manfra, n. m. (contraction de manga et français = mot-valise)
Ce mot est apparu pour la première fois en 2005 (d’une source inconnue
mais repris par la suite par nombreux magazines, forums, sites Internet et
émissions de télévision) pour désigner les bandes dessinées d’inspiration
japonaise (mangas) créées par des auteurs francophones. Deux autres
termes synonymiques (quoique inusités) ont simultanément fait leur
apparition pour désigner ce référant, soit Franga (mot-valise venant de
français et manga) et moonka (de Moonkey [pseudonyme du premier
auteur de manfra répertorié] et mangaka [auteur de manga en japonais]).
Le mot manga (漫画) est un mot d’origine japonaise désignant la bande
dessinée. Le mot est entré officiellement en 1991 dans Le Petit Robert où on le désigne comme étant un
« mot japonais signifiant littéralement image dérisoire. Bande dessinée, dessin animé japonais »
(PR 2010).
Parce que la bande dessinée japonaise à ses propres règles ainsi qu’un style graphique unique (combats
dynamiques, yeux énormes, effet super-déformé) la différenciant grandement de la bande dessinée telle
qu’on l’entend ici en Occident, il a été nécessaire d’inventer un nouveau mot pour désigner une bande
dessinée faite par un francophone (d’où l’utilisation des trois premières lettres de français pour
compléter ce mot-valise) mais s’inspirant de ce genre afin de la différencier des autres bandes dessinées
dites franco-belges (Tintin, Gaston Lagaffe, Spirou…), elles aussi produites par des francophones. Il est
possible que la nécessité d’avoir inventé ce néologisme pour dénommer cette réalité fût aussi par souci
identitaire et socioculturel afin de se démarquer des auteurs japonais travaillant dans le même créneau
et ainsi créer un sentiment d’appartenance et d’authenticité au sein de la francophonie. On peut
observer cette tendance dans d’autres pays où par exemple, aux États-Unis, on retrouve le terme non
lexicalisé amerimanga (mot-valise formé des mots américain et manga) pour désigner les bandes
dessinées d’inspiration japonaise, mais crées par des Américains.
Voire Annexe I pour consulter les entrées trouvées sur Internet concernant ce néologisme.