activités souterraines Bonjour, Je dis depuis plusieurs années à

activités souterraines
Bonjour,
Je dis depuis plusieurs années à mes élèves que le PIB ne prend pas en
compte l'économie souterraine.
La lecture du "Repères" de Piriou m'a fait douter. Il semble que la
comptabilité nationale effectue une estimation des activités non déclarées,
légales ou non. Mais je n'ai pas compris si cela était compté dans le PIB.
Je n'arrive pas à trouver de réponse concluante dans les sources que j'ai
sous la main.
Quelqu'un pourrait-il me dire si le trafic de drogue est compté dans le PIB
? Et le travail au noir ? Il semble qu'il y ait une distinction entre les
activités légales et illégales.
Merci.
Voici quelques éléments et quelques estimations.
L'estimation s’ajoute au PIB.
Dans ces conditions, nous avons une estimation de la sous évaluation (de ce qu'on ne
sait pas mesuer) par le PIB de la quantité (et de la qualité) des B et S permettant la
satisfaction des besoins et ...l'amélioration du « bonheur ».
Certaines activités productives ne sont pas prise en compte par le PIB ou le sont de façon
imprécise
Activités légales
Les activités du secteur informel sont mal prises en comte.
Pour désigner le secteur informel on parle encore d’économie non officielle, économie
informelle ou économie souterraine. Le secteur informel correspond à l’ensemble des
activités productives qui échappent au contrôle de l'Etat et qui n’apparaissent pas
dans les chiffres, les statistiques officielles.
On distingue les activités légales des activités illégales
Les activités légales incluent le travail domestique tel que la cuisine, le repassage, le
jardinage, les soins aux enfants …
Il s'agit bien d'une production au sens courant mais elle n'est pas comptabilisée dans le
PIB car ce n’est pas une production au sens économique, elle n'utilise pas de travail
rémunéré et n'est pas vendue sur un marché…
Selon les estimations, elle représenterait entre 1/4 et 2/3 du PIB en France. Selon Alfred
Sauvy, démographe et économiste français, cela pose problème car « il suffit de se marier
avec sa femme de ménage pour faire baisser le PIB ».
Le travail marchand de la femme de ménage qui était compté dans le PIB -car déclaré
comme travail salarié -devient alors du travail domestique, non compté dans le PIB.
L’estimation de a production domestique peut représenter l’équivalent d’1/4 à 2/3
du PIB.
Activités légales
Les activités illégales regroupent le "travail clandestin ou “travail au noir" et les
trafics divers (drogue...)
C’est donc l’ensemble des activités qui « passent par le marché » mais sans être déclarées
officiellement.
Etant « cachées », par définition, ces activités productives ne peuvent être
comptabilisées de façon précise dans le PIB.
Mais le SCN s'efforce de faire une estimation du travail au noir et aboutit à environ
4% du PIB en France à la fin des années 90 (soit environ 54 000 euros, 370 MMF)
pour 10 % en Espagne.
La fraude fiscale a une valeur estimée de 6,5 % du PIB en France en 1995
D’autres pays, sur les instances, injonctions de l'ONU depuis 1993, essaient d'intégrer les
activités de trafic (drogue surtout) comme la Colombie et la Russie mais ces évaluations
restent par définition imprécises.
Cette limite est encore plus sensible pour les pays en voie de développement PVD-
où la part de la production domestique et du travail clandestin est plus élevée que dans les
pays développés à économie de marché- PDEM. Ainsi, les habitants de ces pays subsistent
parfois presque uniquement grâce à un lopin de terre dont la production n'est pas déclarée -
production domestique - ce qui est plus rare dans les PDEM.
Le PIB n’est donc pas une mesure exhaustive de la production réelle (au sens
économique ou au sens courant) d'un pays. Celle ci est sous-évaluée.
Seule la PEFP ou PUFP est intégrée au PIB. (E pour emploi et U pour usage)
PUFP: Production pour usage final propre : Biens ou services qu'une unité institutionnelle
produit et conserve pour sa consommation finale ou sa formation brute de capital fixe.
La PEFP, production pour emploi final propre
On distingue depuis 1999 2 types de production non marchande (PNM) :
La PEFP = production pour emploi final propre = production destinée à la conso finale ou à
la FBCF de l’agent producteur, en particulier un ménage. Par exemple, loyer imputé au
propriétaire qui occupe son propre logement (donc ne paie pas de loyer : on considère qu’il
paie un loyer fictif).
En fait, il ne faut pas que le PIB baisse lorsque la proportion des propriétaires occupant leur
propre logement augmente. De même, le PIB baisse lorsque monsieur épouse sa femme de
ménage, madame épouse son chauffeur ou lorsque l’autoconsommation augmente.
Les autres production non marchandes fournies gratuitement ou quasi gratuitement par
une administration publique. Par exemple, l’enseignement public est gratuit (il n’est donc
pas vendu sur un marché), son prix n’est pas économiquement significatif : le prix
d’inscription à la fac ne couvre pas 50% des coûts …Le ticket modérateur de la Sécurité
Sociale, billet de bus…
Mais, ces services sont des productions au sens économique puisqu’ils st produits avec du
travail rémunéré. Ainsi, l’enseignement public est gratuit (il n’est donc pas vendu sur un
marché) mais produit avec du personnel rémunéré. Encore heureux !
David Mourey
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