cartes du génome, balisées par des marqueurs géné-
tiques qui déterminent des locus. Lorsque le gène de
la maladie est lié statistiquement à un ou plusieurs de
ces marqueurs, il est situé (locus) sur une carte géné-
tique de liaison ou “ carte statistique ”, dont l’unité
de mesure est le centiMorgan. Cette localisation per-
met de retrouver dans les banques génomiques de
chromosomes artificiels une région suffisamment
petite qui peut être séquencée (carte génétique phy-
sique, dont l’unité de mesure est la paire de bases)
afin de déterminer le gène en cause. Une fois le gène
identifié, ses séquences nucléotidiques sont compa-
rées entre individus non malades et malades pour
identifier les changements de paires de bases qui
définissent la mutation morbide.
1. MARQUEURS GÉNÉTIQUES
Depuis une trentaine d’années, différentes collec-
tions de marqueurs génétiques ont été développées
pour cartographier le génome humain. Ces mar-
queurs sont des fragments d’ADN qui définissent
chacun un locus précis et unique au niveau du géno-
me. Ces fragments ont été choisis en fonction non
seulement de leur spécificité mais aussi en fonction
de leur polymorphisme (différents allèles), polymor-
phisme qui se traduit par de subtiles mais détectables
variations de séquences entre les différents allèles du
marqueur.
Ils doivent être tout à la fois spécifiques d’une région
chromosomique précise (locus) et être assez
variables (polymorphismes des allèles du locus)
entre individus. Cette double propriété permet
d’identifier la transmission des allèles d’une région
précise du génome (locus) au sein d’une même
famille ou au sein d’une population. Trois types de
marqueurs génétiques ont été particulièrement déve-
loppés : les RFLP (Restriction Fragment Length
Polymorphism), les microsatellites et les SNP
(Single Nucleotid Polymorphisms).
a) Les marqueurs de type RFLP
Les RFLP ont été utilisés pour établir les premières
cartes génétiques chez l’homme, cartes dites de pre-
mière génération. Ils ont contribué à la localisation
de gènes responsables de maladies génétiques telles
que la myopathie de Duchenne (1982), la chorée de
Huntington (1983) ou la mucoviscidose (1985).
Les enzymes de restriction, isolées de bactéries, ont
la particularité de couper l’ADN en des endroits pré-
cis et en fragments de taille variables (polymorphes)
(Fig. 37). Un RLFP est un fragment d’ADN géno-
mique. Utilisé comme sonde sur de l’ADN géno-
mique humain digéré par une enzyme de restriction,
il détecte des fragments dont la taille varie (poly-
morphisme) au sein d’une population d’individus.
Ces variations pour un même locus sont dues soit à
la répartition des sites de restriction (coupure), soit à
la présence de minisatellites (séquences répétitives
d’ADN) dans la région reconnue par la sonde.
b) Les marqueurs de type microsatellites
Les microsatellites sont des marqueurs largement
utilisés en cartographie génétique. Ils présentent un
nombre variable de répétitions dinucléotidiques
mais aussi tri ou tréta (ex. CA) qui leur donnent
leur polymorphisme. Ils sont uniformément répar-
tis sur l’ensemble du génome. Leur degré de poly-
morphisme est très élevé. Plus de 50000 marqueurs
de ce type ont été identifiés et balisent en quelque
sorte le génome humain (Fig. 38).
Ainsi, le microsatellite D8S133 est localisé sur le
chromosome 8 au niveau de la bande 22p. Cette loca-
lisation est identifiable pour tous les individus par une
séquence fixe, détectable en PCR, en amont et en aval
d’une région variable. La région variable présente un
polymorphisme génétique basé sur le plus ou moins
grand nombre de répétitions (CA) dans sa séquence. Il
est dit hautement polymorphe car il y a 70% des indi-
vidus pour lesquels cette région variable est diff é r e n-
te sur le chromosome 8 hérité du père et sur le chro-
mosome 8 hérité de la mère.
c) Les marqueurs de type SNPs (Polymorphismes
mono-nuclétotidiques)
Les autres polymorphismes fréquents au sein du
génome (le génome humain contiendrait de 5 à 29
millions de SNPs) sont des mutations simples spéci-
fiques d’un allèle. Ces polymorphismes mono-
nucléotidiques ou SNPs (prononcer “ s n i p s ” pour
Single Nucleotide Polymorphisms) peuvent être des
mutations fonctionnelles ou non fonctionnelles (Fig.
3 9 ) .
Un polymorphisme mono-nucléotidique fonction-
nel peut être localisé au niveau de la séquence
III. LES CARTES ET LES
MARQUEURS DU GENOME
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