Lâchés Dans La Nature...!

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Lâchés Dans La
Nature !
Scénario de Benoît Gaudin
et Damien Herlin
Carton noir début
VOIX OFF
Unité de temps : Mercredi 29 Juillet
Nous sommes le mercredi 29 juillet d’un temps futur indéfini.
L’unité de temps sera présente tout au long de cette œuvre
cinématographique pour vous aider dans la compréhension des
évènements qui pourraient bien se dérouler un jour...
Séquence 1 – Int jour – Maison d’un couple de retraité
Gros plan sur une télévision qui s’allume. Les chaînes
changent. Le spectateur qu’on ne voit pas s’arrête sur un
programme d’actualité.
Séquence 2 – Int Jour – Le plateau du JT
Nous sommes sur le plateau d’un
présentatrice lance un nouveau sujet.
journal
télévisé.
La
Présentatrice :
Et puis en bref, une émeute a éclaté ce matin même dans
l’enceinte d’un hôpital psychiatrique de la proche banlieue
alors qu’une de nos équipes y tournait un reportage sur les
conditions de travail en milieu hospitaliers sensibles. Deux
patients sont parvenus à s’échapper alors même que leurs
gardiens tentaient de rétablir l’ordre... Des images de Marie
Bernier et Paul Grelier.
Séquence 3 – Ext Jour – Quartier de la clinique St Joseph
Plan large de l’établissement psychiatrique St Joseph.
Voix Off :
C’est au sein du bâtiment principale de
la clinique
psychiatrique St Joseph, que ce matin, au cours d’une séance
de thérapie de groupe menée par le docteur Faroux .
Séquence 2 – Int Jour – Le bureau d’un psy
Nous sommes dans le bureau d’un psy, pour un reportage de la
télévision. Présents, le psy, et une reporter. Le programme
est déjà commencé. On ne voit pas le reporter (voix off).
Reporter :
... du docteur Faroux qui dirige l’équipe de la clinique Saint
Joseph... Docteur Faroux, bonjour. Pouvez vous nous dire en
quoi consiste votre travail ici ?
2
Docteur Faroux :
Bonjour. Avant toute chose je voudrais vous remercier de faire
un reportage sur mon équipe, nous permettant ainsi de mieux
faire comprendre aux téléspectateurs la réalité du travail
quotidien en hôpital psychiatrique. Notre travail est méconnu
et pourtant il est indispensable dans notre société actuelle
où de plus en plus de personnes ont besoin de nos services. Si
je devais définir notre mission en des termes simples et
compréhensibles de tous, je dirais que nous nous employons à
remettre dans le droit chemin des personnes victimes de
déviances mentales plus ou moins importantes. Et je dois dire
que c’est un travail absolument fascinant. Nous touchons au
plus près l’âme humaine.
Reporter :
Justement docteur Faroux, que répondez-vous aux témoignages
anonyme qui affirment depuis quelques temps que votre
établissement
serait
en
fait
le
théâtre
d’expériences
scientifiques non autorisées sur le cerveau humain ? Cette
rumeur s’est rapidement répandue, vous faites l’objet de
beaucoup de critiques, qu’en est-il réellement ?
Docteur Faroux :
Je puis vous affirmer mademoiselle que tout ceci n’est qu’un
vulgaire tissu de mensonges. Tous les traitements prescrits
aux patients sont strictement contrôlés. Non, je crois qu’il
faut savoir rester sérieux. Je n’ai rien à cacher et j’invite
les média à venir nous rendre visite pour se rendre compte de
ce qu’il en est sur place. D’ailleurs je dois me rendre à une
séance de thérapie de groupe, si vous voulez bien me suivre,
vous pourrez juger par vous-même de la façon dont cela se
déroule...
Ils sortent du bureau de Faroux.
Séquence 3 – Int Jour – Un couloir de le clinique
Le groupe se dirige vers la salle où doit se dérouler la
séance de thérapie de groupe. Le docteur est entouré de deux
infirmiers noirs bodybuildés.
Docteur Faroux : (s’arrêtant puis se retournant juste devant
une nouvelle porte)
Par contre avant de pénétrer dans la salle de réunion, je me
dois de vous donner quelques recommandations. Ne leur adressez
pas la parole, sauf si je vous y autorise, ne les fixer jamais
dans les yeux, et évitez tout contact physique avec eux.
Il se retourne et pousse la porte.
3
Séquence 4 – Int Jour – Salle de réunion
Le docteur Faroux poussant la porte, entre dans la salle,
accompagnée de la reporter et des gardiens.
Docteur Faroux :
Je vais vous présenter mes patients. Je vous demanderais de
flouter
les
visages,
s’il
vous
plaît,
pour
préserver
l’intimité et la vie privée de tous.
Il règne un énorme brouhaha.
Docteur Faroux :
Bien ! Nous allons commencer avec Michel. Michel était
ingénieur informaticien chez IBM. Quelqu’un de très brillant
et puis un jour il a subit un choc électro-thermique ce qui
lui a causé de graves lésions sur le lobe pariétal.
L’irrigation de cette partie du cerveau ne pouvant plus se
faire correctement, il a donc très sensiblement régressé
mentalement.
Michel commence à bouger (bruit du modem qui se connecte) et
chante ses propres tubes, "Ingénieur Informaticien", "Mitch
Buchanon", etc. Faroux tire les deux journalistes vers le
"client" suivant pour leur présenter.
Docteur Faroux :
Vous avez ici Raymond, un de mes plus anciens patients. Il
était représentant chez Ricard et a très rapidement sombré
dans l’alcoolisme aigu. Il est donc chez nous pour un sevrage
complet.
Reporter :
Mais
qu’est-ce
qu’un
alcoolique
établissement psychiatrique ?
vient
faire
dans
un
Docteur Faroux :
Et bien, son cas était tellement grave, que plus personne n’en
voulait... Il est en constante rechute...
Raymond assis sur une chaise...
Raymond : (au caméraman)
Eh... pssssst !!! Vous êtes nouveaux ici ? Bah si on arrosait
ça ?
Il sort un pack de bière d’un sac de sport.
Raymond :
4
Aller les gars tournée générale !
Les deux gardes noirs se saisissent du pack et essaient de
calmer Raymond qui est ivre mort.
Raymond :
Me touchez pas. Bas les pattes les négros !!! Rendez-moi ça
bande de fumiers !!!
Un des gardes injecte une seringue à Raymond pour le calmer.
Du coup sa véhémence se calme soudainement, et sa langue se
met à pendre. Un filet de bave coule de sa bouche. On dirait
une bougie fondue…
Docteur Faroux :
Je suis désolé que vous ayez assisté à ça. Mais Raymond est un
cas très particulier, on le soupçonne de soudoyer des membres
du personnel pour lui apporter de l’alcool à l’intérieur de
l’établissement. Une enquête interne est en cours...
Faroux s’avance
qu’il le suive.
en
attirant
l’attention
du
caméraman
pour
Docteur Faroux :
Ah... Paul Chodard ! Oui, je sais ce que vous vous dites... Je
viens de révéler l’identité de mon patient. Mais, là nous
avons un de nos spécimens les plus dangereux... et il tient à
ce que son identité soit révélé au monde entier ! Allez savoir
pourquoi !
Le type est en train de hurler à tout le monde de se planquer,
que les ennemis sont juste à côté. Lui est en train de ramper
sous les chaises.
Docteur Faroux :
C’est un vétéran de la guerre du Golfe, un ancien sergent
chef. Il est persuadé d’être encore sur le théâtre des
opérations. Il a fait plusieurs tentatives d’évasion et a déjà
gravement blessé un aide soignant d’origine maghrébine, qu’il
avait pris pour un soldat irakien. Ne vous approchez surtout
pas de lui. Mais normalement ça devrait aller, on vient de lui
injecter sa 4e dose de calmant... (court silence, la caméra
s’attarde sur les pérégrinations de Paul) Passons au suivant,
voulez-vous... Jean Marc, un de nos derniers patients. Il est
animé de pulsions suicidaires très fréquentes. Il est donc
l’objet d’une stricte surveillance, mais je pense qu’il est
actuellement en voie de guérison.
Jean-Marc : (pleurant)
Pourquoi elle est partie ? Pourquoi ? J’en est marre de cette
vie de merde. Je veux crever, j’en peux plus. (il agrippe la
5
reporter) J’en peux plus, aidez moi je veux crever. (les deux
gardes le rassoit à sa place)
Docteur Faroux : (souriant)
Ne craignez rien, il ne fait de mal qu’à lui même.
Soudain on entend la musique de "Saturday night fever", un
jeune se lève et commence à danser comme John Travolta dans le
film du même nom.
Docteur Faroux : (mécontent)
Arrêtez cette musique immédiatement ! Je vous ai déjà dit à
plusieurs reprises de lui confisquer son magnétophone ! Ce
n’est pas comme ça que ce pauvre bougre s’en sortira.
(s’adressant à un des garde) François-Désiré va m’arrêter ce
cirque. Ce jeune homme qui danse croit s’appeller Tony
Manetti. Il a une double personnalité. Il s’est totalement
identifié au personnage de John Travolta dans le film "La
Fièvre Du Samedi Soir"...
Reporter :
Mais le héros de La Fièvre du Samedi Soir s’appelle
Manero, pas Manetti !Il nous donne du fil à retordre...
Docteur Faroux :
Vous en êtes sûre ?
Tony
Reporter :
Oui... Euh... Oui...
Docteur Faroux :
Pour qui se prend-il alors...?
Pendant ce temps là, les gardes arrachent le magnétophone des
mains du gars, éteignent la musique, et François-Désiré
s’apprête à coller une torgnole à Tony quand Faroux
intervient.
Docteur Faroux :
Hep ! François-Désiré ! Pas ici ! Pas devant... (il montre
l’équipe de journaliste d’un signe de tête les dents serrées)
Les deux gardes prennent Tony et le font se rasseoir à sa
place.
Docteur Faroux (se retournant vers l’équipe de journaliste)
Euh... Vous couperez au montage ce que vous venez de voir bien
sûr...
Reporter :
Si tel est votre volonté...
6
Docteur Faroux :
Merci pour lui.
Reporter :
Quand on y pense, c’est absolument fascinant tout ça ! Vous
avez des patients d’une rare originalité !
Docteur Faroux :
Oui, oui, c’est vrai. Certains de mes collègues m’envoient
leurs patients les plus intéressants pour que je les étudie et
les aide dans leur diagnostic et le traitement à suivre. C’est
d’ailleurs le cas avec Marie France. C’est une femme qui a
passé 12 ans dans une secte des plus obscure. C’est son fils
qui a réussi à la sortir de là. Il me l’a envoyé très
rapidement voyant que sa mère avait complètement changé. Elle
a subit un véritable lavage de cerveau. Elle est devenu
complètement schizophrène. Elle vit dans un monde où elle est
apparemment persécuté par des Anglais, qui l’attaquent avec
des lasers. Elle affirme qu’elle était la maîtresse du Prince
Charles et que c’est elle qui a tué Diana. C’est un cas
absolument fascinant qui a encore beaucoup de choses à nous
révéler sur la conspiration mondiale, j’en suis sûr.
Faroux compulse plusieurs feuilles qu’il a sur un bloc.
Docteur Faroux : (à un des gardes)
DH et Ouz ne devaient pas participer à cette séance ?
Garde :
Si, missié ! Mais ils ont enco’e essayé de s’échappé. On les a
bouclé dans le qua’tier de haute sécu’ité !
Docteur Faroux :
Bien... Donc, vous avez fait connaissance avec tout le monde.
Je vous en prie installez vous et vous allez pouvoir assister
à ma séance de thérapie de groupe.
Tout le monde s’installe sauf les patients qui restent tous
dans leur trip.
Docteur Faroux :
Bonjour à tous ! Aujourd’hui je vais vous donner un sujet de
débat et ensuite chacun pourra prendre la parole pour
s’exprimer calmement, pour faire part aux autres de son
opinion. Cette séance sera je l’espère bénéfique à tout le
monde. Le sujet du jour est le suivant : "Dieu est il une
femme" ? Qui veut prendre la parole en premier ?
Soudain une alarme se met à hurler.
Chodard : (se jetant sur le docteur pour le plaquer par terre)
Planquez-vous ! Grenades !
7
On ne sait pas ce qui se passe. Les patients sont tous
paniqués. Jean-Marc le patient suicidaire en profite pour
ouvrir la fenêtre et sauter. Mais au moment où il se jette
dans le vide, Paul le rattrape par le col et le blotti contre
lui.
Paul Chodard :
J’t’abandonnerais pas cette fois, p’tit !
Un garde débarque dans la salle où le foutoir règne. Il prend
Faroux à part pour lui dire ce qu’il se passe. On se rend en
accéléré à l’extérieur par une fenêtre.
Générique :
Musique : Grand Popo Football Club
3’42)
"Cosmic"
(à partir de
Le voyage accéléré après la fenêtre continue jusque dans un
champ où il y a une vache... La vache part avec la caméra dans
un grand voyage dans l’espace rythmé par la musique. À chaque
son ressemblant à un jeu vidéo une lettre du titre apparaît L,
D, L, N, restant à l’écran, puis Lachés (sortant du L), Dans
(sortant du D) La (du L), Nature (du N), puis quand la guitare
électrique arrive, le voyage spatial peut commencer...
Enchaînement générique-séquence 5 : Fin du générique, la vache
s’engouffre dans un trou noir. Au sortir du trou noir on sort
de l’écran d’une télévision.
Séquence 5 – Int Jour – Une maison : gros plan sur la télé
La neige apparaît à l’écran. On voit un spectateur de dos
venir trifouiller son antenne. Un nouveau programme apparaît.
Séquence 6 – Ext jour – Un chemin, une grande bâtisse en
arrière plan
8
Description du programme télé : il s’agit de 3 paires de pieds
qui marchent. Deux de ces paires de pieds portent des
chaussures de ville, la troisième une paire de tong par dessus
des chaussettes. Dans la télévision le plan s’élargit passant
des pieds à tout le corps. Les deux en chaussures de ville
sont bien habillés : costard cravate. Le troisième est en
short tout sale et chemise hawaïenne. Les 3 personnes marchent
toujours, la caméra recule (travelling arrière). Il n’y a pas
de dialogue, et on ne connaît pas l’identité des trois
personnes. Ils arrivent sur le même plan qu’un mur composé
d’ardoises superposées. L’objectif se détache des trois et va
se fixer en gros plan sur une plaque : « Clinique SaintJoseph ». Là on entend une voix d’une personne semble-t-il
âgée, celle du spectateur.
Serge :
Adèle !!! Y a un documentaire à la télé qui passe !!! Viens
donc le voir ! Ca se passe par chez nous ! J’ai reconnu la
clinique Saint Joseph ! (Adèle ne semble pas venir) Mais viens
voir, j’te dis !
Les trois hommes continuent leur chemin à pieds. Ils sont
désormais dans une rue, sur le trottoir. Ils ne disent
toujours rien. Le seul son qui ressort de la télévision c’est
de la musique (comme pour tout documentaire qui se respecte).
Adèle :
Quoi ??? Qu’est-ce que tu dis ?
Serge :
Ah bah ! Va falloir que je te le répète encore combien de fois
avant que tu te déplaces !?
Séquence 7 – Int jour – Maison du couple de retraité
Adèle finit par rejoindre son mari devant la télévision. On
voit là une vieille dame rondelette, pas encore grisonnante,
en blouse bleu agrémentée d’un imprimé de fleurs vertes pâles.
Adèle : (En entrant dans la salle où se trouve la télévision)
Rhhhhôôôôôôôô ! T’es de mauvaise foi quand même ! Tu sais bien
que j’étais dans le jardin ! Alors tu disais quoi...?
La musique de la télévision est toujours là en fond sonore. On
voit Serge pour la première fois. Il n’est pas non plus très à
son avantage : un vieux jean pourri et sali par un temps
d’utilisation trop grand.
9
Serge :
Tiens bah regarde donc toi-même ! Tu reconnais pas ?
Il désigne la télévision.
Adèle :
Bah si ! C’est l’Avenue Ney, au bout de chez nous !
Serge :
Dame ! Qu’est-ce que j’te disais ! J’ai eu les nez fin ! C’est
bien près d’chez nous que ça s’passe !
Adèle :
C’est bizarre. J’en aurais entendu parlé chez la mère Froger
si y avait eu la télé qu’était venu !
Serge :
Bah dame dis... Elle peut pas tout savoir non plus la
Marceline... Ah tiens ! Encore une qui a la langue bien pendu,
celle-la !
Adèle :
Chut ! J’essaie d’écouter ce qu’il dise...
Serge :
Bah pas la peine, ils disent rien. (Un court silence : la
musique prend le dessus sur le silence) Attends voir... Mais
c’est qu’ils sont dans notre rue là !
Adèle :
Ben oui ! J’vois bien... Si on m’avait
viendrait dans le coin un de ces jours !
dit
que
la
télé
Serge : (On voit l’image de la télévision : une maison)
Regarde ! C’est la maison de Pierrot de l’autre côté de la
rue ! Ils vont finir par passer devant chez nous !
L’objectif de la caméra se détourne de la télévision et vient
se coller contre la fenêtre des gens, donnant sur la rue. Là
on voit subrepticement passer des formes humaines, ce sont les
trois personnes de la télé. Au même moment :
Serge :
Bah voilà ! Qu’est-ce que je disais ! Tiens regarde ! C’est
notre fenêtre là !
Là, l’image de la télé se met à sauter et la neige fait son
apparition sur l’écran du téléviseur.
Serge :
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Bein zut alors ! V’là que la télé déconne encore maintenant !
(Il s’en rapproche et la secoue un peu)
Ding Dong !!!
Serge :
Vas donc voir qui c’est ! Si ça se trouve c’est Pierrot qui a
vu sa maison à la télé !
Adèle s’exécute immédiatement sans se poser de question. Elle
ouvre la porte. Les 3 hommes de la télé s’engouffrent dans la
maison sans un mot. Fondu.
Séquence 8 – Ext jour – Une rue quelconque
On voit les 3 hommes s’éloigner dans une rue de dos.
Séquence 9 – Ext jour – Devant un arrêt de bus
Puis devant un arrêt de bus. Fondu.
Séquence 10 – Int jour – Un bus
Mercredi 4 Août
Dans un bus, où il n’y a pas beaucoup de voyageurs, le trajet
se passe tout à fait tranquillement. A l’écran, tour à tour
différents usagers. Le bus s’arrête à une station et prend des
passagers. La caméra suit un usager, montant dans le bus,
habillé avec un pantalon de velours rouge un peu trop court,
des chaussures de ville marron et une chemise à carreau verte
et jaune. Il s'assoie sur un siège, puis quelques instants
plus tard, il se lève et se rassoie à une autre place. C'est
là que l’on voit DH et OuZ. Ils voient l’homme faire, et se
regardent de façon complice. Les deux hommes interviennent...
GLLOQ est là, mais il ne bronche pas.
DH et OuZ, mal rasés, lunettes noires, le même costard que
lors de leur première apparition, cravates desserrées. GLLOQ
habillé comme le spectateur de la première scène.
DH :
M'sieur. (il salue l'usager) Bonjour. Sécurité COTRA.
Usager : (l’air surpris)
Bonjour...
OuZ :
11
T’es pris la main dans le sac mon coco ! Si tu crois qu’on a
pas remarqué ton p’tit manège !
DH :
Oui... Vous n’êtes peut-être pas au courant, mais
interdit de changer de place dans un bus en marche.
il
est
OuZ : (Assis en face de l'usager)
Ouais. C'est la loi.
Usager :
Bah non, je savais pas... je suis désolé...
DH :
Selon l'article 14bis de la Charte "Bien-être" de la COTRA,
vous êtes passible d'une amende de 85,85€, soit
94,82$
environ, 59,78£, ceci à peu près bien sûr. (il sort un carnet
de sa poche et commence à écrire)
Usager :
Allez les gars ! Ca va j'ai compris ! C'est quoi ? La caméra
cachée ? Surprise Sur Prise ? Baffie...? Alors...?
DH et OuZ ont un regard glacial...
DH :
Nom et prénom, s'il vous plaît.
Usager : (Tout en se levant brutalement)
C'est pas vrai ! Mais c'est pas vrai ! Non mais vous êtes
cinglés ou quoi ?
Au même moment, OuZ se jette sur lui, le repoussant sur son
siège et dit d'un ton énervé :
OuZ :
Ou quoi !!! (Nez à nez avec l’usager) Ecoute-moi bien mangemerde, si tu veux pas qu'on te tranche les balloches à grand
coup de rasoir, tu réponds gentiment aux questions de mon
collègue ! Nous, on est calme et gentil avec toi, alors fait
de même ! Compris ? (Lui hurlant dans les oreilles) Ou faut
que je te l’ récapèpète dans ton sonotone ?
L’usager est abasourdi, et surtout commence à avoir peur de ce
que ces hommes pourraient bien lui faire s’il ne s’exécute
pas...
DH :
Bon, fais voir tes papiers ! Papier bitte !!! Ausweiss !!!
(avec l’accent allemand)
12
L'usager dirige alors sa main vers la poche intérieure de
son blouson, quand tout à coup, OuZ se jette sur lui, le tire
d’où il est assis et le colle à terre. DH sort un flingue et
le braque sur le visage de l'usager déjà à terre. DH hurlant:
DH :
Allez mariole ! Face contre terre et jambes écartées si tu
veux pas que je t'abatte comme un chien !!!
Usager :
Mais j’y suis déjà monsieur ! Me tuez pas ! Me tuez pas !
DH :
Ta gueule ! Les bavures c’est vite arrivé !
Au même moment, gros coup de frein dans le bus, le pneus
crissent. On ne voit plus très bien ce qui se passe : l'image
sursaute. On voit une forme humaine passer devant l’objectif
alors même que le bus freine, et un coup de feu retentit.
C’est DH qui va s'étaler 2m plus loin, et qui par accident
vient de tirer...
Séquence 11 – Ext jour – A la sortie du bus, dans la rue
Le bus s'arrête, DH et OuZ descendent. OuZ, la chemise pleine
de sang...
OuZ :
Merde !!! T'aurais pu faire gaffe quand même !!! Ma chemise
est foutue, maintenant ! Et on a toujours pas de pognon !
C'est vrai quoi ! C'est le troisième que tu buttes cette
semaine ! Et à chaque fois tu parles de bavure !
DH :
J'y peux rien si les chauffeurs ont une conduite un peu
brusque ! (silence) Les accidents, ça arrive ! (Silence) Et
puis, il m’énerve l’autre à nous suivre et à rien dire !!!
Sentir son regard sur moi, ça me stresse...! Pourquoi tu dis
jamais rien d’abord ?
GLLOQ habillé comme la personne qu’ils viennent de tuer dans
le bus et montrant une pancarte dactylographiée :
"JE REFUSE DE CAUTIONNER LES ACTES DE VOTRE VIOLENCE EXACERBEE
PAR QUELQUE MOT QUE CE SOIT"
DH :
13
Regarde moi ça ! Et tu voudrais que je garde mes nerfs...
C’est à lui qu’on devrait s’en prendre ! Lui extorquer des
mots, et ensuite des fonds ! Parle raclure de merde !
GLLOQ fait non de la tête...
OuZ :
Tu vas parler, ou on te fais subir le même sort qu’à l’autre
dans le bus !!!
DH sort son flingue et braque Glloq.
OuZ :
Comment tu t’appelles ?
Glloq :
GLLOQ, G-2L-O-Q.
DH :
Et en plus, quand il ouvre la bouche, c’est pour se foutre de
notre gueule ! J’vais m’le faire ce con !!!
Glloq : (à DH, puis aux deux)
Ah !!! Tu m’aimes pas, hein... Soit...! "Il y a des hommes
dont il est glorieux d’être haï". Et autant dire que vous en
faites partie messieurs.
OuZ :
Eh !!! J’te permets pas ! C’est couillu je te l’accorde, mais
je permets pas !
DH :
Alors c’est bon ? T’es décidé à le dessouder ???
OuZ : (Tout en prenant DH à part)
Attends, attends... Réfléchit deux
couilles ! Ca peut servir...
secondes...
Il
a
des
DH :
A part à la reproduction porcine, je vois pas à quoi !
Ouz :
Mais non ! Son verbiage peut être utile ! T’as pas remarqué
qu’il faisait de l’esprit ? Moi, j’aime ça ! Pas toi ?
DH :
Non, non... Pis j’aime pas trop ça de toute façon ! Me faire
chier dessus par ce genre de rebut ne m’a jamais fais jouir,
Ouz, et tu le sais bien ! (silence) Mais bon, si ça te plais à
toi... je veux bien prendre sur moi encore un peu...
14
Séquence 12 – Ext jour – La même rue, un peu plus loin
Un homme court derrière eux et les rattrape. DH, les nerfs à
fleur de peau le braque avec son arme... L’homme se retrouve
avec l’arme braquée sur le nez.
Octave Hergébel : (Reprenant sa respiration)
Enfin !... J’vous rattrape...(souffle) Dites-moi les gars ?!
(souffle, tout en poussant le canon de l’arme de DH ailleurs
que dans sa direction et faisant un signe de main amical à DH)
Je vous ai vu opérer tout à l'heure... (souffle) dans le bus !
Beau boulot ! Des vrais pros ! C'est des gens comme vous qu'il
me faut ! (Court silence. Ouz et DH s’interrogent) Voilà ! Je
suis producteur (il donne sa carte, et OuZ en fait autant).
Hergébel, Octave Hergébel. Vous avez peut-être entendu parler
de ma maison de production "RG Belle Prod."... (Regard
toujours interrogateur des deux hommes) Non...??? Bref, peu
importe... Je voudrais vous engager pour que l'ordre et la
discipline règne sur mon prochain film... Mais attention ! Je
ne recrute qu’une élite aux nerfs d’acier, capable de résoudre
une multiplication à deux chiffres sans craquer... (Court
silence) Il est encore temps pour vous de renoncer ...! (Court
silence) Non ...! Je pense que je peux compter sur vous,
n'est-ce pas ?
OuZ :
Ca peut se faire, mais ça paye ?
Octave Hergébel :
Bien sûr que ça paye !
OuZ :
Combien ?
Octave Hergébel :
10000 par tête... mort ou vif ?...
DH :
OK !!!
Octave Hergébel : (Interrogation et inquiétude dans le regard)
Euh... non, non ! Je déconnais ! 30000 pour le film... (court
silence) Alors... ça va ?
OuZ : (Regardant sa chemise)
Moi ? Impeccable ! C'est pas mon sang, vous inquiétez pas.
Octave Hergébel :
Non, je parlais du contrat !
15
OuZ :
Aaaaaaaahhhhhhh !!! Attendez deux secondes, ok...
Hergébel acquiesce et OuZ prend DH à part...
OuZ :
Bon... moi, j’suis pas trop d’accord pour 30000. A 10000 par
tête, ça pourrait rapporter plus gros ! Non ?
DH :
Ecoute. C’est toi tout à l’heure qui te plaignait parce qu’on
avait pas d’argent... Alors accepte les 30000 pour le film et
on verra après !
OuZ :
D’accord, mais c’est 30000 pour toi et 30000 pour moi ? Ou
30000 pour nous deux ?
DH :
Bah, et GLLOQ ?!
OuZ :
Il s’en fout, GLLOQ ? Hein tu veux rien ! (en s’adressant à
GLLOQ qui dit non de la tête) Tu vois ! Bon. 30000 pour toi et
30000 pour moi ?
DH :
Putain ! T’es une vraie chianlie, toi ! Bouge pas...!
(S’adressant à Hergébel) Euh...? C’est 30000 pour nous deux,
ou 30000 chacun ?
Octave Hergébel :
Ah...! Je vois que vous êtes dur en affaire, hein...? Ca tombe
bien, j’aime ça. Ca marche pour 30000 chacun. Mais, il ne veut
rien votre ami ? (en montrant GLLOQ de la tête).
Glloq :
Si ! Une pression, s’il vous plait ! (DH lui colle une tape
sur le haut du crane)
DH :
Non, non ! Il refuse de cautionner notre violence, alors, il
va pas être payer pour y participer !!! Vous pensez bien !!!
Octave Hergébel :
Que fait-il avec vous alors ?
OuZ :
Ah, ça ! Dieu seul le sait ! Dieu qui dans sa miséricorde nous
a apporté... la femme... La femme... L’inégale de l’homme, la
servante devant l’éternel, la soumise aux désirs les plus
16
insensé, la chose probablement la plus belle sur cette planète
en dehors...
Séquence 13 – Int Jour – Un plateau d’une émission de cuisine
Ouz se retrouve sur un plateau de télé d’une émission
culinaire et il nous explique comment faire le plat qu’il
décrit. Maïté est là.
Ouz :
...d’une belle assiette sur laquelle reposerait une paire de
balloches découpées en fines lamelles, qu’on aurait fait
revenir dans un bon vin blanc sec, accompagnées de petites
patates douces qu’on aurait agrémentées de poivre gris et de
persil... Vous avez déjà goûté un plat plus succulent que
celui-ci ? (s’adressant à Maïté)
Maïté :
Ma foi...
Elle veut continuer sa phrase, mais Ouz l’interrompt :
Ouz : (lui mettant un coup de rouleau à pâtisserie sur le
crane)
Ta gueule ! (Il regarde Maïté s’écrouler, puis reprend) Un
goût si fin, qu’on ne retrouve que lors d’une partie de broute
minou intergalactique... Une part de divin se cache en cette
partie du corps humain de la femme...
Séquence 14 – Ext Jour – La rue d’avant
Ouz n’a pas bougé de la rue dans laquelle il était avant de
s’échapper
de
la
réalité.
On
voit
Glloq
se
relever
difficilement. Apparemment, Maïté, c’était lui !
Octave Hergébel : (Levant le doigt pour prendre la parole...)
Euh... sans vouloir vous couper... En ce qui concerne notre
petit arrangement... ça marche ?
DH :
C'est OK ! On est vos hommes !
Octave Hergébel :
Tenez, voilà un petit badge que vous devrez toujours avoir sur
vous (il leur donne un badge avec écrit dessus : « Et moi, et
nous. Que pensons-nous de la ville, pourquoi ? Comparons nos
17
réponses. »),et voilà une carte de membre de la sécurité...
Une voiture va être également mise à votre disposition. Ne me
reste plus qu’à vous souhaiter la bienvenue dans l’univers
merveilleux du cinéma made in RG Belle Prod., et une bonne
continuation ! Messieurs, à très bientôt...
Ils se quittent. La caméra reste là. Fondu.
Séquence 15 – Ext jour – Devanture de la société Toilettes
Alain Térieur
Jeudi 05 Août
Plan sur une devanture de magasin. On peut clairement y lire
"Toilettes Alain Térieur". L’enseigne est agrémentée d’une
cuvette en néons. On se rend en accéléré dans les bureaux de
l’entreprise.
Séquence 16 – Int jour
Toilettes Alain Térieur
–
Dans
Gros plan sur le téléphone.
décroche le combiné.
Il
les
bureaux
sonne.
Une
de
la
main
société
féminine
Francisca Brel :
Allô, bonjour, "Toilettes Alain Térieur". Si vous souhaitez
être mis en relation avec la secrétaire de Monsieur Térieur
pour prendre rendez-vous, appuyez sur 1...
Interlocuteur #1 :
Biiiip...
Francisca Brel :
Vous avez choisi d’être mis en relation avec la secrétaire de
Mr Térieur... Patientez quelques secondes, elle va vous
répondre... (elle appuie sur la touche lecture d’un lecteur
cassette et une petite musique d’attente se fait entendre)
Interlocuteur #1 :
Pffff...
Francisca Brel : (Elle finit par répondre)
18
Francisca Brel, bonjour ? Quoiqu’est-ce que je peux faire pour
vous ?
Interlocuteur #1 :
Bip, bip, bip...
Francisca Brel :
Plus rien apparemment...
Le téléphone resonne...
Francisca Brel :
Allô, bonjour, "Toilettes Alain Térieur". Si
vous souhaitez
être mis en relation avec la secrétaire de Monsieur Térieur
pour prendre rendez-vous, appuyez sur 1... Si vous souhaitez
être mis en relation avec la boite vocale des entreprises
"Toilettes Alain Térieur", appuyez sur 2...
Séquence 17 – Int Jour – Lieu quelconque
On ne voit qu’une main.
Interlocuteur #2 :
Biiip !...
Francisca Brel : (au travers du combiné on entend sa voix)
Vous avez choisi d’être mis en relation avec la boite vocale
des entreprises "Toilettes Alain Térieur". Veuillez laisser
vos
messages
et
coordonnées
après
le
bip
sonore...
BIIIIPPP !!!
Séquence 18 – Int Jour – Accueil Toilettes A.T.
Francisca pose le combiné du téléphone sur son bureau après
avoir délivré son faux message de répondeur...
Interlocuteur #2 : (on entend le son
Bonjour Mr Térieur, c’est Mlle
l’appareil. Je vous appelle pour la
proposée dans l’annonce parue dans
au travers du combiné)
Georgette Touskejbouv à
place d’essayeuse buccale
le "Bonsoir" n°8356. Si
19
vous souhaitez me recontacter, vous pourrez le faire au 02-4138...
Francisca reprend le combiné...
Francisca Brel :
Bip ! Votre message a bien été enregistré. "Toilettes Alain
Térieur" vous souhaite une bonne journée.
Elle raccroche.
sonne...
Quelques
secondes
plus
tard,
le
téléphone
Francisca Brel :
Allô, bonjour, "Toilettes Alain Térieur". Si
vous souhaitez
être mis en relation avec la secrétaire de Monsieur Térieur
pour prendre rendez-vous, appuyez sur 1... Si vous souhaitez
être mis en relation avec la boite vocale des entreprises
"Toilettes Alain Térieur", appuyez sur 2...
Interlocuteur #3 :
Bip !...
Francisca Brel :
Vous avez choisi d’être mis en relation avec la boite vocale
des entreprises "Toilettes Alain Térieur". Veuillez laisser
vos messages et coordonnées après le bip sonore... BIIIPPP !!!
Interlocuteur #3 :
Bah merde ! C’est pas c’que j’avais demandé ça !!! C’est quoi
c’bordel ???!!!!
Il raccroche. Francisca reprend le combiné quelques secondes
plus tard, et se le mettant à l’oreille...
Francisca Brel :
Bip ! Votre... (elle se rend compte que la personne au bout du
fil a déjà raccroché) Encore un plus pressé que tout le
monde !
Elle raccroche donc le combiné. Le téléphone sonne une
nouvelle fois, tout de suite après. Francisca semble excédée.
Francisca Brel :
All right ! Pussy ! Pussy ! Pussy !!! Come on hey Pussy
lovers ! L’amour en direct... choisissez une correspondante...
Pour parler à Dolly Pipe, appuie sur 1... Pour parler à Anale
Chantal, appuie sur 2... Pour parler à Flo Clito, appuie sur
3... Pour parler à Virgin Ludivine, appuie sur 4...
Interlocuteur #4 :
20
Biiiiiippppppp !!!!!!...
Francisca Brel :
Oui, c’est Virgin Ludivine... Qui c’est ?
Interlocuteur #4 :
C’est Roger...
Francisca Brel :
Et qu’est ce que tu veux me faire Roger ???
Séquence 19 – Int Jour – Un lieu quelconque
On ne voit qu’une bouche masculine avec ce qui ressemble à une
moustache.
Interlocuteur #4 :
Du bien, que du bien...
Francisca Brel :
Hmmmm ! Tu sais t’y prendre, toi, avec les femmes ! Alors, ça
te dirait de me dépuceler en direct ?
Interlocuteur #4 :
J’attends ça depuis
Allez !!!
si
longtemps !
Approche-toi
de
moi !
Séquence 20 – Int Jour – Accueil Toilettes A.T.
Francisca est à fond dans son rôle.
Francisca Brel :
Oui, j’arrive... voilà, j’y suis... Qu’est-ce que tu veux que
je te fasse ?
Interlocuteur #4 :
Suces-moi ! Sucks my balls !!!
Francisca Brel :
Oh oui ! Apprends-moi !
Interlocuteur #4 :
Pas trop vite ! Pas trop vite ! Voilà... Là, c’est bon...
Oooohhhhhh !!!... Ca suffit... Maintenant... Tu vas devenir
une vraie femme...
Francisca Brel :
Tu vas me prendre ?
21
Interlocuteur #4 :
Oui ! Un peu mon n’veu ! Allez, c’est parti... Ooooohhhhh !!!
Putain !!! T’es bonne !!!
Francisca Brel :
Oh ouiiiiiiii !!! Déchire-moi
fort !!! Plus fort !!!!!!!
l’hymen !!!
Vas-y !!!
Plus
Une porte s’ouvre.
Séquence 21 - Int Jour – Bureau de l’entreprise
Là, Alain Térieur sort de son bureau...
Alain Térieur :
Bah ! Francisca... Qu’est-ce que vous faites ?
Francisca Brel :
Rien, rien...
Elle raccroche le combiné.
Séquence 22 – Int Jour – Un lieu quelconque
L’autre est toujours au bout du fil... On ne lui voit toujours
le que la bouche
Interlocuteur #4 :
Oh oui !!!! Je viens !!!!!
Il se rend compte qu’il n’y a plus personne au bout du fil...
Séquence 23 – Int Jour – Accueil Toilettes A.T.
Retour sur Alain Térieur et Francisca Brel...
Alain Térieur :
Ah ! Excusez-moi ! Mais vous n’aviez pas franchement l’air à
votre travail Mlle Brel...!
Francisca Brel :
Si ! Si ! C’est
d’autre !
quelqu’un
qui
m’a
pris
pour
quelqu’un
22
Alain Térieur :
Oui ?... Vous n’aviez
trompait !
pas
l’air
de
lui
dire
qu’il
se
Francisca Brel :
Si ! J’vous jure que je lui ai dit qu’il se gourait...
Alain Térieur :
Faites attention, Francisca ! Vous n’êtes pas irremplaçable !
Loin de là ! Allez, remettez-vous au travail... Je ne vous
avais pas demandé de faire quelque chose ?
Francisca Brel :
Si, si... Justement,
propos de ça...
j’avais
quelque
chose
à
vous
dire
à
Alain Térieur :
OK... Venez dans mon bureau... mais pour en revenir à
l’incident de tout à l’heure... je viens de décider que vous
me transmettriez tous les appels... directement... Tous...
Francisca Brel :
Vous... vous êtes sûr ??? Tous ???
Alain Térieur :
Puisque je vous dis de le faire...
Francisca Brel :
Bon...
Tous deux vont pour entrer dans le bureau d’Alain... quand le
téléphone sonne... C’est Alain qui va décrocher... Il n’a pas
le temps de dire quoique ce soit quand son interlocuteur dit :
Interlocuteur #4 :
Allo ? Virgin Ludivine ?
raccroché ma salope !
C’est
ton
Roger !
Alors...
T’as
Alain Térieur :
Euh... C’est pour quoi ?
Interlocuteur #4 :
Oh putain ! Elle a mué !!!
Il raccroche... Alain décolle le téléphone de son oreille, et
le regarde intrigué... puis regarde Francisca...
Séquence 24 – Ext Jour – Une cabine téléphonique et à l’entour
23
On voit Ouz de dos dans une cabine téléphonique... DH arrive
et l’en sort assez promptement.
DH :
Qu’est-ce que t’as fait ???
Ouz : (On voit que Ouz a une fausse moustache)
Bah... Euh... Rien ! Rien ! Pourquoi ?
DH :
Oui ? Et c’est pour quoi faire la fausse moustache, là ? (il
lui met une pichenette sur la moustache)
Ouz :
Bah c’est pour pas qu’on me reconnaisse quand je passe un coup
de fil !
DH :
Ah bah oui, ça paraît évident... Enlève moi ça !!! (il lui
prend la tête sous son bras et lui arrache la moustache)
Ouz : (se frottant la lèvre supérieure)
Aïe !!! T’imagines pas à quel point ça picote !!!
DH prend Ouz par le derrière de son col et l’entraîne avec lui
vert un espace verdoyant qui se profile un peu plus loin.
Séquence 25 – Int Jour – Toilettes A.T. : Bureau du patron
Francisca et Alain sont entrés dans le bureau d’Alain.
Alain Térieur : (assis derrière son bureau)
Décidément... je me pose de plus en plus de question sur votre
avenir au sein de mon entreprise, Mademoiselle Brel...
Enfin bref... Vous voilà prévenue ! Qu’aviez-vous à me dire ?
Francisca Brel :
Voilà... j’ai reçu les places que vous m’aviez demandé de
commander...
Alain Térieur :
Oui, pour la Foire du Trône...
Francisca Brel :
Oui, c’est ça...Mais, vous vous étiez trompé...
Alain Térieur :
Trompé ?
Francisca Brel :
24
Oui, ça se passe pas à la porte de Versailles comme vous me
l’aviez dit... mais au Trocadéro, et puis c’est sur le mois de
mai pas de septembre...
Alain Térieur :
Pardon ??? Attendez... Me dites pas que vous m’avez pris des
places pour la Foire du Trône ! Je vous avais demandé des
places pour la foire du trône !
Francisca Brel :
Ben... C’est ce que j’ai fait !!!
Alain Térieur :
Non ! Vous m’avez pris des places pour la fête foraine !
C’était au salon professionnel de la vente de toilettes que je
voulais aller !!! Putain !!! Dites moi que c’est une blague !
C’est pas possible d’être si incompétent !
Francisca Brel :
Mais ! Monsieur Térieur ! Je suis vraiment désolé !!!
Elle se met à pleurer...
Alain Térieur :
Y a pas de "je suis désolé" qui tienne ! Vous vous rendez un
peu compte du préjudice que vous me causez jour après jour
Francisca ? Vous vous rendez un peu compte que ce salon c’est
une vitrine sur toute la France ! C’est là que les marchés se
décident ! Si j’y suis pas, j’ai plus qu’à mettre la clef sous
la porte !
Francisca Brel :
Je suis vraiment désolé monsieur Térieur ! Je ferais ce que
vous voudrez pour me faire pardonner ! Tout !
Alain Térieur :
C’est trop tard Francisca ! C’est la goutte d’eau qui fait
déborder le vase. Je ne peux plus me permettre de vous garder
dans mon équipe... Prenez vos affaires et quitter le bureau.
Je vous envoie votre lettre de licenciement.
Francisca prend son sac, regroupe ses affaires et tout en
reniflant et s’essuyant le nez du revers de sa main, elle
quitte les bureaux de l’entreprise d’Alain Térieur.
Séquence 26 – Ext jour – Dans une rue proche des bureaux
DH, Ouz et Glloq sont assis sur un banc. DH déballe quelque
chose d’une boite...
25
Ouz :
Tu fais quoi ?
DH :
Je faiblis...
Ouz :
Tu veux une petite pastille de vitamine C ? Ca va te donner un
bon coup de fouet !
DH :
Non merci...! Jeu de mot.
Ouz :
Aaaahhhh !
DH :
Une petite paire de jumelle, pour avoir une bonne vision de ce
qui se passe dans cet univers vicieux plein de tromperies
habiles et mesquines...
Il porte les jumelles à ses yeux...
Séquence 27 – Int jour – Bureau d’Alain Térieur
Alain Térieur se retrouve tout seul dans son bureau.
Alain Térieur :
Bon... Et bien voilà une bonne chose de faite ! Depuis le
temps qu’elle méritait que je la vire !
Il commence à réfléchir à ce qu’il va faire... Il se gratte le
haut du crane.
Alain Térieur :
J’aurais peut-être du lui chercher une remplaçante avant de la
virer en fait... Arf tant pis ! C’est fait ! Doit bien me
rester des vieux CV qui traînent quelque part par là...
Il se met à fouiller dans ses archives personnelles...
Alain Térieur :
Ah ! Les voilà ! Alors... Celle-là... Non. Celle-là... Non
plus. Celle-là... Même pas la peine ! (Il froisse le CV et le
jète à la poubelle) Tiens, tiens, tiens... Ca ne m’a pas l’air
trop mal tout ça ! Allez un p’tit coup de bigorno...
26
Il prend le téléphone et compose le numéro... Il regarde la
caméra et dit :
Alain Térieur :
Ca sonne...
Puis se reprend de suite...
Alain Térieur :
Mais qu’est-ce que j’raconte moi ! (Il rit tout seul)
Olga Tokilebo : (accent africain)
Allo ?
Alain Térieur :
Allo oui bonjour ! Mlle Tokilébo ?
Olga Tokilebo :
Oui, c’est cela même. Qui est à l’appareil ?
Alain Térieur :
Alain Térieur, de l’entreprise "Toilettes Alain Térieur". J’ai
là sous les yeux un c.v que vous nous avez envoyer voilà déjà
quelques mois pour un poste de secrétaire. Votre candidature
n’avait pas été retenue à l’époque...
Olga Tokilebo : (lui coupant la parole)
Ah bon...? Mince !
Alain Térieur :
Euh oui, mais le poste est désormais libre et je me permet de
vous contacter afin de savoir si vous étiez toujours
disponible dans un premier temps...
Olga Tokilebo :
Ma foi, je suis toujours libre oui !
Alain Térieur :
Donc j’en viens au sujet qui m’intéresse particulièrement.
Vous seriez toujours candidate à ce poste ou pas ?
Olga Tokilebo :
C’est cela même. (Gros silence)
Alain Térieur :
Vous pourriez répéter,
compris.
je
ne
suis
pas
sûr
d’avoir
bien
Olga Tokilebo :
27
Mais bien sûr. (Gros silence)
Alain Térieur :
Bon très bien. Ecoutez, pourrait-on se rencontrer demain matin
à mon bureau pour en discuter ensemble ?
Olga Tokilebo :
Ecouter, j’allais vous le proposer ! Je suis déjà impatiente
de vous rencontrer.
Alain Térieur :
Bien, présentez-vous demain à 9h au siège de mon entreprise.
Olga Tokilebo : (Assez émue)
Je n’oublierai jamais ce que vous faites pour moi. Je vous dis
à demain.
Alain Térieur :
Entendu, à demain.
Séquence 28 – Ext jour – Une rue proche des bureaux d’Alain
Térieur
Vendredi 06 Août : matin
Dans une rue, l'objectif se porte sur Alain Térieur,
de bouteille à la main qui marche dans la rue.
quelqu'un crie :
Passant :
Attention
un sac
Soudain
!
Et ce quelqu'un se jette sur Alain Térieur, pour éviter que
quelque chose ne lui tombe dessus. Objectif regarde vers la
route : une crotte d'oiseau. Plan vers les 2 hommes, au sol,
dans une grosse flaque de boue, et celui qui a sauté sur
l'autre dit :
Passant :
Heureusement que je vous
chiait dessus le corbac !
ai
sauté
dessus,
sinon,
il
vous
28
Alain Térieur passablement énervé reprend son chemin.
arrive à son bureau. Olga est déjà là à l’attendre.
Il
Alain Térieur : (Il lui serre la main)
Bonjour. Vous êtes Mlle Tokilébo ?
Olga Tokilebo : (Surprise par l’état d’Alain)
Euh oui...
Alain Térieur :
Entrons je vous prie...
Alain ouvre la porte de ses bureaux.
Séquence 29 – Int jour – Devanture de la société Toilettes
Alain Térieur
Alain et Olga entrent dans les bureaux de la société.
Olga Tokilebo :
Pardonnez ma curiosité, mais qu’est ce qu’il vous est arrivé ?
Alain Térieur :
Rien, rien... Juste un héros qui a voulu faire sa B.A de la
journée... Attendez moi quelques minutes ici s’il vous plait,
je vais aller me changer dans mon bureau si vous n’y voyez pas
d’inconvénients.
Olga Tokilebo :
Je vous attends ici.
Après quelques minutes Alain revient tout propre. Ils vont
pouvoir discuter.
Alain Térieur :
Asseyez vous, je vous en prie.
Olga Tokilebo :
Merci.
Alain Térieur :
Donc... je vous explique ma démarche. Ma précédente secrétaire
était une véritable calamité. Une gaffeuse hors paire ! j’ai
donc été dans l’obligation de m’en séparer hier. Vous
comprenez qu’il faille que je lui trouve une remplaçante au
plus vite. Vous êtes libre en ce moment...
Olga Tokilebo :
C’est cela même complètement.
29
Alain Térieur :
Bon... Ce que je vois sur votre CV me convient parfaitement.
Vous semblez avoir une bonne connaissance du métier. 3 ans
chez Cuvett’Land, 5 ans chez Walter Closet. Vous avez même une
lettre de recommandation de Mr Bourdieux, directeur de Walter
Closet, qui ne tarie pas d’éloges sur vous. Ma proposition est
simple : vous commencez tout de suite si vous n’y voyez pas
d’inconvénients. On voit les questions administratives la
semaine prochaine... Qu’en pensez vous ? vous êtes d’accord ?
Olga Tokilebo :
Et bien soit.
Alain Térieur :
Parfait ! Et bien je vous laisse prendre vos quartiers ! Comme
vous pouvez le voir ce n’est pas très grand, vous n’aurez donc
pas trop de mal à vous repérer. Je vous laisse prendre vos
marques, si vous avez besoin de quoi que ce soit n’hésitez
surtout pas.
Olga Tokilebo :
Oui, oui.
Alain Térieur entre dans son bureau et referme la porte
derrière lui. Olga s’assied derrière le bureau, et visiblement
perdue, jette des regards à tout ce qui l’entoure pour se
familiariser avec son nouvel environnement. Soudain, le
téléphone sonne. Elle répond.
Olga Tokilebo :
Toilettes Alain
vous?
Térieur,
bonjour !
Que
puis-je
faire
pour
Roger :
Salut c’est Roger !
Olga Tokilebo :
Roger ?
Roger :
Je sens qu’on va encore bien s’amuser tous les deux.
Olga Tokilebo :
Je ne suis pas sûre de bien comprendre, vous désirez ?
Roger :
Ahhhhh, je vais t’en mettre plein le cul ma cochonne !
Olga Tokilebo :
Non mais je vous en prie !
30
Roger :
Oui je sais on a pas eu le temps de finir hier, mais c’est pas
grave on va se rattraper... Ecartes bien les fesses sale...
Olga raccroche le téléphone et n’attend pas la suite de ce que
Roger va dire.
Olga Tokilebo: (choquée)
Non mais qu’est ce que c’est que ça ??? (en regardant le
téléphone)
Elle se lève va frapper à la porte du bureau d’Alain Térieur.
Olga Tokilebo :
Monsieur Térieur... je crois qu’il y a un problème avec le
standard. Je viens de recevoir un coup de téléphone d’un
obsédé sexuel !
Alain Térieur :
Comment ça un obsédé sexuel ?
Olga Tokilebo :
Oui un obsédé sexuel. Il m’a parlé crûment, comme si nous nous
connaissions, me disant des choses que je n’ose même pas
répéter ! Pour un premier jour, ça n’est pas très engageant !
Enfin vous comprenez que cela puisse être gênant.
Alain Térieur :
J’avoue ne pas très bien comprendre, quoique j’ai ma petite
idée sur l’origine probable à donner à cet appel... mais bon,
et je vais faire le nécessaire auprès des télécoms pour que
cela ne se reproduise plus. Je suis sincèrement désolé.
Olga Tokilebo :
J’espère bien. Je ne suis pas là pour écouter toutes ces
insanités.
Alain Térieur s’en retourne dans son bureau.
Alain Térieur : (à lui même)
Décidément cette satanée Francisca me pourrira la vie jusqu’au
bout !
Quelques heures passent, et le week-end arrive enfin...
Alain Térieur :
Bonsoir Olga et bon week end.
31
Olga Tokilebo :
Merci vous aussi.
Séquence 30 – Ext jour – Une rue boisée
DH et Ouz sont assis sur un banc en train de regarder quelque
chose à la jumelle...
Ouz :
Tu vois quelque chose ? Ca bouge ?
DH :
Oh oui ça bouge ! (Il regarde en fait 2 bombasses en train de
faire du sport. Quand Ouz lui parle il détourne les jumelles
vers le bureau de Toilettes Alain Térieur où les stores sont
baissés.) Non je ne vois rien ! Je ne comprend pas, elles
marchaient bien la dernière fois que je les ai utilisées ! (Il
regarde les jumelles)
Ouz :
T’as pas oublié de mettre des piles ???
DH :
Non pas besoin ! Ca marche à la lumière ces bestioles là !
Ouz :
Ah ok ! On fait quoi alors si on peut pas surveiller ce qu’on
a à surveiller ???
DH : (froid comme un glaçon)
On va devoir partir en expédition commando, comme en 65 dans
la vallée de Dannang...
Ouz :
On va débusquer du niak ?
DH :
Non point Sergent ! Juste de la vermine communiste ! Enfin
c’est l’idée que je me fais des rebuts qu’on va traquer...
Ouz acquiesce, tout en cachant le superbe tee-shirt CCCP rouge
et jaune qu’il arbore, et suit DH qui se lève du banc. Nous
sommes dans une rue bordée d’arbre, le long d’une rivière. Des
petits vieux se baladent, les enfants rient et jouent, courant
à droite à gauche...
DH :
32
Il nous faut absolument un moyen de locomotion pour nous
rendre sur place ! Et au plus vite ! Un dérapage est si vite
arrivé !
Ouz :
Surtout dans ce milieu. (Il regarde autour de lui, voyant tout
ces gens)
DH :
Des suggestions soldats ??? (Il paraît s’adresser à plusieurs
hommes en même temps)
Ouz :
Il nous faudrait une voiture !
DH :
Bien vu soldat ! Que vous a-t-on appris à la caserne, soldat,
concernant les réquisitions de véhicules civils en temps de
crise ???
Ouz :
Qu’il fallait être poli et diplomate avec le civil susceptible
de fournir le véhicule, monsieur !
DH :
C’est tout soldat ? Vous n’oubliez pas la clause spécial
concernant les véhicules dont vous ne parvenez pas à trouver
le propriétaire ?
Ouz :
Euh... Je la connais pas celle-là... (il est tout penaud)
DH :
Normal ! Je la viens de l’inventer, soldat ! (Ouz est soulagé
de savoir qu’il n’a pas failli à sa tache) Lorsque tu vois une
voiture qui te plais, et que sa porte n’est pas fermée,
prends-en possession en t’assurant que la clef est sur le
contact... (DH arrive à proximité d’une voiture rouge à bande
blanche) Exemple en image... Voici une jolie voiture qui me
plait... (Il caresse la voiture d’une façon très sensuelle)
Qui a la porte ouverte... (il ouvre la porte et entre dans la
voiture) Qui a la clef sur le contact... (il démarre la
voiture... VRRRRRRRRR VRRRRRRRRRR VRRRRRRRRRRRRR !!!) Cette
voiture est parfaite ! Allez monte ! Je te laisse le volant !
(Il sort de la voiture pour laisser sa place à Ouz, qui
s’engouffre)
Ouz :
Merci pour cette si charmante attention, ami de moi.
33
Séquence 31 – Int jour – Dans la voiture
A peine les 2 hommes sont-ils installés dans les sièges cuir
de la voiture qu’un appel radio retentit.
Radio :
Tchh ! Zébra 3 ! Zébra 3 ! Tch ! (DH et Ouz se regardent tout
surpris) Tch ! Communication du capitaine Dobey. Tch !
Dobey :
Eh les deux p’tits rigolos ! Votre ami Huggy a retrouvé la
trace de Joe Joba (Visuel rapide de Huggy, c’est Glloq)
l’ennemi public numéro 1 bis. Il se planquerait à l’hôtel
d’Ecu-Tournai... Soyez prudent, il est armé et dangereux.
Terminé.
DH et Ouz se regardent à nouveau. DH prend la radio en main...
DH / Hutch :
Ici Zébra 3 ! Bien reçu cap’taine vénéré ! On y va !
Il raccroche le micro de la cibie.
Séquence 32 – Ext jour – Divers lieux
Là le générique de la série Starsky & Hutch commence, et c’est
DH et Ouz qui sont à la place de David Soul et Paul Michael
Glaser. Leurs noms apparaissent au générique. A la fin du
générique on se retrouve dans un univers funky du genre de la
série. On voit la célèbre voiture débouler dans une rue à fond
la caisse. Elle s’arrête devant un hôtel, celui indiqué par
Dobey. Les deux sortent de la voiture déguisés en Starsky &
Hutch.
Séquence 33 – Int jour – L’hôtel
Ils entrent dans l’hôtel, mais le méchant les a vu par sa
fenêtre. Il rassemble quelques affaires et s’apprête à sortir
quand Starsky frappe a sa porte.
Ouz / Starsky :
Joe ! On sait que t’es là ! Pas la peine de te cacher !
Joe qui a déjà son arme à la main tire au travers de la porte.
DH /Hutch :
Nous forces pas à venir te chercher, Joe !
34
Joe tire à nouveau, puis passe par la fenêtre pour prendre
l’escalier de secours dehors.
Ouz / Starsky :
Je déteste quand ils font ça ! (Et s’apprêtant à défoncer la
porte) Couvres-moi Hutch !
Starsky enfonce la porte et fait une roulade pour éviter tout
tire intempestif. Hutch le suit de près, et comprend vite que
Joe a fuit par la fenêtre...
DH / Hutch :
Je le suis ! Toi va récupérer la caisse et coinces le au bout
de la rue !
Chacun part de son côté, Hutch à la poursuite de Joe, et
Starsky retourne récupérer sa voiture pour prendre Joe de
vitesse.
Séquence 34 – Ext jour – La rue derrière l’hôtel
Hutch enjambe la fenêtre et se lance à la poursuite de Joe. Il
le poursuit dans l’escalier de secours extérieur.
Séquence 35 – Int jour – Cage d’escalier de l’hôtel
Starsky, de son côté, descend les escaliers de l’hôtel comme
un dératé, s’aidant des murs pour ne pas tomber. Il arrive
bientôt au rez-de-chaussée de l’hôtel.
Séquence 36 – Ext Jour – Derrière l’hôtel
De son côté Hutch arrive au premier étage de l’escalier de
secours, et pour gagner du temps, il saute sur le toit d’une
voiture qui se trouve en contrebas. Il atterrit sur les
fesses, puis reprend sa course folle dans les ruelles qui
jalonnent l’hôtel. Il évolue dans un milieu bondé de cartons
et de poubelles en tout genre. Et il doit faire attention, car
de temps en temps, Joe, se retournant et voyant que Hutch le
suit toujours, lui tire dessus pour essayer de se débarrasser
de son poursuivant plutôt coriace. Hutch, lui, bondit de
poubelle en poubelle, son énorme calibre à la main, baissé la
plupart du temps...
Séquence 37 – Ext jour – Devant l’hôtel
Starsky s’engouffre dans sa voiture et démarre en trombe.
Hutch court toujours après Joe. Tous deux déboulent dans une
35
artère de circulation dense. Joe veut voler une voiture. Il se
plante devant une voiture qui arrive à grande vitesse. Ne
pouvant l’éviter, la voiture écrase Joe. La voiture prend la
fuite. Starsky débarque avec sa bagnole et voit Hutch
essoufflé sur le bord de la route. La fenêtre côté passager
est ouverte, il saute dedans la tête la première. A peine
dedans (la tête), Starsky redémarre.
Séquence 38 – Int jour – La voiture de Starsky
Dans le plan qui vient de suite après il est assis normalement
dans la voiture (ce qui devrait être impossible) comme si de
rien n’etait.
Ouz / Starsky :
T’as l’air au mieux de ta forme !
DH / Hutch :
Ouais, je pète le feu !
Ouz / Starsky :
Appelles donc le central, on va avoir besoin de renforts.
DH / Hutch :
Zébra 3 à Central ! Zébra 3 à Central ! Besoin de renforts à
l’hôtel
d’Ecu-Tournai...
Nous
poursuivons
une
voiture
trafiquée
pour
les
courses
urbaines...
On
essaie
de
l’intercepter et on vous rappelle. Terminé. (à Ouz) Aller
Starsky ! Montres nous ce que ton joujou à dans le ventre.
Ouz / Starsky :
Tu vas voir ! Il va pas en revenir Joe !
DH / Hutch :
Joe est mort, Starsky.
Ouz / Starsky :
Tu veux dire que ce n’est pas lui qui est dans la voiture
devant nous ?
DH / Hutch :
Non, ces fumiers l’ont tué pour ne pas qu’il parle.
Ouz / Starsky :
Colles le gyrophare !
Hutch se baisse pour prendre le gyrophare.
36
Séquence 39 – Ext jour – Une grande voie de circulation
Hutch met le gyrophare. Musique de la série recommence en
version américaine. La voiture de Starsky rattrape l’autre, et
se met à son niveau, le regarde en le narguant (genre sans les
mains alors qu’ils sont à 200 km/h dans les rues de la
ville...), puis Starsky double l’autre. Au bout d’une ligne
droite se profile une foule, et au moment d’arriver dessus,
Starsky fait un gros dérapage contrôlé. Il est ovationné par
la foule. Il a gagné la course qui n’en était pas une. On lui
met une gerbe de lauriers autour du cou, il sabre le
champagne, arrose la foule en liesse... Soudain on entend des
sirènes de police. Tout le monde s’enfuit en courant et prend
sa voiture tunnée pour démarrer en trombe. Starsky et Hutch
sont tout seul. L’autre voiture n’est pas arrivée... On ne
sait pas où elle est passée, elle a réussit à s’enfuir.
Ouz / Starsky :
Je crois que Dobey va nous taper sur les ongles...
DH / Hutch :
Pas si on lui rapporte la tête d’une autre proie de choix...
Ouz / Starsky :
Tu penses à ce que je pense ?
DH / Hutch :
Je sais pas si ce que tu penses, c’est ce que je pense, mais
si ce que je pense, c’est ce que tu penses, alors on pense la
même chose.
Ouz / Starsky :
Je pense oui... allons-y !
DH / Hutch :
Patience ! Reposons nos chakras. Même nous, non-syndiqués que
nous sommes, avons droit à nos week-end !!!
Ils remontent dans la voiture et démarrent.
Séquence 40 – Int jour – Rédidence Térieur
Vendredi 06 Août : le soir
Chez les Térieur, Alain rentre du bureau...
Alain Térieur :
Salut chérie ! Je suis rentré ! T’as passé une bonne journée ?
Alex Térieur :
37
Oui, comme d’habitude... C’est à toi
question... Pas trop dure la journée ?
qu’il
faut
poser
la
Alain Térieur :
Tu sais... ça change pas beaucoup d’une semaine sur l’autre...
Alex Térieur :
Au fait ta nouvelle secrétaire alors ? Comment tu la trouves ?
Alain Térieur :
Bof tu sais, elles se ressemblent toutes. En tout cas, je
pense qu’elle me causera moins d’ennuis que Francisca. Ah ça
je m’en souviendrai de celle là. M’enfin bon on verra bien ce
que ça donne tout ça.
Alain s’avachit
sensuellement...
dans
un
fauteuil,
Alex
s’approche
très
Alex Térieur :
Tu veux que je te fasse un de ces petits massages dont j’ai le
secret ?
Alain Térieur :
Ah oui ma foi c’est pas de refus.
Alex s’exécute et commence à le masser.
Alex Térieur :
Tu as pas l’air noué du tout... C’est comme si on t’avait déjà
massé...
Alain Térieur :
Ah bon ?
Alex Térieur :
Tu vois pas une autre femme au moins !!!
Alain Térieur :
Mais non ! Qu’est-ce que tu vas imaginer !
Alex Térieur :
Si ! j’en suis sûre... Y a quelqu’un d’autre...
Alain Térieur :
Ooohhh... J’ai pas envie de me prendre la tête avec toi ce
soir... Tu crois ce que tu veux... Si te me penses assez con
pour foutre notre couple en l’air... alors... crois-le...
38
Alain se lève brusquement, et part vers son bureau. Le temps
passe et le repas arrive. Pas un mot. Alain est assis dans le
salon en pleine lecture.
Alex Térieur :
Alain ! Tu viens m'aider à faire la vaisselle...
Alain Térieur :
Ouais, j'arrive !... Bon... on enterre la hache de guerre ? On
a franchement l’air ridicule à se déchirer comme ça... Moi, ça
me fait chier. Pas toi ?
Alex Térieur :
Si... si... mais c’est que je t’aime... et tu sais comment je
suis...
Alain Térieur :
Oui, et justement, des fois ça m’énerve vraiment... J’en ai
marre de ces disputes à répétition, simplement parce que tu
crois des choses...
Alex Térieur :
Mais alors tu comprends rien à ce que je suis !
Alain Térieur :
Oh que si je comprend ! Tu n’es qu’une de ces femmes jalouses
et limite psychotiques à cause de leur jalousie...
Alex Térieur : énervée
Quoi !!! C’est vraiment ce que tu penses de moi, ta femme !!!
Alain Térieur :
Bah oui.
Alex Térieur :
Je savais pas que t'avais une si haute opinion de moi !
Alain Térieur :
Ca me saoule Alex !
Alex Térieur :
Vas-y continue ! Défoules toi !
Alain Térieur :
Putain mais c’est pas vrai. Ca y est nous voilà encore partit
dans une engueulade tout ça parce que madame croit que j’ai
une maîtresse. Non mais c’est dingue ça. C’est à croire que tu
cherches à foutre la merde dans notre couple. Pourquoi tu me
pousse à bout comme ça ? ? Hein ? ? Ca te fais plaisir à toi.
Moi ça commence sérieusement à me faire chier tout ça et je te
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promet que je vais finir par me tirer si ça continue comme ça.
C’est tout ce que tu aura gagné. C’est ce que tu veux ? ?
Alex Térieur :
Et bien si j’ai pas confiance c’est que je sens des choses.
Une femme le ressent quand un homme la trompe. Et je peux te
dire que toi t’es pas tout net.
Alain Térieur :
Non mais alors celle là c’est la meilleur. Tu sens les
choses...
Alex Térieur :
Oui et ça fait un ptit moment déjà que je te soupçonne.
Alain Térieur : passablement énervé
Je t’en prie arrêtes ta parano parce que là tu commences à me
les briser sévère. Je me crève le cul dans un boulot de merde
pour que madame puisse s’acheter tout ce qu’elle veux et
maintenant je rentre le soir pour entendre ça non mais ça va
pas ma pauvre vieille. J’en ai plein le cul de tes conneries.
Alex Térieur :
Si t’es pas content, tu te casses !
Alain Térieur :
Faut pas me le dire deux fois !!!
Alex Térieur :
Si t’es pas content tu te casses ! Si t’es pas content tu te
casses ! ! !
Alain prend son blouson et part en claquant la porte.
Séquence 41 – Ext nuit – Des rues
Enchaînement avec la scène où Alain se promène à pied dans la
rue avec la musique de Bruce Springsteen « Streets of
Philadelphia ».
Séquence 42 – Int jour – Bureau Toilettes Alain Térieur
Lundi 09 Août
Le lundi suivant, au bureau d'Alain Térieur... Alain a passé
le week-end dans son bureau... Il est passablement énervé...
Olga Tokilebo :
Bonjour monsieur Térieur ! Z’allez bien ?
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Alain Térieur :
Moui, moui... (la tête dans ses dossiers)
Olga Tokilebo :
Z’avez une drôle de tête, vraiment !
Alain Térieur :
Dites moi, Olga... Est-ce que je vous paye pour vous occuper
de mon aspect physique ?
Olga Tokilebo :
Euh... Non, monsieur Térieur... non...
Alain Térieur :
Je suis content de vous entendre répondre cela. Vous aviez
quelque chose à me dire ?
Olga Tokilebo :
Euh... oui Monsieur Térieur... Y a un certain Monsieur Cayla
qu'est là...
Alain Térieur :
Oui, Olga... mais vous n'avez pas besoin de dire deux fois
qu'un monsieur est là ! Je ne suis pas encore sourd...
D'ailleurs, comment s'appelle-t-il ?
Olga Tokilebo :
Bein, le monsieur qu'est là, c'est monsieur Cayla...
Alain Térieur : énervé
Vous vous foutez de ma gueule là ou quoi ? Tout le monde
cherche à me faire chier ou quoi en ce moment.
Mr Cayla : Excusez monsieur Térieur, je suis monsieur Cayla et
je suis sincèrement désolé de vous déranger. D’ailleurs je
crois que je vais vous laisser tranquille et aller passer
commande ailleurs. Au revoir Mr Térieur.
Au bout du rouleau et incapable de réagir, Alain Térieur reste
sans voix. Dépité et abattu.
Séquence 43 – Ext jour – Une rue proche des bureaux
Lundi 09 Août : midi
Alain Térieur quitte son bureau. Il marche dans la rue. Deux
hommes l'accostent, lui montrent une carte et se présentent.
Un troisième homme reste à l’écart...
DH :
41
Bonjour, Sécurité Cinématographique...
Alain Térieur :
Bonjour, euh...
OuZ :
Nous avons reçu l'ordre de vous arrêter. Votre interprétation
du personnage ne plait plus aux spectateurs.
Alain Térieur :
Pardon ?
OuZ se met la figure juste devant l'objectif et dit :
OuZ :
Tenez, regardez vous-même! Ils se tirent tous!
Alain Térieur : (Sur un ton ironique)
Je comprends pas ! Pourtant, j'étais sûr que le scénariste, il
m'aimait bien...!
DH :
C'est pas lui qui vous aime pas ! C'est le public ! Dès qu'il
commence à crier "Aux chiottes", on intervient.
Glloq :
"Aux chiottes" pour un vendeur de toilettes, c'est le comble,
non !?
Alain Térieur :
Ouais bon, bein, qu'est-ce que je peux faire ?
DH :
Face contre le sol !!! Et que ça saute !!! Plus vite que ça
trou du cul !!! Tu veux qu'on t'aide !!!
OuZ :
Vas-y DH ! Tu me le dragettes... dans les genoux !...
Alain Térieur, un genoux à terre...
Alain Térieur :
Mais, n’avez vous donc aucune vertu ?!!!
Glloq :
Oh ! Vous savez monsieur, "les vertus se perdent dans
l’intérêt, comme les fleuves se perdent dans la mer". Il faut
avouer que l’argent c’est un sacré intérêt. Non ?
Alain Térieur :
42
Mais ça veut rien dire !!! Ca rime à quoi tout ça ? Qu’est-ce
que ça vous rapporte ?
Ouz :
30000 chacun ? Pardi !
Glloq :
Tu permets une petite rectification... C’est 30000 chacun,
mais pour eux deux... D’être payé, ce serait adhérer à leurs
méthodes...
Alain Térieur :
Eh bien, alors, que faites vous avec eux ?!
Glloq :
Vous savez, mon cher ami, "dans les révolutions, il y a deux
sortes de gens : ceux qui les font et ceux qui en profite".
Eux, il la font... moi, j’en profite.
Alain Térieur :
Et vous croyez que ce qu’ils font changera la face du monde.
Glloq : (Semblant avoir complètement changé de personnalité)
Eux, ils en sont convaincus...
Alain Térieur :
Et vous ?...
Glloq :
Moi ? Je ne suis pas habilité à penser... (Il lui fait signe
de se taire avec le doigt)
DH :
Regarde-le ton petit protégé ! Qu’est-ce que tu combines avec
lui, toi, là ! Il te viendrait quand même pas à l’idée de
l’aider à s’enfuir !
Glloq :
Non !!! Ca va pas ! Abats-le si tu veux ce morbac ! Vas-y
putain !!! Colles-lui une prune entre les deux yeux !!!
Alain Térieur, à genoux, le canon du flingue de DH braqué sur
son front. Le visage, en très gros plan, il dit :
Alain Térieur :
Je vous en supplie ! Me tuer pas ! On n’est pas dans un film,
bordel de merde !
DH :
Et tu veux nous faire gober que t’es pas acteur !
43
Alain Térieur :
Non !!! Je ne suis que Alain Térieur, propriétaire
"Toilettes Alain Térieur", marié à Alex Térieur !!!
de
OuZ :
Arrête tes conneries ! Des noms comme ça, on n’en voit qu’au
cinéma ! Buttes-le DH !!!
DH semble hésiter...
OuZ :
Qu’est-ce que t’attends ?! Buttes-le, bordel !!!
DH :
J’ai un doute...
OuZ :
Tu te relâches
souviens-toi...
DH.
Je
t'ai
connu
plus
saignant
que
ça...
Séquence 44 – Int jour – Un bar
Unité de temps : il y a bien longtemps dans une lointaine galaxie
Les Hommes de la Sécurité Cinématographique arrivent dans un
bar et demandent :
OuZ :
Bonjour, on voudrait une
alcool, s'il vous plait.
bouteille
d'eau
de
source
sans
Barman :
Pardon ?
DH :
Bein oui, quoi ! Une bouteille d'eau de source sans alcool !
T’es Moghol ou quoi ?
OuZ prend DH à part et lui dit :
OuZ :
Mais ça va pas mieux toi ! T'es con !? Il va nous prendre pour
des rigolos le vieux ! Pis d'abord d'où tu me sors cette
histoire de Moghol ? C'est pas un Moghol, c'est un mongol, un
gogol si tu préfères.
DH :
Ah ouais ! J'voyais pas ça comme ça !
44
DH se retourne et dit :
DH :
Bon alors, où on en était ?
Barman :
Bein... vous parliez de togolais...
DH :
Dis !!! J't'ai permis de parler ! Ah !!! C'est fou, ça ! Je
déteste que les gens coupent la parole comme ça !!! Bon t'as
quoi à dire pour ta défense ?
Barman :
Euh, je dois avouer que j’y...
DH :
rophare ???
Barman :
Mais monsieur ?!...
DH :
Quoi monsieur ?!!! Y a pas de monsieur qui tiennent ! Non mais
c'est quoi ces manies ?!!!
Le barman regarde DH avec un regard qui
comprend pas ce qui lui arrive, et DH dit :
montre
qu'il
ne
DH :
Tu vas arrêter de me regarder dans le gland des yeux comme
ça !!! Hein !!! Sinon j'te saigne moi !!!
Tout pendant cette scène, musique des dents de la mer en fond.
Gros plan sur la poche de DH qui a sa main dedans. On entend
un bruit de lame de cutter qui rentre et qui sort de son étui.
Gros plan ensuite sur OuZ qui rigole comme un gros con, la
bouche grande ouverte et ses dents bien visibles. Une bonne
grosse huître aux abords de sa narine ?
Barman :
Mais monsieur !!!
DH :
C'en est trop ! Je n’en puis plus ! J'vais m'le faire ce
nabot !!!
DH saute derrière le comptoir. On voit son bras qui fait un va
et vient du haut en bas et on voit le sang gicler.
45
Séquence 45 – Ext jour – Rue proche du bureau
Fin du souvenir, retour au présent et à la couleur.
DH :
J’te dis que j’ai un doute !!!
OuZ :
Pas moi. (Il prend le flingue des mains de DH)
Glloq :
OuZ !!! Non !!!
OuZ se retourne ...
OuZ :
Quoi ???!
Glloq :
Tu connais pas
Beyrouth" ?
le
dicton
"Si
t’as
un
doute,
envoie-le
à
OuZ :
Putain ! Mais qu’est-ce que c’est encore que cette connerie ?
Tu serais pas en train de nous doubler, toi par hasard ? Tu
veux savoir ce que je crois ?
Glloq :
Je sens que ça va pas me plaire...
OuZ :
Je crois que t’es pas du tout celui que tu prétends être ! Je
crois que t’es un putain de schizo ! Ouais ! Un putain de
schizo ! Et tu reste avec nous que pour nous faire la peau et
prendre notre identité après. T’oserais pas avoir ne serait-ce
que l’intention de penser que tu pourrais nous tuer !!!
Glloq :
Tu veux que je te fasse un aveu...
OuZ :
Ohhhh Oui !!! Je l’savais !!! Hmmm !!! Ce que je suis fort !!!
Tu la sens ma grosse intelligence, hein !!! Tu la sens !!!
Glloq :
Attends, attends ! T’enflammes pas bonhomme ! Non, je voulais
juste te dire que t’avais une imagination débordante.
Alain Térieur :
Euh... Excusez-moi de vous déranger, mais qu’est-ce que vous
comptez faire de moi ? Parce que si vous avez fini, je
46
voudrais
moi...
bien
aller
manger
avant
de
reprendre
mon
boulot,
OuZ :
Toi, ta gueule !!!
DH :
Attends, quelque part il a pas tort... Faut quand même qu’on
le fixe sur son sort. On est pas des sauvages non plus.
Glloq :
Et c’est là que le dicton, "Si t’as un doute, envoie-le à
Beyrouth" prend tout son sens !!!
OuZ :
Alors, tu veux l’envoyer à Beyrouth... ???
DH :
Moi, j’suis pas contre... Et toi OuZ ?
OuZ :
Pffff... Moi, j’sais plus quoi penser...
DH :
Allez ! C'est bon pour cette fois-ci ! On veut plus te voir
sur un écran. Où qu'il soit, on te retrouverait !
OuZ :
Tiens. Te voilà un aller simple pour Beyrouth, la ville du
sexe !
DH :
Eclate-toi bien !!!
Alain Térieur part en courant...
DH :
Ah ! Ces putains de comédiens...on sait jamais quand il disent
la vérité !!!
OuZ :
Quoi !!!
47
Séquence 46 – Ext jour – Rue proche du bureau
Lundi 09 Août : début d’après-midi
Les trois hommes continuent leur chemin après avoir intercepté
Alain Térieur...
DH :
Finalement, 30000 chacun pour le film, c’est pas si mal ! A
10000 par tête, c’est pas si sûr qu’on aurait été gagnant.
T’as bien vu, Alain Térieur, on l’a envoyé à Perpette les
oies...!
OuZ :
C’est ce que je te disais, tu te relâches. Tu deviens pire
qu’un marchmalot, sauf que tu te fais pas encore mangé. Mais
si ça continue, t’auras la réputation d’un gars qui s’est fait
bouffé par ses sentiments !
DH :
Alors ça, il en est pas question ! Allez, copain ! Faut qu’on
se reprenne !
OuZ :
Enfin, je te retrouve, mon ami !
DH :
Bon,
pour
commencer,
on
se
débarrasse
de
l’élément
perturbateur, qui nous a ramolli le bulbe rachidien depuis
qu’il nous suit. (Il regarde en direction de GLLOQ)
Glloq :
Les gars, je vous conseille pas de faire ça !
DH :
Et en quel horreur ?
Ouz :
Honneur ! Quel honneur !!!
Glloq :
Je suis le seul à avoir le moyen le moins douloureux pour
vous, de vous soigner.
DH :
On est pas des junky, p’tit gars. On veut pas de drogues,
nous !
Ouz :
48
Ouais ! Moi ce que je te propose, c’est qu’on t’élimine et tu
deviens notre guide spirituel en hologramme, comme Obi-Wan !
Et j’fais des vers sans en avoir l’air ! Chuis un poète !
DH :
Pouet pouet !
Ouz fait signe à DH de la main lui faisant comprendre que sa
blague est limite.
DH : (se reprenant)
Tout ça pour dire que du coup, c’est sûr, ça sera pas
douloureux pour nous ! Hin-hin-hin (à la Christophe Lambert)!
Glloq :
Qui vous a donné l’idée de me shooter ?
Ouz :
A
vue de nez, je dirais ma personnalité n°58... Mais bon
j’suis pas sûr !
Glloq :
Attendez messieurs ! Puis-je vous proposer...
DH :
Non ! Tu ne puis-je pas ! Ouzie...
Ouz :
Oui c’est moi...
DH : (comme on parle à un chien d’attaque)
Chopes, chopes !!!
Ouz :
Hmmouuuu !?!?!? Ma vie pour la horde !!!
Ouz bondit alors sur Glloq, mais au moment où le contact
physique va être établit, Ouz passe au travers de Glloq comme
si celui-ci était un fantôme. Du coup, Ouz se mange un poteau
qu’il y a juste derrière et s’en va à 4 pattes se planquer
derrière DH en pignant comme un chien (kai kai kai)...
Glloq :
Ne vous avais-je pas dit,
conseille pas de faire ça !"
je
cite :
"Les
gars,
je
vous
DH :
Euh... si... mais on pensait que tu te la jouais gros bras
pour nous impressionner... Et puis franchement, noyé dans le
débit impressionnant de nos divines révélations prophétiques,
on a cru que c’était des conneries !
49
Ouz : (en montrant son accord avec ce que viens de dire DH)
Wouaif !
Glloq :
Qu’allez-vous donc faire
sabres laser ? Héhé !
DH :
C’est une idée...
rassuré), mais je
maison...
mes
(On voit
l’ai pas
jeunes
disciples ?
Sortir
vos
Glloq qui d’un coup n’est pas
sur moi... J’l’ai oublié à la
Ouz : (lui mettant une tape sur le haut du crane...)
Décidément, tu fais tout de travers toi ! (Ouz s’agenouille
devant Glloq en signe se soumission) Ô mon Maître... Je suis à
vos ordres ! Initiez moi à votre magnifique pouvoir !
Glloq :
Je vais vous initier. D’accord. Mais seulement si DH me fait
un petit pas de danse en tutu...
DH :
C’est du foutage de gueule, là, mon bonhomme...!!! Ta
philosophie vaut pas une démonstration de grâce de la part
d’un être si exceptionnel que moi !
Glloq :
Même pour une philosophie papou que je tiens de mon maître
zen...???
Là on voit DH qui hésite et Ouz qui s’approche de lui et lui
met un petit coup de coude pour l’influencer dans sa
réponse...
Ouz :
Allez DH ! Un p’tit effort... T’as fait des choses bien pire
dans ta vie ! DH !!! DH !!! DH !!! DH !!! DH !!! (Une foule
scande le nom de DH)
Séquence 47 – Int jour – Une salle de spectacle remplie
On voit que DH change dans son attitude et se sent porté par
un public invisible, lui même se voit sur une scène entouré
d’un public hystérique...
DH :
Ô oui mon public ! Je t’aime public !
50
Séquence 48 – Ext jour – Rue proche du bureau
DH se met à danser, en tutu (on ne sait pas d’où il l’a
sorti). Ouz est en émerveillement devant la splendeur du
spectacle produit par DH. Glloq regarde ça d’un œil amusé.
Glloq :
C’est bon merci !
DH s’arrête brusquement dans son élan, tournant la tête d’un
air surpris pour regarder Glloq. On sent qu’il était vraiment
dans son truc et qu’il n’avait pas fini ce qu’il avait
commencé.
DH :
J’viens juste de commencer là !
Ouz s’approche de DH pour le féliciter très sincèrement en lui
tapotant le dos.
Ouz :
C’était vachement bien DH !
DH : (en se débarrassant du bras tapageur de Ouz)
Oui, je sais !
On sent que DH n’a pas du tout apprécié d’être stoppé net dans
sa performance.
DH :
Bon puisque tu m’a si impoliment interrompu, c’est que tu dois
avoir des choses importantes à nous dire...
Glloq :
Importante... Tout dépend pour qui... Mais pour vous, je sens
que ça pourra faire la différence...
Ouz :
Débrayes ! Ca fume !
Glloq :
Bon... Comment vous exposer de façon concise ce que j’ai mis
plusieurs de mes vies antérieures à acquérir...
DH : (qui commence encore une fois à perdre patience et faire
remuer son cutter dans sa poche)
On se le demande...
Glloq :
51
Bien... euh... Je ne puis vous donner que des clefs qui vous
conduirons à l’appréhension et à l’adhésion totale à la
philosophie de Rue.
Ouz :
Original comme prénom, ça, pour un maître zen... Maître Ru...
(montrant qu’il apprécie bien ce nom d’un hochement de tête)
Glloq :
Euh non... Philosophie de Rue, c’est le nom qu’il a donné à sa
philosophie... Bref... La philosophie en elle-même, c’est à
vous de la découvrir au cours d’un chemin initiatique que
votre destin tracera pour vous... Au terme de votre quête,
vous détiendrez le pouvoir de la philosophie de Rue...
Ouz :
Trop coooooooooool !
Glloq : (satisfait de l’effet qu’il produit et de la réaction
de Ouz)
N’est-ce pas !
DH lui ne semble pas emballé par cette quête. Ce qui le
dérange avant tout c’est l’idée que c’est Glloq qui ait le
contrôle... DH ne supporte pas de ne pas contrôler les
situations dans lesquelles il se trouve.
Ouz : (réconfortant DH)
Allez, mon DHounet ! Faut pas te laisser abattre comme ça ! Tu
vas voir, je suis sûr que ça peut être amusant de faire une
quête comme ça ! Et pis ça nous fera plus de sous !
DH : (tout triste)
Moui... Je suis pas convaincu... J’ai l’impression
avoir le contrôle de ma vie... que Gll...
de
pas
Glloq : (Interrompant DH)
Tu sais DH, le contrôle tu l’as ! Je ne vais que vous donner
une piste que vous devrez explorer par vous-même ! Mon rôle
dans cette histoire arrive à son terme...
DH : (Ragaillardi)
Ah bon ! Sentirais-tu ta fin proche ?
Glloq :
Je ne dirais pas ça... Tu sais mon Maître dirait en cette
situation que chaque fin est un nouveau commencement !
DH :
52
Oui, oui, oui... Et bla-bla-bla... Files-nous cette clef qu’on
puisse ouvrir la porte !
Glloq :
Soit ! Si tel est ton souhait ! Mais n’espérez pas que je vous
mâche le travail !
Séquence 49 – Int jour – Un plateau de jeu télévisé
On voit Glloq sur un fond dans les mêmes ton de couleurs que
celui où il était dans la séquence précédente de sorte qu’on
ne se rende pas tout de suite compte qu’on est dans un décor
de jeu télé.
Glloq :
Attention ! Question à 48000€... Quelle est la première règle
de la philosophie de Rue ?
OuZ et DH lèvent le doigt et trépignent d’impatience en
disant : « Moi ! Moi ! »... Ils sont dans un décor de jeu
télévisé avec des paillettes qui brillent sur les murs rose
fluo. Les deux hommes sont derrière des pupitres...
Glloq :
Oui, DH ? Tu veux répondre ? Attends ! Je te reposes la
question... quelle est la première règle de la philosophie de
Rue ?
DH :
Tu ne parles pas de la philosophie de Rue !?
Glloq :
Ah !!! Quel dommage ! Vous avez raté la question à 48000€ !
Mais, ne vous inquiétez pas, pour votre participation, nous
vous donnons le droit de faire tourner "La Roue de la
Connerie" !!! Posez une question et elle y répondra par oui ou
par non !
DH, tout en faisant tourner la roue...
DH :
Ai-je quand même le droit de prendre les 48 000€ avec moi ?
Glloq :
Attention !... La roue va s’arrêter ! Et la réponse à votre
question est ... NON !!!
DH :
Ah, merde !!!
53
Glloq :
OuZ !
OuZ :
Oui ! C’est moi !
Glloq :
A la même question, quelle est la
philosophie de Rue ? Vous répondez ?
première
règle
de
la
OuZ :
Oublies tout ce qu’a dit Platon ?!!!?
Glloq :
Dommage, vous avez également faux. Mais vous avez le droit de
faire tourner "La Roue de la Connerie" ! Oui ou non, elle vous
répond !
OuZ :
Y a une question que j’me pose depuis longtemps...
Glloq :
Vas-y, poses-la.
OuZ, tout en lançant la roue...
OuZ :
Are you fearful or concerned ?
Glloq :
Ah bravo ! Voilà une question qui sort de l’ordinaire ! Et la
réponse est ... OUI !!!
Là, on voit OuZ ayant l’air satisfait...
Glloq :
En attendant, vous avez tout les deux gagné comme lot de
consolation ce magnifique allume cigare de poche en boite,
mieux connu sous le nom de briquet !
La réponse à la question était : la règle du VTT.
- VIOLER
- TRANCHER
- TUER.
DH :
Et on l’applique quand ?
OuZ :
Dès que possible !?
DH :
54
Tiens ! Bin, v’là une bonne occasion, regarde !
Séquence 50 – Ext jour – Rue proche du bureau
Ils vont pour croiser une superbe jeune femme...
OuZ :
Non ! On va quand même pas faire subir ça à une si jolie
plante ! Tiens, en parlant de plante, j’prendrais bien racine
dans son vagin !
DH : (ironique)
Ouais ! T’as raison ! De lui faire ça, ça serait criminel !
OuZ :
Si c'est-y pas beau, ça ??? Attends... Vas-y, tu me pousses
sur elle quand on arrive à côté d'elle, d'accord ?
DH :
Pas d’prob’ Bob!
DH pousse OuZ sur la fille...
OuZ :
Oh ! Excusez-moi mademoiselle ! Putain DH ! T'es chiant !
Merdeee !!! Ca va vous allez bien ?
Julie :
Oui, oui. Ca va. (ton sec)
Ouz regarde la fille au niveau des seins, voit qu’elle a une
énorme paire de roberts...
OuZ :
Hmmm ! Obi Wan t’a bien formé !
Julie :
Pardon ?
Ouz :
Non, rien... Dites... Vous habitez chez vos parents ?
Julie :
En quoi ça vous regarde ?
OuZ :
Bah parce que t'as de beaux yeux, tu sais...
Julie :
Ouais, c'est ça... (ton dédaigneux)
55
Soudain, DH tape sur l’épaule de Ouz, et le prend à part...
OuZ :
Attendez-moi 2 secondes, Mademoiselle...
Celle-ci en profite pour partir...
DH :
Vas-y quoi ! Sort-lui la phrase qui tue !
OuZ :
Pas con, ça ! J'y pensais même pas !
OuZ se met à courir pour rattraper la fille :
OuZ :
Voilà, je suis à vous.(tout en marchant) Impatiente de me
revoir ? Non ? Bon, euh..., c'est quoi ton prénom ?
Julie :
Julie.
OuZ :
Cool ! T'as le même prénom que ma future conquête ! Bon,
Julie, j'vais pas y aller par quatre chemin, j’ai envie d'te
piner !
Soudain, la passante s'arrête, OuZ aussi, et elle dit :
Julie :
Vous avez rien d’autre à faire que de gâcher votre jeunesse à
faire chier les gens ?
Et là GLLOQ intervient...
Glloq :
Vous savez, mademoiselle, "il vaut mieux gâcher sa jeunesse
que ne rien en faire du tout".
Julie :
Pffffffffffffffffff !!!!!!!!!!!!
La fille repart. Ouz lui court après.
OuZ :
Alors, vous voulez pas avoir de rapport bestialement sexuel
avec moi ?
Julie : (Julie en lui mettant une claque)
Non, mais ça va pas !!!
56
DH : (s’adressant à Julie qui s’éloigne)
Ca c’est ce que j’arrête pas de lui répéter. Y a quelque chose
qui va pas... Il m’écoute jamais ! Non mais sérieux ! Je te le
dis Julie ! Il m’écoute jamais ! Quand je lui dit ni les
vieux, ni les enfants, ni les femmes enceintes, il m’écoute
pas, quand je lui dit qu’on traîne un poids mort, un boulet,
une charogne, il m’écoute pas, alors moi dans ces conditions,
je sais plus quoi faire ! Que veux tu ! Il a son caractère le
Ouzie ! Il sait ce qu’il veut le bougre. Mais en même temps il
a un instinct de loup. Moi je te le dis. Il l’imite aussi
super bien le loup ! Tu veux le voir faire le loup ? Il le
fait vachement bien ! Sérieux faut le voir ! J’suis sûr que ça
te plairait ! (Julie est loin et DH ne lui parle plus, il
hurle pour qu’elle l’entende) Non mais part pas ! Il est cool
comme gars ! Il fait vachement bien le loup j’te dis !
(Pendant ce temps Ouz commence à faire le loup) (S’adressant à
Ouz) Non bah laisse tomber, c’est une conne... Elle sait pas
apprécier les vrais talents... Elle t’aurait jamais aimé pour
ce que tu es... Et puis comme on dit, une de perdue dix de
retrouvées !
Séquence 51 – Ext jour – Rue proche du bureau
Lundi 09 Août : tout de suite après
Après avoir viré Alain Térieur, et s'être pris un vent, nos
deux H.S.C. psychotico-schizophrènes errent dans les rues dans
l’optique de continuer leur apprentissage de la philosophie de
Rue. Une discussion s'engage entre DH, OuZ et GLLOQ :
DH :
Dis ! J’étais en train de penser à ça, pendant que tu te
ridiculisais avec ta Julie...
OuZ :
Oui, bon bah, c’est bon... Enchaîne, tu pensais à quoi ?
DH :
Alain Térieur, il est parti pour Beyrouth, non ?
OuZ :
Si, si.
DH :
Qui va tenir son rôle alors ?
OuZ :
57
Euh...? Tu crois que cette situation de crise est une étape de
notre quête ?
DH :
Justement, c’est que ce je me demande... Ca ne m’étonnerait
pas... On a un guide spirituel, on a qu’à lui demander !
OuZ :
GLLOQ ! Tu peux nous éclairer de tes lumières à propos de
notre quête ?
Glloq : (allumant les torches qu’il a sur un casque de mineur)
Tout dépend ce que tu demandes...
DH :
Ta philosophie fait-elle mention de cinéma ?
Glloq :
Cinéma...cinéma...
DH :
Cinémaaaa, cinémaaaaa !!!!!!! (à la sauce Benoît Poolvoerde)
Glloq :
Non point !
DH :
Et l’usurpation !
OuZ :
Bah pourquoi !?
DH :
Parce que je vais prendre la place d’Alain Térieur. JE deviens
Alain Térieur ! Alors ? L’usurpation ?!...
Glloq :
Usurpation... usurpation...
OuZ :
Usurpationn
Poolvoerde)
!!!
Usurpatiioonnn
!!!
(re
à
la
sauce
Benoît
Glloq :
L’usurpation... oui ! Mais pas n’importe comment non plus !
Attention ! C’est à manier avec infiniment de précaution ! Je
vous
rappelle
qu’il
s’agit
de
se
rendre
transparent,
invisible, se fondre dans la nature tel un fantôme ; prendre
la place de celui que l’on vient d’éliminer !!!
58
DH :
Voilà pourquoi !
Glloq :
Ce n’est pas une mince affaire !
OuZ :
Oui, et en plus on l’a pas tué !
DH :
Ca change pas grand chose, on le reverra jamais ! Alors...
OuZ :
Hmmm... Bon, on fait quoi alors maintenant ? On va chez lui ?
DH :
Non, pas tout de suite, il est trop tôt. On va à son bureau...
Glloq : (mettant une petite tape dans le dos de DH)
Bien, bien, bien ! Je vois que vous avez pigé le truc !
DH semble de suite avoir une révélation. Il vient de se rendre
compte de quelque chose qui ne s’était encore jamais produit
avant : un contact physique entre Glloq et lui. Glloq était à
ce moment là "touchable"...
Glloq :
Ca vous dérange pas, si je m’éclipse une petite heure...? Un
rendez-vous chez mon dentiste...
DH et OuZ se regardent...
DH :
Et bien, maintenant que t’en parles... si ça me dérange... Et
toi OuZ ??? Y a pas quelque chose qui te chagrine ???
OuZ :
Hm, si... J’ai un vieux reste de viande entre deux dents... ça
a mauvais goût... et j’arrive pas à l’enlever... Faudrait
peut-être que je viennes avec toi Glloq...!
DH :
Oh putain !!! (entre ses dents)
DH prend OuZ à part...
DH :
Tu trouves pas ça louche, toi ?
OuZ :
59
Quoi ?
DH :
Bah... qu’il veuille partir, comme ça...
OuZ :
Bein, non... Il a juste un rendez-vous chez le dentiste...
DH :
Et tu avales ça toi ? C’est un peu gros quand même !
OuZ :
Bah euh...
DH :
Ça fait une semaine qu’il nous suit et il nous a jamais été
aussi familier ! Ca cache quelque chose ! J’te le dit !
OuZ :
Tu vois le mal partout !
DH :
J’te le dit ! Il est louche ce mec... dès que je l’ai vu, je
l’ai senti...
OuZ :
Bon d’accord, il dégage une odeur un peu forte, mais de là à
dire qu’il pue...! Y a aucun rapport avec le fait qu’il soit
louche en plus !!! Tu dérailles mon pauvre ami !
Glloq :
Bon les gars ! Vous aviez quelque chose à me dire ? Parce que
moi, je vais finir par être en retard à mon rendez-vous !
60
DH :
Bein oui ! En fait OuZ me disait qu’il te trouvait louche, et
que ce serait peut-être mieux de te butter... Sincèrement, moi
je suis pas contre... Qu’est-ce que t’en penses ?
Un silence intervient alors. Glloq regarde les deux de façons
très craintive, puis il se met à courir... DH se lance à sa
poursuite et sort son arme. OuZ cours après DH pour l’empêcher
de tuer Glloq... Celui-ci sort son arme à son tour et tire.
OuZ manque de se faire toucher. Là OuZ sort son arme et tire
sur Glloq... DH est désormais assez près de Glloq pour le
toucher. Il lui tire dans la jambe. Glloq s’écroule, lâchant
son arme... DH arrive tout de suite sur lui, et l’empêche de
la reprendre. OuZ, un peu plus loin se fait attendre. Il
arrive. Glloq est au sol sur le dos, grimaçant... DH et OuZ
pointent leurs armes vers le visage de Glloq...
Glloq : (S’adressant à Ouz)
Si tu me terrasses, je deviendrais bien plus puissant que tu
ne pourrais jamais l’imaginer...
Ouz :
Vous avez eu grand tort de vous mesurer à moi !
Il tire.
DH :
Bon, maintenant, on peut aller là où on a à aller...
OuZ :
J’crois que j’ai fait une connerie...
DH :
Tu veux le rejoindre ? Il te manques déjà ?
OuZ :
Non... non... On y va...
Les deux hommes reprennent leur route.
Séquence 52 – Int jour – Devant les bureaux de l’entreprise
Toilettes Alain Térieur
On retrouve DH et Ouz devant les bureaux de l’entreprise
d’Alain Térieur. Plan large où on voit les deux hommes devant
la porte prêt à l’ouvrir.
Séquence 53
l’entreprise
–
Int
Jour
–
Dans
le
bureau
d’accueil
de
61
Les deux hommes entrent dans les bureaux et se retrouve face à
la nouvelle secrétaire d’Alain Térieur, Olga.
DH :
Bonjour Olga.
Olga Tokilebo :
Bonjour,... vous êtes ?
DH :
Bein quoi ? C'est moi ! Alain !
Olga Tokilebo :
Alain ? Alain qui ?
DH :
Alain Térieur, votre patron !
Olga Tokilebo :
Vous n'êtes pas Alain Térieur ! Il est bien plus vieux que
vous ! Et puis je l’ai encore vu ce matin.
DH :
Mais si, pauvre conne ! C'est moi! Y a juste eu un changement
d'acteur ! Oh quelle pouf ! Bon allez ! Changement d'acteur
aussi pour toi. Allez, dégage ! Allez, allez !
Olga Tokilebo :
Pardon ? Changement d’acteur ?
DH :
Oh ! Toi non plus, tu vas quand même pas venir me dire que
t’es pas acteur ! Ah, ces acteurs ! Ils sont près à tout pour
garder leur cachet !!! De toute façon, acteur ou pas, t’es
virée!
Olga Tokilebo :
De quel droit ?
DH :
Eh ! C'était pas une émission de télé, ça !? Tu sais que t'as
pas le droit de faire de la pub, comme ça !
Olga Tokilebo :
Oui, c'est cela même. Mais de quel droit me dites vous cela ?
(Silence au cours duquel les HSC se regardent)
DH :
62
Bonjour madame, Sécurité Cinématographique.(DH lui montre sa
carte) Votre rôle a été réquisitionné... Vous devez céder la
place... Au revoir madame. C'est un honneur de vous avoir
viré!
DH met sa main dans sa poche. À nouveau musique des Dents de
la mer ; bruit de lame. Au moment où Olga Tokilebo va pour
ouvrir la porte pour sortir; DH la rattrape par le derrière du
col. Va et vient du bras... DH dit tout en frappant :
DH :
Ca c’est pour tout ce que j’ai pas fait subir à ton prétendu
patron !!!
Là, OuZ regarde la scène et paraît troublé...
DH :
Qu’est-ce que t’as ? Y a quelque chose qui te chagrine ?
J’l’ai pourtant fait des tas de fois devant toi !
OuZ :
Non, non ! C’est pas ça ! J’viens juste de me rendre compte de
quelque chose en te voyant te sortir les tripes comme ça, et
lui sortir les siennes à elle aussi...
DH :
Vas-y, Exprime Yourself !
OuZ :
Bein, finalement, nous ne sommes que 8 mètres d’intestins à
qui on a donné le moyen de parler et de se déplacer...
DH :
T’as tout compris... Ca du bon la réflexion !
Ouz :
Ca c’est sûr !
DH s’approche de Ouz et le prend par l’épaule...
DH :
D’ailleurs, plus j’y réfléchis, plus j’en arrive à la même
conclusion...
Ouz :
Laquelle ?
DH :
63
Ecoute mon p’tit Ouzie, je sais que ça va pas te plaire, mais
notre quête nous impose de reproduire des schémas directeurs
vitaux pour l’accomplissement de nos destinés... Vois-tu où je
veux en venir ?
OuZ : (rentrant la tête dans ses épaules)
Pvvvv ! (bruitage avec sa bouche)
Séquence 54 – Int jour – Les bureaux
Quelques minutes plus tard... DH assis sur un bureau, les bras
croisés ; OuZ dans la pièce voisine...
OuZ :
Tu crois qu'ils vont pas voir la différence?
DH :
Mais non. T'es bien mieux qu'elle ! Vas-y ! Sort de là, OuZ !
OuZ sort d'où il est. Il est habillé comme une femme : minijupe. Il est le Olga Tokilebo nouveau !
DH :
Ah ! Voilà une portugaise digne de ce nom, bien poilue, mal
rasée ! Tu es parfaite !
OuZ :
T'es sûr !
DH :
Mais oui !
OuZ : (se regardant les pieds)
Oh, merde ! J’ai oublié de mettre mes sandales en peau de
couilles de porcs ! Bah, j’m’en fous, je reste en tennis...
DH :
Bon, allez ! Assez parlé chiffon ! Au boulot ! On a une
entreprise à faire tourner !
OuZ :
Attends!
T’espères
pas
me
faire
faire
ce
boulot
de
secrétaire!? Quand même ! C’est pas sérieux ! Je suis pas du
tout qualifié !
DH :
Arrêtes-toi tout de suite ! Petit test... Qualifié, tu l’écris
< é > ou < ée >.
OuZ :
64
Euh... < é >
DH :
HIIIIN...!!! Mauvaise réponse ! C’était < ée >. N’oublies pas,
tu es Olga Tokilebo !
OuZ :
OK !!! Je suis tout à fait d’accord, mais Glloq m’a dit en
songe éveillé que sa philosophie était également basée sur une
simple maxime à laquelle nous devions adhérer sans concession:
« RESPECT THE MAN IN YOU ».
DH : (surpris par la capacité de Ouz à répondre du tac o tac)
Vu de ce point de vue, j’ai rien à dire...
Séquence 55 – Ext jour – Une plage
Sur une plage, OuZ est poursuivi par on ne sait quoi... Il
trébuche et se retrouve couché sur le sable. Il lève la tête.
Il aperçoit une silhouette dans le soleil... Et il reconnaît
Glloq. Il lève la main vers lui, comme pour l’appeler à
l’aide...
OuZ :
Glloq !!! Glloq, aide-moi !!! J’t’en prie !!!
Glloq : (sur un ton zen)
Ne t’avais-je pas dis que je reviendrais...???
OuZ :
Pardon ! J’voulais pas ! C’est... c’est DH qui m’a forcé !!!
Glloq :
Peu importe... Tel était ma destinée... mon heure était
arrivée... Tu verras, un jour, la tienne viendra également...
OuZ :
Oh punaise ! Mais que dois-je faire ??? Que veux-tu de moi ???
Glloq :
Je te le dirais en temps voulu...
OuZ :
Mais tu vas pas me laisser comme ça ??? Glloq !!!!!!!!!!
Glloq :
Je reviendrais bientôt...
OuZ :
65
Bientôt ? Mais c’est quand bientôt ???
Glloq :
N’oublie jamais que je
auras besoin de moi...
serais
toujours
présent
lorsque
tu
OuZ :
Allô ???
Glloq :
En attendant, vas chercher la mer iodée dans le désert de
Gobi...
OuZ :
Hein ???
Glloq :
Surtout, n’oublie pas ! La philosophie de Rue est là pour
t’aider ! OuZ... OuZ... OuZ...
Là, tout semble s’évaporer pour Ouz. Glloq disparaît dans le
flou le plus total. Ouz s’éveille...
Séquence 56 – Int jour – Bureaux Toilettes Alain Térieur
Ouz commence à se réveiller. Il est dans le coltard et DH est
là à essayer de le réveiller...
DH :
OuZ !!! OuZ !!! Réveille-toi grosse merde ! OOOOHHHHHHHHHH !!!
(Il lui met une grande claque)
Ouz : (sursautant de sur sa chaise à roulette)
AAAAAAAAAHHHHHHHH !!! Hein ? Qu’est-ce qui s’passe ??? Où je
suis ? T’étais là DH ?
DH :
Oui... j’ai tout vu... C’est rien... c’est rien... C’était un
cauchemar... Ca va aller maintenant... (Il cajole OuZ dans ses
bras) Chut... Du calme... Tonton DH est là... JE suis là...
OuZ :
Mais si tu as tout vu, alors tu as vu ! Et comment peux-tu
rester si calme ???
DH :
Mon secret à moi, ça s’appelle "Tranxen"... Ca me fait zen...
zen... Zen ai marre de m’énerver tout le temps pour un oui ou
pour un non... J’ai décidé de suivre les prescriptions du
Docteur Faroux...
66
OuZ :
C’est nouveau ça...
DH :
Euh... en quelques sortes oui...
OuZ :
Renoncerais-tu à ton culte de la violence ?
DH :
Ah bah non ! Un monde sans violence, c’est comme une femme
sans vagin ! C’est pas humain !
OuZ :
Le rapport est flagrant... tu m’expliques ? Moi pas avoir tout
compris ce que toi avoir dis à moi...
DH : (il commence à manger un casse-croûte)
Vois-tu...
Séquence 57 – Ext Jour – Une plaine quelconque
DH est transporté dans une plaine semi-aride où il est luimême la représentation de ce qu’il décrit. On le voit donc
tour à tour devenir Neandertal évoluant jusqu’à l’homme
d’aujourd’hui.
DH :
Avant tout, l’humanité est le fruit de plusieurs milliers
d’années d’évolution... L’homme dans son évolution a développé
des défenses naturelles presque humoristiques pour faire face
à la dure réalité de la jungle péruvienne.
Séquence 58 – Ext Jour – La jungle péruvienne
DH est désormais transporté dans la jungle péruvienne. On voit
la vie des gens dans la jungle...
DH :
Parce qu’au départ de tout, l’homme vivait dans la jungle...
Le prénom le plus souvent donné aux mâles humains, c’était
Rahan... Les femelles, c’était plutôt Minnie ou peut-être
Jane... Enfin me souviens plus... Et face à la sauvagerie des
femelles humaines qui voulaient tout le temps s’accoupler,
l’homme a été obligé d’en venir aux mains ! (On voit le DHRahan mettre une baffe à une femme-Minnie) C’est de là qu’est
issue la violence conjugale... Dieu bénisse la violence
conjugale ! Elle en a empêcher des accouplements ! Si ça avait
67
pas existé, aujourd’hui, on serait surpeuplé et on ferait
appel à des tueurs professionnels pour dégommer ceux qui sont
de trop... Merci la jungle.
Séquence 59 – Espace Jour – Planète Terre verdoyante
On voit la Terre de l’espace et
l’Amazonie beaucoup plus étendue
aujourd’hui.
notamment la région de
que ce qu’elle n’est
DH :
Elle était beaucoup plus étendue à l’époque la jungle !
Séquence 60 – Ext Jour – La forêt Amazonienne
On voit la forêt où les bulldozers sont à l’œuvre, détruisant
les arbres les uns après les autres.
DH :
Aujourd’hui, y a ces saloperies de bulldozer qui arrachent
tous les arbres dans lesquels les Rahan se planquaient pour
échapper au scènes de ménage... Y a plus moyen de se planquer
maintenant...
Séquence 61 – Int Jour – Une maison anonyme
On voit à suivre pendant que DH parle x et x fois DH mettre la
même mandale à la même femme...
DH :
Alors on en vient aux mains bien plus souvent ! Mais qu’est-ce
que c’est bon...
Séquence 62 – Int Jour – Bureaux Toilettes Alain Térieur
On en revient sur le DH d’origine dans le bureau qui mène sa
petite réflexion tout en mangeant un casse-croûte.
DH :
Bon comme une lame de cutter qui glisse doucement sur
veines d’une pucelle effarouchée... Bon comme un coup
machette dans les parties... C’en est presque jouissif...
chaque fois que je frappe une femelle sans défense, ça
les
de
Moi
me
68
colle le gourdin... Pas moyen de pas la violer après ! (DH
semble plongé dans ses souvenirs) D’abord, c’est qu’elle l’a
bien cherché. Fallait pas m’inviter à la maison pour boire un
dernier verre !!! J’te l’avais dit que j’avais des réactions
un peu brusque ! Viens pas te plaindre si je viens de te
briser la nuque en te tapant la tête sur ton chauffage en
fonte ! C’est bon... elle pourra pas appeler les flics, mais
bon... y a une morale... quelqu’un pourrait bien l’avoir fait
à
sa
place...
Allez...
vite
fait
un
p’tit
tour
du
propriétaire... tiens... un chaton... "Dis p’tit gars !!! T’as
pas appelé les flics hein !!! T’aurais pas fait ça à tonton
DH, hein !!!"... Tu te sens obligé d’éliminer le témoin, alors
tu le noie dans la cuvette des chiottes et tu lui pisses par
dessus... Ca aussi c’est bon de pisser sur tes victimes... Là
au moins tu marques bien ton territoire ! Pis ça soulage la
vessie, faut dire ce qui est... L’homme est avant tout une
création de la nature et il a des besoins. C’est pour ça que
les Rahan ils se déplaçaient en liane... Ils avaient besoin de
se déplacer... aujourd’hui ils prendraient le métro ou le bus,
et ils verraient que les femelles du métro et du bus sont les
mêmes que ses Minnie. C’est pour ça qu’ils ont inventé le
sexisme les Rahan d’après la jungle. La jungle leur manquait
alors ils ont dit que c’était de la faute des Minnie, et ça
leur a permis de les coller dans la cuisine pendant qu’eux ils
étaient dans le salon en train de mâter le match de foot en
s’empiffrant de chips et de bière...
Séquence 63 – Int Jour – Un living américain
On se retrouve dans le salon d’un gros américain bien gras
affalé dans son fauteuil où il est serré comme une saucisse.
DH :
C’est comme ça que la légende des gros américains elle est
né ! Et les gros américains, ils ont des gros bras pour
pouvoir mieux épouser le visage de leur femelle quand il la
cogne, et ça c’est quelque chose d’étudié ! (On voit au
ralenti l’ensemble bras-main tout gras qui épouse bien le
visage d’une femme au moment où le coup arrive sur la face de
la femme) C’est ergonomique et c’est beau ! (Une fois le
visuel du bras épousant bien le visage passé, on revient à la
vitesse normal pour la fin du mouvement, celui de la tête de
la femme qui part en arrière suite au coup porté)
Séquence 64 – Int Jour – Bureaux Toilettes Alain Térieur
Retour au DH en pleine explication.
DH :
69
Fallait y penser, c’est ça en fait ! Pourquoi c’est pas moi
qui y ait pensé... (DH tape du point sur le bureau, faisant
exploser son casse-croûte qu’il a de reste dans la main) ça...
on le saura jamais... Moralité (se tournant vers Ouz) :
j’abandonnerais la violence que quand j’aurais inventé un
nouveau style de violence, une mouvance mystique qui resterait
dans les annales, pour laquelle je serais reconnu par les
adeptes la secte DHienne... Quelque chose de grand créé par un
être grand ! (On voit DH de bas en haut pour donner une
impression de grandeur immense, DH le torse bombé) Ca y est ?
T’as compris ?
OuZ :
Euh... Oui... Mais ça explique pas pourquoi on a rêvé de la
même chose...
DH :
Rêvé ? Mais, j’ai pas dormi, moi !
OuZ :
Bah tu disais que tu avais tout vu... j’pensais que tu avais
fait aussi le rêve avec Glloq...
DH :
Tu penses encore à lui ??? C’est pas possible, j’vais finir
par croire que tu veux vraiment le rejoindre !
OuZ :
Non !!! Tu comprends rien !!! Il me hante ! J’savais qu’il
fallait pas le butter !
DH :
C’était qu’un rêve !
OuZ :
Non ! C’était plus que ça ! C’était tellement réel ! Je
pouvais le toucher... je sentais sa peau sur ma peau... il
sentait bon le sable chaud... mon légionnaire...
DH :
Bah je vois pas comment c’est possible ! J’t’assure que tu as
pas bougé ton cul de la chaise depuis que tu es devenue
Olga... Ca pour l’imiter, tu l’imite bien !
OuZ :
Et toi, tu devrais limiter les dégâts et arrêter de prendre
tout ça à la légère...! Y a une dimension mystique dans les
rôles qu’on a usurpé... J’te l’dit !
DH :
Ok... Ok... "Tranxeeeen" !!!
70
OuZ :
Tu vas pas te réfugier là-dedans !!! C’est des médocs de
charlatans qui veulent juste te rendre doux comme un agneau...
DH :
Non... non...
OuZ :
Je crois que si...
DH :
Oui ? Nooooooooooooon !!!
OuZ :
On en est sorti de tout ça, c’est pas pour y replonger !!!
Allez ! Donne moi cette boite ! Allez !!!
Ils s’empoignent. Ouz arrive à prendre la boite à DH. Et DH se
met dans tous ses états, sachant qu’il aura une influence
folle sur Ouz.
DH :
Voit Ouz ce que tu vas provoquer en moi ! Tu le sais, on est
des hommes bourrés d’énergie, on a besoin d’action, nous. On a
besoin d’entendre des hurlements, des balles siffler autour de
nous, des explosions...
OuZ :
Tu crois pas que t’y va un peu fort quand même. Faut pas
pousser non plus.
DH :
Oui c’est vrai que depuis que je joue le rôle d’Alain Térieur
j’ai tendance à en faire un peu trop. Mais ça c’est mon côté
perfectionniste. Je suis un acteur dans l’âme et c’est vrai
que parfois je m’égare, je me laisse emporter par ma verve et
puis... (court silence)
OuZ :
...et puis tu dérapes et tu passes pour un con.
DH :
Euh oui bon, mais j’ai un talent tellement immense. Je suis
comme un sorte de diamant brut qui ne demande seulement qu’à
être tailler. Je suis une sorte d’être unique aux multiples
dons. Je suis une sorte de messie. Des milliers de personnes
ont attendu pendant des siècles et des siècles ma venue.
Désormais je suis là, l’élu. Beaucoup de gens croient en moi
et je n’ai pas l’intention de les décevoir. Je suis...DH !!!
71
OuZ :
Wahou, alors c’était donc toi, le grand messie tant attendu ?
Et dire que je n’y croyais plus. Mais désormais tu es là et tu
va nous aider, tu va sauver notre monde de la folie des
hommes, tu va...
DH : (Interrompant Ouz déjà accroupi à le vénérer)
Woh ! Woh ! Woh ! Woh ! Woh ! T’enflammes pas mon gars !
Soudain, le téléphone sonne... Les deux hommes regardent le
téléphone puis se regardent tout surpris...
OuZ :
On fait quoi ?
DH :
Bah répond !
OuZ : (décrochant le téléphone)
Allô oui, Olga Tokilebo, secrétaire de Monsieur Térieur.
DH : (Chuchotant assez fort)
Qui c’est ?
OuZ : (Mettant son doigt en l’air lui signalant de se taire)
Madame Térieur ?
DH :
Merde ! J’y pensais plus à celle-là !
DH fait signe à Ouz de dire qu’il n’est pas là...
Ouz : (hochant la tête)
Oui... euh... Monsieur Térieur est en réunion pour le
moment... Voulez-vous que je lui passe un message ? Ok. Je
prend note... (Il écrit sur un papier le message de Alex :
"Reviens s’il te plait") Au revoir Madame Térieur... (Il
raccroche)
DH :
C’est quoi le message que tu dois me faire passer ?
Ouz se lève de son siège, contourne son bureau, entre dans le
bureau de DH / Alain, dépose une note écrite sur un post-it,
retourne s’asseoir derrière son bureau, puis fait sonner
l’interphone du téléphone du bureau de DH.
DH :
Tu te fous de ma gueule !
72
DH se rend dans
l’interphone.
son
bureau
pour
répondre
à
l’appel
de
OuZ : (parlant dans l’interphone)
Monsieur Térieur ! Z’avez un message !
DH :
Sans rire ! De la part de qui ?
OuZ :
Votre femme. Je l’ai mis sur votre bureau.
DH :
Merci Olga.
DH sort se son bureau.
DH :
Ouz !
Ouz :
Oui c’est moi !
DH : (mettant une claque sur le haut du crane de Ouz)
Olga ! Tu es Olga !!!
Ouz :
Pourquoi tu m’appelles Ouz alors ???
DH :
Bah parce que c’est comme ça que tu t’appelles, non ?
Ouz :
Si !
DH : (lui remettant encore une claque sur le haut du crane)
Olga !!!
Ouz :
Aïeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee !!!
Ouzie !
A
pas
gentil !
A
fait
bobo
à
DH :
Tu as été le premier à vouloir suivre les préceptes de Glloq,
mais tu t’en montres incapable... Tu me déçois ! Notre quête
nous impose une hygiène mentale exceptionnelle, et je crains
que la tienne ne soit légèrement émoussée... Alors, dans notre
duo, il est désormais clair que le commandement, me reviens de
droit.
Ouz :
73
Tu sais D... (il regarde DH avec crainte voir sa réaction au D
qu’il vient de lancer, puis se reprend voyant la main de DH
trembler)...Alain ! Alain ! Oui c’est Alain !!! Toi tu es
Alain et moi je suis Olga ! Euh... Qu’est-ce que je voulais
dire déjà ???
DH :
Tu voulais dire que tu avais pas l’impression de commander
quoi que ce soit dans ta vie depuis que tu me connais... Me
goure-je ?
Ouz :
Non. C’est au mot près ce que je m’apprêtais à te dire...
(court silence) Je commence à comprendre pourquoi c’est moi
qui te suit et pas le contraire !
DH :
Je sais, je sais... Moi aussi, ça m’a fait ça la première
fois.
Ouz est absolument abasourdi par le coup que vient de lui
faire DH. Il est en quelque sorte en admiration devant son
compère.
DH :
Allez ! Allez ! Point de vénération entre nous ! Laisse ça à
la plèbe, mon jeune écuyer !
Ouz :
Bien, mon bon... Comment dois-je t’appeler ?
DH :
Maître, me plairait bien, mais on se ferait repérer trop
rapidement par la censure anti-esclavage... Alors nommes-moi
juste DH, ça suffira.
Ouz :
Bien, mon bon DH !
DH :
Quelle sensation agréable de se sentir aimé !
Ouz :
A propos d’amour... Et ta femme ? Enfin la femme d’Alain...
Enfin tu vois bien quoi !
DH :
Ah oui ! Elle veut que je revienne... Enfin Alain...
74
Ouz :
Oui, mais revenir où...??? (Interrogation comme un enquêteur)
DH :
Je ne relèverais même pas cette énième provocation de ta part
Ouz... Cherches-moi son adresse dans les papiers.
Ouz : (surpris)
Tu la connais pas ?
DH : (toujours sûr de lui)
Eh non... J’ai pas chargé l’info sur mon disque dur. (montrant
sa tête)
Ouz et DH se mettent à fouiller partout sans prendre aucun
soin de rien. Les feuilles volent, les meubles tombent, les
poubelles traversent la pièce de part en part.
Séquence 65 – Int Jour – Le bureau d’accueil démoli
Unité de temps : Lundi 09 août...
Ouz : (désolé du constat qu’il doit faire)
Rien ! Y a rien !
La pièce est dans dessus dessous, les étagères autrefois
jonchées de dossiers sont par terre et détruites, des gros
trous ont fait leur apparition dans les murs du bureau
d’Olga... Un apocalypse s’est déroulé dans le bureau.
DH : (perplexe)
Je comprend pas... J’étais sûr qu’il y aurait au moins
quelques pistes à suivre ! On est au cinéma... en général y a
toujours une petite ficelle à laquelle le héros se rattrape...
Ouz : (déçu et en colère)
Oui ! Tu parles d’un dénouement !
scénariste !
Il
s’est
pas
foulé
le
DH :
Attends, mon jeune ami ! Tout n’est tout pas tout fini ! Il me
reste ma botte secrète dite du Fennec Fourbe !
Son regard se porte sur le bureau de l’ex-Olga... Un petit air
malicieux vient éclairer ses yeux...
DH :
75
Tu as regardé dans le coffre fort derrière le tableau de...
(il regarde le nom du tableau accroché au mur qui est un
poster d’une image Poulain – le chocolat - en fait) Poulain ?
Ouz :
Non... pourquoi ?
DH :
Regardes-y donc !
Ouz : (encore plus déçu)
Y a pas de coffre...
Ouz parait soudain interloqué par un détail dans la pièce : le
bureau n’a pas du tout été touché et reste aussi bien rangé
qu’avant leur raid.
Ouz :
Tu as regardé dans le tiroir du bureau ?
DH :
Non...
Ouz :
Faudrait peut-être...
DH : (se sentant offensé)
T’as qu’à le faire toi-même !
Ouz s’exécute et regarde dans le tiroir du bureau. C’est la
révélation. Il tombe sur un carnet d’adresses...
OuZ :
J’crois que j’ai trouvé ce qu’on cherchait.
DH :
Oui... T’as quoi exactement ?
OuZ :
Un carnet d’adresse où y a des adresses...
DH :
Jusque là rien d’anormal !
Ouz :
Voilà l’adresse d’Alain et donc d’Alex !
DH :
Logique implacable ! Faut tenter le coup... on sait jamais, on
y trouvera peut-être notre bonheur !
76
OuZ :
Euh... parce qu’on cherche quelque chose en particulier à part
la résidence Térieur ?
DH :
Non, mais ça fait mieux dans le script... J’essaie de donner
une nouvelle dimension au personnage... tu vois... quelque
chose de plus construit, plus mystérieux... Un intérêt
supplémentaire du spectateur pour mon personnage... C’est le
début de mon culte qui passe par cette étape... Sois-en
conscient, je suis déjà au top, mais pour un être aussi doué
que moi, il n’y a pas de limite au développement mental extrasensoriel ! As tu vu la façon que j’ai eu de trouver le carnet
d’adresse de la boite ?
OuZ :
Bah c’est moi qui l’ai trouvé !
DH :
Non ! C’est ce que j’ai voulu que tu crois ! Et c’est là
qu’est mon pouvoir extraordinaire, c’est que ça a marché ! Tu
n’as été que l’outils de ma découverte... J’ai manipulé ton
esprit de façon à ce que tu trouves les papiers... Une
véritable marionnette, un Tatayet en chair et en os...
OuZ :
Ah bah j’avais rien vu du tout !
DH :
Non, mais c’est normal, mon pouvoir me permet de violer les
esprits sans qu’ils s’en rendent compte... Là tu vois... je
suis là ?
OuZ :
Oui...
DH :
Bah en fait je suis pas là...
OuZ :
Chuis bluffé ! Comment tu fais ça ? Tu pourrais m’apprendre ?
DH :
Je crains que non... Il faut avoir des aptitudes naturelles au
maniement de mes pouvoirs, et vu que tu n’es pas moi... tu
n’as pas ces aptitudes... (DH se lève et se dirige vers son
bureau)
OuZ :
Ah ? Bah tant pis, mais si tu pouvais éviter de me violer à
nouveau ce serait cool, merci...
77
DH : (Prenant sa veste)
Bouges ton boule ! On sort !
Ils sortent.
Séquence 66 – Ext Jour – Devant "Toilettes Alain Térieur"
DH et Ouz sont juste devant les bureaux de l’entreprise.
DH : (Fermant la porte de l’entreprise à clef)
Quand on y réfléchit, on a pas des vies faciles... On a déjà
traverser des épreuves incroyables... Et pourtant, je crois
que le pire est à venir...
OuZ :
Quoi ?
DH :
Je vais devoir aller voir Alex Térieur...
OuZ :
Attends ! Je t'explique. On est déjà dehors ! T’as repris un
"Tranxen", toi ! Avoue !!!
DH :
Euh... non... J'sais bien qu’on est dehors ! Appelle-moi con !
Je te parle de la femme d'Alain ! Si je veux jouer le rôle
jusqu'au bout et parfaire mon apprentissage de la philosophie
de Rue, il va falloir que je la saute. Et là, je sens que
ma trique légendaire va fléchir devant Miss Glaiseux 53 !
OuZ :
Elle va faire la gueule man-man !
DH :
Ca, ça reste à prouver ! Avec la Poclain que j'ai, Rocco à
côté c'est du petit calibre ! Elle pourra qu'y retrouver son
compte !
OuZ :
Pauv' vieux ! Je préfère encore être habillé en travelo.
Soudain un homme passe et s'arrête devant OuZ :
Passant :
Dis moi chérie, c'est combien la pipe ?
78
OuZ : (se prenant la tête à deux mains)
Oh putain ! C'est pas vrai !!!
DH :
Au lieu de te lamenter, viens donc ! (Il l’entraîne avec lui)
Séquence 67 – Ext Jour – Une rue
Ils vont pour croiser une passante pas mal foutue...
OuZ :
Oh ! Regarde là-bas ! Y a d’la chaude !
DH :
Encore une à qui tu pèterait bien dans l’gras...
OuZ :
Quelle vulgarité ! Alors là tu me choque ! Bon d’accord, tu as
cerné ma pensée, mais il y a de multiples autres façon de
s’exprimer ! Pour un cerveau comme toi...
OuZ arrête la fille...
OuZ :
Bonjour vous ! Tu suces ?
Passante :
Oui !
OuZ :
Ssssalope !!! Tu te rends pas compte du mal que tu peux me
faire!!!
OuZ commence à la molester de coups... Projetée à terre, elle
se relève et va vers DH... Elle commence à s’agripper à lui...
A nouveau debout, elle dit à DH :
Passante :
Aide-moi ! S’il te plait ! Casse-lui la tête et je serais
très, très gentille avec toi. (d’une voie sensuelle)
En même temps elle lui met la main au panier... et OuZ voyant
la chose se faire dit :
OuZ :
Monumentale erreur !!!
79
Là DH commence à péter un cable...
Passante :
Mais, qu’est ce qui se passe !!!
DH met un pain à la fille...
OuZ :
Et oui ! On ne touche pas aux balloches de DH sans son
autorisation ! Ca le rend fou ! Et ce, depuis qu’il a subit
des
sévices
sexuels
dans
le
dernier
établissement
psychiatrique où il a fait un séjour... Une gentille dame de
150kg s’y amusait à lui fouetter les couilles avec l’élastique
de son slip... Faut comprendre que maintenant, il a la peau
des couilles
vraiment
très
sensible, enfin si c’est pas
encore du cuir... Allez vous-en pendant qu’il est plus
calme... (DH est en train de tout casser autour de lui) Et
puis faites
gaffe
à
qui
vous
mettez
la
main
aux
couilles...
OuZ va vers DH, le prend dans ses bras... et dit :
OuZ :
Ca y est ! Ca y est ! C’est fini... Allez, viens. T’as une
Alex à rencontrer...
DH :
Merci, OuZ. De voir ta grande compassion pour l’humanité,
ça me touche vraiment... C’est terrible ! Faut toujours qu’il
nous arrive des trucs dramatiques aux moments clefs du film !
Regarde, on arrive chez la Miss Térieur...
OuZ :
Non, on dit la mystérieuse... Mais mystérieuse quoi ?
DH : (D’un ton soudainement grave)
La mystérieuse ombre qui plane sur ton être, mon enfant ! (Là
on voit Ouz boire les paroles de DH comme celle d’un prophète)
Car l’œil nous regarde tous autant que nous sommes ! Il te
regarde toi, et voit à quel point tu es... CON ! J’te parlais
d’Alex Térieur, la femme d’Alain, enfin de moi quoi !
Séquence 68 – Ext Jour – Devant la résidence Térieur
Ils arrivent à l’adresse indiquée par le carnet d’adresse : la
résidence Térieur....
DH :
Tiens, bah on dirait que c’est ici !
80
OuZ :
Ouais, c’est l’adresse... Mais c’est bizarre, on dirait qu’il
n’y a personne...
DH :
Entrons... On verra bien s’il y a quelqu’un !
d’ouvrir la porte qui est fermée à clef)
(il
essaie
OuZ :
J’enfonce la porte ?
DH :
Bah sauf si tu es capable de passer à travers les murs...
OuZ :
Oh ! c’est pas parce que tu as un soit-disant pouvoir mental
qu’il faut te croire supérieur et me prendre pour une sousmoule !
DH :
Tu veux que je te respecte maintenant ?! C’est du nouveau !
Fallait y penser avant d’accepter de te mettre cette robe
ridicule sur le cul...
OuZ : (il se touche le corps)
Elle est pas ridicule ma robe !
drôlement bien !
Je
trouve
qu’elle
me
va
DH :
C’est vrai que tu es charmante...
OuZ :
Bon, j’ai rien pour forcer la serrure...
DH :
Bah attend, on va essayer de frapper, et pis on verra bien ce
qui se passera !
DH s’approche de la porte, puis se retournant une dernière
fois comme pour dire adieu à son ami...
DH :
Bon. C’est le grand moment. Tu
tu rappliques...
m’attends
ici. Si ça chauffe,
OuZ :
OK.
Séquence 69 – Int Jour – Résidence Térieur
81
À la résidence des Térieur, on frappe à
Térieur, présente, vient répondre...
la
porte. Alex
Alex Térieur :
Oui, bonjour...
DH :
Salut, chérie ! J'ai vraiment eu
une
aujourd'hui... (il rentre comme chez lui)
perdu mes clefs.
sale
journée
Et en plus j’ai
Alex Térieur :
Non mais attendez ! Vous êtes qui vous ? Si c'est pour me
vendre vos saloperies de tapis, c'est pas la peine !
DH, surpris...
DH :
Chérie ! C'est moi !!!
Alex Térieur :
Moi qui ?
DH :
Alain ! (DH se rapproche tendrement)
Alex Térieur :
Alain qui ?
DH :
Alain, ton mari !
Alex Térieur :
Mais non ! Vous n’êtes pas mon Alain !
DH :
Mais si, attends. Je vais t'expliquer. Tu te souviens de la
série Dallas ?
Alex Térieur :
Oui...
DH :
Eh bien, c'est
D'accord ?
pareil
!
Bobby
est
marié
avec
Pamela...
Alex Térieur :
Oui, oui...
DH :
82
À un moment, Bobby meurt et Pamela vit comme ça pendant 36
épisodes, et au matin du 37è épisode après la mort de son
mari, elle le voit
qui
sort de la salle de bain, et
se
rend compte qu'elle a rêvé. Toi c'est pareil ! Tu croyais
être marié avec Alain Térieur, mais le vrai Alain Térieur,
c'est moi ! J’étais parti en
mission
à
Beyrouth, mais je
suis là maintenant ! N’ait plus peur ! C’est vrai, quoi, je
suis Alain Térieur ! Je pourrais même être à l'intérieur de
ton corps si tu veux !
Là, Alex Térieur se tourne vers la caméra et dit :
Alex Térieur :
Quel bel homme ! Jeune, viril, beau !
Elle se retourne et s'approche de DH...
Alex Térieur :
Tu m'as manqué, mon chéri !
Elle lui met la main au panier... DH la repousse et
une grosse mandale dans la gueule et dit:
lui met
DH :
Sale chienne lubrique !!! Mais qu’est-ce qu’elles ont toutes
avec mes couilles ???
Séquence 70 – Ext Jour – Devant la porte de la maison Térieur
OuZ tente alors d'enfoncer
la
tourne la poignée de la porte.
porte ; s'arrête, réfléchit,
Séquence 71 – Int Jour – A l’intérieur de la maison
Ouz entre dans la maison.
OuZ :
DH ! Qu'est-ce qui se passe !
DH : (à Alex Térieur)
Lâche-moi les roustons!
Voix
OFF
d'Alex : "Ah ! Tu
roustons ! Pas si hostile!"
Elle commence à lui défaire la
lui met une grosse tape dans la
coup de botte...
Alex
apeurée, s'enfuit
en
monter aux escaliers, toujours
veux
que
j'te
lèche
les
ceinture. DH la
repousse et
face et commence à la rouer à
rampant. Elle
commence
à
en rampant. OuZ tente
de la
83
rattraper en lui sautant dessus. Il la loupe et s'étale
comme un gland. Il se relève. DH la rattrape
en haut de
l'escalier la couche par terre et commence à lui matraquer la
gueule en l'insultant. OuZ, derrière DH, commence à relever
sa mini-jupe et dit à DH :
OuZ :
Laisse la moi ! Opération, nom de
code : BAMBOU...
Puis en s'adressant à Alex Térieur :
OuZ :
Toi qu'en veux, tu va
ton pied ma salope.
en
avoir, ma
cochonne. Tu vas prendre
L’image passe en crypté comme sur Canal +. On devine que c’est
un gros film de boule sui passe derrière le cryptage. Retour à
une image normale sur le lieu de la scène. On y voit Alex,
allongée par terre, inanimée, pleine de sang.
Séquence 72 – Ext Nuit – Devant la résidence Térieur
DH et OuZ sortent de chez Alex Térieur et reprenant leur
marche perpétuelle, ils sont comme happé dans un trou noir.
Séquence 73 – Ext Jour – Une plage paradisiaque
Unité de temps ou presque : Dans une autre dimension
Ils se réveillent sur une plage, baignant dans les vaguelettes
s’échouant sur le sable. Tout d’un coup, ralenti sur une fille
blonde aux gros seins, maillot de bain rouge, bouée rouge, qui
court. Elle arrive sur eux, les tire de l’eau et commence à
faire du bouche à bouche à DH. DH réagit et lui colle une
mandale. DH et OuZ se lèvent. Ils voient un peu plus haut sur
la plage, Glloq, habillé avec une chemise hawaienne, un
collier de fleur autour du cou, lunettes de soleil chaussées
sur le nez, sur un transat, sous un parasol, un cocktail dans
une main, un cigare dans l’autre, entouré de deux bombes aux
gros seins. Il fait un signe de salut aux deux compères. Et
les deux disparaissent d’un coup, puis réapparaissent de
chaque côté de Glloq dans la même tenue...
Glloq :
Bienvenue dans mon paradis où il ne fait jamais nuit...
DH et OuZ ne répondent pas...
Glloq :
84
D’ici vos exactions j’ai pu observé...
Une bien mauvaise utilisation de la philosophie de rue vous
avez faite...
C’est pour cela, qu’ici vous êtes...
Maintenant, à vous de choisir si être initié à la philosophie
vous voulez, ou si de continuer à mener votre pauvre vie vous
décidez...
La pilule bleue vous initie, la rouge dans votre monde vous
réexpédie...
Les deux prennent la pilule bleue et l’avalent. DH s’étouffe,
puis se remet...
DH :
Franchement, faut arrêter de te prendre la tête mon gars...
Oublie pas qu’on t’a butté comme un chien !
Glloq :
Ah je vous ai jamais dit que j’étais un grand fan de Yoda ?
DH :
J’t’ai jamais dit que j’étais un grand fan de l’Eventreur ?
Glloq :
Tu ne m’impressionnes pas, petit homme... Et de toute façon,
je ne suis pas là pour te mettre une correction... Je dois me
charger de votre éducation... concernant la philosophie de
rue.
OuZ :
Je croyais que tu ne pouvais que nous donner des clefs et en
aucune manière nous mâcher notre quête ?!
Glloq :
Effectivement.
Mais
devant
votre
inaptitude
à
quêter
correctement, j’ai du prendre des mesures, et passer outre les
règles établies... Je vais donc vous donner quelques autres
éléments pour vous diriger sur la voie de la sagesse
philosophale...
DH :
Et qu’as tu à nous apprendre qu’on ne saurait pas déjà ?
Glloq :
Il y a en tout et pour tout 3 préceptes principaux...
OuZ :
Seulement 3 ?
Glloq : (montrant 3 doigts)
3 préceptes...
85
Précepte 1 : « In The Prof We Believe ». C’est le précepte qui
veut que tu respectes et vénères celui qui t’initiera... en
l’occurrence moi.
DH : (se marrant)
C’est con que tu nous l’ai pas dit avant, on t’aurait pas
butté ! Héhé !
Glloq : (impassible)
Précepte 2 : « Ridiculous Way Of Life ». Celui-là, il va vous
plaire... Il s’agit de définir avant toutes choses, toutes les
cibles potentielles que vous aurez l’occasion de rencontrer...
Ouz : (s’empifrant d’une madeleine géante et hochant la tête)
Hum ! Hum !!!
Glloq : (satisfait de lui-même)
Je savais que ça vous plairait !
DH :
Et le 3e précepte ?
Glloq :
Le troisième précepte ? Oh ! Oui ! J’allais l’oublier !
Soudain un avion en modèle réduit vient troubler le calme de
plage paradisiaque par son bruit aigu...
Séquence 74 – Ext Jour – Au milieu des cocotiers bordant la
plage
De la plage, on voit au milieu des cocotiers sur la pelouse,
un homme assez petit légèrement dégarni portant une petite
moustache, accompagné de deux dobermans, et une télécommande à
la main. C’est lui qui dirige l’avion, qu’on entend toujours.
Séquence 75 – Ext Jour – Sur la plage
On revient sur les trois qui sont retournés vers l’homme au
chiens.
Glloq : (comme Magnum)
Hum hum ! Petit bonhomme !
DH excédé par le bruit du moteur de l’avion, sort son arme,
modèle Beretta, ferme les yeux, le transforme en fusil gros
calibre et tire. L’avion explose en vol.
86
DH : (se retournant vers Glloq et le braquant avec son fusil)
Le 3e précepte, je te prie.
Glloq :
Tu n’obtiendras rien par la force.
DH :
Je tiens les paris ! 3e précepte !!!
Ouz :
Tu devrais peut-être pas y aller trop fort. Oublies-pas qu’on
est dans son paradis à lui...
DH :
C’est du pipeau tout ça ! On est dans un épisode de Magnum,
t’as pas remarqué !?
Ouz : (surpris)
Nooooooon !!! Sérieux ? Trop cool mon po-ote ! Je peux faire
Sonny Crockett et toi tu seras Ricardo Tubbs !? Ok ?
DH colle une tape sur le haut du crane de Ouz.
Ouz :
Aiiiiiieeeeeeeeee !!! Mais pourquoi tu me tapes tout le temps
comme ça !?
DH :
Je fais ton éducation ! On est dans Magnum pas dans Deux Flics
à Miami ! Tu me désoles...
Glloq :
N’auriez-vous
quelqu’un ?
pas
l’impression
d’oublier
quelque
chose
ou
DH :
T’inquiètes ! Je t’oublie pas... (DH le braque de plus belle,
armant son fusil à pompe) Troisième précepte !!!
Glloq :
Si tu y tiens... Troisième précepte : ne tiens jamais rien
pour acquis...
DH :
Tu te fous de ma gueule ou quoi ? C’est ça ton troisième
précepte ?! Mais il pue la merde !!! Tout ça pue la merde !
(en désignant tout ce qui l’entoure)
Ouz : (derrière l’épaule droite de DH)
Tu ne devrais pas...
87
DH : (se retournant brusquement et interrompant ainsi Ouz)
Are you talking to me !? Are talking to me ?! You want to fuck
my wife ???!!!
Ouz :
Non ! Non ! Je dis pas que je veux fuck ta wife ! Je te dis
juste de faire gaffe...
DH :
Mais tais-toi donc !!!
Ouz :
Moi c’que j’en dis... Regarde ton fusil... (montrant le fusil
d’un hochement de tête)
DH ne tient plus le fusil dans ses mains, il lévite dans la
position même où il l’avait mise pour braquer Glloq. DH saute
dessus pour le reprendre. Puis satisfait et ayant un petit
sourire narquois comme pour dire à Glloq "C’est moi le plus
fort", celui-ci lui montre le fusil d’un hochement de tête...
C’est un parapluie...
DH : (comme un enfant à qui on a enlevé son jouet)
Non !!! (montrant à Ouz son ex-fusil) Il a cassé mon "bang" !
Ouz fait oui de la tête, tout
sentiment : il l’avait prévenu.
en
laissant
paraître
son
DH :
T’es pas cool avec moi ! J’me vengerais !
Glloq :
Ah... (il se met le doigt sur l’oreille) Excusez-moi... On me
dit quelque chose dans mon oreillette... Ohhhh (d’un air
affligé et ironique) Je dois vous punir... ok... Alors à la
prochaine !!!
Il prend une télécommande et zappe les deux compères tout en
leur faisant un petit au revoir de la main...
Séquence 76 – Ext nuit – Une rue éclairé de couleur vives
DH et OuZ sont dans la rue. Il marchent tranquillement. Cette
scène dure le temps de
la
chanson
des
Village People,
"YMCA". À l'écran, alternance d'images où on voit OuZ et DH
avec une tenue normale et la tenue d'un des Village People.
Bien sûr, pendant toute la chanson, chorégraphie particulière
correspondant à la musique.
88
A la fin du clip, DH et Ouz croisent une personne.
Séquence 77 – Ext Nuit – La même rue
Lundi 09 Août : tout de suite après
La personne que DH et Ouz viennent de croiser se retourne tout
à coup et interpelle OuZ. Il revient en arrière et se met
devant OuZ, l’empêchant d’aller à droite et à gauche...
Jesus Meyavalpa :
Bah ?!!! Hur !!! Tu me reconnais pas ?!
OuZ halluciné...
Jesus Meyavalpa :
Mais si ! C'est moi ! Jesus ! Jesus Méïavalpa !
DH à OuZ...
DH :
C'est encore un de tes copains travelo ?
OuZ silencieux, hallucine toujours autant...
Jesus Meyavalpa :
Ah ! Rappelle-toi ! Maison Alfort 89 !
Hallu toujours...
DH :
Connais pas, ce vin là !?
Jesus Meyavalpa :
Le p'tit marrant ! Le comique de service ! The King of the
blagues à 2 balles !
OuZ : Gros soupir, regard vers le ciel. Ca y est, il se
souvient...
Jesus Meyavalpa :
Bah alors ! Qu’est-ce que
études?
tu
deviens ? T’as
fait des
Pas de réponse de OuZ...
Jesus Meyavalpa :
Tu veux pas me répondre ? C’est normal, tu te rappelles pas de
moi. Attends... Tu te fais plus appelé Hur, maintenant, peutêtre. Ca a pas d’importance. Qu’est ce que je pourrais faire
89
pour que tu te souviennes de moi... Mais c’est bien sûr !!!
Attends que j’te sorte une blague... Tiens ! J'en ai une pour
toi !
"Pourquoi les Belges vont-ils à la messe avec des boules
Quies? Parce que Jésus Christ"
Silence... Aucune réaction de Ouz. DH est mort de rire.
Jesus Meyavalpa :
"Quel est le point commun entre un homosexuel et un juif ?
savent pas qui sera elle (qu’Israël)"
Il
Toujours aucune réaction de Ouz.
Jesus Meyavalapa :
Hihi, ça m’inerve ! Ca marche pas ! (style de Garcymore)
"Mr et Mme Dame ont une fille, comment vont-ils l’appeler ?
Emma..."
DH et OuZ se remettent à marcher. Jesus les suit comme un
petit chien en leur tournant autour tout en racontant des
blagues...
Jesus Meyavalpa :
"Mr et Mme Tonbutétusoraprès ont un fils. Comment vont-ils
l’appeler ? Marc..."
Tout à coup, OuZ et DH se regardent et s'arrêtent...
OuZ :
Nous aussi on a une blague
du psychopathe)
pour toi. (Ton tout à fait glacial
Séquence 78 – Ext nuit – Un parc
On retrouve DH et OuZ en haut
de
la
butte
d’un parc.
Jesus Méïavalpa est avec eux, les mains attachés dans le
dos. DH le détache...
OuZ :
Pour répondre à ta question... On a fait une grande école,
l’E.P.A.C. Je te laisses voir le diplôme par toi-même...
Il sort un papier qu’il tend à Jesus.
Jesus Meyavalpa :
E.P.A.C., Ecole des Pièges À Con...
90
OuZ :
Après, on m’a enfermé. Là, je suis rentré dans une phase
d’érémitisme mental...
Jesus Meyavalpa :
Eré... quoi ?
OuZ :
Ta gueule !!! Ou je demande à mon collègue de te scalper la
langue !!! À moins que tu ne préfère une petite liposuccion
buccale ?
Jesus Meyavalpa :
Hmmm, hmmm !!! (Il fait non de la tête)
OuZ :
Maintenant, on te laisse 2 minutes. Si on t'attrape, on te
butte...
Jésus dévale la pente à fond la gamelle, et s'éloigne. Gros
plan sur la montre : 10 secondes de passées. DH et OuZ se
regardent et descendent à leur tour comme des
tarés. Ils
prennent le même chemin que Jésus. Celui-ci tombe. Encore à
terre, il regarde ses poursuivants, retourne la
tête et
repart de plus bel. DH et Ouz se sont rapprochés. Jesus court
vite mais pas encore assez. Ceux par qui il est pris en
chasse sont véritablement enragés. Ils sautent par dessus les
fourrés, se ramassent la gueule emportés par leur élan. Ils
sont grimaçant, mais ils gagnent du terrain. Ils finissent
par coincer Jesus au coin d’un buisson. Ils sont plutôt
éloigné de tout, et peuvent se permettre quelques largeurs...
DH corrige alors Jesus, le matraque, le roue à coup de pieds.
Jesus n’est déjà plus qu’un corps qui n’a aucune chance de
survie.
Ouz :
Stop ! C’est bon !!! (Il arrête DH de la main)
Nous aussi, c'était une blague à 2 balles.
DH l'abat de 2 balles. Comme si de rien était, DH et Ouz
réajustent leur costume et se remettent à marcher tranquillement dans le parc.
DH :
Que penses-tu que retiendras l’histoire de notre chevauché
fantastique ? Crois-tu que nous serons considérés comme des
héros dans quelques siècles ? Les pionniers d’une société
nouvelle ?
91
OuZ :
Pvvvvvv !!!
CARTON NOIR
Séquence 79 – Int Nuit – Une salle de projection
Jeudi 19 août : 14H12
Le mot FIN s’affiche. La salle est plongée dans le noir.
L’écran de la salle est noir, puis les lumières se rallument.
On retrouve Octave Hergébel aux côtés d’un homme, John Duff un
réalisateur de film d’action. Les deux entament une discussion
tout en quittant la salle.
John Duff :
Voilà tout ce que j’ai pu filmer et monter dans le délai que
tu m’a donné...
Octave Hergebel :
Oui c’est pas mal... La fin manque peut-être un peu de
piquant... Tout ce que tu m’as montré s’est réellement passé ?
John Duff :
Ah Octave ! Là, tu sous-estime les capacités extraordinaire de
nos deux héros ! C’est du 100% pur jus ! Garanti authentique,
sans effet spéciaux !
Octave Hergebel :
J’ai quand même du mal à croire que tout ce que j’ai vu ait
été réalisé sans trucage...
John Duff :
Bon, j’y ai peut-être mis ça et là quelques petites touches de
mon cru, mais rien qui dénature la réalité des évènements qui
se sont déroulés depuis 15 jours.
Octave Hergebel :
C’est à dire ? Qu’est-ce
faux ?
qui
est
vrai,
qu’est-ce
qui
est
John Duff :
Bon d’accord... Tout est vrai sauf le cryptage du viol d’Alex
Térieur. Ca j’ai rajouté pour pas passer sous le coup de
l’interdiction au moins de 12 ans. J’ai juste eu à tourné
planqué avec mon équipe. Vos deux zigotos se sont chargés de
92
tout le reste. Ils sont vraiment très forts ! Je sais pas
comment ils font tout ça...
John Duff pousse la porte pour sortir de la salle.
Séquence 80 – Int Jour – Le couloir à coté de la salle
Sortant de la salle de projection, ils se retrouvent dans un
couloir.
Octave Hergebel :
Autrement dit, ça ne m’aura coûté que le salaire de ton
équipe, celui des deux fous, et le prix des bobines de film.
Ca c’est ce que j’appelle faire du cinéma ! Mais t’as du rab
de scène, ou t’as tout mis là ?
John Duff :
J’ai bien encore quelques morceaux choisis, mais je pensais
garder ça pour le bêtisier du DVD collector... Enfin c’est
comme vous voulez ! C’est vous le producteur !
Octave Hergebel :
Oui... Oui... C’est pas idiot... Ca augmentera sûrement les
ventes d’annoncer qu’il y a des scènes inédites dans les bonus
du DVD... (Il se frotte les mains le sourire aux lèvres) Je
sens que je vais enfin renflouer mes caisses... Héhé... A moi
Cannes, les César, les Oscar ! A moi la postérité, la
reconnaissance de la profession, l’adulation du public ! Un
succès qu’on aura sûrement pas vu depuis... Fantomas ! AH AH
AH AH AH AH !!!
John Duff : (un peu surpris par les derniers mots d’Octave)
Drôlement bien foutu l’effet de voix là ! On aurait vraiment
dit Fantomas !
Octave Hergebel :
Peut-être est-ce parce que... je suis Fantomas ! (il retire
son masque de Octave Hergébel) AH AH AH AH AH AH AH !!!
John Duff :
OH ! Fantomas ! (avec la voix de Louis De Funès)
Séquence 81 – Int Nuit – Salle de projection
Là Fantomas se met à secouer John Duff...
93
Octave Hergebel :
John ! Réveilles-toi mon petit !
John Duff : (Se réveillant)
Ahhh ! Fantomas ! Vous êtes Fantomas !
Octave Hergebel :
Fantomas ? Moi ? Faut arrêter de regarder la télé tard la nuit
mon garçon...
John Duff :
Hmm oui, je crois... Vous avez fini de regarder le premier
montage de "Ca va saigner" ?
Octave Hergebel :
Ah c’est comme ça que tu voulais l’appeler ?
John Duff :
Bah oui... Ca résume bien l’esprit du film, non ?
Octave Hergebel :
Oui... oui... Moi j’avais pensé l’appelé Lâchés Dans La
Nature... Ca nous permettait d’utiliser les initiales pour
aller plus vite... Et comme c’est tendance en ce moment, pour
la communication ça aurait été plus accrocheur... LDLN...
C’est fluide, ça glisse le long de la langue en un doux son
mélodique... Une mélopée à l’oreille du cinéphile... CVS,
c’est plus rugueux, et ça rappelle l’autorité... CVS, CRS...
Le spectateur a pas envie de se faire taper sur la gueule
quand il va voir un film !
John Duff :
Oui mais y a des gens qui se sont fait taper sur la gueule et
même pire pour que ce film voit le jour, Octave.
Octave Hergebel :
Tout ce que tu m’as montré s’est réellement passé ?
John Duff :
Ah Octave ! Là tu sous-estime les capacités extraordinaire de
nos deux héros ! C’est du 100% pur jus ! Garanti authentique,
sans effet spéciaux !
Octave Hergebel :
J’ai quand même du mal à croire que tout ce que j’ai vu ait
été réalisé sans trucage...
John Duff :
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Bon, j’y ai peut-être mis ça et là quelques petites touches de
mon cru, mais rien qui dénature la réalité des évènements qui
se sont déroulés depuis 15 jours.
Octave Hergebel :
C’est à dire ? Qu’est-ce
faux ?
qui
est
vrai,
qu’est-ce
qui
est
John Duff :
Bon d’accord... Tout est vrai sauf le cryptage du viol d’Alex
Térieur. Ca j’ai rajouté pour pas passer sous le coup de
l’interdiction au moins de 12 ans. J’ai juste eu à tourné
planqué avec mon équipe. Vos deux zigotos se sont chargés de
tout le reste. Ils sont vraiment très forts ! Je sais pas
comment ils font tout ça...
Séquence 82 – Int jour – Un couloir à côté de la salle
Sortant de la salle de projection, ils se retrouvent dans un
couloir.
Octave Hergebel :
Autrement dit, ça ne m’aura coûté que le salaire de ton
équipe, celui des deux fous, et le prix des bobines de film.
Ca c’est ce que j’appelle faire du cinéma ! Mais t’as du rab
de scène, ou t’as tout mis là ?
John Duff :
J’ai bien encore quelques morceaux choisis, mais je pensais
garder ça pour le bêtisier du DVD collector... Enfin c’est
comme vous voulez ! C’est vous le producteur !
Octave Hergebel :
Oui... Oui... C’est pas idiot... Ca augmentera sûrement les
ventes d’annoncer qu’il y a des scènes inédites dans les bonus
du DVD...
Là John Duff interrompt Octave...
John Duff :
Excuse moi, Octave. T’as pas une impression de déjà vu ?
Octave Hergebel :
Non... Euh... Non...
John Duff :
Y a un bug dans la matrice. Bouge pas.
John prend son portable, fait un numéro. Ca sonne.
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Séquence 83 – Int Jour – Un vaisseau post-apocalyptique
Un homme avec un casque d’opérateur répond.
Opérateur :
Opérateur.
Séquence 84 – Int Jour – L’entrée du cinéma privé
John est au téléphone dans l’entrée du cinéma.
John Duff :
Oui Char, vérifie les plans du bâtiment dans lequel on est.
Séquence 85 – Int Jour – Le vaisseau
L’opérateur pianote sur son clavier.
Opérateur :
Les structures
condamnées.
ont
été
modifiées.
Les
sorties
ont
été
John Duff : (on entend juste sa voix)
Une issue ?
Opérateur :
Je vais t’en créer une. Prend le couloir à ta droite. Monte
d’un étage. Tu sors sur le toit. Je te créé une évacuation à
ordure de chantier.
Séquence 86 – Int Jour – L’entrée du cinéma
Octave et Duff sont dans l’entrée et tourne sur eux même pour
trouver une issue. Mais rien.
Octave Hergebel :
Qu’est-ce qui se passe ? Mais qu’est-ce qui se passe ?
John Duff : (Prenant Octave par le bras pour l’entraîner dans
le couloir que lui a indiqué Char)
Vos deux recrues. Je les ai vu faire des choses que personne
ne peut faire. Je suis sûr que c’est eux qui ont provoqué
cette modification de la réalité. Il va falloir les arrêter
Octave.
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Les deux prennent le couloir en toute hâte. Ils montent un
escalier. Une sortie de secours se trouve à leur gauche. Elle
débouche sur le toit. Ils ouvrent la porte.
Séquence 87 – Ext Jour – Le toit du cinéma
Les deux hommes sortent sur le toit en courant et en cherchant
du regard ce que Char a décrit à John. Il la voit et se dirige
vers elle, toujours en tirant Octave qui ne semble pas bien
réaliser ce qui arrive.
Octave Hergebel :
Ca tombe bien, moi qui voulait que tu me retravailles la fin
du film !
John Duff :
Comme quoi ! Quand
arriver... Saute !
quelque
Octave s’engouffre dans
chantier, suivi de John.
le
chose
tube
doit
arriver,
d’évacuation
ça
doit
d’ordure
de
Séquence 88 – Ext jour – Devant les bureaux de l’entreprise
Venant de s’engouffrer dans le tube d’évacuation de déchet,
ils atterrissent devant le siège de l’entreprise Toilettes
Alain Térieur.
Octave Hergebel :
Qu’est-ce qu’on fait ici ?
Ils se nettoient pour retirer la poussière de leur vêtements.
John Duff :
On parachève l’œuvre que sera LDLN mon cher Octave !
Octave Hergebel :
Tu filmes toujours ?!
tourner !?
En
fait
T’avais
pas
encore
fini
de
John Duff :
Bonus du DVD, Octave, penses aux bonus !
97
Octave Hergebel :
Allez ! J’y vais ! (Il prend une grande respiration)
John Duff : (En voix off alors qu’on voit qu’Octave va pour
entrer dans les bureaux)
Nous arrivons en un temps où il est clair que le dénouement de
notre récit est proche... Même les plus petites personnes
peuvent changer la face du monde...
Séquence 89 – Int Jour – Bureau de Toilettes Alain Térieur
Dans les locaux de l'entreprise "Toilettes Alain Térieur", DH
et OuZ ont pris la place d'Alain Térieur et d'Olga
Tokilebo... Nos boute-en-train sont au bureau et vaquent à
leurs occupations...
OuZ alias Olga, travesti regarde un catalogue de Vente Par
Correspondance. En pleine commande de robe et de dessous
affriolants. Dans la salle voisine, DH alias Alain, sur fond
de musique indienne, plein de bâtons d'encens enfumant le
bureau, est en pleine méditation. Il est animé de gestes
hallucinés... (référence aux modifications de la matrice)
C'est là qu'arrive le producteur Octave Hergébel.
Octave Hergebel :
Bonjour. Vous me reconnaissez ? Octave Hergébel ! (il donne
sa carte a Ouz, qui lui en donne aussi une)
OuZ :
Bien sûr !
Octave Hergebel :
Où est votre collègue ? J’ai à vous parler.
OuZ :
Il est dans le bureau à côté.
Vous pouvez entrer; j'crois que pour l'instant, il n'est pas
occupé !
Hergébel rentre dans le bureau et trouve DH en pleine transe :
Octave Hergebel :
Humhum ? Excusez-moi ?!
Là DH se casse la gueule.
DH :
Oui, c'est pourquoi ? (en remettant sa première main sur le
bureau et commençant à montrer le bout de son nez)
98
Octave Hergebel :
Eh bien je viens vous apporter des nouvelles mon bon ami !
DH :
Ah ?
Et
quelle
genre
de
j’espère !!!(se faisant menaçant)
nouvelles ?
Des
bonnes
Octave Hergebel :
Oh, je pense que vous prendrez la réception de votre
rémunération comme une bonne nouvelle ! Voilà l'argent. 30000
comme convenu. (Hergébel tend un sac de sport plein de
billets)
DH :
Moui... Bonne nouvelle... Ca veut dire quoi ? Le cinéma c’est
fini ?
Ouz :
La poésie c’est fini ?
Octave Hergebel :
Malheureusement, même les meilleures choses ont une fin ! Que
je vous explique, je préfère faire un nouveau casting pour la
fin du film. Vous comprenez, je ne voudrais pas profiter de
vos talents sans réévaluer vos salaires, et comme je suis un
peu limite sur le budget… Enfin, vous avez parfaitement
rempli votre mission ! Je ne peux que vous féliciter, et je
peux d’ores et déjà vous dire qu’un grand succès vous attends
au cinéma ! Soyez certains que je recommanderais vos
services !
Ouz :
Ah bah c’est bien aimable mon bon monsieur !
DH met une tape sur le haut du crane de Ouz.
Octave Hergebel : (Il a vu le geste de DH, et sa voix semble
se resserrer à mesure qu’il parle)
Bon, et bien messieurs, je vais vous laisser sur cette
débauche de compliments. Je ne puis plus que vous dire adieu
et bon vent...
Octave Hergébel sort du bureau en pressant le pas. Les 2
autres restent dans le bureau hébétés, se regardant, et
commencent à discuter :
DH :
Ouz, mon éternelle zenitude m’abandonne ! Je crois que j’ai
eu un mirage auditif... T'as vu comment il nous vire comme
99
des mal propres ! Comment peut-il oser me faire ça alors
que...
OuZ :
Nous faire ça !
DH :
Oui nous faire ça, alors qu’il sait ! Il le sait non ?
OuZ :
Oui, c’est sûr, il le sait ! (Court Silence) Il sait quoi ?
DH :
Il sait que je suis ton père Luke !
OuZ :
Hein ?
DH :
Arrrghhh ! Non ! C’est une réminiscence d’une de mes vies
antérieures... Il sait que nous ne sommes pas dupe de son jeu
de dupe, regarder sous les jupes... des filles... Arghhh !
C’est pas possible, y a le scénariste qui s’amuse à me faire
dire des trucs débiles ! Encore un qu’il va falloir remettre
à sa place... Attend qu’on le trouve !
OuZ :
Ne crois-tu pas que pour le moment on a une autre priorité,
dont le prénom commence par "Oc" et se fini par "ve" ???
DH :
"Ocve" ? C’est quoi ça comme prénom ? Ca serait pas d’origine
scandinave ? Ocvé... Ah ça sonne bien !
OuZ :
Je parlais d’Hergébel ma poule.
DH :
Oh pardon... Me suis égaré... Tu veux peut-être qu’on essaie
de le chopper avant qu’il ne disparaisse...
OuZ :
Voilà une idée qu’elle est bonne !
DH :
C’est parti mon kiki ! Allons briser de l’Octave !
Il ouvre la porte pour sortir du bureau.
100
Séquence 90 – Ext Jour – Devant les bureaux
Ils viennent de sortir des bureaux de l’entreprise.
OuZ :
T'inquiètes, ce crime ne restera pas longtemps impuni...
DH :
On choisit quoi ?... Liposuccion cérébrale ?
OuZ :
C’est une idée,
système D :
mais,
j’avais
plutôt
pensé
au
bon
vieux
- Défoncer
- Dragetter
- Dessouder.
Pendant ce temps Octave Hergébel rejoint John Duff au pas de
course. Les deux compères sortent dans la rue, voient Octave
et John l’un à coté de l’autre, qui s’enfuient en courant et
passent à côté de deux hommes en noir. Là, dans le flou les
deux hommes s'approchent de DH et Ouz.
HSC :
Bonjour messieurs. Sécurité Cinématographique !
FIN
Générique de fin
A la moitié du générique :
CARTON NOIR
Puis affichage :
CE QUI VOUS AURAIT TOUT FAIT
COMPRENDRE DèS LE DéBUT ET QUI
AURAIT FAIT QUE çA AURAIT éTé
MOINS DROLE
101
Séquence 91 – Int Jour – Le bureau d’Octave Hergebel
Vendredi 24 juillet
Dans le bureau de la célèbre boite de production de cinéma RG
Belle Prod., Octave Hergébel travaille sur un dossier. Sa
secrétaire fait irruption dans son bureau pour l’avertir de
l’arrivée d’une personne avec qui il a rendez-vous.
Secrétaire :
Mr Hergébel ?
Octave Hergébel:
Oui, ma petite...
Secrétaire :
Mr Duff est arrivé...
Octave Hergébel :
Faites-le entrer, faites-le entrer !
Secrétaire : (à John Duff)
Vous pouvez entrer, Mr Duff.
Duff entre...
Octave Hergébel :
Alors, mon petit ! Comment
à ce que je vois !
vas tu ?! Toujours
aussi en forme
John Duff :
Oui, tout va bien pour moi. Alors, qu’est-ce qui est si pressé
que ça pour que tu me fasse revenir dans ton antre si
rapidement après ta dernière commande ?
Octave Hergébel :
Bah écoute, c’est pas compliqué. Tu abandonnes le tournage de
"Rodriguez !". Ca coûtera trop cher et j’ai besoin d’une
rentrée d’argent rapide… J’ai planché sur un nouveau projet
qui devrait plutôt bien se vendre et pour pas grand chose.
John Duff :
Attends ! Tout était prêt ! On devait commencer les tournages
la semaine prochaine ! Là le temps de tout préparer, on va pas
voir le film en salle avant au moins deux ans. T’as un
scénario ? Une équipe ? Un casting ? Parce que si tu veux une
rentrée d’argent rapide, c’est avec "Rodriguez !" que tu auras
le meilleur délai.
Octave Hergébel :
102
Si tu m’avais laissé finir j’aurais pu te dire que justement
non. J’ai un concept là assez intéressant qui se calque sur la
télé réalité, transposée au cinéma... Tu visualises ce que je
cherches à produire ou pas ?
John Duff :
Euh... Non pas trop. Développe un peu que je vois où tu veux
en venir...
Octave Hergébel :
Oh, bah tu sais, c’est pas très sorcier à monter. Le concept
de départ en fait, il consiste à faire un film où
interviendraient des gens complètement inconnus, et sans qu’on
leur dise quoique ce soit, ou le strict minimum. Au pire on
monte un bateau avec des simples d’esprits et ça fera
l’affaire !
John Duff :
Oui, enfin on risque méchamment le navet là quand même,
Octave ! On va se faire chier à regarder la vie de pauvre gens
comme ça qui sortent de nulle part !
Octave Hergébel :
Justement, j’ai planché sur la question des heureux élus... Et
je me suis dit que monter un bateau à des mecs qu’on ferait
sortir d’un HP, ça pourrait pas mal marcher... Faudrait
évidemment s’attendre à des réactions un peu surprenantes,
mais à terme, ça pourrait donner une sacrée comédie ! Enfin
maintenant, reste à voir comment ce serait filmé !
John Duff :
Ca paraît un peu tiré par les cheveux ton histoire là... Mais
ai-je vraiment le choix...? Je crois pas non. (Octave souriant
marquant son acquiescement) Quel est le délai alors ?
Octave Hergébel :
Et bien si tu pouvais me proposer un premier montage du film
dans un mois, ce serait pas mal... Oui, un mois... Enfin bon,
si je suis pressé, je te rappelle et tu me montre ce que tu as
fait ! Je pense que je devrais pas être trop déçu...
John Duff :
Déjà il faudrait que je mette au point un petit scénario pour
les faire entrer dans la danse !
Octave Hergébel :
Tu t’arranges comme tu veux, du moment que dans un mois j’ai
les premières épreuves du film...
CARTON NOIR
Générique de fin (2e partie)
103
Séquence 92 – Int Jour – Un placard
On voit les deux petits vieux du départ Serge et Adèle,
ligotés et bâillonnés. Serge est en caleçon. Un petit message
apparaît à l’écran :
Aucun petit vieux n’a souffert pendant le tournage de cette
"œuvre" cinématographique.
CARTON NOIR
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