Chap. 2 économie : Mondialisation, finance internationale et intégration européenne 2.2 Quelle est la place de l’Union Européenne dans l’économie globale ? Notions et rappels Euro : nom donné à la monnaie unique européenne instituée par le traité de Maastricht en 1992 et mise en circulation en 1999 sous sa forme scripturale puis en 2002 sous sa forme fiduciaire. Union Economique et Monétaire (UEM) : accord entre les pays membres de l’UE visant à créer une monnaie unique (l’euro) avant le 1 er janvier 2002 et à transférer leur souveraineté monétaire à une banque centrale unique : le Banque Centrale Européenne. Banque centrale : institution publique qui, au sein du système bancaire, émet la monnaie fiduciaire, met en œuvre la politique monétaire, conserve les réserves de change du pays et assure la fonction de préteur en dernier ressort. Politique conjoncturelle : politique visant à rétablir les grands équilibres macroéconomiques. 2 instruments : politique monétaire + politique budgétaire Politique monétaire : gérée par la banque centrale, elle consiste à fournir les liquidités nécessaires au bon fonctionnement du marché et à la croissance de l‘économie tout en veillant à la stabilité de la monnaie. Politique budgétaire : utilise le budget de l’Etat pour réguler l’activité économique. Concurrence Pure et Parfaite : - Libre entrée et sortie (pas d’obstacle) Homogénéité (produits identiques en termes de normes ect) Transparence (informations sur les prix et les caractéristiques accessibles à tous) Mobilité (les facteurs doivent pouvoir se déplacer) Atomicité (on cherche la plus grande concurrence possible => pas de price maker) Carré magique de Kaldor : - Croissance Equilibre extérieur Stabilité des prix Emplois L’union Européenne : - 1ère économie du monde Environ 20 % du PIB mondial, 500 millions d’habitants et 14 000 milliards de dollars de PIB 1ère puissance commerciale du monde (2/3 de ses exportations sont intra-européennes) 19 pays font partis de la zone € I) Qu’est-ce que le projet européen ? a) Un projet politique et économique Un projet avant tout politique (Favoriser la paix par les échanges) -les « Etats Unis d’Europe » : pour les fondateurs, l’UE est un projet fédéral -dimension démocratique : renforcer l’Etat de droit et les libertés -dimension pacifique : promouvoir la paix -dimension culturelle : favoriser les échanges de toutes natures Un projet économique -un marché unique : Baisse des prix pour le consommateur Plus de concurrence entre producteurs Libre circulation des travailleurs Libre circulation des capitaux -une monnaie unique : Suppression des frais de changes Baisse de l’inflation Croissance, emplois, allocation optimale des ressources b) L’intégration européenne La typologie de Bela Belassa (Les 5 étapes de l’intégration régionale) -zone de libre-échange : suppression des obstacles douaniers de la zone -union douanière : harmonisation des tarifs douaniers vis-à-vis de l’extérieur de la zone -marché commun : suppression des obstacles à la libre circulation des facteurs et des marchandises, harmonisation TVA et normes communes -union économique : harmonisation des politiques économiques -union économique et monétaire : monnaie unique gérée par une banque centrale (= abandon du droit de battre monnaie) UE n’a pas suivie l’ordre des différentes étapes (union économique avant marché commun) Les problèmes liés à l’élargissement -la stratégie des petits pas : pour remédier aux très fortes oppositions -le droit européen : les pays de l’UE doivent adopter tout le droit européen -les niveaux de développement hétérogènes : risque de dépression salariale, délocalisations… -les difficultés institutionnelles : plus on est nombreux, plus il est difficile de prendre des décisions -la question de l’approfondissement : que faire de l’UE ? (sur beaucoup de sujet, pays fondateurs et nouveaux entrants divergent) Tentation : faire une Europe à deux vitesses (c’est le cas avec l’euro) c) L’UE : ses politiques communes et ses objectifs les politiques communes de l’UE -politique de cohésion : politique visant à harmoniser les différents niveaux de développement des régions européennes. -politique de la concurrence : UE surveille les abus de positions dominantes etc. - PAC : mesures de contrôle des prix, subventions pour moderniser et développer l’agriculture. -politique commerciale commune : UE siège à l’OMC. -les institutions communes : mise en place d’institutions pour accompagner le développement du marché. budget UE issu de la contribution des pays membres (environ 1% du PIB de l’UE) principe de subsidiarité logique d’intégration multilatérale et européenne -logique multilatérale : augmenter les échanges avec le reste du monde -logique européenne : augmenter les échanges intra-européens. l’UE est entre régionalisation et mondialisation. On lui reproche sa naïveté vis à vis du libre-échange qui n’est pas pratiqué par tous ses concurrents. II) La mise en œuvre d’une monnaie unique a) Les raisons de la monnaie unique Evolution des systèmes de change 1944, Bretton Woods : système de change fixe 1971 : système de change flottant 1979, SME (système monétaire européen) : système de change fixe entre monnaies européennes Années 80 : libre circulation des capitaux et spéculation sur les monnaies les causes de la monnaie unique -inflation : gros problème dans les années 70 à cause des chocs pétroliers -Instabilité des taux de changes : rend le commerce international plus complexe -Souhait d’une plus grande coopération monétaire les avantages attendus d’une monnaie unique et donc de l’euro -autonomie des politiques monétaires -suppression du risque de change => plus grande transparence sur le marché européen, plus de concurrence et baisse des prix -facilite circulation des capitaux => meilleure allocation des ressources -maitrise de l’inflation => baisse des TI -limitation de l’endettement => baisse de la pression fiscale la monnaie unique permet de dépasser le triangle d’incompatibilité de Mundell selon lequel on ne peut pas avoir en même temps la libre circulation des facteurs, la liberté des politiques économiques et un taux de change fixe. b) La convergence La nécessité de la convergence des économies Les économies doivent présentées des caractères commun pour : Une politique monétaire adaptée à tous, cela permettra aussi des TI très bas Garantir la stabilité et la crédibilité de la monnaie Eviter des frais de correction des déséquilibres, qui mettraient à contribution les pays membres. les critères de convergences inflation limité dette public < 60% PIB déficit public < 3 % PIB Avant la création de l’€ : ti pas trop élevé stabilité des taux de changes Mais décision aussi politique : volonté d’ancrer les pays dans la démocratie et l’économie de marché. Ainsi, Italie, Grèce et Belgique ne remplissaient pas les critères. un système d’inspiration monétariste vision monétariste : déficit public => augmentation dette => création monétaire => inflation le service de la dette : part du budget de l’Etat consacré au remboursement de la dette => sa baisse permet d’augmenter les marges de manœuvre des Etats pour mener la politique public les stabilisateurs automatiques : effet de stabilisation mécanique du budget de l’Etat pour réduire les déséquilibres macroéconomiques. Il est donc important d’avoir des finances saines afin de pouvoir mener des politiques de relance. PSC critiqué par les keynésiens car empêche le politiques de relance c) L’euro aujourd’hui Les réussites de l‘euro augmentation du cours de l’€ 2° monnaie des échanges internationaux Une désinflation réussie un euro en difficultés ces derniers temps (En ce moment, € a tendance à baisser) les TI étant très bas, il est peu attractif du fait de la récession, l’excédent commercial de la zone € est en baisse. les conséquences d’un euro fort - Avantages : baisse du prix des importations => augmentation du pouvoir d’achat des consommateurs. - Inconvénients : désavantage les exportateurs hors zone € => pression sur les salaires. En ces de dépréciation de l’€, la balance commerciale s’améliorerait. III) La difficile coordination des politiques économiques dans l’UE a) Les difficultés de la zone euro Des politiques économiques qui divergent selon les pays La politique non coopérative de l’Allemagne (réformes Hartz, sous Schröder) : - TVA sociale : → baisse des cotisations sociales => baisse coûts de production => augmentation de la compétitivité. → Augmentation de la TVA (pour financer les cotisations sociales) => consommation freinée (et donc baisse des importations !) Solde commercial allemand amélioré Dégradation du pouvoir d’achat allemand Déficit commercial français creusé - Flexibilisation marché du travail et développement de la sous traitance = dévaluation interne de l’Allemagne pour améliorer sa compétitivité au détriment de ses partenaires De très forts écarts de développement (Le problème des nouveaux entrants) Caractéristiques des nouveaux entrants : Structures de production archaïques => faible productivité => faible protection sociale => de fort écarts de développement avec le reste de l’UE Concurrence sociales et salariales Problème de coordination des politiques économiques Les divergences de l’UE Les divergences à l’intérieur de la zone : - chômage - balance courante (ex : excédentaire en Allemagne, déficitaire en France) - moteur croissance (consommation en profitant des TI très faibles dans les pays du Sud, exportations et compétitivité dans les pays du Nord) - PSC pas respecté (au niveau de la dette public) Les divergences avec les partenaires de l’UE : (USA + Japon) - PIB moins élevé dans l’UE - chômage plus important dans l’UE Stabilité de la dette et de l’inflation se fait donc aux dépens du chômage et de la croissance b) Pourquoi en sommes-nous là ? La politique vertueuse de la BCE en termes d’inflation - La politique de la BCE en termes d’inflation a été vertueuse => TI baissent au niveau de la dette public et du taux directeur de la BCE - L’effet de la baisse des ti => surendettement de certains pays => consommation > production => inflation, balance commerciale déficitaire Inflation favorise les emprunteurs (le ti réel (ti nominal – inflation) baisse car la dette est fixe mais les revenus augmentent + effet patrimoine) certains pays ont financé leur croissance par l’endettement (jusqu’à la crise des Subprimes). la BCE établissant sa politique à partir d’une moyenne, elle n’est pas adaptée aux cas particuliers. Le PSC en question - l’UEM entreprend une politique mixte → politique monétaire dépend de la BCE → politique budgétaire dépend des Etats - les règles du PSC sont pro cycliques on ne peut donc pas faire de politique de relance en période de récession. JP Fitoussi reproche un manque de réactivité à l’action par la règle. La zone euro n’est pas une ZMO (zone monétaire optimale) - ZMO : zone dans laquelle il est rationnelle d’adopter une monnaie unique. Conditions : → Mobilité des facteurs, afin de remédier aux problèmes de chômage (donc compenser les chocs et remplacer la dévaluation). → Budget fédéral, pour que les régions dynamiques aident les régions en difficultés. - Zone euro : pas de mobilités des facteurs (obstacles linguistiques, culturelles et administratifs), pas de budget fédéral (seulement un budget de l’UE) Les handicaps de l’UE - croissance potentielle faible Facteur travail moins mobilisé - Moins d’emplois Productivité par tête plus faible Vieillissement de la population Manque d’investissement en nouvelles technologies Politiques économiques pas assez coordonnées c) Les réponses à la crise de la zone euro Individuelle Comme la dévaluation n’est plus possible : - Dévaluation interne : baisse des coûts de production (salaires, cotisations sociales) => compétitivité améliorée. Mais aussi baisse de la demande globale + ralentissement de la croissance - Baisse des dépenses publiques : baisse des impôts pour améliorer la compétitivité. Institutionnelle - Création du MES (Mécanisme Européen de Stabilité) : institution financée par le budget des Etats membres => on emprunte sur le marché => on rachète les dettes des banques ou des pays = on les recapitalise. - Traité de stabilité budgétaire ( TSCG) : durci les règles du PSC + règle d’or de stabilité budgétaire - Union bancaire : mise sous contrôle de la BCE des banques en difficultés + vérification régulière de leur solvabilité (stress test) - Assouplissement quantitatif : rachat des dettes publiques. On traite seulement les symptômes Moyens insuffisants en cas de grosse crise Le gouvernement fédéral - Certains suggèrent la nécessité de la création d’un budget fédéral autonome (prélevant l‘impôt et pouvant s’endetter) ainsi que a mise en place d’outils juridiques pour harmoniser les politiques fiscales, sociales… - Obstacles : les pays veulent rester maîtres de leur propre économie + développement de l’euro scepticisme.