Le rôle central de la productivité Sans le progrès technique et les gains de productivité, « la production n'aurait pas été croissante. (...) Ainsi, aucun des grands phénomènes économiques et sociaux de l'époque contemporaine ne se serait produit » (Jean Fourastié, Le Grand espoir du XXe siècle, 1951). 1. La productivité : déterminants et mesure a. Définitions et mesure La productivité est généralement définie comme la quantité de produit obtenue dans une unité de travail (l'heure, le plus souvent). Les économistes parlent dans ce cas de productivité apparente du travail : productivité apparente du travail = valeur ajoutée / nombre d'heures travaillées. Cette définition est la plus communément retenue. Le terme « apparent » traduit le fait que s'il est commode de mesurer la quantité produite par rapport au temps de travail, il ne faut pas perdre de vue que les gains de productivité sont aussi le fruit d'autres facteurs. C'est pourquoi on utilise d'autres indicateurs de productivité : productivité du capital = valeur ajoutée / stock de capital fixe (elle mesure l'efficacité des investissements) ; productivité globale des facteurs = valeur ajoutée / valeur du travail + valeur du capital. b. Les déterminants de la productivité Les gains de productivité sont imputables à plusieurs facteurs : - l'amélioration des techniques de production par le biais des innovations de procédé ; - la qualification du personnel (cela renvoie à la théorie du capital humain) ; - l'organisation du travail ; - les relations dans le travail qui ont un effet déterminant sur la motivation des salariés. 2. Le cercle vertueux des gains de productivité a. Le partage des gains de productivité Les gains de productivité se partagent entre 3 catégories d'agents : - les consommateurs, qui bénéficient de la baisse des prix consécutive à la réduction des coûts de production ; - les travailleurs, dans la mesure où leur entreprise est plus performante, ils peuvent obtenir des augmentations de salaire ; - les détenteurs de capitaux (actionnaires), qui bénéficieront de l'augmentation des profits. b. Le cercle vertueux en action : l'exemple du secteur automobile Au début du XXe siècle, la production d'automobiles est confidentielle. Le prix est prohibitif. Les ouvriers travaillent 60 heures par semaine pour une bouchée de pain. Un siècle plus tard, on produit des dizaines de millions d'automobiles. Dans les pays occidentaux, l'ouvrier possède son véhicule. D'autre part, il travaille moins de 40 heures dans des conditions de plus en plus décentes. A l'origine de cette révolution, les gains de productivité dont le symbole est l'introduction du travail à la chaîne dans les usines Ford au début des années 1920. Le travail à la chaîne permet des gains de productivité qui entraînent la hausse de la production et la baisse des prix. Le pouvoir d'achat augmentant, de plus en plus de personnes (notamment les ouvriers) peuvent acheter une automobile. La production s'écoule facilement et les profits de l'entreprise augmentent. Ils permettent de financer les investissements de productivité et de capacité (hausse de l'emploi) ainsi que l'augmentation du salaire des ouvriers. L'essentiel Les gains de productivité sont à l'origine de la croissance économique, de la hausse du niveau de vie et de l'amélioration du bien-être de la population.