Déclaration du secrétaire général de l’UPADS
Conférence de presse du samedi 6 octobre 2007 à l'hôtel Méridien de Brazzaville
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- Mesdames et Messieurs de la Presse,
- Distingués invités,
- Chers camarades,
« La lumière naturelle fait connaître à chacun que l’homme, ayant été fait
raisonnable, il ne doit rien faire que par raison, puisque autrement il ferait
contre sa nature, et par conséquent contre celui- même qui est son créateur. Elle
enseigne encore que plus un homme est grand et élevé, plus il doit faire
état de ce principe. » (Fin de citation)
Je me suis autorisé ce propos, en prologue à mon intervention, pour nous inviter à
une méditation sur ce qu’a écrit au XVIIè siècle, ce grand homme politique français
que fut le Cardinal De Richelieu.
Il suggère qu’à la raison, colle la notion de responsabilité.
En tant que formation politique ayant assuré les plus hautes charges dans le pays,
l’U.PA.D.S s’efforce d’être, en effet, un Parti de raison et donc de responsabilité.
Ni radicalité dans son discours, ni compromission dans son action, tel a toujours été
le comportement politique de l’U.PA.D.S qui se justifie par le fait que nous
considérons le terrain politique comme un marché. Le domaine par excellence du
compromis où tout le monde perd un peu en gagnant un peu. Et c’est à ce prix que
peut s’affirmer la noble ambition d’œuvrer à la construction d’une Nation
démocratique, fraternelle et tolérante.
Mesdames et Messieurs,
Le 16 Mars 2006 à l’hôtel Saphir, l’U.PA.D.S marquait sa première entrée politique
après près de dix ans d’hibernation et d’absence dans le paysage politique
congolais.
Depuis, les événements liés à son fonctionnement se sont succédés, apportant
chacun et chaque jour une pierre nouvelle à la reconstruction du Parti.
Les événements les plus marquants sont indiscutablement, le Congrès extraordinaire
de Décembre 2006 et la participation aux dernières élections législatives.
L’un s’est imposé comme l’unique moyen de règlement de la longue crise de
légitimité qui gangrenait le Parti.
L’autre est apparu comme un test de notre capacité de mobilisation et de l’impact de
notre discours dans le pays.
Aussi, toutes les initiatives prises dans le cadre de la relance des activités du Parti,
ont-elles contribué à étancher la soif des militants de voir l’U.PA.D.S reprendre sa
place au sein du microcosme politique congolais.
Au total, nous pouvons dire : l’U.PA.D.S est de retour. Et même s’il est vrai que le
travail à réaliser pour atteindre le niveau d’organisation et de mobilisation d’avant le
coup d’Etat, dans un contexte tout aussi particulier, est encore énorme, il reste
que notre détermination à jouer le rôle de principal Parti de l’Opposition au Congo et
de contre poids politique à la dérive clanique et monarchique du pouvoir, demeure
plus forte que jamais.
Cette rentrée politique coïncide avec l’année politique qui sera la charnière entre
deux élections nationales majeures, les législatives chaotiques de 2007 et la
présidentielle de 2009 qui, elle, s’annonce sous des sombres auspices, tant le feu de
la tricherie allumé par le pouvoir paraît inextinguible. A cette occasion, j’adresse mes
premiers remerciements aux militants de l’U.PA.D.S.
A ces femmes et ces hommes qui ont bravé la peur, résisté au chantage funeste de
repartir dans les forêts s’ils ne votaient pas les candidats du pouvoir.
A ces jeunes qui ont pu faire revivre la flamme du Parti dans une ambiance parfois
carnavalesque, je leur dis à eux tous que leurs sacrifices ne sont pas vains.
Viendra le jour de la récompense.
Ensuite, je tiens à remercier nos camarades de l’Opposition, Partis et personnalités
confondus qui nous ont soutenus et accompagnés dans cette belle aventure, courant
parfois le risque d’une accusation de parti pris dans la crise interne de l’U.PA.D.S.
Enfin, je manquerai à un devoir moral si je ne témoignais pas ma reconnaissance à
l’endroit de la presse, en particulier à la presse écrite, pour l’attention et parfois la
sympathie que nous manifestent certains organes, défiant la censure et les menaces
du pouvoir. Qu’ils soient tous remerciés.
Mesdames et Messieurs de la Presse,
La présente rentrée politique de l’U.PA.D.S intervient dans un contexte national qui
n’incite pas à l’optimisme. Pourtant, comme depuis dix ans, la propagande du
pouvoir au travers du traditionnel message du Chef de l’Etat sur l’Etat de la Nation,
s’apprête à nous peindre un tableau mirifique de la situation économique, sociale et
politique du Congo où tout est globalement positif, selon la vieille formule soviétique.
A la dure réalité sociale qu’ils vivent quotidiennement, les Congolais résignés, mais
pas dupes, écouteront bientôt le Président de la République vanter :
- la bonne gouvernance au Congo ;
- les performances démocratiques atteintes par le Congo ;
- la bonne marche de l’Etat de droit ;
- la paix civile et sociale restaurée ;
- le maillage du territoire par la construction des infrastructures physiques et
intellectuelles ;
- la croissance économique à 7% ;
- Enfin, ce qu’il considère comme le fleuron de la nouvelle espérance, c’est-à-dire la
municipalisation accélérée ».
Cet exercice de pure fiction s’adresse davantage à la Communauté internationale
qui n’en est toujours pas convaincue, puisque le Congo continue de courir le
parcours du combattant pour atteindre le point d’achèvement de l’initiative P.P.T.E,
après avoir péniblement accédé au point de décision. Il n’a pas convaincu non plus
les organisations non gouvernementales comme Global Witness, Transparency
International pour qui le Congo, en matière de gestion des ressources pétrolières, est
un Etat voyou.
Quant au Peuple Congolais, plongé dans un profond désarroi, c’est dans son
glorieux passé qu’il se réfugie pour se donner une raison de vivre, l’avenir étant
incertain et le présent si désastreux.
Mais au-delà des discours, des promesses, d’un volontarisme trompeur, je vous
invite à constater la réalité, à identifier le mal congolais et à suggérer les pistes qui
conduisent à une autre politique. Plus humaine, plus solidaire, créatrice de richesses
et d’emplois.
Par un constat simple, objectif, débarrassé de la polémique stérile et sans offense,
par des propositions de solutions alternatives tout aussi simples, dans un esprit
républicain et un élan patriotique, nous croyons ainsi apporter au débat politique en
cours, la vision de l’U.PA.D.S que sous-tendent les valeurs qui fondent son combat.
Quelle est notre lecture de la situation actuelle et que proposons-nous ?
I/- La gestion économique et sociale
Incontestablement, le Congo notre pays laisse s’envoler des formidables
opportunités de décollage économique par des choix hasardeux et irrationnels etune
gestion patrimoniale des ressources disponibles.
En dix (10) ans de pouvoir dont cinq (5) ans interrompus de boom pétrolier, le Congo
n’a pas créé des richesses. Le pays reste tributaire du pétrole, notre principale
ressource naturelle. Il fournit, selon les statistiques de la Banque Mondiale, 80% de
recettes ordinaires. Il constitue 75% de l’ensemble de nos exportations. Enfin, il
participe à hauteur de 85% à la formation du P.I.B. Tous ces chiffres exposent la
vulnérabilité de l’économie congolaise.
Autrement dit, si la production pétrolière s’arrête, ou s’il y a un renversement du
marché, le Congo plonge immédiatement dans la récession.
Heureusement, on n’en est pas là pour le moment, mais comment ne pas y penser,
car gérer c’est prévoir. Nous avons parlé de la chance dont bénéficie ce pouvoir.
Oui, en effet, ce pouvoir est des plus chanceux. Par deux facteurs combinés, le
régime actuel se retrouve devant une fortune colossale à la constitution de laquelle il
n’a pris aucune part. Ce sont les cours mondiaux du pétrole en hausse depuis cinq
ans et, on ne le dit jamais, la grande réforme pétrolière engagée par Pascal
LISSOUBA aux termes de la loi de 1994 instituant le Code des hydrocarbures, qui a
remplacé le vieux Code minier en vigueur depuis les années 60.
Par une batterie de mesures législatives, Pascal LISSOUBA a maximisé les profits
pétroliers. Ces mesures portent sur :
- Le Contrat de partage de production au terme duquel l’Etat congolais reçoit 34% de
la production pétrolière totale du pays contre 17,5% avant cette réforme.
- Le prix plafond du baril fixé à 22 dollars au moyen duquel, lorsque le prix du baril
dépasse 22 dollars, la différence entre ce prix et le prix plafond est partagé à hauteur
de 85% pour le Congo et 15% pour les sociétés et ceci pour chaque baril.
- La mise en place d’une Provision pour Investissement diversifié (PID) qui permet
d’affecter des ressources disponibles découlant de la règle de partage de
production, aux secteurs sociaux (santé, éducation) et aux collectivités locales
décentralisées.
- La réorganisation de la sous-traitance pétrolière par un meilleur contrôle du secteur
et surtout par son ouverture aux nationaux qui n’y avaient pas accès.
- L’abrogation du système de concessions et son remplacement par un système de
permis d’exploitation.
Le système de concession offrait un droit de jouissance de 50 à 90 ans à toute
entreprise contractante qui s’approprierait ainsi une partie du territoire national, et
donc, de la souveraineté nationale. Pascal LISSOUBA y avait mis un terme et l’avait
remplacé par le système de permis d’exploitation d’une durée de 10 à 15 ans
renouvelable pour 5 ans.
Le nouveau Code des hydrocarbures a eu pour effet immédiat de mieux protéger
notre première ressource et surtout d’augmenter les profits qu’elle génère.
C’est donc à Pascal LISSOUBA qu’il convient de rendre un hommage mérité pour
avoir contribué à l’enrichissement du pays et non à celui qui, par mégalomanie,
gaspille les ressources disponibles et hypothèque l’avenir du Congo.
1. L’environnement économique
- Les procédures administratives
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