Les confusions imparfait/passé simple
Objectif : l'imparfait et le passé simple sont deux temps du passé qui ont des valeurs
différentes. Il convient de connaître ces valeurs pour éviter les confusions d'emploi.
1. Les valeurs du passé simple
C'est un temps utilisé à l'écrit essentiellement, dans un énoncé coupé de la
situation d'énonciation ; son équivalent à l'oral est le passé composé.
Le passé simple est généralement employé pour exprimer des actions d'une
durée définie, quelle qu'elle soit (il peut aussi s'agir de plusieurs mois, voire de
plusieurs années...).
Ex. : Le lendemain, il rentra chez lui.
Elle travailla trente années dans la même boutique.
Il est employé pour :
– des actions de premier plan, qui font progresser le récit ;
Ex. : « Plein de ces idées, il se retira dans une maison de campagne sur les bords
de l'Euphrate. »
(Voltaire, Zadig, 1748.)
– des actions successives quand il y a plusieurs verbes.
Ex. : Il prit sa valise, ouvrit la porte, monta dans sa voiture et s'enfonça dans la
nuit.
2. Les valeurs de l'imparfait
La valeur générale de l'imparfait est l'expression d'actions de durée indéfinie. On
ne situe pas avec précision le commencement ni la fin de l'action qu'il présente.
Ex. : « Ainsi parlait Reschid, le soir de sa défaite. »
(Victor Hugo, « La Bataille perdue », Les Orientales, 1829.)
Il est employé pour :
– les actions de second plan ;
Ex. : « Il rassemblait chez lui les plus honnêtes gens de Babylone et les dames les
plus aimables. »
(Voltaire, Zadig, 1748.)
– les descriptions ;
Ex. : « La salle contenait à dîner dix-huit personnes et pouvait en admettre une
vingtaine. »
(Honoré de Balzac, Le Père Goriot, 1834-1835.)
– les actions répétées ou habituelles ;
Ex. : « Tous les jeudis, des habitués venaient faire une partie de boston. Félicité
préparait d'avance les cartes et les chaufferettes. »
(Gustave Flaubert, « Un cœur simple », Trois contes, 1877.)
– l'imparfait est le temps employé pour marquer la simultanéité des actions.
Ex. : « Au-dehors, une aigre bise soufflait, les passants [...] filaient vite, en
boutonnant leurs paletots. Cependant, toute une émotion fermentait dans les
boutiques du voisinage. »
(Emile Zola, Au bonheur des dames, 1883.)
Difficultés
A la 1re personne du singulier, les verbes du 1er groupe ont une prononciation
identique à l'imparfait et au passé simple. Pour éviter les confusions, on peut
remplacer le verbe du 1er groupe par un verbe d'un autre groupe ou remplacer la
1re personne du singulier par une autre personne.
Ex. : Le soir même, je regagnai ma caserne.
Le soir même, il regagna sa caserne.
Le soir même, je rejoignis ma caserne.
Tous les soirs, je regagnais ma caserne.
Tous les soirs, il regagnait sa caserne.
Tous les soirs, je rejoignais ma caserne.