Chapitre 2: La création de monnaie Afin de comprendre les mécanismes de la création monétaire. L’objectif: Comprendre l’impact de l’évolution de la masse monétaire (hausse ou dimininution). On cherche à analyser le rôle générale de la monnaie sur l’économie, à comprendre l’impact d’une hausse ou d’une diminution de la monnaie en circulation. Il existe plusiseur processus qui consiste à créer ou à détruire de la monnaie 1. Approche comptable de la monnaie La monnaie est une créance pour celui qui la détient et une dette pour celui qui l’émet (Banque centrale, banques commerciale) Si on reprend la notion de bilan: - À l’actif : avoirs de l’agent économique - Au passif : éléments de dette de cet agent Banques commerciales Billets Monnaie scripturale Compte à la BC Agents économiques Billets Monnaie scripturale (DAV à la banque commerciale) Banque centrale Billets Comptes de banques commerciales 1 2. Les banques commerciales et la création de monnaie scripturale MASSE MONETAIRE MASSE MONETAIRE INCHANGEE Dépôts à vue DAV (DAV) Pièces et billets Dépôts Pièces et billets a) La création de monnaie via l’octroi de crédits Les banques commerciales ont tjrs occupé une place importante dans le processus de création monétaire. A l’époque, où la monnaie prenait la forme de métaux précieux, les pièces déposé sur les comptes bancaire, donnaient la possibilité au banque d’octroyer des prêts sachant que les déposant ne procéderaient pas les reprendre de façon massive et simultanée. Par ces prêts les banques diffusaient déjà de moyens de paiement supérieur au possibilité réel. Le crédit bancaire: Opération par laquelle une banque crédite le compte d’un agent, d’un montant déterminé et pour une durée fixée à l’avance. L’agent crédité a alors pris comme engagement de rembourser le crédit, ainsi que les intérêts avant l’échéance du prêt. Par une opération de crédit la banque crée de la monnaie scripturale (sur les compte bancaire). Donc la masse monétaire en circulation augmente: La monnaie virée sur le compte du client ne provient pas de ressources existantes. Cependant, la création monétaire consécutive à l’obtention d’un crédit est donc temporaire, puisque au fur et à mesure que le client rembourse son emprunt, la monnaie scripturale diminue: On parle de destruction monétaire lorsque le client remboursera sa dette. Si la quatitié de monnaie détenue par les agents s’accroit sur une période donnée, cela veut dire que toutes choses égale par ailleurs (= tout le reste étant constant) le montant des crédits accordés durant cette période est supérieur au montant des remboursement de crédit qui avait été accordé ultérieurement. 2 MASSE MONETAIRE AUGMENTEE MASSE MONETAIRE DAV DAV Crédit accordé Pièces et bilets Pièces et billets Banques commerciales Client Créance auprès du client : Compte courant du client : Compte courant à la banque : Dette à la banque : + 10 000 + 10 000 + 10 000 + 10 000 b) La création de monnaie via l’acquisition de devises Les banques ne crée pas de la monnaie uniquement via la création de crédit, mais aussi grâce au devise (par rapport au monnaie étrangère). Lorsqu’un client apporte une devise étrangère à sa banque, celle-ci alimente le compte de son client avec de la monnaie qui n’existait pas auparavant et qui représente donc à partir de cet instant un moyen de paiement sur le territoire national. Ces devises ne proviennent pas de nulle part, les opération réalisées entre les agents résidents et non-résidents (importation, exportation) se traduisent par des mouvements de devises. La conversion de devise étrangère en monnaie nationale entraine une création monétaire dû au taux de change. Le processus est symétrique: les importations correspondent à une sortie de la monnaie nationale donc à une destruction monétaire. 3 MASSE MONETAIRE AUGMENTEE MASSE MONETAIRE DAV Devises déposées et converties DAV Pièces et billets Banques commerciales Compte courant du client : + 100 Devises : + 100 Pièces et billets Client (exportateur) Compte courant de la banque : + 100 Devises : - 100 c) La création de monnaie via l’acquisition de titres du Trésor Public Les banques commerciales peuvent crée de la monnaie en souscrivant des bons du trésor. Le trésor public: caissier de l’état et de toutes les collectivités territoriales. Il doit parfois combler le déficit budgétaire annuel. Pour faire face à ces problèmes le trésor public peut émettre les titres sur le marchés des actions qui vont être souscrit par des agents financiers ou par les banques qui parfois souscrivent à des bons du trésor sans regarder ses fonds. Ex: souscription par une banque commerciale à un titre du trésor de 10 000 Banques commerciale Créance auprès du Trésor : + 10 000 Compte courant du Trésor : + 10 000 Trésor Public Compte courant à la banque : + 10 000 Dette auprès de la banque : + 10 000 4 Récapitulatif de la création de monnaie scripturale par les banques commerciales Bilan monétaire d’une banque commerciale ACTIF - Créances sur l’économie (crédits) Créances sur le Trésor Public (titres) Dépôts à vue (ou réserves) auprès de la banque centrale PASSIF - Dépôts à vue Dépôts à terme Note: La conversion de devises étrangères en monnaie locale passe par la Banque Centrale et est noté sur les « dépôts à vue » des banques commerciales auprès de la Banque Centrale. d) Limitations à la création de monnaie par les banques commerciales Le processus de création monétaire par les banques semble apriori sans limites puisque pour accorder des crédits les banques n’ont pas besoin d’un montant de dépôt équivalent. Cependant, on observe 4 limites: - Risque de solvabilité des emprunteurs: Si les clients dépensent intégralement le crédit, ils ne le remboursent jamais. Alors la banque commerciale doit faire face à ses pertes par ces propres moyens. Par conséquent, les banques ne prêtent pas indéfiniment et font attention à la solvabilité de l’emprunteur. -Besoin de liquidité des agents Les clients des banques qui ont octroyé des crédits peuvent opérer des retraits en billets, en conséquent la banque doit disposer en permanence d’une encaisse suffisante, pour face à la demande de ses clients. Or les banques commerciales ne disposent pas d’une quantité illimité de billets. Les banques doivent prévoir les retraits en billet de leur client quand elles accordent des crédits. Toutes créations monétaire par la banques commerciales provoquent un retrait de billet proportionnel à la préférence des agents pour l’équilibre. Toute création monétaire implique une diminution de massivité bancaire. Limite : besoin de liquidité des agents 5 ∆C = création de monnaie pour les banques commerciales sur une période donnée b = taux de préférence des agents pour les billets b. ∆C = demande de billets pour les agents = besoin en liquidités des banques = ou fuite de liquidités (du système bancaire) Limite : concurrence interbancaire Définition du circuit monétaire : Le circuit monétaire d’une banque commerciale correspond à l’aire de circulation d’un instrument de paiement qui lui est propre (sa monnaie scripturale) dans laquelle ne se pose aucun problème de transfert, de conversion. Tout circuit monétaire est ainsi composé : d’une monnaie scripturale qui lui est propre, d’un ensemble d’agents qui utilisent cette monnaie figurant sur leurs comptes en banque, d’un organisme interne de compensation permettant les transferts de monnaie entre différents comptes au sein de cette banque. Exemple : M. Dupont et Mme Duchêne sont tous deux clients d’une même banque commerciale. Règlement par chèque ou par virement bancaire : Compte de la banque commerciale ACTIF PASSIF Compte de Mr Dupont : Compte de Mme Duchêne : - 350 + 350 Définition du circuit bancaire : Le circuit bancaire est l’ensemble des circuits monétaires des banques commerciales, dont l’unité est assurée par un organisme central de compensation et par l’existence de la « monnaie centrale ». La monnaie centrale est composée de la monnaie fiduciaire, et des reserves des banques commerciales auprès de la Banque Centrale ( comptes). 6 Les fuites interbancaire limite la création monétaire par les banques puisque une banque qui accorderait trop de crédits prendrait le risque de se trouver trop endettée par rapport aux autres banques. Exemple : - M. Dupont est client de la banque A - Mme Duchêne est cliente à la banque B M. Dupont paie par chèque Mme Duchêne pour un montant de 350 euros. Elle l’apporte à sa banque. Ecriture dans les comptes de la banque B : ACTIF PASSIF Créance sur la banque A : + 350 Compte de Mme Duchêne : + 350 Ecriture dans les comptes de la banque A : ACTIF PASSIF Compte de Mr Dupont : - 350 Dette envers la banque B : + 350 Règlement de la dette interbancaire via la Banque Centrale, en « monnaie centrale ». Ecriture dans les comptes de la banque centrale ACTIF PASSIF Compte de la banque A : - 350 Compte de la banque B : + 350 Ces fuites interbancaires limitent la création de monnaie par les banques. Limite : les réserves obligatoires Définition des réserves obligatoires: Les réserves obligatoires sont une somme que les banques doivent maintenir en permanence sur 7 leur compte à la banque centrale. Cette somme est proportionnelle aux dépôts à vue et à court terme que gèrent les banques. Les autorités monétaires pour éviter toutes crises, vont exercer le contrôle sur les banques commerciales. Les banques commerciales on t un besoin relativement important de monnaie centrale, pour faire face au retrait bancaire, … et donc la banque centrale afin de contrôler l’évolution de la masse monétaire va elle aussi freiner cette création par les banques commerciales en obligeant les banques à détenir des réserves obligatoires. La banque centrale active le taux de réserve obligatoire ® à toutes les banques commerciales. On note (D) le montant des dépôts dans la banque commerciale A Le montant des réserves obligatoires est alors égale à ®*D. Banque A ACTIF Banque Centrale PASSIF ACTIF Compte à la BC : RO : r.D PASSIF Compte de la banque A : RO : r.D Taux de réserves obligatoires : r Montant de crédits accordés par la banque commerciale A : ∆ C Augmentation des dépôts dans la banque A. Augmentation du montant de réserves obligatoires : r. ∆ C Banque A ACTIF Banque Centrale PASSIF ACTIF Compte à la BC : RO : + r.∆ C PASSIF Compte de la banque A : RO : + r. ∆ C Taux de réserves obligatoires : r Taux de préférence pour les billets : b Montant de crédits accordés par l’ensemble des banque commerciales : ∆ C Augmentation des dépôts dans l’ensemble des banques commerciales. Les agents retirent : b.∆ C Augmentation des dépôts effective : (1-b).DC 8 RO à constituer : r.(1-b).∆ C = (r-rb).∆ C e) Le multiplicateur de crédit Si les banques populaires ont des disponibilités ca leur donne de la marge pour octroyer des crédits. Le multiplicateur de crédit exprime le lien qui existe entre l’exedent de monnaie centrale des banques et les offres de crédits des banques auprès des agents économiques. Monnaie centrale = Monnaie fiduciaire + Réserves Selon cette théorie, les banques commerciales peuvent accroitre leurs offres de rmise tant que le montant de monnaie centrale dont-elles disposent, dépasse le minimum qui leur est nécessaire, pour combler les fuites (retrait de billet, dette interbancaire, réserves obligatoire) en monnaie centrale qu’elles subissent. Les réserves en monnaie centrale = Comptes à vue des banques de second rang auprès de la banque centrale Le multiplicateur de crédit illustre le rapport entre la création de monnaie par la banque centrale et l’émission de crédits par les banques de second rang qui s’en suit. Il est égale à 1/ (taux de fuites) * Réserves excédentaire Réserves totales (RT) = Reserves obligatoire (RO) + Réserves excédentaire (RE) ∆ C = crédits accordés sur une période f = taux de fuites Fuites = f. ∆ C RE ≥ f. ∆ C (stratégie : RE = f. ∆ C) Création monétaire des banques de second rang = ∆ C = RE. 1/f = RE.k 1 / f = k = multiplicateur de crédit Fuites en liquidités = b.∆ C r. (1-b). ∆ C b.∆ C + r. (1-b). ∆ C = (b + r – rb).∆ C Fuites en réserves obligatoires = Fuites totales = Multiplicateur de crédit 1 b r rb Limites de cette théorie : La demande de crédit peut être inférieure à ce que les banques peuvent accorder, , dans ce cas là, la création monétaire inférieure à la théorie du multiplicateur (1/ tx 9 de fuite)*RE création monétaire inférieure à la théorie Dans la réalité, les banques peuvent être endettées vis-à-vis de la banque centrale (c’est le cas dans la zone euro). Dans ce cas, les banques ne prêtent pas en fonction de leurs RE, mais plutôt en fonction de la demande (correspond à la théorie postkeynésienne du « diviseur de crédit ») Offre de crédit possible le montant de monnaie centrale dont les banques de second rang disposent couvre les fuites auxquelles les banques doivent faire face Fuites = insolvabilité des agents, retraits de billets, concurrence interbancaire et réserves obligatoires Montant de monnaie centrale dont les banques disposent réserves excédentaires 3. La Banque Centrale et la création monétaire a) Définition « Monnaie Centrale » Monnaie centrale = Billets + pièces + réserves totales des banques de second rang. La banque centrale créé des billets ( émis par la banque de France), des pièces (émise par le trésor public et émise par la banque centrale), des réserves totales des banques de second rang. b) Création de monnaie fiduciaire Monopole d’émission et de mise en circulation des billets de banque Monopole de mise en circulation de la monnaie divisionnaire Peu de création de monnaie fiduciaire de nos jours En réalité, la banque centrale ne crée pas ne la monnaie, seulement dans le cas où elle concentre des avances au trésor public ou qu’elle achète des devises étrangères, des entreprise au particulier. c) Impact sur la création de monnaie scripturale Ce sont les banques de second rang qui créent la monnaie scripturale (essentiellement via l’octroi de crédit). Ce sont les banques commerciales (de second rang) qui ont le monopole de la création de monnaie scripturale; ainsi la banque centrale ne créé pas de la monnaie scripturale, cela étant la banque centrale peut freiner cette création. 10 Les réserves obligatoires imposées par la Banque Centrale limitent cette création. et création monétaire CONCLUSION Bilan monétaire de la banque centrale ACTIF PASSIF - Créances sur l’extérieur (devises) - Billets et pièces en circulation - Créances sur le Trésor Public (titres) - Dépôts (ou réserves) des institutions financières résidentes : - Créances sur l’économie (crédits clients) - réserves obligatoires - réserves excédentaires 4. La masse monétaire a) Elaboration des agrégats monétaires On va définir les mesures de la masse monétaire: ce sont des agrégats monétaire, et depuis 1999, ces agrégats monétaire dans la zone euros sont harmonisés. La masse monétaire va intégrer différentes monnaies et de quasi-monnaie M3–M2 M2–M1 M1 M2 M1 = Monnaie fiduciaire + Monnaie scripturale (DAV) M3 M2-M1 = Placements à vue + Placements à terme < 2 ans M3-M2 = Instruments négociables émis par les IFM (pensions, OPCVM monétaires, titres de créance d’une durée initiale<2ans, titres du marché monétaire) M1, M2, M3 sont des indicateurs reflétant la capacité financière des agents financiers b) Contreparties de M3 11 Bilan consolidé des institutions financières monétaires ACTIF PASSIF - Créances nettes sur l’extérieur - Billets et pièces en circulation - Créances nettes sur l’Etat (sur le Trésor Public) - Dépôts à vue - Créances nettes sur l’économie - Dépôts terme M3 CONTREPARTIE DE M3 Le passif de ce bilan permet de calculer les agrégats monétaire, en revanche l’actif de ce bilan permet de mettre en évidence les source de cette création monétaire. Donc il existe 3 contrepartie de M3: - Créances nettes sur l’extérieur: mesure la variations des engagement nets de la nations vis-à-vis du reste du monde. Ex: exportateur - Créances sur l’état: retrace l’endettement monétaire de l’état, elle recense l’ensemble des contrepartie monétaire obtenue par l’Etat auprès des établissements de crédit pour financers les engagements l’état. Ex: Bons du trésors - Créance sur l’économie: recense les financement monétaire obtenu par les agents économique. Ex: crédits et titres. Ce bilan permet de conclure ce chapitre puisqu’il rappel les 3 sources de l’évolution de la masse monétaire ainsi que la définition même de la masse monétaire. Dans le chapitre 3 nous verrons quels impact la masse monétaire a sur l’économie, etc.. 12