En cela, il nous plait beaucoup, car instinctivement nous avons mauvaise
conscience de délaisser les problèmes d'homme. Et nous y remédions par
l'attention passionnée, portée à des problèmes humains où le matérialisme
dominant utilise nos initiatives ou nos préférences sans engager nos exigences
supérieures d'homme, puisque, par définition, le matérialisme les nie.
Je connais l'objection : le matérialisme nie les problèmes d'homme parce qu'il
s'est aperçu que ces problèmes de conscience, de morale, de crainte de DIEU,
d'éternité, sont eux-mêmes matériels : produits de l'émotion sensible, de la
peur instinctive, du cerveau fabriquant de la matière supérieure appelée
pensée. Supercherie supplémentaire : si ces problèmes sont matériels, au lieu
de se démentir en les niant, le matérialisme devrait les considérer comme une
production matérielle admirable, à laquelle il faut faire scientifiquement
confiance. Et il devrait abandonner l'homme à cette explosion matérialiste
supérieure qui consacre la valeur de l'homme devant le concret. Si le
matérialiste estime que ces valeurs ne répondent pas à ce qu'il attend de
l'homme dans la société, de deux choses l'une; ce qu'il en attend est digne de
la matière, qu'il respecte ces valeurs – ou bien ce qu'il en reçoit est d'un autre
ordre que celui de la matière, qu'il dise pourquoi.
Tout se révèle comme une supercherie intellectuelle et intelligemment
combinée. Affirmation brutale que les premiers principes n'existent pas, sans
aucune démonstration. Et cette affirmation devient subtilement un nouveau
premier principe.
Affirmation naïve que l'origine du monde s'explique par un concours de
forces aveugles, sans nous montrer quelle est l'origine de ces forces et
comment, étant aveugles, elles aboutissent à une création organisée et
ordonnée.
Affirmation que l'homme apparu sur terre on ne saurait trop dire comment,
pris de peur devant tant de mystères, s'est apaisé en appelant les mystères :
Dieu. Puis il s'est aperçu, aidé de la science, qu'en résolvant les mystères,
DIEU disparaissait.
Chose curieuse : aucun mystère n'est scientifiquement résolu et DIEU apparaît
de plus en plus indispensable et nécessaire.
En réalité, plus l'homme connaît DIEU, moins il a peur. Plus il L'aime, moins
il redoute les persécuteurs. Et plus il se laisse envahir par DIEU, plus les