ASCENSION ET CHUTE DU REICH NAZI Première conférence (14

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ASCENSION ET CHUTE DU REICH NAZI
Première conférence (14 octobre 2014) : LA MONTÉE DES PÉRILS, 1933-1939
La mise en place du système en Allemagne (1933-1934)
Le nazisme a profi de plusieurs facteurs favorables. En premier lieu, une crise économique
d’une ampleur exceptionnelle, aggravée par une politique de déflation qui jette dans la misère
6 millions de chômeurs. En second lieu, la maladresse des forces politiques républicaines
de gauche, qui sont obnubilées par leurs antagonismes : le Parti communiste KPD, un des plus
importants du Komintern, refuse de s’allier aux sociaux-démocrates et ne prendra pas au
sérieux la menace nazie avant 1934, et il contribue aussi à un climat de violence politique qui
peut indisposer l’électorat. En troisième lieu l’attitude des milieux d’affaires, que cette
agitation inquiète, et auxquels Hitler promet de rétablir l’ordre et de relancer l’industrie par
des programmes de grands travaux et de réarmement : le parti NSDAP obtient des soutiens
financiers de certains industriels de la Ruhr. En quatrième lieu le fait que les cadres
administratifs, judiciaires et militaires sont fondamentalement hostiles à la République,
et pensent pouvoir contrôler les nazis, qui ne sont pas pris au sérieux. Enfin ne sous-estimons
pas la passivité des puissances étrangères : la République de Weimar a souvent été traitée
avec méfiance et le danger pour la paix que représente le nazisme n’est pas toujours bien
compris, même à Paris et à Moscou.
Le premier gouvernement dirigé par Adolf Hitler est un gouvernement de coalition
les nazis apparaissent en janvier 1933 comme neutralisés par des personnalités conservatrices
ou militaires. Mais on commence à prendre le contrôle de la police et à arrêter les opposants.
En fait, dès l’arrivée au pouvoir, des manifestations violentes s’en prennent aux juifs et aux
intellectuels, et le gouvernement dissout le Reichstag et provoque de nouvelles élections
législatives en mars 1933. Elles se déroulent dans un climat d’une rare violence et en février,
l’épisode de l’incendie du Reichstag permet de mettre les communistes hors la loi. Les
résultats sont quand même significatifs : le NSDAP n’obtient pas la majorité absolue des
voix ; il réalise de beaux succès dans les régions protestantes et au sein des classes moyennes,
mais les milieux ouvriers et les régions catholiques restent plus attachés aux autres partis.
En fait, l’exclusion des députés communistes permet d’obtenir du Reichstag les pleins
pouvoirs, ce qui permet d’accentuer la répression et de faire disparaître les forces politiques
et syndicales indépendantes. La plupart des partis disparaissent et la signature d’un concordat
avec la papauté favorise le sabordage du dernier, le Zentrum catholique. Après la fête du 1er
mai les leaders syndicaux sont arrêtés et les syndicats vont être intégrés dans un Front du
Travail nazi. Durant l’été 1933, on en est déjà au régime du parti unique et les
organisations nazies vont prendre le contrôle de toute la vie sociale : épuration des universités,
mainmise sur les organisations de jeunesse, sur les associations de toute sorte.
Le régime va quand même connaître des difficultés sérieuses en 1934. Tout d’abord sa
politique étrangère de réarmement et de retrait de la SDN dès 1933 l’isole, et cela
apparaît quand les nazis autrichiens sont autorisés à menacer la république voisine, et
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assassinent le chancelier Dollfuss en juillet 1934. La réaction de Mussolini, qui a toujours
soutenu « l’austro-fascisme », est très ferme et oblige Hitler à reculer.
Et surtout le régime lui-même a des problèmes d’orientation. Le chef des SA Ernst Roehm,
ancien officier et compagnon des premières luttes, encourage au sein de ses troupes une
attitude violente et socialement contestataire, qui inquiète les milieux conservateurs : en
particulier au sein de l’armée, des milieux d’affaires et des SS, qui apparaissent comme les
rivaux potentiels des SA. Le vice-chancelier Von Papen se fait l’écho des réticences des
milieux conservateurs et de l’entourage du vieux président Hindenburg. Hermann Goering et
Heinrich Himmler s’opposent de plus en plus à Roehm, et en juin Hitler choisit le camp
conservateur : les chefs SA sont massacrés fin juin lors de la « Nuit des Longs couteaux »,
Roehm doit se suicider et les SA perdront leur rôle majeur au profit des SS. Aucune
justification sérieuse n’est donnée à cette purge sanglante, et le vieux président, le maréchal
Hindenburg, félicite Hitler d’avoir rétabli l’ordre. Après sa mort en août, Hitler décide de
cumuler les fonctions de président avec celles de chancelier. Un plébiscite triomphal fait
entériner par les électeurs le triomphe de celui qui est désormais « le Führer ». La phase de
mise au pas (Gleichschaltung) de la société est alors terminée.
Le fonctionnement du régime
Hitler a désormais un pouvoir d’autant plus incontesté que les succès économiques et
diplomatiques du système vont se succéder jusqu’en 1939. Mais il associe au
fonctionnement de son régime des cadres traditionnels, fonctionnaires, magistrats,
officiers, diplomates, à condition qu’ils soient dociles, tout en assurant la promotion de
nouveaux dirigeants nazis : Gauleiter à la tête des régions qui remplacent les anciens Länder
et imposent une centralisation administrative inconnue dans l’histoire allemande, et au
sommet quelques potentats qui assument une partie du pouvoir. Hitler se présente comme
une sorte de génie inspiré qui doit guider l’Allemagne, mais il travaille peu, contrairement
à Mussolini ou Staline, et se réserve souvent un rôle d’arbitrage entre différents clans et
groupes de pression. Il vit assez simplement à Berlin ou dans les montagnes bavaroises près
de Berchtesgaden, et met en scène habilement ses prestations publiques lors des grandes fêtes
du régime, en particulier en septembre au congrès du parti à Nuremberg ou en novembre à
Munich.
Il a autour de lui une petite cour de dévots, avec en particulier Joseph Goebbels, ministre de
la propagande, qui prend en mains le contrôle de la presse et des moyens d’expression
modernes, comme le cinéma ou la radio. Parmi les grands barons du régime, le fastueux
maréchal Hermann Goering cumule les fonctions de président du Reichstag, de commandant
de l’armée de l’air renaissante (Luftwaffe), et bientôt en 1936 de responsable de la
planification économique, mais le véritable responsable de l’économie est au départ Hjalmar
Schacht, qui s’est illustré en opérant la réforme monétaire de 1925, et dont une des priorités
est le maintien de la solidité du Reichsmark. Le rival de Goering est Heinrich Himmler,
Reichsführer SS, qui domine tout l’appareil répressif. D’autres barons se taillent des sphères
d’influence, comme le Dr Ley, responsable du Front du Travail, ou Alfred Rosenberg, qui fait
figure d’idéologue officiel, mais la guerre mondiale amènera des changements notables dans
la rivalité pour le pouvoir.
La répression est déjà dans la compétence des SS. Ceux-ci représentent l’élite du parti,
sélectionnée en fonctions de critères raciaux et d’une certaine instruction, et astreinte à une
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stricte fidélité au Führer (Meine Ehre heißt Treue : « mon honneur, c’est ma fidélité ») et à la
hiérarchie SS, qui est parallèle à celle de l’armée. A l’intérieur des SS, se distinguent déjà
ceux qui se consacrent à l’encadrement de la police, qui dépend en fait de Himmler, ceux qui
vont se consacrer à l’encadrement des camps (qui seront les SS « tête de mort ») et la guerre
amènera l’essor d’unités combattantes SS, les Waffen SS. Les premiers camps de
concentration ont été ouverts par les SA en 1933 et sont maintenant sous l’autorité des
SS : il n’y a aucune indépendance de la justice, et les camps constituent un monde à part.
Les magistrats sont astreints à prêter serment au Führer, et les opposants (communistes,
sociaux-démocrates, pacifistes) ou les marginaux (homosexuels, juifs) peuvent être détenus
sans jugement, et maintenus en détention après la fin de leur peine officielle. Il s’agit
officiellement de camps de travail, installés à proximité des villes (Dachau près de
Munich, Buchenwald près de Weimar, Oranienburg près de Berlin), et les SS traitent
durement les détenus, qui seront souvent loués à des entreprises privées dans des camps
annexes. Chaque annexion se traduira par de nouvelles arrestations et de nouveaux
camps : Mauthausen en Autriche, Theresienstadt en Bohême. Les détenus restent surtout
allemands, et peuvent finalement être libérés, mais en général ils évitent de trop parler de leur
expérience, et les familles préfèrent aussi garder le silence
Le racisme est au cœur de l’idéologie du régime, qui enseigne que les Allemands
constituent une race supérieure dont on doit préserver la pureté, et que les juifs sont un
élément pernicieux que l’on doit séparer du peuple allemand. La montée du nazisme s’est
accompagnée de violences contre les commerçants et les intellectuels juifs, et les lois raciales
de Nuremberg définissent en 1935 qui est juif et interdisent le mariage et les relations
sexuelles entre Allemands et juifs. Ceux-ci sont exclus d’un certain nombre de professions
libérales, où ils étaient nombreux et exerçaient une certaine influence, de l’enseignement, et
l’accès des juifs aux études est strictement limité.
En fait un des buts de cette politique est de priver les juifs de leurs liens avec la société et des
les pousser à émigrer en abandonnant leurs biens, et ceux qui survivront seront surtout
ceux qui quittent l’Allemagne avant 1938. Quelques célébrités allemandes du monde de la
culture et de la science vont alors quitter le pays, à commencer par Albert Einstein, Fritz
Lang, etc. A la fin de cette année 1938, le meurtre d’un diplomate allemand sert de prétexte
le 9 novembre à une sorte de pogrom violent (la « Nuit de Cristal ») où on attaque les
synagogues, on s’en prend physiquement aux juifs et où on leur extorque une amende
collective : c’est une première étape vers une persécution encore plus violente.
Dans ce contexte les opposants éventuels ont peu de moyens d’expression, et sont très isolés.
L’Eglise catholique apprécie peu le nazisme, mais ne le dit guère, et elle acceptera l’annexion
de l’Autriche. Les protestants sont divisés : une partie adhère à l’Eglise du Reich qui est
ouvertement pronazie, mais les pasteurs de « l’Eglise confessante » seront sans doute le
groupe résistant le plus actif. Certains militaires s’inquiètent des ambitions belliqueuses du
Führer, mais comment s’opposer à un leader qui remporte tant de succès diplomatiques ?
En fait le régime n’est pas que répressif, et sa propagande s’appuie sur une mise en
condition de l’ensemble de la société. La jeunesse est embrigadée systématiquement, avec
une politisation de l’enseignement et une mobilisation en uniforme dans les organisations du
Parti (Jeunesses hitlériennes, etc.), en séparant strictement garçons et filles : celles-ci
doivent se préparer à être de bonnes mères de famille, car le régime encourage la natalité, et
les garçons doivent se préparer à être de bons soldats. Le sport est l’occasion de mobiliser
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les jeunes et les masses populaires, et les Jeux Olympiques de Berlin sont en 1936 d’exalter
le sport dans des installations nouvelles.
Le rôle de l’art est redéfini : les artistes d’avant-garde, qui ont illustré le malaise et la
créativité de l’Allemagne avant 1933, sont dénoncés comme « dégénérés », et au mieux
interdits de production : même Emil Nolde, qui a adhéré au NSDAP, ne peut exposer ses
œuvres. Un art officiel se développe, qui exalte la société rurale, la beauté des corps
athlétiques (sculptures d’Arno Brecker), et ce style néoclassique va se retrouver dans les
projets architecturaux grandioses qu’Albert Speer conçoit pour Berlin.
Cela ne suffit pas à rallier les foules, qui apprécient surtout le recul du chômage et le
régime exalte le travail. Les jeunes et les chômeurs sont engagés dans des chantiers financés
par l’Etat, et le réarmement relance des secteurs essentiels comme les mines, la métallurgie,
les industries mécaniques, les chantiers navals, etc. Cela coûte cher aux finances publiques et
a pour contrepartie le blocage des salaires ; les syndicats ont disparu, et on exalte l’effort
collectif des menus à plat unique du dimanche. Le Front du Travail organise en contrepartie
les premiers voyages collectifs à la mer ou à la montagne, en Allemagne uniquement, et on
promet même une future « voiture populaire » (prototypes de Ferdinand Porsche, 1936). Mais
les succès diplomatiques du régime sont aussi un argument de poids : Hitler a rendu à
l’Allemagne sa puissance et rétabli le respect qu’elle avait perdu en Europe.
Crises et succès diplomatiques (1935-1938)
L’année 1934 a connu un grave échec diplomatique au sujet de l’Autriche et inquiété les
puissances européennes. Alors que le réarmement allemand est seulement commencé, les
dirigeants soviétiques ont pris conscience du danger nazi, et le Komintern adopte un virage
radical en mettant l’antifascisme et l’union avec les socialistes au premier plan de ses
priorités : on sait qu’en 1936 les « Fronts populaires » vont gagner les élections en France et
en Espagne. Mais l’URSS reste isolée, les projets d’alliance avec la France n’aboutiront pas,
et des pays comme la Pologne ou la Hongrie lui restent farouchement hostiles. Les dirigeants
de la France, de la Grande-Bretagne et de l’Italie ont esquissé une entente lors de la
conférence de Stresa en avril 1935. Mais la Grande-Bretagne dirigée par le conservateur
Stanley Baldwin ne souhaite pas s’engager, et préfère négocier avec Hitler un accord limitant
l’effort militaire naval allemand. De plus les Occidentaux ne se sont pas opposés en janvier au
plébiscite sur la Sarre, qui est un triomphe pour Hitler ; les Sarrois préfèrent l’annexion à
l’Allemagne à une solution d’autonomie, et c’est un premier succès diplomatique qui rend
le traité de Versailles de plus en plus caduc.
Un autre succès survient un an plus tard avec la remilitarisation de la Rhénanie en mars
1936. La rive gauche du Rhin et les grandes villes avaient été évacuées par les troupes
françaises au moment de la brève détente franco-allemande. Hitler prend prétexte du
rapprochement franco-soviétique pour y envoyer la Wehrmacht, tout en prévoyant un repli si
les Français envoient des troupes. Mais la France est en pleine campagne électorale, et le
gouvernement français se contente de protester, manquant ainsi la meilleure occasion de
ridiculiser l’aventurisme du Führer, qui continue à bon compte à violer le traité de Versailles.
Mussolini veut toujours protéger l’Autriche mais espérait aussi que les Occidentaux le
laisseraient mener ses aventures coloniales. Il n’a pas au départ de sympathie particulière pour
Hitler, mais quand il entreprend la conquête de l’Ethiopie en 1935, la France et la Grande-
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Bretagne se croient tenues de s’associer à la condamnation de l’Italie par la SDN.
L’Allemagne a quitté la SDN et Hitler saisit l’occasion pour ne pas appliquer les sanctions
contre lItalie. Cela amorce un rapprochement avec le régime fasciste, qui va se traduire en
1936 par la proclamation d’un « Axe Rome-Berlin » qui rompt l’isolement diplomatique de
l’Allemagne, et auquel le Japon va s’associer.
La guerre d’Espagne accentue le rapprochement, quand l’Italie encourage en juillet 1936
le soulèvement des généraux espagnols contre le gouvernement républicain du Front
Populaire. Les Britanniques ne soutiennent pas les républicains, et la France se résigne à
accepter un accord de « non-intervention » que tous signent. Mais cet accord sera fictif : les
communistes de tous pays forment le gros des volontaires des « Brigades internationales » qui
combattent du côté républicain, Mussolini envoie des troupes du côté franquiste et Hitler avec
sa « Légion Condor » fait de l’Espagne le terrain d’essai de son aviation. En 1937, si on tient
compte en Orient des relations tendues entre le Japon et l’URSS à propos de la Chine, le
monde semble proche d’un affrontement entre fascismes et communisme. Un « Pacte
antikomintern » a d’ailleurs été signé avec des pays comme la Hongrie, l’Italie, le Japon, mais
pour le moment cela n’engage à rien.
Durant l’hiver 1938 Hitler écarte les chefs de l’armée qui ne lui semblent pas assez dociles, et
remplace le ministre des Affaires étrangères par un amateur, Joachim von Ribbentrop : il
accroît ainsi son pouvoir sur l’armée et la diplomatie. Et il relance la tension en posant à
nouveau la question autrichienne. Il encourage l’agitation des nazis autrichiens et exige
brutalement du chancelier Kurt von Schuschnigg une participation de leur chef Seyss-Inquart
au gouvernement. Le chancelier autrichien tente alors de lancer l’idée d’un plébiscite sur
l’indépendance, mais Hitler menace l’Autriche d’invasion, et Schuschnigg démissionne.
Finalement en avril le plébiscite aura lieu, mais après l’occupation militaire du pays et
l’arrestation des opposants : l’Anschluß du pays est évidemment acceptée triomphalement.
Cette fois Mussolini n’a pas bougé, et Hitler l’en remercie. En fait l’Autriche perd toute
autonomie, mais l’Allemagne a pu invoquer le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes
pour l’annexer. C’est encore ce principe que l’on va invoquer à propos des Allemands « des
Sudètes » des régions tchèques, ce qui provoque une nouvelle crise durant l’été 1938.
La Tchécoslovaquie est une création des traités de paix, et est un état pluriethnique
comprenant diverses minorités. Les Allemands occupent surtout les riches régions
périphériques de la Bohême de la Moravie tchèques, et sont en fait plus nombreux que les
Slovaques dans cet état dominé par les Tchèques. Mais au départ les partis allemands se sont
intégrés à la vie politique et ont même participé à des majorités gouvernementales.
Les dirigeants tchèques se sont quand même méfiés ; ils ont fortifié leurs frontières avec
l’Allemagne et établi des alliances, en particulier avec la France et l’URSS. Hitler va
encourager l’action du Parti des « Allemands des Sudètes » de Konrad Henlein, qui
réclame le rattachement au Reich. Mais le président Edvard Beneš ne se laisse pas
intimider. Durant l’été 1938, on est dans une situation de crise grave : la France et
l’URSS se déclarent prêtes à soutenir la Tchécoslovaquie, et en septembre 1939 le président
du conseil français Edouard Daladier décide une mobilisation partielle.
Même si Hitler a éliminé en janvier les principaux chefs militaires, certains s’inquiètent
devant les risques qu’il prend, en particulier le général Ludwig Beck qui entre même en
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