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3 Voir le bref historique de la question fait
par Cl. Obsomer, op. cit., p. 37-41.
4 À titre de seuls exemples∞∞: K. Sethe,
Sesostris (UGAÄ 2), 1964 (reproduction
anastatique de la version de 1900), p. 3-24∞∞;
J. Omlin, Amenemhet I. und Sesostris I. Die
Begründer der XII. Dynastie, 1962∞∞; D. Wil-
dung, L’âge d’or de l’Égypte. Le Moyen
Empire, 1984∞∞; Cl. Vandersleyen, L’Égypte
et la vallée du Nil 2. De la fin de l’Ancien
Empire à la fin du Nouvel Empire, 1995∞∞;
W. Grajetzki, The Middle Kingdom of
Ancient Egypt. History, Archaeology and
Society, 2006∞∞; N. Favry, Sésostris Ier et le
début de la XIIe dynastie, 2009.
5 Voir les travaux pionniers de G. Posener,
Littérature et politique dans l’Égypte de la
XIIe dynastie, 1956∞∞; id., L’enseignement
loyaliste. Sagesse égyptienne du Moyen
Empire, 1976. Voir également les questions
que soulèvent ses recherches, et par exemple
W.K. Simpson, «∞∞Belles Lettres and Pro-
paganda∞∞», dans A. Loprieno (éd.), Ancient
Egyptian Literature, History and Forms
(ProblÄg 10), 1996, p. 435-443∞∞; W. Schen-
kel, «∞∞„Littérature et politique“∞∞ – Fragestel-
lung oder Antwort∞∞?∞∞», dans E. Blumenthal
– J. Assmann (éd.), Literatur und Politik im
pharaonischen und ptolemaïschen Ägypten.
Vorträge der Tagung zum Gedenken an
Georges Posener, 5.-10. September 1996 in
Leipzig (BdE 127), 1999, p. 63-74. Quant à
l’idéologie royale et la légitimation, au sein
d’une abondante bibliographie, voir entre
des études consacrées aux proces -
sus de légitimation du pouvoir royal
au Moyen Empire et en particulier
sous Sésostris Ier. L’analyse des
moyens d’expression du pouvoir et
de son idéologie à travers les pro-
ductions artistiques de l’Égypte
phara o nique, et notamment la litté-
rature, se caractérise par une abon-
dante production scientifique5 mais,
Si je m’accorde avec plusieurs
auteurs sur la faiblesse de l’hypo-
thèse «∞∞corégenciste∞∞», tant à propos
des arguments épigraphiques et
philologiques qu’à propos de ceux
relatifs à l’idéologie du pouvoir pha-
raonique, il importe en outre de
signaler que l’étude du début du
règne de Sésostris Ier s’est très forte-
ment polarisée sur cette question des
corégences putatives3, avec pour
conséquence l’absence de toute
reconstitution du canevas événemen-
tiel des premières années passées par
le souverain à la tête de son pays. Ce
constat concerne plus globalement la
totalité des 45 années durant les-
quelles le roi exerça son pouvoir,
puisqu’il n’existe, à ma connais-
sance, aucune étude retraçant le
déroulement diachronique du règne
de Sésostris Ier. Cela ne signifie pas
pour autant que ce champ d’investi-
gation soit une terra incognita, car
de nombreuses publications ont
abordé cette période4, mais force est
de constater que ces diverses contri-
butions ont surtout été thématiques
et n’ont jamais cherché à associer
dans une même trame chronologique
les projets architecturaux du souve-
rain, les productions artistiques, les
campagnes militaires et les expédi-
tions en direction des carrières et
des gisements minéralogiques.
L’assassinat d’Aménemhat Ier a
également suscité le développement