encore le monopole du pouvoir même s’il existe déjà une forte pression (ex: la
Tchécoslovaquie est contrainte refuser plan Marshall en 1947). Cependant les communistes
imposent très rapidement une dictature (1948 en Tchécoslovaquie, fin 48 ou 49 pour les
autres). Ainsi se met en place des plans quinquennaux , une réorientation des échanges
extérieurs vers l’Est. La période 1945-48 a connu une phase de croissance assez rapide
avec un rattrapage du niveau d’avant-guerre. Cependant cette croissance reste moins
rapide qu’en Europe de l’Ouest à cause notamment du refus du plan Marshall. Enfin cette
période est caractérisée par d’importants changements territoriaux : la Bulgarie gagne 7%
d’espace territorial, la Pologne en perd 20% et la Tchécoslovaquie 9%.
C/ 1949-58: LA PÉRIODE DE PLANIFICATION INTÉGRALE ET
D’INTÉGRATION ÉCONOMIQUE.
Les premiers plans quinquennaux apparaissent lors de la période 1949-53 avec la
collectivisation des terres. La création du CAEM (conseil d’aide économique mutuelle. En
anglais COMECON) est une forme d’intégration dans un système économique gravitant
autour de l’URSS prévoyant une spécialisation industrielle et, de façon plus marginale,
agricole de chaque pays. On note une évolution économique des pays des l’Est semblable à
celle de l’URSS avec une croissance rapide mais un déséquilibre sectoriel et un gaspillage
des ressources. Cependant les chiffres officiels de la croissance sont contestés. Les experts
occidentaux pensent qu’ils sont surestimés de 70 à 90%. Ainsi, entre 1950-60, selon chiffres
officiels, le PNB/HAB a augmenté de 7,4% contre 3.9 à 4.4% selon occidentaux. Cela reste
tout de même un taux de croissance économique élevé supérieur au 3% de croissance pour
les pays développés occidentaux pendant la même période. Mais cette évolution a favorisé
l’URSS qui a privilégié ses intérêts par rapport aux Ètats satellites. Le potentiel industriel
s’est accru fortement surtout pour les industries de base. La production sidérurgique des
six pays de l’Est (tous sauf l’Albanie), passe de 4,6% de la production des pays occidentaux
à 8,6% en 1958. Autres progrès, dans les industries chimiques et les secteurs énergétiques
mais des difficultés demeurent dans les industries légères (textile, alimentation).
L’agriculture est le talon d’Achille de l’économie de ces pays comme pour L’URSS. En
Europe de l’Est, l’opposition à la collectivisation des terres se fait avec parfois le soutien de
responsables politiques. Le pourcentage de terres collectivisées varie d’un maximum de
61% en Bulgarie à un minimum de 7% pour la Pologne. Parallèlement on assiste au
développement de l’Education (nombre d’étudiants à l’université multiplié par 3,4 entre
1937-60) de la santé (nombre médecins multiplié par 3 durant même période) et de la
culture. Cependant, ces programmes sont entachés par une privation de maintes libertés
individuelles (restrictions draconiennes de passage à l’Ouest par exemple).
D/1958-89 : LE RELÂCHEMENT DES CONTRAINTES IMPOSÉES PAR
L’URSS ET LES RÉFORMES.
Période qui voit une irrégulière mais graduelle évolution vers une certaine
indépendance économique. Déjà la mort de Staline en 53 avait provoqué un certain
relâchement. L’idée d’une spécialisation économique,est sinon rejetée, du moins atténuée.
Plusieurs expériences de libéralisation sont tentées, les gouvernements communistes
lâchent du lest en s’ouvrant pour la décennie 70 aux marchés occidentaux.
1/LES PREMIERES REFORMES: LA POLOGNE, DE GOMULKA A WALESA.
Les premières réformes arrivent en 1956 avec Gomulka qui suspend la
collectivisation des terres. Il cherche une voie polonaise du socialisme. Mais son régime
devient de plus en plus répressif et le processus de réformes politiques et économiques
s’arrête net. Il démissionne en 1970 à cause des émeutes dues à la forte hausse des prix et est
remplacé par Gierek. La période 1971 à 1976 est une phase positive de croissance avec
tentative d’ouverture vers l’Ouest, accompagnée d’une industrialisation (très coûteuse).