6 – L’investissement est une opération économique fondamentale. Définissez ce concept et expliquez en quoi le niveau d’investissement résulte de paramètres
multiples.
Intro
Consommation, épargne et I constituent les composantes fondamentales de l’économie économique d’un pays. Si les décisions de consommation, et donc
indirectement d’épargne, sont plus spécifiques aux ménages, celles d’I relèvent davantage des entreprises et dans une certaine mesure de l’Etat.
Annonce plan : après une définition du concept d’I, nous nous intéresserons aux paramètres multiples qui le composent.
1. Définition de l’investissement
1.1 Notion
Au sens large, l’investissement est l’acquisition d’un capital en vue d’en percevoir ou d’en consommer le revenu. Au sens étroit, l’I est l’acquisition de biens de
production en vue de l’exploitation d’une entreprise et de dégager un revenu ou augmenter la capacité de production, autrement dit l’I peut être défini comme
l’engagement du capital dans le processus de production.
L’I en capital fixe consiste en l’achat de biens durables qui sont utilisés pendant plusieurs cycles de production, ce qui correspond à la notion de FBCF. En effet, le
capital fixe est un stock qui varie en fonction de 2 flux opposés :
- l’I brut, valeur totale des moyens de production achetés par l’entreprise, est le flux positif,
- L’I net correspond à la différence entre l’I brut et les déclassements qui correspondent au flux négatif (l’usure, au déclassement et obsolescence du matériel
du capital) et mesure la variation de la capacité de production.
Pour compenser cette diminution du stock de capital, l’entreprise a la possibilité de « mettre de côté » les sommes nécessaires au financement de tout ou partie de ces
équipements, il s’agit d’un jeu d’écritures comptables, l’amortissement.
1.2 Les différentes formes d’investissement
On distingue traditionnellement 3 catégories d’I productif en fonction des effets attendus sur la structure productive :
- les investissements de capacité destinés à accroître la capacité de production et favorables à la création d’emploi,
- les investissements de remplacement qui renouvelle à l’identique le capital,
- les investissements de productivité motivés par la recherche d’une baisse des coûts unitaires, obtenue grâce à une économie de facteurs de production, ce
qui peut se traduire par des suppressions d’emploi
Dans la réalité, cette distinction est un peu artificielle. Un I de remplacement ou de capacité inclut presque toujours un investissement de productivité. On profite du
remplacement pour acheter une machine plus performante.
1.3 Les effets
- un moteur essentiel de la croissance économique
D’un côté, l’I augmente les capacités de production et donc les quantités de biens disponibles. De l’autre, comme l’I une composante de la demande, Une entreprise
qui investit faait travailler d’autres entreprises qui les revenus complémentaires ainsi distribués stimulent la demande et l’activité économique. Un I a donc un effet
multiplicateur sur l’activité car une dépense initiale une succession de flux de dépenses et de revenus.
Cette idée correspond à la notion de multiplicateur keynésien selon laquelle une dépense complémentaire d’I détermine une hausse plus que proportionnelle du revenu
national.
Cet effet dépend du niveau de la propension marginale à consommer (variation de consommation issue de la variation de revenu)
- L’I est facteur de diffusion progrès technique, ce qui présente 2 conséquences :
o En permettant d’intégrer les progrès techniques à l’appareil de production, l’I de productivité constitue un facteur de compétitivité des
entreprises (par la diminution des coûts unitaires de production) qui peuvent ainsi gagner des parts de marché à l’exportation comme sur le
marché intérieur (sous réserve d’une offre suffisante sinon importation pour combler l’insuffisance)
o L’I permet en outre d’introduire et de diffuser le progrès technique par l’intermédiaire des générations nouvelles d’équipements productifs, ce
qui se traduit par un rajeunissement du capital.
2. Les paramètres multiples de l’investissement
L’entrepreneur qui envisage un investissement est amené à comparer une dépense immédiate avec des recettes futures résultant de la vente des produits obtenus grâce
à cet I. Nous pouvons distinguer les facteurs liés à la situation de l’entreprise des facteurs externes.
2.1 Les facteurs liés à la situation de l’entreprise
2.1.1 Le marché
L’I est largement tributaire du niveau de la demande qui s’adresse à l’entreprise. Il n’est pas nécessaire d’accroître des capacités de production quand la demande
stagne.
Les débouchés doivent donc paraître suffisants et leur capacité productive durablement inférieure à celle qui permet de satisfaire le demande anticipée.
Le taux d’utilisation des capacités de production est un indicateur fiable de l’état de asnté de l’économie, il permet d’anticiper l’évolution de l’I.
2.1.2 Les résultats et la VA
Les indicateurs de résultat jouent un double rôle :
- La décision d’I s’effectue si la rentabilité de l’I est suffisant (niveau des profits escomptés). On observe une corrélation entre taux de marge (EBE / VA) et
le taux d’I
- Les profits réalisés dans le passé permettent à travers l’autofinancement de disposer de ressources nécessaires à l’I
L’évolution du partage de la VA joue également un rôle contradictoire :
- on constate que lorsque le partage de la VA entre salaires et profit s’effectue en faveur de l’entreprise, celles-ci augmentent leurs dépenses d’I
- en contrepartie, si la répartition de la VA lèse les salaires, la question des débouchés se pose et la pertinence de l’I remis en question
2.2 Les facteurs externes
2.2.1 Le coût des facteurs
La demande exerce un effet d’entraînement sur la formation de capital. Nous avons vu que l’I est lié à la demande anticipée par l’entreprise qui ajuste des capacités de
production aux débouchés qu’elle escompte.
Le poids du coût du travail supérieur à celui du capital (coût relatif des facteurs) favorise l’I. L’idée et l’hypothèse sous-jacente est que les facteurs de production sont
substituables.
La question de l’I sur l’emploi est controversée. Les conséquences dépendent du type d’I réalisé. La création d’emploi est favorisée par les I de capacité, les
conséquences d’un I de productivité sont plus nuancées.
2.2.2 Le coût du financement
En l’absence de ressources financières suffisantes et dans la mesure où la structure de son endettement le permet, l’entreprise pourra avoir recours à l’emprunt.
Le taux d’intérêt représente le coût d’acquisition des capitaux empruntés. Une entreprise se prononcera sur l’I en comparant le coût de l’emprunt à la rentabilité
attendue de son I. Elle peut également arbitrer en faveur de placements financiers plus rentables. Une profitabilité négative, un taux d’intérêt supérieur à un taux de
profit, décourage l’I.