théoriquement le "même"
diplôme. Le système de crédits ECTS met les stages (le plus souvent obligatoires et non rémunérés) et les
unités d’enseignement sur le même plan. L’ensemble est une menace sur la reconnaissance des diplômes
dans les conventions collectives et les statuts garantissant des droits collectifs aux salariés. La réforme en
instaurant le 3/5/8 supprime les diplômes à bac +2 (notamment le DEUG) et à bac+ 4 (maîtrise) et prévoit
de développer la sélection à la fac, privant des milliers de jeunes du droit aux études.
Lors du dernier conseil de l'UFR 03, en septembre 2003, des projets de maquettes ECTS-LMD ont été
présentés, pour être dans un avenir proche votés. Nous rentrons dans la dernière ligne droite : notre syndicat
s'opposera, à l'intérieur du conseil, à tous les projets de maquettes ECTS-LMD. Mais pour réellement mettre
en échec cette réforme avant qu'elle soit appliquée, c'est-à-dire obtenir l'abrogation des décrets Lang d'avril
2002, il faut préparer dès aujourd'hui la grève nationale étudiante. C'est ce que la FSE s'engage à faire.
La casse de l'archéologie préventive
Depuis le début de l’année 2003, l’archéologie a subi de nombreux bouleversements en ce qui concerne les
études ou l’emploi. En effet, l’Assemblée nationale a voté, à 4h30, un matin de janvier, une baisse de 25 %
du budget de l’INRAP (Institut National de Recherche Archéologique Préventive) et de 40 % du budget du
CNRS (Centre National de Recherche Scientifique), ainsi que la suppression de plus 600 postes au sein de
l’INRAP et 1500 au CNRS.
En outre, notre filière est également l’une des plus touchées par les réformes : il est prévu de supprimer 100
h de cours d’archéologie pour les remplacer par des cours d’histoire de l’entreprise, de gestion … (tout ce
dont a besoin un archéologue en formation !). À plus long terme, ces mesures menacent la filière elle-même,
parce qu’elle n’est pas assez rentable.
Le gouvernement a décidé de sacrifier le patrimoine culturel sur l’autel du profit. Beaucoup d’archéologues,
conscients que ces mesures mènent leur profession droit au cimetière, se mobilisent depuis près de six mois
de façon très active (grèves sur les chantiers de fouille, « actions coup de poing », etc…).
Les mesures contre l’archéologie sont une partie des réformes d’ensemble contre l’université et la recherche
publiques : pour les combattre efficacement, il faut combattre l’ensemble des réformes. Pour gagner,
unifions nos luttes !
TRACT D'AES
OXYGENE-FSE : un syndicat de lutte pour vous défendre
Pour résister aux attaques du gouvernement contre leurs acquis, les étudiants ont besoin d’une organisation
qui défende avec détermination leurs intérêts. C’est afin de contribuer à la construction d’un tel instrument
qu’Oxygène a participé à la fondation en juillet 2003 de la Fédération Syndicale Etudiante.
La Fédération Syndicale Etudiante (FSE) est un syndicat de lutte, revendicatif, présent au quotidien, qui
défend les intérêts des étudiants, quelle que soit la couleur politique du gouvernement en place.
Le projet de fusion des UFR juridiques menace sur la filière AES
Les problèmes ne manquent pas dans L’UFR 12 : TD surchargés, manque de manuels dans les
bibliothèques ou encore de tuteurs ... Surtout, des menaces pèsent sur l’existence même de l’UFR 12 : un
projet d’unification de toutes les UFR juridiques au sein d’une UFR juridique unique risque d’entraîner une
marginalisation de la filière AES.
En effet, ce projet passe au mieux par le rattachement du secteur droit social, actuellement intégré à l’UFR
12, à cette UFR juridique unifiée, avec pour conséquence une sérieuse baisse du niveau des enseignements
en droit au niveau de la filière AES du fait du départ des enseignants en droit social vers cet UFR juridique
unique. Au pire, l’on pourrait assister à l’absorption de la filière AES soit par cette UFR juridique unique
soit par l’UFR d’économie. L’AES y perdrait son caractère pluri-disciplinaire, qui fait son originalité et est
son principal atout, en voyant une partie de ses enseignements restreints par son UFR de rattachement (la
sociologie à coup sûr, l’économie en cas de rattachement aux juristes, le droit en cas de rattachement aux
économistes), et serait marginalisée et transformée soit en sous-DEUG de Droit soit en sous-DEUG
d’économie. Il est encore temps de s’opposer à cette dévalorisation de nos diplômes en se mobilisant avant
qu’une décision ne soit prise et présentée comme irréversible. Ce projet est loin de faire l’unanimité parmi
les enseignants et personnels administratifs. Créer un rapport de force favorable est donc possible à
condition de défendre le plus nombreux possible nos diplômes et la qualité de nos études.
Non aux maquettes ECTS-LMD ! Non à la fusion des UFR juridiques !
Enfin, ce projet de fusion des UFR juridiques s’insère dans le cadre de la mise en application, localement,
de la réforme Lang-ECTS-LMD et du projet Ferry sur l’autonomie des universités. La direction de
l’université Paris I, comme celles de la plupart des universités françaises, a décidé de capituler devant le
gouvernement en mettant en application servilement ces réformes, espérant « tirer son épingle du jeu ».
Ces réformes s’insèrent pourtant dans une logique du chacun pour soi et qui vont créer quelques « facs ou
filières d’élites », pour beaucoup de « facs ou filières poubelles ». Ainsi, sous prétexte harmonisation
européenne et d’adaptation à la « concurrence européenne et internationale » entre universités, c’est une
filière entière, la filière AES, qui est menacée de marginalisation voire de disparition car jugée « non
concurrentielle ». Oxygène-FSE s’est opposé au projet de fusion des UFR juridiques. Nous avons pour
l’instant réussi à le mettre en échec au niveau de l’UFR 12 (où nous sommes le premier syndicat avec 4 élus
sur 9), en lien avec le personnel administratif et avec une partie des enseignants, qui se sont mobilisés avec
nous. Néanmoins, ce projet continue d’avancer au niveau des autres UFR juridiques. C’est aussi ici,
concrètement, que peut se mesurer l’importance d’un syndicat national, qui seul pourra donner à nos luttes
une ampleur nationale, sans laquelle nous ne pouvons défendre nos droits efficacement.
Lors du dernier conseil d’UFR, au mois de juillet, la réforme Lang-ECTS-LMD était à l’ordre du jour. Nos
élus ont présenté une motion exigeant l’arrêt de tous les travaux préparatoires à l’application de la réforme,
et notamment la dissolution des commissions de travail qui préparent les nouvelles maquettes ECTS-LMD.
Le directeur de l’UFR a refusé de la soumettre au vote. Par ailleurs, alors que le conseil d’UFR abordait des
questions aussi essentielles que les ECTS-LMD, aucun élu de l’UNEF et de SUD n’était présent ...
TRACT D'ECONOMIE
Combattre pour un enseignement critique en économie !
Aujourd'hui, l'enseignement en économie est de plus en plus « autiste » : on fait la part belle à des modèles
théoriques complexes qui sont incapables de nous faire comprendre quoi que ce soit à la réalité économique.
Mais l'essentiel est ailleurs : il s'agit de « faire science », en alignant les équations, afin de mieux faire
passer les idées néolibérales.
Dans ces conditions, il ne faut pas s'étonner de la chute des effectifs dans les cursus d'économie depuis
quelques années. A OXYGENE-FSE, nous refusons cet état de fait, et nous luttons pour un enseignement
pluraliste de qualité. En décembre dernier, lors des élections au conseil d'UFR d'économie, la liste unitaire –
Autisme économie, OXYGENE-FSE, Sud – est arrivée en tête Par leur vote, les étudiants ont clairement
exprimé leur opposition à la soumission de l’Université publique à la logique capitaliste : refus de
l’hégémonie néoclassique dans l’enseignement en économie et refus de la réforme réactionnaire LangECTS-LMD. (qui ne fera qu'accentuer cette hégémonie en renforçant la mainmise patronale sur l'université).
La lutte pour un enseignement critique est indissociable de la lutte contre les ECTS-LMD !
On ne peut dissocier le combat pour un enseignement de qualité, pluraliste et critique, en économie, du
combat contre la réforme Lang-ECTS-LMD. En effet, en laissant chaque universités décider du contenu des
formations, sans cadre national, la réforme les soumettra davantage aux pressions du patronat local. Derrière
le discours mystificateur de la proximité et de l'ouverture à la société civile, la régionalisation permet
d'autant plus au patronat d'imposer ses vues que l'Etat central se désengage financièrement de plus en plus.
L'enseignement risque de se réduire à une professionnalisation généralisée à outrance au détriment de
l'enseignement de savoirs critiques sur le fonctionnement de l'économie. De plus, pour les diplômes
d'économie, le risque est fort - compte tenu du rapport de forces actuel - de voir les cursus intégralement
consacrés à l'étude de la théorie néoclassique. Il s'agira de former une main d'œuvre docile, abreuvée
d'idéologie et finalement incapable de réfléchir aux grandes controverses économiques.
Pour répondre au mécontentement des étudiants en économie (dont l'ampleur a été révélée par la pétition du
mouvement Autisme-économie), le gouvernement Jospin avait commandé un rapport à Fitoussi. Mais ce
rapport, publié en 2002, n'a apporté aucune réponse satisfaisante : au contraire, il s’inscrit dans la politique
de casse de l’Université publique (anticipant la mise en place de la réforme Lang-ECTS-LMD) en prônant la
mise en concurrence des universités, l’allègement de la charge globale d’enseignement, et la transformation
de la première année en année d’orientation-garderie. En outre, Fitoussi prône comme nous le pluralisme et
le débat ... mais uniquement à l’intérieur du cadre néoclassique ! Le modèle néoclassique standard est pour
lui incontournable, les autres approches étant rejetées dans la « non science ».
Pour obtenir l'abrogation des décrets Lang-ECTS-LMD, pour refuser la main-mise du patronat sur
l'enseignement, pour un enseignement critique et populaire, une seule solution :
la grève nationale des étudiants pour en finir avec la politique de casse de l'université publique.
TRACT DE DROIT
OXYGENE-FSE : un syndicat de lutte pour vous défendre
Pour résister aux attaques du gouvernement contre leurs acquis, les étudiants ont besoin d’une organisation
qui défende avec détermination leurs intérêts. C’est afin de contribuer à la construction d’un tel instrument
qu’Oxygène a participé à la fondation en juillet 2003 de la Fédération Syndicale Etudiante.
La Fédération Syndicale Etudiante (FSE) est un syndicat de lutte, revendicatif, présent au quotidien, qui
défend les intérêts des étudiants, quelle que soit la couleur politique du gouvernement en place
Le projet de fusion des UFR juridiques menace de sacrifier des filières entières sur l’autel de la
rentabilité
La fusion projetée des UFR juridiques risquerait de se faire, si elle avait finalement lieu, essentiellement au
profit du droit privé (dont les effectifs sont les plus importants en 2nd et 3e cycle et qui est jugé plus «
attractif ») et de conduire à une marginalisation des autres secteurs juridiques. En outre, des filières entières
sont menacées de disparition pure et simple, l’AES et les sciences politiques : les « décideurs » estiment que
ces filières sont insuffisamment rentables ou insuffisamment prestigieuses. Pour nous, l’intérêt d’une filière
ou d’une option ne se mesure pas à l’aune de la rentabilité économique : nous refusons donc ce « calibrage »
de nos cursus autant que la logique qui l’anime, une logique de mise en concurrence impitoyable des
universités et des filières. L’égalité de traitement entre étudiants doit prévaloir par la préservation du cadre
national des diplômes ; nous nous devons de défendre le caractère de service public de nos universités face à
ce qui ressemble à leur privatisation larvée.
Des motivations financières expliquent également le projet de fusion des UFR juridiques : il s’agit aussi de
réaliser des économies par des regroupements de services. Les étudiants ne peuvent trouver leur compte
dans ces restrictions, alors qu’au contraire, les manques en terme de personnel administratif sont aujourd’hui
criants, spécialement à Saint Hippolyte.
Enfin, ce projet de fusion des UFR juridiques s’insère dans le cadre de la mise en application, localement,
de la réforme Lang-ECTS-LMD et du projet Ferry sur l’autonomie des universités. La direction de
l’université Paris I, comme celles de la plupart des universités françaises, a décidé de capituler devant le
gouvernement en mettant en application servilement ces réformes, espérant « tirer son épingle du jeu ». Ces
réformes s’insèrent pourtant dans une logique du chacun pour soi et qui vont créer quelques « facs ou
filières d’élites », pour beaucoup de « facs ou filières poubelles ». Le tout sous prétexte d’harmonisation
européenne et d’adaptation à la « concurrence européenne et internationale » entre universités. C’est aussi
ici, concrètement, que peut se mesurer l’importance d’un syndicat étudiant national revendicatif pour
défendre efficacement nos droits et une université publique.
Non à la fusion des UFR juridiques !
Oxygène-FSE s’est opposé au projet de fusion des UFR juridiques. Nous avons pour l’instant réussi à le
mettre en échec au niveau de l’UFR 12 (où nous sommes le premier syndicat), en lien avec le personnel
administratif et avec une partie des enseignants, qui se sont mobilisés avec nous. Néanmoins, ce projet
continue d’avancer : seule une mobilisation plus large pourra empêcher ce projet d’aboutir.
Il est encore temps de s’opposer à cette dévalorisation de nos diplômes et de nos conditions d’études en se
mobilisant avant qu’une décision ne soit prise et présentée comme irréversible. Même parmi les enseignants,
ce projet est loin de faire l’unanimité. Les personnels administratifs ne peuvent pas être favorables à une
réforme qui s’intègre dans le cadre des attaques contre leurs statuts et les emplois. Ici comme ailleurs, c’est
seulement en créant un rapport de force par une mobilisation de masse que nous pourrons combattre avec
succès pour nos diplômes et la qualité de nos études.
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