La contraction isométrique d’un
muscle en tension est suivie
d’une phase de relâchement de
quelques secondes, à condition
que la contraction n’entraîne pas
de raccourcissement, qu’elle
s’installe progressivement,
qu’elle soit importante et cons-
tante, et maintenue sans saccade.
C’est durant cette phase de relâ-
chement de quelques secondes
que l’étirement progressif inter-
vient, limité à ce qu’accorde le
muscle, et sans dépasser le seuil
douloureux, “soft endfeel” des
anglo-saxons.
En pratique,la souffrance mus-
culaire doit être authentifiée par
la palpation du corps du muscle
quand il est accessible, par l’éva-
luation de la limitation du jeu
articulaire et par l’appréciation
du caractère de l’arrêt articulaire :
“dur” comme la fin de l’extension du coude, “ferme”
comme la fin de la rotation axiale huméro-radiale, ou
“mou” comme la fin d’une flexion de genou normal.
Le jeu articulaire doit être rétabli, dans les limites de la
non-douleur, avant de débuter le traitement.
L’articulation sera mobilisée dans sa position de relâ-
chement maximal. Quelques mobilisations douces dans
le sens de la restriction auront pour but d’échauffer le
muscle en préalable à l’effortqui lui sera demandé.
La mise en tension du muscle se fait en fixant l’une
de ses extrémités et en exerçant une tension à partir de
l’autre. La limite est atteinte aux premières douleurs
ressenties et les insertions sont fixées dans cette posi-
tion.
La contraction exercée par le patient, rassuré, est
équilibrée par le thérapeute, sans douleur, sans dépla-
cement des insertions, sans à-coup. Elle dure cinq
secondes.
Le relâchement opéré par le patient est respecté pen-
dant les quelques secondes qui précèdent la relaxation
musculaire. Les insertions sont toujours fixes.
L’allongement, opéré par le thérapeute, interviendra
environ deux ou trois secondes après la fin de la phase
de contraction, il se fera dans la direction restreinte,
très progressif afin de ne pas stimuler les FNM, son
amplitude sera fixée par la tolérance de la fibre mus-
culaire et non par l’idée que le praticien se fait du gain
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Etirements myotensifs
contrôle du tonus musculaire. Grâce à lui il y a, en per-
manence, une coordination parfaite entre muscles ago-
nistes et antagonistes. Un interneurone assure la
connexion entre les fibres Ia des uns et les moto-
neurones Alpha des autres. Ainsi, une action excitatri-
ce ou inhibitrice sur un muscle agoniste entraîne l’ef-
fet inverse sur le muscle antagoniste.
Le système extra-pyramidal, enfin, qui influence
tous les systèmes précédents et nous oblige, pour com-
prendre plus facilement l’action du traitement myoten-
sif, à suivre le conseil de J Y Cornu en faisant échap-
per, très artificiellement, un groupe de moto-neurones
aux influences des efférences centrales.
Ala lumière de ce que nous venons de rappeler, on
comprend qu’une tension musculaire excessive cédera
àla stimulation des récepteurs de Golgi à condition
que l’étirement soit pratiqué lentement et soit d’inten-
sité suffisamment importante pour garantir la non-
intervention du système myotatique direct.
Principes et application du
traitement myotensif
Plus encore qu’ailleurs, la réussite du traitement est
fonction du degré d’implication du patient.
Figure2.
RACHIS - Vol. 14, n°1, Mars 2002.