par jour qu’une heure tous les trois jours, ou qu’une semaine tous les ans même si une retraite
annuelle st le complément indispensable de la prière quotidienne.
C’est en priant que l’on apprend à prier. C’est en le re-décidant souvent, qu’elle devient une seconde
nature. Alors oui, peu à peu, mon travail sera aussi une prière. L’oraison déborde sur la vie concrète.
Et, peut-être, pourrais-je dire un jour avec Thérèse de l’Enfant Jésus que, par un seul instant, je n’ai
cessé de penser à Dieu. Mais l’inverse n’est pas vrai. Le travail, l’activité ne peuvent pas remplacer la
prière. Seuls ceux qui sont fidèles à l’oraison font de toute activité une offrande à Dieu. Mais si je ne
m’arrête jamais, mon activisme fébrile risque d’être une fuite de soi et de Dieu. Le démon peut me
faire croire qu’il y a toujours mieux à faire. Il faut forcément quitter une activité ou renoncer à un
travail immédiat pour se mettre à prier. Si je crois que sans Dieu on ne peut rien faire de bien, prier
pour s’unir à Lui est l’action la plus urgente dont moi et le monde ont besoin.
Le plus pressé est de s’arrêter pour Dieu. Concrètement, dans une vie de famille, si les enfants ne
sont pas à l’école ou couchés, si on est en vacances, il faut que successivement l’épouse ou l’épouse
garde les enfants pendant que l’autre conjoint a son temps de silence et d’intimité avec le Seigneur.
Se séparer un moment pour Dieu, c’est mieux se retrouver après ensuite. Bref, décider d’un temps et
d’un lieu est l’acte originaire et fondamental de toute vie de prière…
Comment prier avec la parole de Dieu ?
Prier, c’est se mettre en présence de Dieu.
Il est au fondement de Tout. Comme baptisé, le Dieu Trinité est en moi. Il me faut être présent à
Dieu, en sachant que Lui est déjà présent pour moi. Prier, c’est d’abord faire un acte de foi, certain,
mais non évident. Ne rien voir immédiatement, n rien sentir est le climat ordinaire de l’oraison,
même si, par moments, Dieu peut nous donner des grâces sensibles, nous faire goûter sa paix.
Concrètement après un lent, long et large signe de croix, je peux répéter doucement des prières
toutes simples. « Seigneur Jésus, Fils du Dieu vivant aie pitié de moi » Dans Récits d’un pèlerin russe,
un moine orthodoxe raconte comment il a appris à réciter le nom de Jésus. Réciter doucement cette
prière, c’est entrer dans la présence de Jésus, dans sa miséricorde et le besoin du salut.
Le nom de Jésus suffit : « Jésus… Jésus… » Je peux aussi invoquer le Père « Abba, Père, j’ai confiance
en toi ». « Père…Père… » Dire le nom de Père, c’est devenir un enfant confiant. Je peux réciter un
« Notre Père ». Pour me réveiller, je peux le faire à haute voix. Jésus n’a pas dit « Lorsque vous priez
pensez Notre Père… » mais « lorsque vous priez, dites Notre Père qui est aux cieux » La voix effective
porte ma pensée. Le souffle incarne la parole. Je peux encore dire « Viens Esprit Saint ».
« Feu, amour…Viens… » Passer tout son temps de prière à invoquer l’Esprit, ce n’est pas perdre son
temps, mais demander l’essentiel, l’essence du Ciel.
La respiration lente aide au relâchement du corps. Mais ce dernier peut avoir différentes attitudes. Je
peux être à genoux (Luc22,41 ; Actes 20,36). Mais certains ont du mal à être longtemps dans cette
position. La prière n’est pas un exploit physique. Je peux être debout (Mc 11,25), signe du
relèvement et de la résurrection. Je peux être assis, dans cette attitude d’accueil et de repos. Je peux
même être couché (Ps 63,6). Que la prière se fasse seul dans une chambre permet les formes
corporelles les plus diverses jusqu’à la prostration. Je peux lever les mains pour le louer en reprenant
un chant, ce qui redynamise ma prière. Les yeux ouverts ou les yeux fermés, le temps d’oraison est
un temps de liberté, à la fois dans l’expression corporelle et dans le contenu de la prière. Laissons-
nous guider par Dieu lui-même.
Mais ce qui peut d’abord nourrir le contenu de ma prière, c’est la Parole de Dieu. Avant l’oraison et la
contemplation (oratio, contemplation), les moines parlent de la lecture et de la méditation de la