demeurons responsables de manifester les caractères Philadelphiens et nous devons nous appliquer,
avec tout le secours de la grâce de Dieu opérant en nous, à tendre vers ce but. Nous ne prétendons nul-
lement être Philadelphie, nous devons l'être, gardant la Parole, ne reniant pas le nom du Saint et du
Véritable, maintenus dans le sentiment profond d'une faiblesse reconnue et confessée. Dieu veuille
nous accorder de sentir toujours plus la responsabilité d'avoir et de garder un esprit philadelphien, lais-
sant au Seigneur le soin de reconnaître ses témoins et son témoignage. Notre privilège est de nous
joindre à ceux qu'Il nous fait reconnaître, «ceux qui invoquent le Seigneur d'un cœur pur» (2 Timothée
2, 22), et de rendre témoignage avec eux. De cette position de témoignage découle une responsabilité à
laquelle nous avons besoin d'être rendus attentifs.
Dans la lettre adressée à Philadelphie, comme dans toutes celles qui sont écrites aux autres as-
semblées dont il est question dans les chapitres 2 et 3 de l'Apocalypse, une promesse est faite au vain-
queur; bien qu'aucun reproche ne soit présenté à cette assemblée, il y a cependant un combat à livrer,
une victoire à remporter. Ces deux chapitres nous le montrent, il y a eu et il y aura des combats à livrer
durant tout le temps de l'histoire de l'Église responsable dans ce monde ; ils nous enseignent aussi que
même si l'état du témoignage ou celui d'une assemblée sont satisfaisants (Smyrne, Philadelphie), il y a
pourtant toujours à lutter et à vaincre. Le combat n'est pas aujourd'hui pour la recherche de la vérité
mais pour son maintien; il faut «tenir ferme », c'est ce que le Seigneur nous demande, ce à quoi Il at-
tache un prix particulier.
Une exhortation est toujours donnée en raison d'un danger couru. Si, par exemple, nous sommes in-
vités à veiller c'est parce que nous risquons de nous laisser gagner par le sommeil spirituel; si nous
sommes pressés de rechercher les choses qui sont en haut », c'est parce que nos cœurs sont naturelle-
ment occupés de celles qui sont en bas. Si nous sommes exhortés à « tenir ferme», c'est bien parce que
le danger existe que nous ne le fassions pas. L'ennemi déploie tous ses efforts, dans ces derniers temps
de l'histoire du témoignage sur la terre, pour amener ceux qui ont le privilège, mais aussi la responsa-
bilité d'en assurer le maintien, à oublier la seule exhortation adressée au témoignage philadelphien.
Pour «tenir ferme », il faut lutter, combattre. Cela, qu'il s'agisse du combat de la foi et pour la foi, du
combat dans la lice ou du combat d'Éphésiens 6. Le croyant est appelé à livrer le combat « contre les
principautés, contre les autorité, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre la puissance spirituelle
de méchanceté qui est dans le lieux célestes». Tel est le véritable combat chrétien; la victoire rempor-
tée permet au croyant de jouir de la part qui est la sienne, de sa position «dans les lieux célestes dans le
Christ Jésus». Seuls peuvent vaincre ceux qui suivent l'exhortation de l'apôtre : « Au reste, mes frères,
fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de sa force; revêtez-vous de l'armure complète de
Dieu, afin que vous puissiez tenir ferme contre les artifices du diable... C'est pourquoi prenez l'armure
complète de Dieu, afin que, au mauvais jour, vous puissiez résister, et, après avoir tout surmonté, tenir
ferme. Tenez donc ferme...» (Éphésiens 6, 10 à 18). Cet enseignement correspond à celui que nous
donne, dans l'Ancien Testament, le livre de Josué, le combat dont il y est question étant le type de celui
d'Éphésiens 6 : « Fortifie-toi et sois ferme... Seulement fortifie-toi et sois très ferme...» (Josué 1, 6-9).
Dans les derniers jours de la chrétienté, dont nous occupe spécialement l'Épître de Jude, il y a de
saints combats à livrer «pour la foi qui a été une fois enseignée aux saints», des combats que l'on est
parfois dans la nécessité de soutenir alors que l'on préférerait avoir à s'occuper «de notre commun sa-
lut» (Jude 3), L'ennemi voudrait nous en empêcher et il a bien des moyens à sa disposition pour at-
teindre ce but. Il fera valoir, par exemple, l'importance de ce «commun salut» pour nous inciter à ne
nous occuper que de cela, quand pourtant il faudrait combattre. Ou encore, il présentera les combats à
livrer comme querelles qu'il faut fuir. Mettant en avant le désir de paix qui est dans le cœur renouvelé,
il essaiera alors de nous égarer en nous laissant croire que la paix ne peut être obtenue qu'au prix d'un
abandon plus ou moins marqué de la vérité. De la même manière, il nous assure que pour nous aimer
les uns les autres, ainsi que nous y sommes exhortés, il faut avoir un esprit suffisamment large et il
voudrait nous persuader que maintenir la vérité conduit inéluctablement à manquer d'amour. Or, la
paix et l'amour sont, l'un aussi bien que l'autre, inséparables de la vérité.
Dans son inlassable activité pour affaiblir le témoignage, l'adversaire, menteur et trompeur, se pré-
sente comme celui qui voudrait sa prospérité, c'est pourquoi il trouve parfois des instruments involon-
taires jusque parmi ceux qui en font partie. Que de choses considérées comme étant pour le bien du
témoignage, qui mériteraient d'être examinées de très près et qu'un peu de discernement spirituel nous
conduirait, dans bien des cas, à rejeter résolument! Les buts proposés par l'ennemi sont parfois très
louables; ce qu'il désire, au fond, c'est pouvoir occuper les saints à cela afin de les distraire de respon-
sabilités majeures qui leur incombent pour le maintien du témoignage. Son activité, lorsqu'elle s'exerce
de cette manière, est beaucoup plus dangereuse que celle qu'il déploie pour nous offrir tout ce que peut