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« L’Année de la Foi » : Une infidélité à Christ et à l’Évangile
Richard Bennett et Timothy Kauffman
Aux lecteurs
Chers amis,
« L’Année de la Foi » de l’Église catholique romaine fut inaugurée le 11
octobre 2012 et doit s’achever le 24 novembre 2013. Cette « Année de la Foi » est
une séduction habilement présentée. L’étude des documents officiels relatifs à son
programme montre qu’il s’agit d’une remise au goût du jour des dogmes de Vatican
II. Sous couvert d’œcuménisme, donc, l’objectif numéro un de cette année est de
promouvoir l’affiliation à Rome. Déjà l’Alliance Baptiste Mondiale est tombée
dans le panneau. Des journaux, des magazines, des vidéos et des articles sur
l’Internet appellent à la participation. En tant que chrétiens, nous avons le devoir de
résister à ces attaques contre l’Évangile de la grâce divine. L’article ci-dessous
analyse clairement les implications de « L’Année de la Foi ». Veuillez étudier cet
article, le diffuser autour de vous, et si possible l’afficher sur un blog ou un site
Internet. Nous vous demandons aussi de porter dans la prière la possibilité
d’adresser, le cas échéant, une lettre sur « L’Année de la Foi » au rédacteur de votre
journal quotidien.
Bien à vous dans le Christ Jésus, au service de son Évangile,
Richard Bennett et Timothy F. Kauffman
L’Année de la Foi » vise effectivement
« fasciner une certaine catégorie de protestants. »
Lors du synode des évêques à Rome en octobre 2012, le pape Benoît XVI a
inauguré « L’Année de la Foi », préalablement annoncée dans sa Lettre Apostolique
intitulée Motu Proprio Data. Il a choisi la date du 11 octobre 2012 parce qu’elle est
à la fois le 50e anniversaire du second concile du Vatican et le 20e anniversaire de la
publication du Catéchisme de l’Église catholique de 1992
1
. Dans sa lettre Motu
Proprio Data Benoît XVI réaffirme la conviction qu’exprimait Jean-Paul II, à
savoir que Vatican II demeure « la grande grâce accordée à l’Église au vingtième
siècle » et représente « une boussole sûre pour nous diriger en ce vingt-et-unième
siècle qui commence. » Effectivement, les enseignements de Vatican II sur
l’œcuménisme sont bien « une boussole sûre » permettant de comprendre les
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Voir www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/motu_proprio/documents/hf_ben-xvi_motu-
proprio_20111011_porta-fidei_en.html
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orientations actuelles de la papauté : la « nouvelle «évangélisation » de l’Église
catholique, définie par Vatican II, n’est rien de moins qu’un vaste projet destiné à
piéger l’Église véritable de notre Seigneur Jésus-Christ. Son principal objectif est
de séduire à leur insu les chrétiens et de les éloigner de la foi biblique, d’ôter tout
obstacle à « la parfaite communion ecclésiale », et de réunir tout le monde sous le
joug catholique romain.
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C’est une phrase de Spurgeon qui définit le mieux ce
synode des évêques et cette « Année de la Foi » qui vient de s’ouvrir : « Bien que la
religion de Rome représente l’essence du mensonge et la quintessence du
blasphème, elle n’en fascine pas moins une certaine catégorie de protestants. »
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Nous allons voir qu’en effet le but de cette « Année de la Foi » est bien de
« fasciner une certaine catégorie de protestants. »
Le cinquantième anniversaire du concile Vatican II
« Nous croyons que cette unité subsiste de façon
inamissible [ne pouvant être perdue] dans l’Église catholique »
La raison essentielle de commémorer Vatican II à l’occasion de cette « Année de la
Foi » est que les ouvertures œcuméniques de ce concile ont été une grande réussite.
Il a officiellement fait passer l’Église catholique de la séparation d’avec les autres
religions à une double stratégie d’acceptation, pour gagner le monde et le ramener à
Rome. Premièrement, il a officiellement déclaré que des religions païennes telles
que l’islam, le bouddhisme et l’hindouisme étaient acceptables aux yeux de la
papauté
4
. Deuxièmement, le concile s’est adressé tout particulièrement aux
évangéliques. Pour la première fois, il les a appelés « frères séparés », alors
qu’auparavant ils étaient toujours qualifiés d’« hérétiques ». Le document
conciliaire n° 42 décrit en détail les méthodes de l’œcuménisme, dont la plus
importante est l’utilisation du « dialogue » pour exercer une influence croissante sur
les églises évangéliques fidèles à la Bible. L’Église catholique explique clairement
que le but du dialogue est de « transformer les modes de pensée », afin de réunir
« peu à peu » tous les chrétiens professants dans « une célébration commune de
l’Eucharistie » sous l’égide du Pape.
« [Le dialogue œcuménique] sert à transformer les modes de pensée, les
comportements, et la vie quotidienne de ces communautés [non catholiques]. Il
prépare ainsi la voie vers leur unité dans la foi au sein de l'Église une et visible.
Par cette voie, peu à peu, après avoir surmonté les obstacles empêchant la
2
Document n° 32 du Concile Vatican II, Décret sur l’œcuménisme, 1964, Paragraphe 4
3
C.H. Spurgeon, « The Religion of Rome », dans « The Sword and Trowel » [L’épée et la truelle],
janvier 1873.
4
Document n° 56 du Concile Vatican II, Nostra Aetate, 1965.
3
parfaite communion ecclésiale, se trouveront rassemblés par une célébration
eucharistique unique, dans l'unité d'une seule et unique Église, tous les
chrétiens. Cette unité, le Christ l'a accordée à son Église dès le commencement.
Nous croyons qu'elle subsiste de façon inamissible [ne pouvant être perdue]
dans l'Église catholique… »
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Le synode des évêques d’octobre 2012 fait bien ressortir qu’après cinquante années de
mise en œuvre, ce programme de dialogue œcuménique a remporté un plein succès.
Cela apparaît clairement dans les modifications de la terminologie des documents
catholiques destinés aux non catholiques, en particulier aux évangéliques. Toutefois,
ces documents ont beau contenir beaucoup plus d’éléments empruntés aux Écritures et
s’efforcer soigneusement d’imiter les schémas de pensée et le vocabulaire des
évangéliques, leur seul but est de faire accepter telle quelle la doctrine catholique
traditionnelle dans tout ce qu’elle a d’anti-biblique. Derrière cette nouveauté romaine,
on retrouve la réaffirmation pure et simple des dogmes anciens qu’on impose sans
merci aux catholiques depuis des siècles. Cinquante années de « dialogue
œcuménique » ont permis de mettre en lumière une énorme infrastructure catholique
servant à introduire ce « cheval de Troie » que certains évangéliques, en particulier, ont
bien voulu remorquer jusque dans leur église.
La célébration du 20e anniversaire du Catéchisme de l’Église catholique
Benoît XVI : « Le Pontife romain a sur l’Église… un pouvoir
plénier, suprême et universel qu’il peut toujours librement exercer. »
Lors de cette « Année de la Foi » on marque le 20e anniversaire du Catéchisme surtout
pour souligner le fait qu’il comprend une dimension œcuménique, dimension
« assumée dans l’enseignement de base de tous les fidèles de l’Église [catholique] ».
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C’est le Pape Benoît XVI, alors le cardinal Ratzinger, qui sous l’autorité du pape Jean-
Paul II dirigea la publication de ce Catéchisme de 1992. Pour la première fois en près
de cinq cents ans, l’Église catholique publiait un Catéchisme universel. Quoiqu’il se
veuille orienté vers l’œcuménisme, ce Catéchisme n’en déclare pas moins que le pape
exerce sur l’Église un pouvoir universel et qu’il est le pasteur de tous :
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Document n° 42 du Concile Vatican II, Section 2 : « Nature et but du dialogue œcuménique ».
6
Pontificium Consilium Ad Christianorum Unitatem Fovendam, Directoire pour l’application des
principes et des normes sur l’œcuménisme, § 2,
http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/chrstuni/documents/rc_pc_chrstuni_doc_250
31993_principles-and-norms-on-ecumenism_fr.html accédé le 28/11/12.
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« Le Pontife romain a sur l’Église, en vertu de sa charge de Vicaire du Christ et
de Pasteur de toute l’Église, un pouvoir plénier, suprême et universel qu’il peut
toujours librement exercer. »
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Un appât amorcé au moyen d’un prétendu évangile
Une fois de plus, il s’agit de « vendre » sous un
emballage remis au goût du jour, les mêmes dogmes romains.
Il apparaît donc clairement que « L’Année de la Foi » vise simplement, une fois de
plus, à « vendre » (sous un emballage remis au goût du jour) les dogmes romains
définis par le concile de Vatican II. C’est ce que déclare explicitement le document sur
Instrumentum Laboris publié par le synode d’octobre 2012 et décrivant les techniques
de « la Nouvelle Évangélisation » :
« L’Église perçoit comme son devoir de réussir à imaginer de nouveaux
instruments et de nouveaux mots pour que la parole de la foi, qui nous fait
renaître à la vie, à la vraie vie en Dieu, puisse être entendue et comprise dans les
nouveaux déserts du monde également. »
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Autrement dit, il faut « réussir à imaginer de nouveaux instruments et de nouveaux
mots » pour transmettre les mêmes vieilles erreurs. Remarquons qu’à « l’Année de la
Foi » s’attachent toutes les manifestations typiques de la servitude romaine : les
indulgences papales pour écourter les souffrances des âmes du « purgatoire », le culte
rendu à Marie, et cette abomination qu’est le sacrifice eucharistique idolâtre. Par
exemple, le pape Benoît XVI a promulgué une « indulgence plénière » pour « l’Année
de la Foi » par la déclaration suivante :
« En vertu du pouvoir conféré par le Christ… Durant… cette année, ces fidèles
pourront acquérir l’indulgence plénière des peines attachées à leurs péchés, en
suffrage des défunts comme aux repentis vivants qui prieront aux intentions du
Saint-Père. »
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L’indulgence papale, annonce-t-on, sera accordée à tous ceux qui assisteront à trois
prédications de mission, ou à trois leçons consacrées aux actes conciliaires ou aux
articles du Catéchisme, à ceux qui iront en pèlerinage sur des sites sacrés, y compris les
basiliques papales et les sanctuaires consacrés à Marie, ou qui visiteront pieusement un
baptistère pour y renouveler leurs promesses baptismales.
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7
Catéchisme de l’Église Catholique, § 882, Éditions Centurion/Cerf/Fleurus-Mame/Librairie Éditrice
Vaticane, Paris, 1998. Toutes les autres citations du Catéchisme catholique sont tirées de la même
édition.
8
La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne, « Instrumentum Laboris »,
http://www.spiritualite2000.com/page-2878-Documents.php accédé le 28/11/2012
9
Indulgence plénière pour l’Année de la Foi,
http://www.annusfidei.va/content/novaevangelizatio/fr/news/indulgentia.html
10
Ibid.
5
L’indulgence de Benoît XVI s’applique aussi aux
âmes des défunts, et tous peuvent l’obtenir.
De plus, lors de la messe de canonisation des nouveaux saints au synode, le pape
Benoît XVI invita les participants à se tourner vers « La Vierge Marie, Celle qui est la
Reine de tous les saints », puis il évoqua Lourdes et la « Grotte des Apparitions de
Notre-Dame ». Il confia à la Vierge « les missionnaires, les hommes et les femmes,
religieux ou laïcs, qui répandent la bonne semence de l’Évangile dans toutes les parties
du monde. »
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D’autre part, le 13 octobre de l’Année de la Foi « mettra l’accent sur la
présence de Marie dans l’Église » ; le 2 juin, jour de la Fête-Dieu, on adorera le Saint-
Sacrement au même moment partout dans le monde. »
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De toute évidence, les dogmes
du concile de Trente (1545-1563), le culte superstitieux et moyenâgeux de Marie, et la
pratique idolâtre de l’adoration eucharistique ont encore cours dans la Rome papale
actuelle ; « L’Année de la Foi » tente seulement de les faire mieux accepter par les
chrétiens bibliques.
Quelques « nouveaux mots » exprimant l’évangile selon Rome
Dans la section 18 du document sur Instrumentum Laboris (voir note 8) le synode des
évêques déclare :
« La foi chrétienne n’est pas seulement une doctrine, un savoir, un ensemble de
règles morales, une tradition. La foi chrétienne est une rencontre réelle, un
rapport avec Jésus-Christ. Transmettre la foi signifie créer en tout lieu et en tout
temps les conditions pour qu’advienne cette rencontre entre les hommes et
Jésus-Christ. Toute évangélisation a pour objectif de réaliser cette rencontre à la
fois intime et personnelle, publique et communautaire. »
Comme le fait remarquer Mgr. Paul McPartlan, de l’Université Catholique Américaine
[American Catholic University], ce changement subtil de terminologie ouvre la porte à
l’utilisation de l’Eucharistie comme outil œcuménique. Il déclare donc :
« On parvient à un accord œcuménique sur l’Eucharistie en reconnaissant que
celle-ci n’est pas seulement ma rencontre personnelle avec Christ dans une
reconstitution du Dernier Repas, mais qu’elle est aussi une célébration de
l’Église, qui reçoit la puissance du Saint-Esprit et donne un avant-goût du
banquet céleste à venir. Ces différents aspects complémentaires sont bien mis en
valeur dans le Catéchisme de l’Église catholique, ce qui nous fait remarquer
d’emblée la valeur œcuménique de cette nouvelle ressource » (italiques dans
l’original).
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How to Be Evangelizers, www.annusfidei.va/content/novaevangelization/en/news/23-10-
2012.html, le 23/10/22012
12
Year of Faith Presentation, www.annusfidei.va/content/novaevangelization/en/news/23-10-
2012.html, le 23/10/2012.
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Paul McPartlan, The Spirit, the Catechism and Primacy (London Ecclesiology Forum, 1995).
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