Le sacrement de la réconciliation

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Le sacrement de la réconciliation
Voici l'enseignement d'une jeune femme sur le sacrement de réconciliation entre-coupé
de témoignages personnels
il y a quelques années, je ne voulais pas aller me confesser. Et maintenant, j'y vais en
courant.
1- Pourquoi ne pas y aller ?
Telles étaient mes réponses : « Je me confesse en direct, c’est mieux, pas besoin
d’intermédiaires ! » « Le prêtre est un homme, je n’ai pas à lui raconter mes fautes, et il va me
juger ; personne en plus que je serais amenée à croiser encore ; c’est gênant »
La honte bloquante !
Et aussi, je ne voyais pas forcément mon péché, le mal dans ma vie. Je ne mesurais pas
vraiment ce qu’était un péché, et encore moins ses conséquences. Dans le même ordre
d’argument que « je me confesse en direct », je ne ressentais plus le besoin d’aller à l’église, et
encore moins à la messe, puis qu’aussi, je pouvais « prier en direct et n’importe où ! ».
Bon, le résultat, c’est que je ne faisais plus rien du tout et me laissais porter par le courant de la
société et de mes sentiments, envies,…
2- Pourquoi y aller ?
Parfois, je décide d’y aller. Il est bon je pense de se donner un rythme (comme pour la visite
médicale annuelle, bien qu’ici, ce serait plutôt mieux « mensuelle »). Pour s’y obliger. Parfois, on
peut manquer de courage… et le temps passe vite, on peut être tenté de repousser à demain,
demain, demain, et plus on attend, plus il y en a (des péchés !) et plus c’est difficile !
Et puis aussi, petit péché ou petits problèmes qu'on affronte pas tout de suite et qu'on avoue pas
tout de suite et qui , en attendant peuvent grossir, empirer, s’installer, et deviennent encore plus
difficile à dire, et à corriger.
Parfois aussi, c’est un besoin subit. Je me rends compte que j’ai blessé Jésus. Il y a une prise de
conscience et je ressens le besoin d’aller au plus vite lui demander pardon. Comme un enfant qui
vient de faire une bêtise et s’empresse d’aller le dire à son père.
3- Qu’est ce qu’un péché ?
Je n’ai pas fait d’études de théologie, et pour moi, c’est de blesser, d’attrister Jésus (manque
d’amour envers Dieu ou le prochain) Il y a bien des façons de le faire. Beaucoup « d’occasions »
de blesser Jésus, surtout quand on sait qu’il est en chacun de nous.
Quand je boude quelqu’un, je boude Jésus ! Je ne l’aime donc pas, et Jésus a besoin qu’on
l’aime. Quand je blesse quelqu’un, je blesse Jésus. Depuis que j’ai compris ça, par exemple, j’ai
pris la décision de ne plus téléphoner au volant. Ce n’est pas la menace de l’amende qui m’a
convaincue, mais la prise de conscience du péché. Mais ce n’est pas pour autant que j’y résiste
toujours … Il y a parfois de « bonnes excuses » pour le faire…. Mais ce qui est génial aussi, c’est
que, quand je souris à quelqu’un, je souris à Jésus !
Quand j’aide quelqu’un, j’aide Jésus ; quand j’aime quelqu’un, j’aime Jésus !
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Alors, ça devient évident pour moi d’aller me confesser, c’est à dire, demander pardon et me
réconcilier avec mon ami !
Et il ne faut pas tarder.
Une expérience m’a édifiée, et son souvenir m’enseigne encore.
J’avais beaucoup aidé le fils d’un ami. Mais en retour, il ne m’a pas rendu ce que je
lui avais prêté, ou en mauvais état, et était parti « en dette », sans un merci. Je ne
lui avais pas pardonné, mais l’avais oublié. Jusqu’au jour où j’appris son décès brutal
dans un accident de plongé. Son corps ne fut jamais retrouvé. Il avait 25 ans.
Rancœur, il n’y avait plus dans mon cœur, mais par contre, une grande tristesse, le
regret de s’être quittés sans s’être réconciliés. Parce que je crois en la vie éternelle,
à la communion malgré la disparition d’ici, je lui ai dit que je lui pardonnais, et lui ai
demandé pardon. Et la paix est revenue, comme si l’amitié était sauvée, au-delà de
la mort. Du coup, le contact qui avait été rompu avec ses parents est aussi renoué.
Et pour moi, la douleur de sa disparition est comme passée, comme si le contact
était toujours là. Je pense que nous avons besoin de pardonner et de recevoir le
pardon pour pouvoir continuer à vivre, à aimer.
3- Qu’est ce que la confession ?
Pour moi, la confession, c’est demander pardon à Jésus, Dieu fait homme, de l’avoir blessé,
attristé, oublié, …
Je prie aussi l’Esprit Saint, et Marie, de me montrer ce que j’ai fait, ou pas fait, dit ou pas dit,
regardé ou pas regardé, pensé,… qui a peiné Jésus.
Parfois aussi, alors que je n’ai rien demandé, l’Esprit Saint, de lui-même, vient me le dire, et c’est
alors un besoin subit d’aller demander pardon.
Et le prêtre ?
Oui, il est l’intermédiaire, corporellement visible, mais en fait, il agit par grâce en personne du
Christ, et c’est Lui qui donne le sacrement de réconciliation, c’est à dire, la réponse , le pardon de
Dieu.
Je Lui demande pardon. Première étape.
Dieu me pardonne.
Dieu me pardonne parce qu’Il m’aime. Il m’aime avec toutes mes imperfections. Imperfections
qui, quand à moi, paraissent gigantesques, insurmontables et inguérissables, sont pour Lui «une
goutte d’eau dans un brasier ardent » (Ste Thérèse), le brasier de son immense amour.
Un jour, j’ai vraiment compris et expérimenté, qu’à Lui, je pouvais tout dire.
Pas à une amie, même la meilleure, qui pourtant est sœur consacrée, et en qui j’ai toute
confiance, même pas à mes parents.
J’ai senti que Lui, m’aime et m’aimera toujours. Il me trouve belle même quand j’ai tellement
honte de moi-même.
Lui seul est capable de tout pardonner.
C’est pourquoi aussi, quand nous n’arrivons pas à pardonner quelque chose à quelqu’un, nous
pouvons aussi le prier de pardonner Lui en nous.
La confession est donc aussi et surtout un acte de foi. La foi que Dieu est mon père et m’aime.
Comme dans la parabole du fils prodigue (Luc 15. 11-31). Notre Père est si heureux quand nous
revenons vers Lui, qu’il pardonne et nous invite à la fête, au festin.
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C’est aussi un acte d’humilité. Une demande, un pas vers Lui.
Il nous attend, les bras déjà ouverts. Les bras en croix, car il est mort sur la croix pour racheter
nos péchés.
4- Les fruits de la réconciliation
Dieu nous invite au festin !!!
Recevoir son pardon nous met le cœur en joie !
Après le confession, je me sens toute propre et légère !!!
Je me sens libérée aussi.
Et guérie.
Car j’ai remarqué aussi que le fait de taire quelque chose qui nous fait
honte, honte de nous-même,
nous emprisonne dans le mensonge, et nous empêche donc même de
guérir. Même, on peut se dire que c’est perdu d’avance, et les efforts
mêmes nous semblent inutiles, et alors, le mal qui nous fait tant honte, au lieu de guérir, empire.
Comme si j’avais honte d’aller voir le médecin pour une angine et finalement, je mourrais d’une
pneumonie.
J’avais quelque chose de gros sur le cœur, et dont j’avais honte, depuis une
quinzaine d’années.
Un jour, mais pas à la première confession, parce que c’était trop dur à ce moment,
j’ai tout dit. J’avais besoin de vider enfin mon sac.
En plus, la réponse fut non seulement le pardon, mais aussi que j’avais surévalué ce
mal.
J’étais aussi délivré du sentiment de culpabilité qui me faisait me dénigrer encore
plus.
Le pardon de Dieu nous remet aussi debout, nous permet aussi, à travers son regard plein
d’amour, de nous aimer nous-même.
Indispensable étape pour pouvoir aimer l’autre : «Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».
Vider mon sac ?
C’était bien ça. Ce sac trop lourd qui me faisait courber le dos, baisser la tête et manquer le beau
paysage de la vie, les beaux visages de mes frères !
Et ce sac, s’il est plein, comment le Seigneur peut-Il encore le remplir de son amour ?
Oui, il nous faut le vider régulièrement pour pouvoir y accueillir tous les cadeaux que Dieu veut
nous faire !
Acte de foi ?
Parfois, on ne sent rien ! Mais il faut alors avoir foi que Dieu m’a pardonnée !!!
Une fois, je suis retournée demander pardon pour la même chose…
le prêtre ne me l’a pas donné ; j’étais étonnée et déçue…
Il m’a dit « je te pardonne de n’avoir pas accepté le pardon »… !
Manque de foi que j’avais eu, foi que ma demande avait été exaucée !
Parfois, on hésite à y aller. Par exemple, parce qu’on a toujours le même péché à avouer ! On se
dit « A quoi bon ! j’ai déjà demandé pardon, Il m’a pardonnée, et je suis retombée ! Oserais-je
encore demander ? Est-ce que je le mérite ? Je ne suis pas sûre qu’après, je ne retomberais pas
encore ! »
Mais oui ! Je suis toujours pécheur, et Dieu est venu pour les pécheurs, pour moi donc, et aussi,
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même si je retombe, à chaque fois, il me relève.
Ca aussi, il faut le croire. Il ne se lasse pas et ne se lassera jamais de nous relever. Et ainsi, petit
à petit, nous avançons vers Lui.
Un matin de semaine, j’arrivais à la messe, venant de l’autre bout de B où j’avais
dormi chez mon ex-ami.
A la porte de l’église, je n’osais entrer, trop honteuse de ma conduite. C’est alors que
je tombais sur une amie à qui j’osais expliquer la situation et mon incapacité à
entrer.
Elle me sauva, en me disant : « Jésus est venu pour les malades, pas pour les bien
portants ! Si tu n’entres pas, tu lui tournes le dos. C’est alors l’ennemi qui se frotte
les mains ! »
Et je suis entrée, et ainsi, ce message compris, c’est avec ma misère que j’ai
continué de jour en jour à découvrir toute la miséricorde de Notre Père.
Chute après chute, pardon après pardon, et par tous les événements et rencontres qu’Il a
permis, je suis maintenant tout à fait libre de cet ami.
(Même si je sais devoir rester vigilante)
Il m’arrive aussi parfois de me trouver plus « moche » que Jésus le pense !
Je sens que je mérite une grosse sanction, et c’est souvent que je trouve la pénitence bien douce
! Souvent aussi, qu’elle « tombe » bien.
Elle devient cadeau, opportunité de découvrir tel saint, telle prière, tel psaume, …
qui justement, apporte à ce que je vis à ce moment.
5- Pour conclure
la confession nous rapproche toujours plus de Lui. Et n’est-ce pas le but
de notre passage ici ?
Il y a une corde qui nous relie à Dieu. A chaque péché, nous coupons la
corde.
A chaque confession, Il y fait un nœud. Et donc, chaque fois, la corde
devient plus courte, et donc, nous sommes plus proche de Lui !
Sa miséricorde nous attire à Lui. Jamais le berger ne cessera de chercher la brebis, et Dieu
se réjouit pour toute âme qui revient à Lui.
Après avoir quitté l’Eglise et avoir beaucoup erré pendant plus de 10 ans, je remercie Dieu de
m’avoir protégée toutes ses années, de m’avoir regardée quand je ne le regardais plus, de
m’avoir accueillie avec tant de tendresse, et aussi je ne peux m’empêcher de me réjouir de la joie
qu’Il a eu à ma conversion !!!
Je ne peux m’empêcher non plus de prier pour la conversion d’autres âmes errantes, pour elles,
et pour Sa joie à Lui !
J’ai l’impression qu’il y a là-haut un tonnerre d’applaudissements, des éclats de rires et cris de
joie !
Rien d’autre ! Pas de reproche, de compte, ou autre !
Sabine
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