la relation enquêteur/ enquêté. Le travail d'un historien est-il vraiment épuré de toute sociologie, de toute idée
philosophie et de toute technique hybride ?
Pages 123 et 124 : " Cette sociologie doit d'abord être « phénoménologique », « adaptée aux phénomènes »,
au lieu de rester discipline pliant le réel à son carcan. Or le réel est ici événement singulier : « l'événement qui
signifie l'irruption à la fois du vécu, de l'accident, de l'irréversibilité, du singulier concret dans le tissu de la vie
sociale est le monstre de la sociologie. » Tout le travail d'un sociologie clinique sera d'élaborer des théories « à
partir de phénomènes et situations extrêmes, paroxystiques, « pathologiques », qui jouent un rôle révélateur
»."
"L'événement éruptif défit les régularités statistiques, mais en bonne théorie de l'information, c'est la
nouveauté qui comporte que la plus riche information. [...] L'événement est enfin doublement riche de par le
caractère « perturbateur - modificateur » de « l'accident » : celui -ci provoque à la fois une « involution » ou
régression vers un fond archaïque et une « évolution », à savoir un « processus d'innovation qui va intégrer et
répandre le changement de la société ». "
Mon analyse : le handicap comme terrain concret à la transdisciplinarité sera notre deuxième fil rouge pour
cette recherche. On retrouve l'inclusion du tiers, la complexité qui enrichit, l'intégration des savoirs et les
niveau de réalité différents suivant les personnes concernées. Le handicap est aussi un analyseur, un catalyseur
de notre société pour révéler de nos faiblesses sociales, notre altérité en construction et enfin un quotidien qu'il
faut toujours interroger.
Morin sur le net
Quand un sociologue de renom, directeur émérite au C.N.R.S. et réputé par la rigueur de ses analyses, décide
de s’attaquer au monde ‘merveilleux’ des stars hollywoodiennes, on est en droit de considérer le produit de
cette étude avec un brin de circonspection. Pourtant il suffit d’examiner attentivement la couverture de
l’ouvrage pour pousser un soupir de soulagement à la lecture du nom de l’auteur. Edgar Morin avance en
terrain connu. Cinéphile passionné et passionnant, il signe dès 1956 Le cinéma ou l’homme imaginaire, essai
‘brillantissime’ qui inaugure une anthropologie du septième art, avant de collaborer avec l’un des plus grands
documentaristes français : Jean Rouch. En 1960 les deux hommes signent en effet Chronique d’un été,
film considéré comme l’acte fondateur du cinéma vérité. Publié à la fin des années cinquante, traduit dans un
grand nombre de pays, réédité et complété à plusieurs reprises, Les Stars reste à ce jour l’une des études les
plus pertinentes qui soit sur le star system. L’équivalent savant et cinématographique du Paradoxe sur le
comédien de Diderot.
Pour Morin la star apparaît dans le Hollywood des années dix, dans un contexte de concurrence entre les
diverses firmes cinématographiques. En amont, les studios façonnent la star, tandis qu’en aval, une grande
partie du public la ‘divinise’.
"Quand on parle du mythe de la star, il s’agit donc en premier lieu du processus de divinisation que subit
l’acteur de cinéma et qui fait de lui l’idole des foules. "