Service de presse de Travail.Suisse – N° 3 – 23 février 2009 – Salaires des dirigeants
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fois, le Conseil fédéral ne veut réduire ni les bonus ni le montant des rémunérations des
managers.
Bien que le Conseil fédéral admette qu’il faille agir en matière d’indemnisations des ma-
nagers, il ne semble pas avoir l’intention de préparer aussi les outils nécessaires à cet effet.
Ainsi, l’on ne voit pas pourquoi les salaires de la direction ne sont pas obligatoirement
soumis à l’approbation de l’Assemblée générale, puisque c’est justement au niveau de la
direction que l’on trouve les plus gros profiteurs.
Les propositions des partis
Les propositions présentées par le PS visent en particulier la branche financière et les abus
que l’on y constate. Ainsi, la loi sur les banques doit être modifiée de manière à ce que les
systèmes de bonus n’entraînent plus, comme jusqu’ici, des risques disproportionnés. Pour
le top management, des salaires fixes, comportant une partie variable considérablement
réduite, devraient devenir la règle. Et UBS devra adapter ses salaires à ceux de la Banque
Nationale Suisse aussi longtemps qu’elle sera soutenue par l’Etat. Même son de cloche à
l’UDC; les salaires d’UBS doivent être alignés sur ceux des entreprises de la régie fédérale.
De son côté, le PEV demande, pour les salaires des dirigeants, dans le contexte des verse-
ments de bonus d’UBS, l’introduction du droit de cogestion des actionnaires, réclamée par
l’initiative contre les rémunérations abusives, cependant que les Verts exigent une limita-
tion des bonus et des indemnités de départ.
À l’étranger, on agit...
En Allemagne, un plafonnement des salaires à 500'000 euros pour les membres de la di-
rection et du conseil d’administration est applicable à toutes les banques qui ont recours à
l’aide de l’Etat. Cette réglementation ne s’applique donc pas aux managers qui ne siègent
pas dans ces instances. Toutefois, certaines banques allemandes semblent être plus rai-
sonnables qu’UBS; ainsi, après avoir enregistré un déficit de 378 millions d’euros pour
2008, Commerzbank renonce à tout versement de bonus.
En France, une demande d’aide financière est liée à un renoncement aux bonus. Si une
banque verse un bonus à ses dirigeants pour 2008, elle peut se voir menacée d’un gel de
l’aide financière qu’elle reçoit.
Le programme conjoncturel de Barack Obama prévoit également des coupes dans les ré-
munérations des managers. Ainsi, les entreprises sauvées par l’Etat n’ont-elles pu verser
plus que 500'000 dollars au maximum en salaires à leurs managers, et les bonus addition-
nels devront rester bloqués aussi longtemps que les entreprises n’auront pas remboursé
les deniers publics, y compris les intérêts. De plus, le cercle des dirigeants dont les bonus
peuvent être réclamés en retour, est élargi et passe de cinq à 25 managers des niveaux les
plus élevés. De même, les indemnités de départ sont réduites. Les dix managers de haut