Chapitre 0 : Introduction
22/01/2007
Selon Daniel Noin, la géographie de la population « vise à décrire la population
terrestre dans toute sa diversité et à comprendre les relations entre les sociétés
humaines et l’espace ». Elle diffère ainsi peu de la géographie générale.
Mais elle diffère de la démographie, qui est une science qui « a pour objet l’étude
des populations envisagée principalement d’un point de vue quantitatif ». La
démographie est la science du nombre.
Le géographe de la population s’appuie sur les chiffres des démographes pour
expliquer les faits de population comme la mortalité, la natalité, la nuptialité, etc.
selon le lieu, le sexe, la catégorie socio-professionnelle, etc. Il met ces données en
lien avec des questions de société.
La démographie a une approche quantitative et la géographie de la population une
approche qualitative. La géographie de la population dispose ainsi d’un champ
d’investigation élargi, qui intègre l’histoire, la sociologie, l’ethnographie ou encore les
sciences politiques. Elle constitue ainsi une discipline de synthèse.
Ses sources sont entre autres le recensement. Il s’agit d’une « opération
administrative qui vise au dénombrement exhaustif d’une population à un moment
donné et de ses principales caractéristiques démographiques, économiques et
sociales ».
Le recensement a ainsi un caractère exhaustif et instantané.
L’ONU a recommandé un recensement de tous les pays du monde autour de l’an
2000. Pour certains pays, il s’agissait d’une première. Par exemple, il existe des
difficultés pour tenir les états-civils à jour dans les PED : un état-civil bien tenu est un
luxe de pays riche.
Ce fait signifie que les statistiques sont sujettes à caution. Il existe également des
risques de falsification des résultats par les autorités nationales. Là où le besoin de
connaître la population est le plus grand que les sources sont les moins fiables.
Dans les pays occidentaux, il y a un problème lié à l’impératif d’exhaustivité. En
France, on recense la population à 0,8% près, soit une incertitude concernant 500
000 personnes. Il s’agit d’un des meilleurs résultats en termes de recensement et
dénote une grande fiabilité dans ses résultats.
Aux USA, lors du dernier recensement, 8,5 millions de personnes y ont échappé,
soient 3% de la population. Celà concerne surtout les pauvres et les minorités.
Parfois, des personnes sont comptées 2 fois. (cf. résidences secondaires et
populations étudiantes).
Un autre problème : la périodicité. Il s’agit d’un processus lourd, long et coûteux. On
observe également une tendance à l’allongement des délais entre 2 recensements.
Pour pallier à ce problème, la France a décidé de changer de méthode en 2000. Elle
a adopté le recensement rénové, ou « recensement en continu ».
La méthode consiste à partager les communes en 2 groupes :
communes de moins de 10 000 habitants
communes de plus de 10 000 habitants.
Pour les communes de moins de 10 000 habitants, on distingue 5 groupes que l’on
recense tous les 5 ans.
Pour les communes de plus de 10 000 habitants, on procède par échantillonage.
8% de la population sera ainsi recensée chaque année. Au terme de 5 années, 40%
de la population sera recensée.
Cette nouvelle formule a été mise en application en 2004. Tous les ans, l’INSEE
pourra ainsi produire des chiffres actualisés.