IV. L’intégration de l’information.
L’intégration permet d’atteindre une interprétation cohérente des informations ; elle précède
souvent la représentation consciente, de telle sorte que ce qui nous arrive à la conscience est la
meilleure interprétation possible des informations disponibles.
1. Dans la compréhension du langage
Phénomène de restauration phonémique : (Warren, 1970) Le son que les auditeurs entendent
consciemment est celui qu’il aurait du entendre dans le contexte de la phrase ; bien que ce
phonème ai été remplacé par un bruit (phonème illusoire :qui correspondait au phonème
manquant), la restauration du phonème manquant est obligatoire et irrépressible (même les
avertis ne peuvent s’empêcher de l’entendre).
La force du contexte est clairement démontrée (Warren et Sherman, 1974) quand le bruit a
donner lieu à des perceptions différentes en fonction de la phrase qui suivait le phonème
manquant. L’intégration permet donc une révision d’interprétations locales provisoires.
Meyer et Schvaneveldt (1971) : L’amorçage d’une cible par un mot contextuelement proche
permet une identification plus rapide. L’identification du premier mot donne lieu à une
activation du lexique mentale dans lequel est catégorisé ce mot.
Cette activation est temporaire puisque l’effet d’amorçage diminue quand le temps entre les
deux mots augmente.
On sait que le contexte permet de résoudre l’ambiguïté d’un mot ayant plusieurs
significations possibles. Seulement la signification cohérente parvient à la conscience.
Est-ce que le traitement du contexte fait son effet avant même que toutes autres significations
du mot ne soit activée ? Ou, est ce que le traitement initial d’un mot mène à l’activation de
toutes les significations possibles de ce mot, et que le contexte intervient ensuite, bien
qu’assez rapidement pour que ne nous parvienne à la conscience que la bonne signification ?
La première idée est appuyée par un résultat expérimental de Schvaneveldt, Meyer et Becker
(1976) : Si on présente au sujet : “ SAVE-BANK-MONEY ”, le mot “money ” sera plus
facilement reconnu, parce que “bank ” est une banque, que si “money ” était précédé d’un mot
rien à voir. Si on présente : “ RIVER-BANK-MONEY ”, “bank ” est une rive et on n’a pas
l’effet de facilitation pour reconnaître “money ”. Si toutes les significations du mot ambigu
“bank ” avaient été activées, la facilitation aurait été observée.
Mais, si cette expérience démontre qu’au moment du troisième mot le contexte du premier
avait déjà fait son effet, elle ne démontre pas que l’effet du contexte à eu lieu avant toute
activation des différentes significations du mot ambigu.
Swinney (1979) propose donc une manipulation des paramètres temporels:
Le délai entre un énoncé contenant un mot ambigu entendu et un mot, ou un non-mot, à
reconnaître apparaissant sur un écran, variait de 700 msec à une seconde.
Résultat : quand le stimulus visuel apparaissait immédiatement après le mot ambigu, un effet
facilitateur était observé indépendamment du sens induit par l’énonce. Par contre au-delà de
700 msec, seule la signification compatible avec le contexte était activée.
Donc : La désambiguïsation du mot par le contexte à lieu après l’activation des différentes
significations, bien qu’avant tout choix conscient.