Préambule :
Dans ce mémoire, je vais parler de mon vécu dans l’Ecole d’Art d’Aix-en-Provence durant
l’année 2006-2007. Il faut d’abord savoir que je suis entré à l’école suite à une réorientation :
en effet, j’étais en Faculté de Sciences à Marseille, où je suivais le cursus de Sciences pour
l’Ingénieur. Cette réorientation s’explique, entre autre, par une volonté depuis quelques
années de suivre une formation artistique, en effet j’ai pris l’option arts plastiques pour le bac
et j’allais à un cours d’art depuis mes 11 ans. En plus de je m’intéresse de prés aux questions
politiques, aux droits de l’homme et à la liberté d’expression. En fait, à part mes activités
extra-scolaires, j’ai toujours suivi un cursus scientifique, j’ai donc une vision assez
cartésienne des choses, ce qui ne veut pas forcément dire que je n’ai pas de sensibilité
artistique, au contraire, je crois que cette manière de voir et d’envisager le monde peut avoir
une valeur esthétique, une esthétique mathématique. Cependant, avec mon cursus, je n’ai pas
une culture générale dans le domaine de l’art et de la philosophie très poussée, ce qui pose
problème dans une formation telle que celle des Beaux-Arts. Cela n’implique pas que je n’ai
pas de connaissances en art ou en philo, mais plutôt que j’ai beaucoup à apprendre. De toute
façon, nous apprenons de manière permanente, mais en général nous nous concentrons sur un
axe ou une direction (par exemple la physique, ou la philosophie). Ce que je trouve intéressant
dans les Beaux-Arts, c’est que nous n’avons pas vraiment une direction d’apprentissage,
même si une bonne partie du cursus consiste à nous familiariser avec les différentes
techniques et outils. Tout mérite d’être appris, analysé ou vu, et, à partir de ce que l’on
apprend ou que l’on observe, nous trions et cherchons l’utilité de chaque chose, pour
l’appliquer dans une forme d’expression (qu’elle soit personnelle ou collective).
Plus qu’un lieu d’apprentissage, l’école est un lieu d’expression, d’expérimentation et de
réflexion.
C'est à partir de cette réflexion que je vais analyser de façon personnelle le déroulement de
cette année.
La première activité de l’année, à la rentrée, fut de préparer le stage initial. J’étais très hésitant
et peu sûr de moi : en fin de compte, je venais du milieu scientifique et je me demandais si
j’allais être à la hauteur. De plus j’ai vécu presque toute ma vie dans une culture autre que la
culture française (au Brésil, plus de 17 ans, et en Espagne, 3 ans). Cela faisait juste un an que
j’étais arrivé en France, et même si je suis français, j’ai subi un petit choc culturel. Petit à
petit, je me suis adapté et j’ai cherché à comprendre (ou pas) le pourquoi des choses. Cette
année, exempte de maths et de physique, mais pleine de découvertes culturelles et de
réflexions intéressantes, a été très enrichissante pour moi. En effet, petit à petit, un côté
artistique est venu se greffer, ou plutôt s’est développé avec mon côté scientifique. Je n’ai pas
perdu mon regard scientifique, mais, à présent, j’ai un peu des deux, ce qui me donne un point
de vue intéressant. Lorsque je regarde une œuvre, je me pose deux questions :
- une d’ordre scientifique, où je me demande comment est-elle faite, comment elle
fonctionne, comment mettre en équation, etc.
- une d’ordre artistique, où je me demande pourquoi est-elle faite, dans quel contexte
historique, sociologique, géopolitique, quelles sont les conséquences, etc.
Cette année fut aussi la découverte de pratiques telles que le volume, la 3D, le son, la vidéo ;
mais les découvertes qui m’ont le plus marqué furent l’hypermedia et la mécatronique. Je suis