UNION INTERPARLEMENTAIRE
116ème Assemblée et réunions
connexes
Nusa Dua, 29 avril - 4 mai 2007
Deuxième Commission permanente C-II/116/DR-pre
Développement durable, 10 janvier 2007
financement et commerce
CREATION D'EMPLOIS ET SECURITE DE L'EMPLOI A L'HEURE DE LA
MONDIALISATION
Avant-projet de résolution présenté par les co-rapporteurs
Mme Elizabeth Salguero Carrillo (Bolivie) et M. Osamah Abu Ghararah (Arabie
saoudite)
La 116ème Assemblée de l'Union interparlementaire,
1) rappelant la Déclaration universelle des droits de l'homme (1948), le Pacte
international relatif aux droits civils et politiques (1966) et le Pacte international relatif aux
droits économiques, sociaux et culturels (1966),
2) ayant à l'esprit les résultats du Sommet mondial pour le développement social
(Copenhague, 1995), avec l'adoption d'une déclaration et d'un programme d'action qui
constituent un cadre de base pour la promotion du développement social pour tous aux
échelons national et international,
3) rappelant le Pacte mondial des Nations Unies lancé en 2000, les Objectifs du
millénaire pour le développement adoptés par les Nations Unies en 2000 et le rapport
intitulé "Investir dans le développement" publié dans le cadre du Projet Objectifs du
millénaire des Nations Unies en 2005; et sachant que la création d'emplois et la sécurité de
l'emploi sont capitales pour la réalisation des Objectifs du millénaire pour le
développement,
4) consciente de la nécessité de défendre les valeurs humaines fondamentales qui
sont indispensables au développement économique et social comme l'énonce la
Déclaration relative aux principes et droits fondamentaux au travail adoptée par
l'Organisation internationale du travail (OIT) en 1998,
5) rappelant le rapport "Une mondialisation juste : créer des opportunités pour
tous" établi par la Commission mondiale sur la dimension sociale de la mondialisation
(OIT, 2004) ainsi que la Déclaration ministérielle sur l'emploi et un travail décent pour tous
adoptée dans le cadre du débat de haut niveau du Conseil économique et social de l'ONU
en juillet 2006,
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6) rappelant en outre les résolutions de l'Union interparlementaire, en particulier
celles adoptées par la 98ème Conférence interparlementaire (Le Caire, septembre 1997) sur
le thème emploi et mondialisation, par la 107ème Conférence interparlementaire
(Marrakech, mars 2002) sur le rôle des parlements dans la définition des politiques
publiques à l'ère de la mondialisation, des institutions multilatérales et des accords
commerciaux internationaux et par la 109ème Assemblée de l'UIP (Genève, octobre 2003)
sur la contribution des nouvelles technologies de l'information et de la communication à
la bonne gouvernance, à l'approfondissement de la démocratie parlementaire et à la
maîtrise de la mondialisation,
7) relevant que, d'après les chiffres publiés par l'OIT entre 2002 et 2005 dans des
études, des conventions et des rapports sur des réunions internationales :
a. la population active mondiale continue d'augmenter, avec à ce jour quelque
3 milliards de personnes professionnellement actives ou en recherche d'emploi;
b. près de 80 pour cent de la population active se trouvent dans des pays en
développement, ce qui signifie qu'il va falloir créer 430 millions d'emplois dans
les dix prochaines années, soit 43 millions par an, dans ces seuls pays;
c. le nombre de chômeurs dans les pays en développement est passé de
157 millions en 1995 à 192 millions en 2005, soit un niveau sans précédent;
d. malgré les nombreux obstacles auxquels elles se heurtent sur le marché du
travail, les femmes représentent actuellement 40 pour cent de la population
active mondiale, le nombre total des femmes qui ont une activité
professionnelle étant passé d'un milliard d'individus à 1,22 milliard entre 1991
et 2005;
e. d'ici à 2020, la prévalence du VIH/SIDA dans la population en âge de travailler
risque de causer un préjudice qui pourrait s'élever à 270 milliards de dollars
dans les 41 pays les plus touchés;
f. à l'échelle mondiale, le chômage des jeunes est passé de 12 à 13,7 pour cent
uniquement au cours des dix dernières années, avec un risque de chômage
3,3 fois plus élevé en 2005 pour les jeunes des pays en développement que
pour les adultes, contre 2,3 fois pour les jeunes des pays développés;
g. bien que le nombre global des travailleurs enfants ait diminué de 11 pour cent
au cours des quatre dernières années, près de 218 millions d'enfants étaient
toujours victimes de ce fléau en 2004;
h. la pyramide des âges a considérablement évolué ces dernières années, avec
une augmentation constante observée à l'échelle mondiale de la proportion
des plus de 60 ans et de la proportion d'hommes et de femmes de plus de 50
ans continuant à travailler;
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i. le pourcentage de personnes travaillant dans le secteur des services est passé
de 34,3 pour cent en 1995, à plus de 38 pour cent en 2005, proportion à
laquelle s'ajoutent 40 pour cent de personnes employées par le secteur de
l'agriculture et 21 pour cent dans l'industrie,
8) convaincue que l'opinion publique est partagée à propos de la mondialisation
qui a entraîné une modification sans précédent du mode de vie des individus, des familles
et de sociétés entières, et qu'il faut recourir à des méthodes novatrices pour apprécier
dans leur ensemble les répercussions de ce phénomène sur le développement social,
économique et culturel,
9) convaincue parallèlement qu'une mondialisation juste a de fortes chances de
favoriser la croissance et les performances de l'économie en contribuant en outre au
développement humain et à la prospérité, et que l'essor du commerce international et des
flux d'investissement devrait entraîner une expansion des marchés et la création d'emplois,
10) constatant que le débat sur les effets de la mondialisation sur l'emploi tend à
se cristalliser autour de préoccupations géographiques et politiques et non autour des
conditions de vie et de travail ou des origines sociales et familiales,
11) mesurant que, du fait de la méconnaissance des éléments qui président à la
mondialisation ainsi que de ses effets sur le marché du travail, il est difficile d'apporter des
réponses appropriées aux problèmes politiques qu'elle pose aux niveaux national et
international,
12) consciente de l'allure stupéfiante à laquelle le processus de mondialisation se
répercute sur les marchés du travail dans tous les pays, en particulier en ce qui concerne la
création d'emplois et les conditions d'emploi, tant dans les pays industrialisés que dans les
pays en développement,
13) convaincue que l'éradication de la pauvreté, la stabilisation de l'emploi et la
création d'emplois doivent être des objectifs centraux des politiques nationales de
développement à long terme de tous les pays,
14) consciente que la notion de travail comme source de dignité a été dévalorisée
dans la mesure où la pensée économique dominante considère le travail comme un
simple facteur de productivité et fait peu de cas de sa valeur pour les êtres humains à titre
personnel, pour les familles, les groupes sociaux et les sociétés en général,
15) constatant que la concurrence accrue sur le plan international a amené les
marchés de l'emploi de nombreux pays à évoluer vers une plus grande flexibilité et à
recourir plus largement à des conditions d'emploi atypiques (travail temporaire ou à
temps partiel, contrats à durée déterminée, etc.), qui ne sont pas nécessairement
couvertes par le droit du travail et les normes de sécurité sociale et exposent de ce fait les
travailleurs à des risques et à des inconvénients supplémentaires,
16) constatant en outre que ce phénomène de flexibilité accrue du marché du
travail peut contribuer à l'insécuriet à la marginalisation de larges pans de la population
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et qu'il faut par conséquent renforcer la sécurité de l'emploi dans tous les secteurs de
l'économie nationale,
17) convaincue de l'importance de trouver un juste milieu entre la nécessité pour
les employeurs de disposer de souplesse dans la gestion de la main-d'œuvre, d'une part,
et le droit légitime des salariés de bénéficier de la sécurité de l'emploi, ainsi que de
conditions de travail sûres et saines et d'avoir accès à la formation professionnelle et à la
protection sociale, d'autre part,
18) certaine que, pour répondre aux exigences de la mondialisation tout en
assurant une protection efficace des droits et obligations des salariés, il convient d'adapter
et de revoir régulièrement la législation du travail,
19) soulignant la nécessité de politiques de l'emploi tournées vers l'avenir et de
mesures ciblées de création d'emploi propres à offrir à tous la perspective d'emplois de
meilleure qualité et plus productifs,
20) mesurant la nécessité de développer et le secteur public et le secteur privé de
l'économie et d'exploiter le potentiel du commerce international et de l'investissement
étranger direct pour créer des emplois et rendre les marchés de l'emploi plus performants,
21) soulignant que, pour rester compétitifs à l'heure de la mondialisation, les
salariés doivent avoir accès à l'éducation et à la formation professionnelle,
22) ayant à l'esprit le rôle essentiel des partenariats dans la promotion du dialogue
social et dans la limitation de la flexibilité du marché de l'emploi,
23) sachant que les syndicats sont profondément soucieux de préserver les
bienfaits potentiels de la mondialisation et de profiter de l'accélération de la croissance
économique et de l'augmentation des débouchés professionnels, ainsi que des avantages
de la stabilité dont s'accompagne l'interdépendance économique,
24) convaincue que le respect des droits de l'homme, notamment des normes
fondamentales qui régissent le travail, doit être une préoccupation prioritaire de la
communauté internationale,
25) insistant sur la nécessité de préserver la démocratie, de renforcer l'état de droit
et de promouvoir le respect des normes internationales relatives aux droits de l'homme et
aux libertés fondamentales, notamment en ce qui concerne le droit au travail et le droit au
développement,
26) insistant également sur la nécessité d'assurer une protection sociale à ceux qui
connaissent des difficultés professionnelles par suite directe ou indirecte de la
mondialisation,
27) insistant enfin sur l'importance du rôle que les parlements et les
parlementaires peuvent jouer pour étendre les avantages de la mondialisation aux pays en
- 5 - C-II/116/DR-pre
développement, afin que leur population bénéficie d'une plus grande justice sociale ainsi
que d'une prospérité économique et d'une sécurité de l'emploi accrues,
1. exhorte les parlements à faire pression sur les gouvernements et autres parties
prenantes afin qu'ils mettent la création d'emplois au centre des orientations
nationales et s'efforcent de créer un environnement propice au
développement des zones rurales et urbaines;
2. exhorte en outre les gouvernements à être plus attentifs à l'impact social de la
mondialisation en se focalisant en particulier sur la création d'emplois et sur
l'amélioration des conditions de travail;
3. appelle la communauté internationale à veiller à ce que tous les pays et toutes
les catégories de la population bénéficient plus équitablement des avantages
de la mondialisation en gommant les immenses disparités et irrégularités
actuelles en matière d'accès à la protection sociale;
4. attire l'attention des gouvernements sur le fait que, face à la flexibilité
croissante du marché du travail, il convient de renforcer la sécurité de l'emploi
ainsi que la sécurité sur le lieu de travail, et non de les réduire;
5. encourage tous les partenaires sociaux, dont les organisations patronales et les
syndicats, à ouvrir un ritable dialogue social afin de définir les instruments
stratégiques et les moyens pratiques nécessaires pour créer davantage
d'emplois et faire reculer le chômage;
6. appelle les gouvernements à favoriser le développement; à lutter contre la
pauvreté et les inégalités dans les pays et entre les pays; à assurer la pérennité
des transformations qui résultent des nouvelles technologies de l'information
et de la communication, de la diminution des coûts de transport et de
l'accroissement des libertés commerciales et financières; et à faire avancer la
réflexion politique parallèlement à l'évolution du marché du travail;
7. recommande de donner la priorité en matière d'investissement public et
d'investissement étranger aux projets d'infrastructure à forte intensité de
main-d'œuvre qui garantissent un emploi massif des populations pauvres et
desservent des zones défavorisées;
8. recommande en outre d'observer un équilibre strict entre les intérêts du
secteur privé et ceux du secteur public de façon à assurer une croissance
durable de la productivité et une plus grande compétitivité de l'économie de
même qu'une stabilité sociale, l'égalité générale et le respect des droits des
travailleurs;
9. souligne la nécessité de garantir un financement suffisant du travail
indépendant ainsi que des petites et moyennes entreprises et des micro-
entreprises dans les secteurs informels urbains et ruraux;
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