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La France (1934-1939)
Du Front Populaire à la veille de la Seconde Guerre mondiale
Comment la France échappe-t-elle provisoirement à la «brutalisation» et au
fascisme ?
Introduction :
Le Front Populaire est né de la conjonction de la crise économique de 1929 et
de la menace fasciste sur l’Europe…
File d’attente devant la soupe Populaire à Paris en 1932 (cliché Keystone)
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La crise américaine touche la France en 1930-1931 mais la menace fasciste
s’étend sur toute l’Europe, dès 1922 en Italie avec Benito Mussolini (le Duce), en
Pologne avec le régime autoritaire et nationaliste du maréchal Pilsudski, en
Hongrie avec l’amiral Horthy, en Allemagne à partir de 1932, en France dès
février 1934 avec le coup de force des ligues d’extrême - droite.
Source : l’Illustration, magazine hebdomadaire français publié de 1843 à 1944.
Toutes ces menaces pour la paix et la démocratie entraînent en France la
création d’un pacte d’unité d’action de défense républicaine et anti-fasciste
(livre p 258) avec une alliance électorale entre les 3 grands partis que sont la
SFIO (les socialistes) le parti Communiste et le parti Radical.
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1/ L’arrivée de la Gauche au pouvoir
A/ Le programme du Rassemblement populaire
Les personnalités et les mots d’ordre du Front Populaire : Léon Blum, écrivain
et homme politique socialiste (SFIO), Maurice Thorez, mineur et chef de la SFIC
devenu Parti Communiste (PC), Edouard Daladier, professeur d’histoire et
chef du Parti Radical (Radicaux) : « Pain, Paix et Liberté » pour un « New
Deal » à la française.
Doc.1 : Brochure électorale
Doc.2 : Blum, Thorez et Daladier
(livre p 258)
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B/ Les élections législatives d’avril 1936 : une victoire fragile
La droite perd 1,5 % des voix, mais l’alliance à gauche permet la victoire du
Front Populaire. Le PC obtient 72 députés (10 dans l’assemblée sortante) et
soutient sans participer. Le gouvernement présidé par Léon Blum est constitué
en mai 1936, il intègre 3 femmes comme sous-secrétaires d’Etat, parmi elles,
Irène Joliot-Curie à la Recherche scientifique.
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C/ Les grandes grèves de mai-juin 1936 : joie et peur des travailleurs.
Dans un mouvement paradoxal de joie et d’inquiétude mêlées, plus de 2,5
millions de travailleurs français occupent les usines craignant la revanche du
patronat.
2/ Les réalisations du Front Populaire : un bilan paradoxal
A/ Les accords Matignon (8 juin 1936) (livre p 260)
Réunis au siège du gouvernement de nouveaux partenaires négocient pour la
première fois : la CGPF (patronat français, la CGT (ouvriers) et le gouvernement.
Des contrats collectifs de travail, la reconnaissance dans les entreprises des
syndicats et une hausse de salaires de 7 à 15 % sortent de cet accord.
Dès l ‘été, le gouvernement socialiste lance un programme social pour
accompagner les réformes économiques.
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B/ «Le bel été »
Semaine de 40 heures de travail hebdomadaires (horaire légal), création des
congés Payés ( 15 jours par an financés par les entreprises, l’Etat et les
salariés), ministère de la Jeunesse et des sports pour les loisirs populaires
(stades et gymnases Léo Lagrange du nom du sous-secrétaire d’Etat).
Photographie août 1936, collection Roger Viollet
C/ Quelques réformes de structures
Intervention de l’Etat dans l’économie : nationalisations des industries
stratégiques d’armement et d’aéronautiques, des chemins de Fer avec la
création de la SNCF en 1937, office du blé chargé de garantir des prix
minimums pour éviter l’effondrement des cours.
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3/ Difficultés et chute du Front Populaire
A/ La rupture de la solidarité anti-fasciste
La guerre civile espagnole débute en
juillet 1936 par une révolte de militaires
dirigés par le Général Franco contre le
gouvernement de « Frente Popular ».
Blum
se
prononce
pour
la
non-
intervention pour ne pas donner aux
fascistes italiens et allemands l’occasion d’aider Franco. (voir p. 265) Le PCF se
sépare de la majorité.
Le peintre espagnol Pablo Picasso peint le tableau Guernica pour illustrer
l’horreur du bombardement de la petite ville basque bombardée par des avions
allemands et italiens et qui fit plus de 1200 victimes, la Seconde Guerre
mondiale n’est pas loin !
Pendant ce temps, l’extrême-droite et la droite française lancent des
attaquent personnelles dans leurs journaux (Gringoire, Je suis partout) contre
des personnalités du Front Populaire (Roger Salengro se suicide) , Léon Blum
est qualifié de « sale juif », l’antisémitisme se déchaîne. Pour répliquer à cette
menace, le gouvernement dissout les ligues en juillet 1936 mais elles se
reconstituent sous la forme de puissants partis : le Parti Social Français
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(PSF) et le Parti Populaire Français (PPF). Tous deux sont pro -nazis et
préfèrent Hitler au Front Populaire. (livre p 262)
B/ Les échecs économiques
Mais le plus grave est l’échec économique. Le refus d’embaucher, la chute
des investissements (11 % en 1930, 2,5 % en 1936) de la part du patronat, la
fuite des capitaux en Suisse entraînent la chute de la production. Les
industriels et les commerçants récupèrent la hausse des salaires en augmentant
le prix des produits ainsi le pouvoir d’achat des salariés se réduit et les
revendications s’amplifient. (voir dossier p 260-261)
C/ La chute du gouvernement Blum
Pour casser la spirale de l’inflation ; Blum demande une pause dans les
réformes en janvier 1937. La relance de l’économie par la consommation est
un échec.
Blum démissionne en juin 1937. Le Front Populaire aura duré 1 an !
Pendant 10 mois, le gouvernement radical Chautemps tente de rétablir l’ordre
(grèves, complots d’extrême droite, dévaluation) mais il doit démissionner à
son tour en mars 1938. Blum revient en mars 1938 mais il est renversé par un
vote du Sénat. Les Radicaux se retirent du Front Populaire et constituent un
gouvernement avec la droite et les modérés. Daladier, président du Parti
Radical devient Président du Conseil.
Conclusion : En avril 1938, Daladier déclare » il faut remettre la France au
travail » d’où la suppression de presque tous les avantages sociaux et le
licenciement de 10 000 délégués syndicaux. La rupture est définitive entre les
radicaux, les socialistes et les communistes. Mais la menace hitlérienne et
« les bruits de bottes » mobilisent encore la gauche dans la désunion.
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Édouard Daladier signe en septembre 1938, les Accords de Munich avec Hitler, Mussolini et
Chamberlain.
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Dossier la mémoire du Front Populaire p 266-267
Étude de documents : Y-a-t-il une menace fasciste en France ?
p 268-269-270-271
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