.Les changements sont plus nombreux et surtout plus brutaux.A cela s'ajoutent des populations beaucoup
plus démunis (voir les déterminants de la santé de G Salem).Cette situation est encore aggravée par de
multiples facteurs:
*les guerres qui entraînent des déplacements catastrophiques pour la santé des prisonniers ou des
réfugiés(voir l'article de JM Amat-Roze, sur les khmers rouges, dans l'info géographique)
*inversement les déplacements peuvent être bloqués pour des raisons politiques(frontières) ou
culturels(castes en Inde) et ainsi aggraver la situation sanitaire.
Conclusion .Ce sont les différences de développement qui expliquent la capacité ou non à affronter les
changements environnementaux .Cette constatation est valable à l'échelle des pays mais aussi à celle
des régions et des individus .De même ,face au changement climatique on retrouve la même inégalité:aux
pays développés capables de construire des digues et de gérer des modifications environnementales
s'opposent les habitants des pays pauvres, condamnés à fuir les deltas et à devenir réfugiés climatiques
.De la même manière ,après une catastrophe ,les pays développés se relèvent rapidement et se
réorganisent alors que les PVD connaissent souvent des catastrophes sanitaires (choléra) qui se
surajoutent au bouleversement environnemental .Entre Nord et Sud il y a donc une fracture dans la
résilience (=capacité à faire face à un risque ou à gérer une catastrophe) .Selon le sociologue allemand
Ulrich Beck les pays développés seraient des « sociétés du risque » alors que les PMA et PED verraient
le risque comme inévitable ou indissociable du progrès.
Ne pas changer ou changer l'environnement (ou d'environnement) pour assurer
sa santé.
L’environnement qui guérit
*en effet, si les changements environnementaux sont souvent facteurs de déstabilisation et de problèmes
sanitaires, le contraire est également possible .On peut trouver de multiples exemples depuis l’antiquité
avec Hippocrate jusqu’au XIX s avec les vertus thérapeutiques de la montagne (tuberculose) ou de la
mer(thalassothérapie).A titre individuel cela concerne une élite mais on peut éventuellement y ajouter des
migrations de groupes qui recherchent leur survie dans un nouvel environnement.
*le tourisme peut aussi faire partie du bien-être et donc de la santé.Il ne s’agit pas ici du tourisme médical
mais du tourisme classique qui recherche le dépaysement pour se ressourcer. Un petit « topo » sur la
géographie des représentations et l’environnement comme espace perçu peut éventuellement être la
bienvenue.(voir Y Veyret dans Géoconfluences à la rubrique développement durable)
Modifier l’environnement pour assurer sa santé aujourd’hui , ou dans un futur proche.
*pour les PVD la priorité est au développement économique qui souvent s’accompagne de grands travaux
qui bouleversent l’environnement :déforestation,barrages , irrigation ,infrastructures. .On compte sur ces
progrès pour modifier favorablement les déterminants de la santé .La Chine ou le Brésil offrent de bons
exemples. Les problèmes sanitaires éventuels (ex paludisme et barrage) sont jugés minimes par rapport
aux bienfaits attendus. Le cas,dans le passé, de la Mer d’Aral montre que le problème « collatéral » peut
aussi devenir une catastrophe majeure .
Ne pas modifier l’environnement,ou le moins possible, pour assurer une santé durable dans l’avenir .
*Les pays développés ont fortement modifié leur environnement dans le passé . Depuis le sommet de Rio
en 1992 l’heure est maintenant au développement durable et à la préservation. Il y a une hypersensibilité
et une surrmédiatisation des questions environnementales .Energie,villes, productions industrielles et
agricoles sont imaginées à travers le prisme du développement durable. Même les E-U semblent montrer
la voie après avoir joué les mauvais élèves .Alors que l’état sanitaire est globalement satisfaisant, et que
l’espérance de vie continue d’augmenter, de nombreuses voix se font entendre dans les pays
« riches »(ONG,partis politiques,personnalités,intellectuels) pour préserver l’environnement afin de
garantir la ….santé de la planète .Sur ce thème la littérature géographique est abondante et pertinente
(Veyret, Arnould, Brunel) même si elle va à contre-courant de la pensée unique écologiste. On peut
prendre l’exemple de Madagascar étudié dans l’Atlas des développements durables .Sylvie Brunel
dénonce en particulier le Nord qui veut préserver abusivement la nature au Sud et ainsi freiner son
développement économique.
CONCLUSION
La santé ne se conçoit que dans un rapport dynamique avec l’environnement .L’homme à besoin de
l’environnement pour vivre et , par nature, il le modifie. Inversement l’environnement ne cesse d’évoluer et
l’espèce humaine,pour survivre, doit elle-même s’adapter . Il faut donc ,non une préservation figée,mais