APROPOSDE... Cinqfemmes racontent laGrande Guerre àBelle-Île-en-Mer Un spectacle de Sylvie Thienot et Antoine de Laborde une production Act-Meizad Avec Louise Roch, Márcia de Castro, et Sylvie Thienot www.facebook.com/1418BelleIle www.facebook.com/ActMeizad56/ Belle-Île-en-Mer est devenue mon île d ’adoption. J ’y viens depuis l ’âge de cinq ans. La liberté et l ’amour des habitants pour leur île m ’ont donnée envie d ’écrire un spectacle de théâtre en lien avec la mémoire, le patrimoine et la vie des bellilois en 14-18 . La commémoration de la Grande Guerre et la découverte du livre de Xavier Dubois « Belle Île en guerre » ont conforté ce désir. Pour raconter l ’histoire singulière de l ’île durant cette période et rendre les récits vivants, j ’ai imaginé des femmes restées seules, loin de tout, avec leurs enfants et les personnes âgées qui écrivent à leurs proches sur le Front. Il s ’agissait pour moi d ’établir une sorte de parallèle entre la Grande Histoire, celle de ce conit mondial qui a marqué nos esprits, et à une plus petite échelle la vie sur une île qui devient un lieu stratégique, avec en arrière plan la lutte des femmes pour obtenir leurs droits civiques. Tout comme les soldats envoyés sur le Front, les femmes se retrouvent obligées de faire face à des événements qui se décident loin d ’elles et sur lesquels elles n'ont aucune prise. Belle-Île, encerclée de toute part, souffrira beaucoup de ce conit : près de 300 hommes décédés, beaucoup d ’orphelins qui deviendront pupilles de la Nation, des disparus, des gueules cassés, des couples brisés et des femmes qui ne se marieront jamais. A travers l ’histoire de l ’île et du conit mondial, il m ’a semblé important de donner la parole aux femmes, de parler de leur courage et de leur participation à l ’effort de guerre. Certaines d ’entre elles ont été condamnées, emprisonnées à cause de leur engagement en faveur de la paix, ont poursuivi leur lutte pour l ’obtention du droit de vote. La France sera parmi l ’un des derniers pays européens à le leur accorder: elles devront encore attendre trente longues années pour l ’obtenir ! L'issue de la guerre aurait dû aboutir à l'égalité des êtres humains face à la vie mais aussi face à la mort ! On ne célèbre pas assez ces véritables héroïnes de la vie ! Ce projet a été labellisé par la Mission Centenaire 14-18 et par la « Rue du Conservatoire », (Association des élèves et des anciens élèves du Conservatoire) Sylvie Thienot, auteure du projet Avec une sorte de logique implacable, l'Europe s'achemine en 1914 vers la catastrophe. Chacun croit avoir pour lui le droit et la vérité. Au début, les français partent convaincus que la guerre sera courte et sont saisis de stupeur à l'annonce des premières défaites. La bataille de la Marne redonne l'espoir puis vinrent les tranchées, Verdun, le défaitisme de 1917. Clémenceau incarne la volonté de vaincre et l'entrée en guerre des Etats Unis compense la défection russe. Les Alliés acculent enn l'ennemi à l'armistice. La France victorieuse sort épuisée du conit. Les hommes ont combattu, les femmes ont travaillé. Postière, inrmière, conductrice de bus, agricultrice, brancardière.. ce sont elles qui ont permis la victoire en faisant tourner l'économie française et l'industrie de guerre. Les marraines ont apporté soutien et affection aux soldats. Cette guerre modie complètement le statut des femmes dans la société, elle devient la logue marche de l'égalité et de la parité. Norbet Naudin, Président de la Comission Culture de la CCBI, Maire de Sauzon. Ecriture et mise en scène : Sylvie Thiénot Scénographie audiovisuelle et coordination : Antoine de Laborde Noguez Assistant mise en scène : Guy Maurette Création lumière et sonore : Cristobal Rossier Musique : extraits de « Japanese Song Defune » de Haseo Sigiyama interprétée par Maurice Maréchal Fox Trot « L’enfant et les Sortilèges » de Maurice Ravel interprété par Orazio Sciortino Voix off : Jacques Roch, Valentin L'Herminier, Samuel Rossier, Tristan Schoumaker, Norbert Naudin Porteur du projet : association Act-Meizad Partenariat : association La Traversée des Arts, association Electro’Libre Avec : Louise Roch : Jeanne, agricultrice et Marie-Ange, inrmière Márcia de Castro : Louisette, ouvrière à la sardinerie et Madeleine, auxiliaire de sémaphore Sylvie Thienot : Bernadette, secrétaire de mairie Costumes : Natasha Ansker Ce spectacle a reçu le label de la Mission Centenaire 14-18 le soutien de la Communauté de Communes de Belle-Ile-en-Mer le parrainage de la Société Historique de Belle-Ile-en-Mer le label de la Rue du Conservatoire Conception graphique: Antoine de Laborde Noguez les CINQ FEMMES du spectacle Ce spectacle raconte la vie de cinq femmes, d'age et de conditions culturelles et sociales différentes, à Belle-Ile-enMer durant la Grande Guerre. En l'absence des hommes, elles se voient contraintes de prendre de nouvelles responsabilités, ce qui va transformer leur manière d'agir et de penser. Elles écrivent à leurs hommes : mari, ls, frère, neveu … retenus au Front. L'histoire de ces femmes symbolise leur longue marche vers l'égalité des droits et des sexes. Le spectacle se déroule d'avril 1914 à 1920, période chaotique où les droits des femmes progressent, puis reculent. Il leur faudra attendre le 29 avril 1945 pour obtenir enn le droit de vote et d'être élue. JEANNE, 30/35 ans: Mariée à un agriculteur, elle vit dans une ferme proche de Bangor. Ils ont 4 enfants. Quand son homme part à la Guerre, elle se chargera du travail aux champs, aidée de ses enfants. Amoureuse, elle supporte mal l'éloignement de son mari. Elle lui écrit souvent, mais n'ayant pas fait d'études, le facteur l'aide à rédiger. LOUISETTE, 40 ans: : Veuve, elle vit à Bordery près de Sauzon avec ses trois ls et son vieux père. Honnête, droite et dure au travail, elle est bougonne et crédule au début du spectacle. Avec le travail à la sardinerie de Sauzon, elle prend conscience des conditions de travail et des injustices faites aux femmes, puis deviendra vindicative. Elle écrit à son ls Jeannot, soldat de 2ème classe. MARIE-ANGE, 18 ans : Native de Locmaria, de famille d'agriculteurs. Pendant la Guerre, elle propose son aide à l'hôpital de Palaisen tant qu'inrmière bénévole. Persévérante et passionnée, elle veut poursuivre ses études à la n de la Guerre et passer son baccalauréat, aidée par le médecin-chef Alberto, d'origine andalouse, dont elle tombe amoureuse. Elle écrit à son frère Emile et à son père. MADELEINE, 35/40 ans : Native de Bangor, famille d'agriculteurs. A 16 ans, elle se marie avec un marin de la Marine Nationale qui est nommé au sémaphore d'Er-Hastelic. Pendant la Guerre, elle devient auxiliaire du guetteur et apprend le langage des signaux. Femme énergique, gaie et curieuse de tout, elle découvre la poésie auprès de Sarah Bernhardt, son idole, quand elle lui porte les dépêches et télégrammes. Elle danse souvent le « tralala » (danse traditionnelle de l'île) dans les mariages où elle est invitée. Elle écrit à son petit frère Gildas, soldat de 2ème classe. Son grand frère Eugène est également mobilisé. BERNADETTE, 50 ans Bernadette a 50 ans, elle est célibataire et sans enfants. Après la mort de sa soeur, elle a dû s'installer à Palais, pour s'occuper de ses neveux orphelins. Auparavant, elle était Institutrice à Rennes et s'activait dans un syndicat. Au début de la guerre, elle se rend compte des problèmes administratifs rencontrés par la Mairie de Palais pour gérer l'afux de prisonniers allemands, informer et aider les familles, et décide de s'engager bénévolement comme secrétaire de mairie. Grâce à la lecture des journaux, elle est au courant de la mobilisation des femmes en Europe. Son activisme se développe et dès la n de la guerre elle se rend à Paris pour rejoindre leurs luttes. Durant les premières années du conit, elle écrit au plus âgé de ses neveux, Ernest, parti à la Guerre lors de la 1ère mobilisation en août 1914 et à Louise Bodin, inrmière et journaliste engagée, basée à Rennes. LOCALISATION des CINQ FEMMES du spectacle et de leur lieu de travail La première fois que je vis Belle-Île, je la vis comme un havre, un paradis, un refuge. J’y découvris, à l’extrémité la plus venteuse, un fort, un endroit spécialement inaccessible, spécialement inhabitable, spécialement inconfortable... Et qui par conséquent m’enchanta. Sarah Bernhardt Brève chronologie dedelalaGrande sur lelefront frontdedel’Ouest l’Ouest Brève chronologie Grande Guerre Guerre sur 1914 28 juin L’archiduc héritier de l’Empire austro-hongrois est assassiné à Sarajevo. 31 juill Jean Jaurès est assassiné à Paris. Ultimatum allemand à la Russie et à la France. 3 août L’Allemagne déclare la guerre à la France. 6-9 sept Première bataille de la Marne. Les « taxis » entrent en action. Deux millions de soldats s’affrontent. 2 déc Fin de la guerre de mouvement. La guerre de position dite de « tranchées » va durer trois ans. 29 fév 11 mars Début de l’opération franco-anglaise des Dardanelles. Echec naval en mars. Retrait définitif en janv 1916. L’Angleterre déclare le blocus de l’Allemagne. 22 avril Première utilisation des gaz asphyxiants à Ypres (Belgique). 25 mai Entrée en guerre de l’Italie aux côtés des Alliés. 21 fév Début de la bataille de Verdun : offensive allemande. 1915 1916 er 1 juill Début de la bataille de la Somme : offensive franco-britannique. 15 sept Les Anglais utilisent pour la première fois des chars d’assaut. 18 nov Fin de la bataille de la Somme : 1 million de morts. 18 déc Fin de la bataille de Verdun : 1 million de victimes. 25 déc Le Général Joffre est nommé maréchal de France et est remplacé par le Général Nivelle. 31 janv Annonce par les Allemands de la guerre sous marine totale. 1917 8-12 mars Première révolution russe. Le tsar Nicolas II abdique le 16 mars. Coup d’état bolchévique en octobre (Lénine, Trotski, …) Entrée en guerre des Etats-Unis. 1er contingent de 80 000 hommes envoyé en France. 6 avril 16 avril Début de l’offensive du Chemin des Dames (« offensive Nivelle ») : 250 000 français tués 15 mai Le Général Nivelle est remplacé par le Général Pétain. mai-juill Mutineries dans l’armée française. 5 déc Armistice entre l’Allemagne et la Russie : traité de Brest Litovsk. 23 mars Bombardement de Paris par les « Grosses Bertha ». 1918 mars-mai Offensive allemande sur tous les fronts : Picardie, Flandres, Chemin des Dames, Champagne, juill-août Contre-offensive générale alliée. octobre Apogée de la « grippe espagnole ». 9 nov Abdication de l’empereur Guillaume II. Proclamation de la République allemande. 11 nov L’Allemagne signe l’armistice. 28 juin Signature du traité de paix avec l’Allemagne dans la galerie des Glaces au château de Versailles : Traité de Versailles Tombe du « soldat inconnu » à l’Arc de Triomphe. 1919 1920 11 nov EXPRESSIONS BELLILOISES utilisées dans le spectacle babillarde ben damm ! bidous cancre chtal chtrak un chtribi ai la crete qui s’pique daneuwaler dam dam ! degouazer dichtuailler dijauge tout va à dreuze druetches j’ai beaucoup de recevoir une bonne guénée gourdrousser groumer kovenour ma doué maltoutu mes petits menions lettre exclamation sabots crabe dormeur il a de la peine à faire crapauds de mer poissons faux éperlan faire une soupe avec rien lorsqu’on est pauvre pichons petits enfants picolo vin rouge ordinaire pitchtagorn un petit coup d’alcool misère mordroussecks petros faire une soupe de pichochis j’ai beaucoup de travail tempête sur la côte un plaisantin je suis en colère raconter exclamation parler sans arrêt , médire flaner dans les vallons maladroit tout va mal mauvaises herbes j’étais trempée jusqu’aux os râler / rouspéter glouton / goinfre mon dieu vaniteux / prétencieux terme de tendresse à l’égard des enfants ils étaient plok ils en avaient plein le ventre prairie beaucoup 25 sardines tout va de travers attraper un coup de froid ils avaient tout vidé petite tape amicale donnant, donnant tournoyer / flotter caqueter pour une poule avoir les mains zérées de froid engourdies zourdé étonné / stupéfié pradène ribambenne quartron de sardines tout va de rechte attraper un coup de reouad ils avaient tout skaré tatouille tchem pour tchem tourneger trakaner EXPRESSIONS POPULAIRES, FAMILIERES ou ARGOTIQUES avec le poids de ton barda équipement encombrant et lourd du soldat porté sur le dos tu vas bien la bichonner tu vas bien t’en occuper les boches Boche est un terme péjoratif pour désigner un allemand ou une personne d'origine allemande qui a été utilisé par les français et les belges de la première Guerre mondiale jusque bien après la deuxième. Son usage, devenu rare et plutôt familier (aujourd’hui), peut être considéré comme injurieux. Mais il peut être accepté dans un cadre de citation ou de référence historique. boites de singe conserves de boeuf, viande en boîte : nourriture de réserve des soldats pendant les deux dernières guerres mondiales le boucan infernal des marmittes obus de gros calibre (en argot militaire) avoir le bourdon être triste, démoralisé, mélancolique trop d’hommes qui ont largué le bout tout quitter, tout abandonner l’entrée du boxon bordel, maison de tolérance. Dans le spectacle : maison, logis. reviens vite à ta cambuse endroit où sont gardées les vivres / cantine, baraque, chambre, … la cibiche au bec la cigarette aux lêvres reviens très vite avec toute ta couenne la peau, la graisse…. Reviens nous « tout entier » ! je décarre de la cagne je quitte rapidement l’abri (dans la tranchée) je me frotte un peu le coin j’essuie des carreaux mes lunettes au milieu de la gadouille au milieu de la boue la guitoune où j’habite dans la mouise on fera une belle nouba le paletot crotté de boue l’abri (proche des tranchées) où j’habite être dans la misère, dans la gène on fera une belle fête vêtement, pardessus couvert de boue CINQ FEMMES FEMINISTES et UNE SCIENTIFIQUE citées dans le spectacle Louise BODIN (1877-1929) dite « la bolchévique aux bijoux » Toute sa vie, militante, paciste, journaliste, elle éprouve le remords d'être une privilégiée et aura la foi en une révolution qui devra apporter le bonheur aux plus défavorisés, d'où sa vie de combat contre toutes les injustices. En 1913, elle fait partie des rennaises qui fondent un groupe local de l'Union française pour le suffrage des femmes. Elle est une paciste militante pendant la première guerre mondiale. SEVERINE, née Caroline Rémy (1855-1929), elle est une écrivaine, journaliste engagée libertaire et féministe française. Secrétaire de Jules Valès, elle prendra après sa mort la direction du journal Le cri du peuple et deviendra, en 1885, la première femme « patron » de presse. Puis elle s'engage dans la lutte pour le droit de vote des femmes. En juillet 1914, tandis que René Viviani devenait Président du Conseil, Séverine organisa une manifestation qui rassembla 2 400 personnes en faveur du vote des femmes. Un cortège, le premier du genre, déla à Paris des Tuileries à la statue de Condorcet. La guerre arrêta momentanément le mouvement. Après la Guerre, elle continue à écrire pour de nombreux journaux dans lesquels elle défend la cause de l'émancipation des femmes et dénonce les injustices sociales. Hélène BRION (1882-1962) Institutrice, féministe, syndicaliste et paciste, auteur de La Voie féministe, Elle milite pour que les droits de la femme tant au travail qu'à la maison soit reconnus. À cette époque en effet, la femme ne possédait aucun droit politique, ne pouvait pas être tutrice de ses propres enfants, était souvent sous-payée dans le monde du travail. En novembre 1917, elle est arrêtée pour propagande défaitiste et envoyée à la prison des femmes de Saint-Lazare. Elle est condamnée à trois ans de prison avec sursis. Elle est révoquée de l'enseignement avec effet au 17 novembre 1917. Elle ne sera réintégrée que 7 ans plus tard sous le gouvernement du cartel des gauches. Gabrielle DUCHÊNE (1870-1954), militante féministe, syndicaliste, paciste, antifasciste. Elle entra dans la lutte pour les droits politiques et sociaux des femmes avant même 1914 mais l'essentiel de ses actions se produiront entre 1918 et 1939. Paciste pendant la première guerre mondiale, elle noua des liens avec des féministes des Etats Unis et de Hollande. Son combat paciste se doubla d'un combat social en faveur de la revendication classique « à travail égal, salaire égal » cause ses premiers ennuis avec la police. Marcelle CAPY (1891-1962) A 18 ans, elle rencontre Jean Jaurès à Toulouse et décide qu'elle sera écrivain, journaliste et militante, paciste et féministe libertaire. Elle fut directrice de la Ligue des Droits de l'Homme et fondatrice de l'hebdomadaire antimilitariste La Vague. Entre novembre 1917 et janvier 1918, elle travaille anonymement dans une usine d'armement et publie son témoignage dans le magazine La voix des femmes : « En ce qui concerne le salaire des femmes, la formule à travail égal salaire égal est partout bafouée. Dans une fabrique d'obus, un garçon de 15 ans touche de 12 à 15 francs et une mère de famille de 5 à 6. Les patrons osent justier de telles différences en invoquant l'allocation touchées par les femmes de mobilisés. » Marie CURIE (1867-1934) Pierre et Marie Curie reçoivent en 1903 le prix Nobel de Physique pour leurs recherches sur les radiations. En 1911, elle obtient le prix Nobel de chimie pour ses travaux sur le polonium et le radium. Elle est la seule femme à avoir reçu deux prix Nobel et la seule parmi tous les lauréats à avoir été récompensée dans deux domaines scientique distincts. Lorsque la guerre éclate, Marie Curie se mobilise, elle participe à la conception de dix-huit unités chirurgicales mobiles, des « ambulances radiologiques » surnommées les « petites Curies ». Elles permettent de prendre des radiographies des malades, opération très utile pour situer plus précisément l'emplacement des éclats d'obus et des balles et faciliter l'opération chirurgicale, En 1916, elle obtient son permis de conduire et part régulièrement sur le front réaliser des radiographies. Elle est rejointe par sa lle Irène, âgée de moins de dix-huit ans, qui fait de même dans plusieurs hôpitaux de campagne durant toute la guerre. Quelques femmes engagées dans la Grande Guerre citées dans le spectacle Mistinguett (1875-1956) Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Maurice Chevalier est blessé au front et fait prisonnier en Allemagne. Voulant le faire libérer, elle se porte volontaire pour jouer le rôle d'espionne. Elle offre ses services au général Gamelin9 et est autorisée à circuler librement en Europe : elle récolte de nombreux renseignements du prince allemand de Hohenlohe alors à Berne ou du roi Victor-Emmanuel III en Italie. Elle parvient à faire libérer son amant Maurice Chevalier en 1916 grâce à ses relations avec le roi d'Espagne Alphonse XIII11. En 1918, elle succède à Gaby Deslys au Casino de Paris,sous la direction de Léon Volterra, dont elle reste la vedette incontestée jusqu'en 1925. Jeanne Macherez (1852-1930) Lorsque la première Guerre mondiale éclate, Jeanne Macherez, veuve, a 63 ans, dirige l'Hôpital auxiliaire 201 qui dispose de dix ambulances. Le 31 août 1914, les Allemands entrent dans Saint-Quentin, le lendemain, ils sont à Soissons. Un ofcier, en quête de ravitaillement, entre dans la ville. En tête, un groupe de civils français pris en otage pour constituer un bouclier humain. L'ofcier exige de parler au maire. Il menace: si le maire ne se donne pas à connaître, la ville sera mise à sac, incendiée. Jeanne Macherez sort du rang et lance: « Le maire? c'est moi! ». Pendant douze journées, elle sera l'interlocutrice des Allemands. Elle négociera tout et parviendra à minimiser les retombées néfastes de cette occupation et prémunira la région des exactions allemandes et des pillages en n'hésitant pas à lancer un « Vous m'aurez fusillée avant ». Le 12 septembre 1914, à l'issue de la Première bataille de la Marne, les Allemands sont contraints à ne plus occuper que la rive droite de l'Aisne. Soissons est libérée. Jeanne Macherez reprend ses fonctions au sein de l'hôpital 201 au côté d'une parisienne, Germaine Sellier, la Dame blanche de Soissons. Le préfet de l'Aisne, Le rôle tenu par Jeanne Macherez est encensé par les uns, minimisé par les autres, elle ne revendique rien, observant seulement que ce sont les circonstances qui l'on amenée à tenir ce rôle. Louise Thuliez (1881-1966) Louise Thuliez, héroïne de la "Guerre des Femmes" en compagnie d'Edith Cavell, de Louise de Bettignies, était, selon Georges Clémenceau, "un modèle du plus pur patriotisme". En effet, cette femme née à Preux-au-Bois le 12 décembre 1881, se trouvait à Saint-Waast-la-Vallée en tant qu'institutrice lors de la déclaration de guerre en 1914. Et c'est, dès le 23 août 1914, alors que les Anglais, les Ecossais et les Irlandais battent en retraite après la bataille de Charleroi, que Louise Thuliez entre en jeu. D'abord en assurant le ravitaillement en pain pour les habitants qui restaient au village et pour les alliés de passage et dès le 24 août 1914 pour l'ennemi qui progressait "Nach Paris", puis en organisant, avec la princesse de Croy, une lière d'évasion vers la Hollande et l'Angleterre. Durant le premier semestre 1915, elle fait passer la frontière à plus de 170 militaires ou mobilisables avec l'aide de M. Herman Capiau, ingénieur des mines, habitant Wasnes (au centre du Boinage). Le nombre d'hommes devant passer la frontière devenant de plus en plus important, Louise Thuliez les conduit elle-même jusqu'à Bruxelles chez Edith Cavell. Cela se révèle vite être très compliqué et dangereux, c'est donc sous les noms de guerre de "Jeanne Martin", "Marie Mouton" ou encore "Mme Lejeune" qu'elle voyage. C'est d'ailleurs sous ce nom qu'elle est arrêtée le 31 juillet à Bruxelles et internée à la prison de Saint-Gilles. Condamnée à mort le 9 octobre ainsi que Edith Cavell, Louis Séverin et Louise de Bettignies, elle est graciée le 27 octobre grâce à l'intervention du Saint Père et du roi d'Espagne Alphonse XIII. Elle est transférée à Cambrai le 14 novembre où elle comparait devant le Conseil de Guerre de la ville qui commue sa peine en travaux forcés à perpétuité. Internée à Siegburg près de Bonn, elle est libérée le 8 novembre 1918. Nommée Chevalier de la Légion d'Honneur le 14 mars 1919, elle reçoit la Croix de Guerre 1914-1918 et citée à l'Ordre de la Nation. Louise de Bettignies (1880-1918) Lilloise depuis 1903, elle décide, dès l’invasion allemande de la ville en octobre 1914, de s’engager dans la résistance et l’espionnage. Elle fait un stage à Folkestone où elle s'initie en quelques jours au rudiment de l'espionnage. Polyglotte (français-anglais-allemand-italien), elle dirige depuis son domicile de Lille un vaste réseau de renseignements dans le Nord de la France pour le compte de l’armée britannique et de l’Intelligence Service. Sous le pseudonyme d’Alice Dubois, elle centralise des opérations de l'armée allemande qui, via la Dame blanche, réseau de renseignements de Walthère Dewé en Belgique, sont transmises aux Britanniques par les Pays-Bas restés neutres. On estime qu’elle sauve la vie de plus d’un millier de soldats britanniques pendant les 9 mois de sa pleine activité (janvier à septembre 1915). Son réseau, composé d’une centaine de personnes, signala le jour et l’heure de passage à Lille du train impérial transportant le kaiser Guillaume II en visite secrète sur le Front. Lors de l’approche de Lille, deux avions anglais surgirent et bombardèrent le train, mais manquèrent leur cible. L’un des derniers messages de Louise de Bettignies fut d’annoncer la préparation d’une gigantesque attaque allemande pour début 1916 sur Verdun. L’information fut relayée au commandement français, mais celui-ci refusa d’y croire. Louise de Bettignies est arrêtée par les Allemands le 20 octobre 1915 près de Tournai et condamnée à mort le 16 mars 1916 à Bruxelles, puis sa peine est commuée en travaux forcés à perpétuité. Détenue pendant 3 ans, elle meurt le 27 septembre 1918, à l'hôpital Sainte-Marie de Cologne, des suites d'un abcès pleural mal opéré. Sa dépouille est rapatriée le 21 février 1920 et, le 16 mars 1920, une cérémonie funéraire est organisée à Lille au cours de laquelle elle reçoit à titre posthume la croix de la Légion d'honneur, la Croix de guerre 1914-1918 avec palme, la médaille militaire anglaise et est faite ofcier de l'ordre de l'Empire britannique. Son corps est inhumé au cimetière de Saint-Amand-lesEaux. Nicole Girard Mangin (1878-1919) À 18 ans, en 1896, elle entame des études de médecine à Paris. Elle se marie en 1899 avec André Girard et aura un ls, Étienne. Elle travaille alors, au côté de son mari, à l'exploitation du champagne. En 1903, elle divorce et revient à la médecine et présente sa thèse sur les poisons cancéreux en 1906. Lors du Congrès international de Vienne en 1910, elle représente la France au côté d'Albert Robin et intègre en 1914 son dispensaire antituberculeux à Beaujon. Elle effectue des recherches sur la tuberculose, sur le cancer et signe différentes publications. Lorsque la guerre éclate, elle se porte volontaire sous le nom de Docteur Girard-Mangin. L'administration ne doute pas un seul instant que ce docteur fut un homme. Elle est affectée au soin des typhiques du secteur de Verdun qui croule sous les bombes le 21 janvier 1916. Lorsque l'ordre d'évacuation est donné, Nicole Girard-Mangin ne peut se résoudre à abandonner les neuf blessés qu'elle a en charge. Lorsqu'il est question d'évacuer cinq soldats nécessitant une hospitalisation, elle prend la tête du convoi, au mépris des obus qui pleuvent, au mépris de ses propres blessures (elle avait été légèrement blessée au visage par un éclat de mica). En décembre 1916, malgré ses nombreux heurts avec l'administration militaire, elle est nommée médecin-major. Elle est alors affectée à Paris où elle se voit coner la direction de l'hôpital Édith Cavell, rue Desnouettes. Après-guerre, elle s'investit au sein de la Croix-Rouge et donne des conférences sur le rôle des femmes durant la Grande Guerre. Préparant une tournée internationale, elle est retrouvée morte, peut-être victime d'un surmenage, au côté de son chien Dun, d'une overdose médicamenteuse, le 6 juin 1919. Athée, ses funérailles et sa crémation se déroulent au Père Lachaise avant l'inhumation dans le caveau familial à Saint-Maur-des-Fossés. Jamais, elle ne reçut ni citation, ni décoration. Clara Zetkin (1857-1933) Fille d'un instituteur, Clara Eissner se destine elle-même à l'enseignement. Dès le milieu des années 1870, elle fréquente les mouvements féministes, participant aux discussions des Allgemeinen Deutschen Frauenvereins (Association générale des femmes allemandes) et commence à adhérer à la mouvance socialiste. Bien qu'ils ne soient pas mariés, elle prend le nom de son compagnon, le révolutionnaire russe Ossip Zetkin, dont elle aura deux enfants En exil à Paris, elle participe activement à la fondation de la Deuxième Internationale où elle réclame l'égalité complète des droits professionnels et sociaux de la femme ainsi que sa participation active à la lutte des classes. En 1907, lors de la première conférence de l'Internationale socialiste des femmes à Stuttgart, Clara Zetkin est désignée à la présidence du secrétariat de l'Internationale socialiste des femmes. En août 1910, lors de la deuxième conférence internationale des femmes socialistes à Copenhague, elle propose la création de la « Journée internationale des femmes », une journée de manifestation annuelle an de militer pour le droit de vote, l'égalité entre les sexes, et le socialisme. Cette initiative est à l'origine de la journée internationale des droits des femmes, manifestation qui se déroule tous les ans le 8 mars. Elle participe à l'aile gauche du SPD, et devient très proche de Rosa Luxemburg. Opposante à la Première Guerre mondiale, elle participe avec Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht à la création en 1915 de la ligue spartakiste et mène de nombreuses actions pacistes, organisant notamment une conférence internationale paciste des femmes socialistes en 1915 à Berlin, ce qui lui vaut d'être arrêtée à plusieurs reprises, et emprisonnée. La révolution allemande de novembre 1918 permet au mouvement féministe d'obtenir le droit pour les femmes de voter et d'être élues. Clara Zetkin adhère au Parti communiste d'Allemagne (KPD), créé en décembre 1918 autour de la Ligue spartakiste. Elle est ensuite députée du KPD de 1920 à 1933. Marie Henriette Moriamé (1880-1918) Fille de Camille Célestin Moriamé et d'Alice Nathalie L'Hussier. Marie Henriette Moriamé devint résistante dès le début de la Première Guerre mondiale. Elle fut d'ailleurs nommée Chevalier de la Légion d'honneur, et reçut également la Croix de Guerre avec palme. Le 24 août 1914, lors de l'offensive allemande à Saint-Waast-laVallée, restée seule dans la maison familiale, sa mère étant retenue en France libre, elle a recueilli des soldats britanniques blessés, aidée par Louise Thuliez, et par ses cousines, Lucienne et Pauline Moriamé. Le Prince Réginald de Croÿ aida ensuite Louise Thuliez et Marie Henriette Moriamé à transporter, principalement la nuit, les soldats britanniques pour qu'ils rejoignent l'armée française. La Princesse Marie de Croÿ a accueilli de nombreux soldats pour les soigner, au château de Bellignies, propriété des Princes de Croÿ, près de Bavay, avec l'aide de Louise de Bettignies, avant de les transporter. En novembre 1914, le château de Bellignies étant tellement rempli de soldats, elle essaya de les convaincre de se rendre aux Allemands. Mais elle apprit alors que la famille de Belleville de Montignies amenait des soldats à l'institut d'Edith Cavell par une route d'évasion. Les soldats ont alors reçu des vêtements civils et de faux papiers d'identité, puis ont été guidés jusqu'à Bruxelles. Ce réseau d'évasion a fonctionné de novembre 1914 à juillet 1915. Le 20 octobre 1915, Louise de Bettignies est également arrêtée, puis condamnée à mort, peine commuée en détention perpétuelle à la prison de Siegburg, où furent également détenues : Louise Thuliez, la Princesse de Croÿ, Léonie Vanhoutte et la Comtesse de Belleville. Après ces condamnations, Marie Henriette décida alors d'entrer en religion, chez les Rédemptoristines de Mafes, en Belgique. Elle y a fait profession dans les délais canoniques et y est morte deux mois avant l'armistice, le 24 Août 1918. Edith Cavell (1865-1915) Le rôle d'Edith Cavell, Anglaise, résistante ou espionne, intrigue encore les historiens :« Dès le début de la guerre, elle soigne clandestinement des blessés alliés et les aide à passer la frontière. Elle s'occupe donc de passage d'hommes, plutôt que de renseignements. » Dénoncée par une jeune employée de maison abusée par un espion allemand, Edith Cavell est arrêtée. Lors de ses interrogatoires, elle revendique la responsabilité de ses actes et reconnaît avoir facilité le passage d'Anglais, Français et Belges aux Pays-Bas pour rejoindre leurs régiments. Défendue par un avocat d'origine autrichienne, Me Kirschen, elle ne pourra guère se faire entendre. Le légat américain Brand Witlock, chargé de défendre les intérêts anglais en Belgique, ne peut obtenir de voir ni la condamnée ni son avocat. Elle est fusillée le 12 octobre 1915 à Bruxelles, bien que « des centaines de soldats et d'ofciers allemands lui doivent la vie ». Première fusillée par les Allemands en octobre 1915, elle est considérée comme une héroïne et une martyre par les Anglais et dans tous les pays du monde. En France, les journaux sont encouragés à montrer cet acte de barbarie, et photos et articles abondent, avec la bénédiction de la censure. L'historienne américaine Margaret H. Darrow indique qu'il n'est nulle part fait mention du rôle de résistante ou d'espionne d'Edith Cavell, mais de sa faiblesse féminine devant la barbarie allemande, sans doute parce que l'opinion publique juge encore les actes d'espionnage ou de résistance d'une femme comme contraires à la morale et au code de bonne conduite :« L'histoire de la mort de Miss Cavell transformée en meurtre fut le symbole de la souffrance de la Belgique et de la France occupées. » Chronologie du droit de vote et d'éligibilité des femmes depuis 1908 jusqu’en 1945 3 m ai 1908 1909 Manifestation à Paris pour le droit de vote des femm es. Création à Paris de l'Union française pour le suffrage des fem m es (U .F.S.F.), filiale de l'A.I.S.F., par l'Anglaise Jeanne Schm ahl. Son program m e, pour des raisons tactiques, est lim ité au suffrage m unicipal. 16 juillet 1909 1913 1914 avril 19 14 A la Cham bre des députés, le rapport Buisson propose l'électorat et l'éligibilité des fem m es dans les m êm es conditions que les hom m es. La Norvège instaure le vote des fem m es. L'U .F.S.F. com pte 12 0 00 m em bres. Un plébiscite féminin organisé par les suffragistes réunit 505 972 oui pour le vote des fem m es. L'Islande instaure le vote des fem m es. Prem ière et unique grande m anifestation suffragiste à Paris ; elle réunit seulem ent 6000 personnes. Le Danem ark instaure le vote des fem m es. Proposition de loi Barrès à la Cham bre des députés pour le « suffrage des m orts » en vue de perm ettre aux veuves et m ères de soldats tués à la guerre de voter La Grande-Bretagne, la Suède, l'Allem agne, la Russie soviétique et la Pologne instaurent le vote des fem m es. Le Canada instaure le vote des fem m es à l'échelon fédéral (les fem m es votaient dans toutes les provinces sauf le Q uébec depuis 19 18). Les Pays-Bas et le Luxem bourg instaurent le vote des fem m es. Le pape Benoit XV accepte le principe du vote fém inin. 1914 5 juillet 1914 1915 1916 1918 1919 20 m ai 1919 La Cham bre des députés adopte pour la prem ière fois une proposition de loi instaurant le vote des fem m es, par 329 voix contre 9 5. Les États-Unis instaurent le vote des fem m es à l'échelon fédéral, ainsi que la Tchécoslovaquie et l'Autriche. 21 novem bre 1922 1925 Le Sénat refuse d'exam iner les articles de la proposition de loi sur le vote des fem m es (par 156 voix contre 134 ). Création de l'Union nationale pour le vote des fem m es (U .N.V.F.), d'inspiration conservatrice et catholique. La Cham bre des députés adopte par 389 voix contre 1 40 une proposition de loi instaurant le vote des fem m es lors des élections m unicipales et cantonales Profitant d'une lacune dans la réglem entation, le P arti com m uniste place des fem m es en position éligible sur ses listes pour les élections m unicipales dans toutes les com m unes de la banlieue parisienne. Les élues siégeront effectivem ent jusqu'à l'annulation de leur élection par les tribunaux. 7 avril 1925 m ai 192 5 12 juillet 1927 31 m ars 1932 La Cham bre des députés adopte, par 396 voix contre 94 , une résolution « invitant le Gouvernem ent à hâter, devant le Sénat, la discussion du projet de loi voté par la Cham bre des députés concernant le suffrage des fem m es aux élections m unicipales ». La Cham bre des députés, par 446 voix contre 60, adopte une résolution par laquelle elle « invite le G ouvernem ent à user de toute son influence auprès du Sénat pour obtenir que cette Assem blée m ette en délibération les textes votés à ce sujet. par la Cham bre des députés» . 1934 1934 m ars 19 35 La TurquieW eiss instaure le vote des fem femmes. Congrès », des association Maires se prononce le votedes des droits femmes aux Louise fonde « La m e Lenouvelle pour pour l'égalité élections dès pendant 1935. Louise Weissans fondeles« La femmespectaculaires nouvelle », association pour l ’égalité des civiques municipales m ultipliant deux actions droits civiques multipliant pendant deux ans les actions spectaculaires. La Cham bre des députés se prononce pour le vote des fem m es pour la cinquièm e fois, par 45 3 voix contre 1 24. 1935 L'U.F.S.F. com pte 100 0 00 m em bres. Cam pagne de l'U.F.S.F. et des autres m ouvem ents suffragistes pour l'élection de conseillères m unicipales. Les Philippines instaurent le vote des fem m es. Les fem m es votent dans tous les pays d'Europe, à l'exception de la France, la Suisse, l'Italie et des États des Balkans. 1 9 3 5 -1 9 3 6 Plusieurs com m unes organisent des scrutins parallèles m ixtes aboutissant à faire élire des conseillères m unicipales supplém entaires; à Louviers, dont le m aire est P ierre M endès France, 6 conseillères sont ainsi élues et siègent avec voix délibérative. 2 juin 1 936 Devant le Sénat, Louise W eiss et des militantes de La Fem me nouvelle o? rent aux sénateurs des chaussettes portant l'inscription: « Mêm e si vous nous donnez le droit de vote, vos chaussettes seront raccom m odées ». Léon Blum nom m e 3 fem m es sous-secrétaires d'État : Cécile Brunschvicg, présidente de l'U.F.S.F., à l'éducation nationale, Suzanne Lacore, à la santé publique et Irène Joliot-Curie, à la recherche scienti? que. Cécile Brunschvicg, par ailleurs m em bre du com ité exécutif du Parti radical, doit quitter la présidence de l'U.F.S.F. 4 juin 1 936 30 juillet 1936 La Cham bre des députés se prononce pour la sixièm e et dernière fois pour le vote des fem m es, par 495 voix contre 0 . Le gouvernem ent s'abstient. Le Sénat n'inscrira jam ais ce texte à son ordre du jour. 23 juin 1 942 Le Général de Gaulle déclare qu'« une fois l'ennem i chassé du territoire, tous les hom m es et toutes les fem m es de chez nous éliront l'Assem blée nationale ». novem bre 1943 Lucie Aubrac est nom m ée m em bre de l'Assem blée consultative provisoire. Elle n'y siégera qu'en novem bre 19 44 à Paris. Une fem m e y siège dès 1943 : M arthe Sim ard. m ars 1 944 Le program m e du Conseil national de la Résistance reste silencieux sur la question du vote des fem m es. Le Général de Gaulle déclare devant l'Assem blée consultative provisoire que « le régim e nouveau doit com porter une représentation élue par tous les hom mes et toutes les fem mes de chez nous ». 18 m ars 1944 24 m ars 1944 A l'Assem blée consultative provisoire, l'am endem ent Fernand Grenier instaurant le vote des fem m es est adopté par 5 1 voix contre 16 . 21 avril 1944 L'article 1 7 de l'ordonnance portant organisation des pouvoirs publics en France après la Libération dispose que « les fem m es sont électrices et éligibles dans les m êm es conditions que les hom m es ». 7 novem bre 1944 Pour l'ouverture de sa session à Paris, l'Assem blée consultative provisoire com porte 10 fem m es. 29 avril -13 m ai 194 5 21 octobre 1945 Prem ier vote des fem m es aux élections m unicipales Prem ier vote des fem m es dans un scrutin national (référendum et Assem blée constituante). 33 fem m es sont élues m em bres de l'Assem blée nationale constituante (17 com m unistes, 6 socialistes, 9 M R P , 1 P R L). Les artistes cités dans le spectacle Sarah BERNHARDT (1844-1923) Sortie du Conservatoire en 1862, elle début à 18 ans à la Comédie Française où elle séduit par sa voix bizarre, mordante. Celle que Victor Hugo appellera « la voix d ’or » interprétera et triomphera dans les plus grands rôles du patrimoine classique. En 1880, elle quitte la Comédie Française, crée sa propre compagnie achète des théâtres à Paris, joue dans les cinq continents et devient millionnaire! Femme engagée, elle soutient Louise Michel et le capitaine Dreyfus. Après une longue souffrance, elle est amputée d ’une jambe en 1915, néanmoins, elle se battra pour jouer au Théâtre des Armées et remonter le moral des poilus. Lors d’une tournée en Amérique, elle fera tout pour convaincre les autorités de s’engager dans le conit. Première vedette au rayonnement international celle que l’on surnommait « la Divine » ou « la Scandaleuse » meurt le 26 mars 1926. Elle repose au cimetière Père Lachaise à Paris alors qu’elle voulait être inhumée face à la mer à Belle-Ile-en-Mer où elle aimait vivre l’été. En 1894, elle achète le fort militaire de la pointe des Poulains à Belle Ile en mer, dans lequel elle vivra une trentaine d ’années, entourée de ses amis. L’hiver 1911 est marqué par de très violentes tempêtes qui empêchent les pêcheurs de prendre la mer. Certaines familles sont en grand désarroi. Pour leur venir en aide, Sarah Bernhardt organisera à Paris une matinée de gala avec des amis artistes en vue de récolter des fonds. Ils seront versés aux bellilois et serviront à nancer la construction d’une boulangerie coopérative. « La dame blanche » ou « la dame de Penhoet », comme l ’appelaient les habitants, était très sensible à la vie des iliens qui, en retour l’appréciaient beaucoup. Beatrix DUSSANE, dite « la grande Dussane » (1888-1969) Comédienne française formée au Conservatoire, elle est engagée très jeune à la Comédie Française où elle interpétera les grands rôles du patrimoine. Devenue professeur au Conservatoire National Supérieur d ’Art Dramatique, elle aura comme élèves Michel Bouquet, Robert Hirsch, Serge Reggiani, Maria Casarès, Daniel Gélin et d ’autres.. Maurice MARECHAL (1892-1964) Un des plus grands violoncellistes de tous les temps, il est reçu au Conservatoire de Paris en 1905; il devient soliste en 1911. Il fait le service militaire à Rouen à la musique du 74ème RI. Pendant la Guerre, il ne combat pas les armes à la main mais se trouve exposé comme brancardier et agent de liaison cycliste. Il écrit dans ses carnets: « un artiste doit se dévouer pour la plus grande cause, et la plus noble, en temps de guerre, n ’est ce pas de mourir pourl le drapeau? » Dès mars 1915, il fait de la musique plus que jamais. Son instrument, fabriqué à partir de bois de caisses de munitions est surnommé « le Poilu ». Après la guerre, il entreprend une carrière internationale de violoncelliste et deviendra professeur au Conservatoire de Paris après la 2ème guerre mondiale. EVA JOUAN (1857-1910) Poétesse française, née et décédée à Belle-Ile-en-Mer, elle surnomma son île « la bien nommée » dans l’un de ses poèmes. « Mon île chérie! toi, la bien nommée Je veux vivre et mourir sur ta rive embaumée Des parfums de la mer Que le chant de tes ots berce mes derniers rêves Et le destin cruel sur tes riantes grèves Me sera moins amer. » Les principaux acteurs politiques et militaires pendant la GRANDE GUERRE Archiduc FRANCOIS-FERDINAND (1863-1914) Héritier de l'Empire austro-hongrois, ii est assassiné avec son épouse à Sarajevo (Bosnie) le dimanche 28 juin 1914 par le nationaliste serbe de Bosnie Gavrilo Princip, Cet événement est considéré comme l'élément déclencheur de la Première Guerre mondiale qui eut pour conséquence la défaite, la chute et le démembrement des Empires russe, austro-hongrois, allemand et ottoman. Jean JAURES (1859-1914) Homme politique français, socialiste. Universitaire, journaliste et député républicain, il fonde le journal l'Humanité. Paciste militant et véritable leader du socialisme français, il fût assassiné le 31 juillet 1914, trois jours avant la déclaration de guerre, au café « Le Croissant » rue Montmartre à Paris par le nationaliste Raoul Villain. Raymond POINCARE (1860-1934) Avocat et homme politique français. Président de la République de 1913 à 1920. Robert VIVIANI (1863-1925) Président du Conseil de 1914 à 1915. Il ordonna la mobilisation générale le 1er août 1914. Georges CLEMENCEAU (1841-1929) Président du Conseil en 1917, « le Tigre » se consacre à la poursuite de la guerre et se rend populaire. Il négocie le traité de Versailles (1919). Général JOFFRE (1852-1931) Commandant en chef des armées du Nord en 1914, remporte la bataille de la Marne. Remplacé par Nivelle en 1916 après la bataille de la Somme. Promu maréchal de France en décembre 1915. Général NIVELLE (1856-1924) Commandant de la IIème armée à Verdun (1916), puis celle du Nord en 1917 où il dirigea la vaine offensive du Chemin des Dames. Remplacé par Pétain. Général PETAIN (1856-1951) Général en 1914, vainqueur de la bataille de Verdun en 1916, commandant en chef des armées françaises en 1917, nommé maréchal en novembre 1918. Général FOCH (1851-1929) Commandant en chef des troupes alliées en 1918 qu'il conduisit à la victoire. Nommé maréchal de France en 1918. Empereur GUILLAUME II (1859-1941) Roi de Prusse et empereur d'Allemagne (1888-1918) de la dynastie des Hohenzollern. Désirant donner à l'Allemagne une envergure internationale, il s'engage dans une politique expansionniste, colonialiste, militariste et autoritaire qui débouchera sur la Première guerre mondiale.Vaincu en 1918, il abdique et s'exile aux Pays-Bas. Tsar NICOLAS II (1868-1918) Dernier empereur autocrate de Russie (1894-1917) de la dynastie des Romanov. Prend le commandement suprême des armées en 1915, il laisse son épouse diriger la Russie qui subissait alors l'inuence néfaste de Raspoutine, aventurier russe au passé trouble. La révolution de février 1917 l'oblige à abdiquer. Il sera massacré avec sa famille le 17 juillet 1918. LENINE (1870-1924) Homme politique russe, marxiste, il dirige l'insurrection bolchévique d'octobre1917, prend le pouvoir, fonde l'Armée rouge, signe le traité de paix de Brest-Litovsk (1918) puis fonde l'Internationale communiste (1919). Thomas Woodrow WILSON (1856-1924) Leader du parti démocrate, il fut élu en 1912, président des Etats-Unis (réélu en1916). Il engagea son pays dans la guerre aux côtés des alliés en 1917. Général PERSHING (1860-1948) Commandant en chef des troupes américaines engagées sur le front français en 1918. EXERCICE PERSONNEL Quelques mots-clés ou expressions utilisés dans le spectacle à rechercher dans un dictionnaire ou sur internet un « poilu de 14-18 » « Alsace-Lorraine » un ultimatum colonie pénitentiaire une marraine de guerre une suffragette un ticket de rationnement le patriotisme la censure la « guerre chimique » un mouvement féministe un sémaphore une mutinerie la grippe espagnole une munitionnette une militante le « Théâtre des armées » la « guerre des tranchées » les « pantalons rouges » en 1914 un bolchévique le Conseil de guerre la bénédicité la Croix Rouge un pacifiste la Comédie Française une dame patronnesse la Ligue des Droits de l’Homme un dirigeable un déserteur « A travail égal, salaire égal » BILAN HUMAIN ET DESTRUCTIONS MATÉRIELLES GLOBALES EN FRANCE 74 millions de soldats ont pris part à la Grande Guerre 9,7 millions de soldats tués dont 1,7 russes, 1,4 français, 0,9 anglais, 1,8 allemands, 1,2 austrohongrois, 0,3 turcs 8,9 millions de civils tués soit plus de 6000 tués en moyenne par jour de guerre, dont 900 français 21 millions de blessés dont 4,3 millions en France dont 1,1 invalides et 60 000 amputés 8 millions de prisonniers 700 000 veuves de guerre en France La grippe espagnole fait entre 30 et 50 millions de morts en 1918 dans le monde Destructions massives en France de 11 000 édices publics (mairies, écoles, églises,...), 350 000 maisons, 62 000 kms de routes, 2 500 000 hectares de terrains agricoles, 600 000 hectares de terrains bâtis, 5 000 kms de voies ferrées, 1 850 kms de canaux à reconstruire, à réparer... Les prisonniers allemands à Belle-Île-en-Mer pendant la Grande Guerre. Dès le 30 août 1914, 200 prisonniers arrivent sur l'île en provenance de la région nantaise, soit 14 ofciers et 186 hommes de troupe. Des blessés forment une partie des prisonniers. Certains décéderont rapidement de leurs blessures. Ils seront inhumés dans le cimetière de Le Palais où un carré leur est réservé. On dénombre 76 décès de soldats allemands en deux ans. Un monument sera érigé à la demande des soldats en février 1916. Cette demande recevra une réponse positive. Fin 1914 on dénombre environ 2 000 prisonniers. Le nombre augmentera au l du temps. Au milieu de l'année 1915 on atteint 3 000 hommes de troupe, 300 sous-ofciers et 300 ofciers. Entre 1914 et début 1916, 10 000 prisonniers vont passer sur l'île *. Les ofciers sont cantonnés dans la citadelle et seront très bien traités au dire des bellilois. Les hommes de troupe sont logés plus sommairement dans des bâtiments (ancienne caserne) et sous toiles de tentes. Les conditions matérielles ne sont pas optimales mais les expositions au froid et à la pluie de l'île sont plus supportables que la vie dans les tranchées. En 1915 une usine de conserves sera réquisitionnée, une autre plus tard. Les détenus seront employés pour diverses tâches au bénéce des communes et des agriculteurs de l'île. Les travaux des champs, l'entretien des chemins, le déchargement des bateaux seront les principaux travaux exécutés par les prisonniers. Mais de nombreuses difcultés se feront jour au l des années car l'attitude et les actions du Préfet ne faciliteront pas la bonne mise en œuvre de ces aides. Une tentative d'évasion d'ofciers fut déjouée par les services secrets français grâce à l'interception d'un message allemand. Cette évasion avortée entraînera le départ prématuré de 369 ofciers de la citadelle et ils seront conduits à Lorient. Le 18 février 1920 les derniers prisonniers quitteront l'île, ils étaient 642 sous-ofciers détenus dans la citadelle. Leur départ se déroulera dans le calme. Claude Pierre Habite Bangor, passionné d'Histoire en général et de celle de Belle-Île-en-Mer en particulier. * La quantication numérique des prisonniers reste un peu oue faute de documents ables. BIBLIOGRAPHIE BELLE-ILE EN GUERRE La Première Guerre Mondiale à Belle-Ile-en-Mer (Editions du Menhir) Auteur : Xavier DUBOIS, Titulaire d'un doctorat en Histoire, Xavier Dubois a enseigné au sein de deux universités. Spécialiste reconnu en histoire locale, il est également chercheur associé et membre de l'Institut Culturel de Bretagne. Rédigé par un spécialiste, cet ouvrage se lit comme un véritable roman. Il se veut aussi être un hommage rendu à tous les Bellilois disparus lors du conit : toutes le familles belliloises retrouveront ainsi le parcours de chacun des hommes décédés lors de cette guerre. 1914-1918 : COMBATS DE FEMMES Les femmes, pilier de l'effort de guerre (Collection Mémoires) Ouvrage collectif dirigé par Evelyne MORIN-ROTUREAU. Avec Annette Becker, Florence BrachetChampsaur, Colette Cosnier, Anne Dopffer, Yvonne Knibiehler, Jean-Yves Le Naour, Stéphanie Petit, MariePascale Prévost-Bault, Florence Rochefort, françoise Thébaud, Michelle Zancarini-Fournel. La Grande Guerre a marqué un tournant dans l'émancipation féminine. Ce livre montre comment les rapports hommes/femmes s'en sont trouvés bouleversés, mais aussi comment, dès l'armistice chaque sexe se plie aux injonctions de l'ordre social. Danoises, Allemandes, Hollandaises, Russes, Tchèques, américaines, suédoises, Anglaises, entre autres, obtiennent le droit de vote mais les Françaises demeurent exclues de la citoyenneté. LETTRES D'UN POILU BELLILOIS Alexis Samzun, un Breton dans la Grande Guerre (Editions Brochard) Auteur : Stéphane Brochard Ces 100 cartes postales retraçant en images le parcours d'un soldat de Belle-Ile-en-Mer, aux plaines de la Somme et de Verdun à Vérone en Italie, forment un témoignage historique poignant sur la vie d'un bellilois, canonnier servant, et de ses camarades poilus, Thomas Illiaquer, Seveno, Conan dont les patronymes, indéfectiblement liés à Belle-Ile-en-Mer, constellent cette correspondance. PAROLES DE POILUS Lettres et carnets du front 1914-1918 (Librio - Nouvelle édition Lettres inédites) L'ARGOT DES TRANCHEES De Lazare Sainéan, d'après des lettres des Poilus et les journaux du Front (Editions Manucius) SARAH BERNHARDT Trente ans de passion pour Belle-Ile-en-Mer De Jean DUPONT-NIVET SARAH BERNHARDT, ma grand-mère Par Lysiane Bernhardt (Editions du Pavois) Bulletin Trimestriel de l'Association pour l'Histoire de BELLE-ILE-EN-MER (juillet-septembre 1968) ANTHOLOGIE DES EXPRESSIONS BELLILOISES de Pierre GALLEN Quelques images de Belle-Île-en-Mer pendant la Grande Guerre Arrivée des premiers prisonniers allemands à Belle-Île le 30 Août 1914 Débarquement prisonniers Campement prisonniers allemands à Palais Corvée de patates pour les prisonniers Débarquements de blessés, Le Palais Hôpital militaire à Belle-Île Soutiens ofciels du projet: -Mission Centenaire 14-18: Le projet a été labellisé par la Mission Centenaire 14-18, groupement d ’intérêt public créé en 2012 par le Gouvernement dans la perspective de préparer et mettre en oeuvre le programme commémoratif du centenaire de la Première Guerre Mondiale -Le Conseil Départemental du Morbihan -Communauté de Communes de Belle-Île-en-Mer Sous le parrainage de la Société Historique de Belle-Île-en-Mer, Labellisé « Rue du Conservatoire », (Association des élèves et des anciens élèves du Conservatoire) Porteur du projet Association Act-Meizad Partenaires: Association Electro’Libre Association Youna à Belle-Île-en-Mer Association « La Traversée des Arts » Personnes ressources (textes, témoignages et images) François-Xavier Coulon, Président de la Société Historique de Belle-Ile-en-Mer Catherine Urbain Claude Pierre Philippe Krafft Stéphane Brochard, auteur de « Lettres d ’un poilu bellilois » Evelyne Morin Rotureau Contacts Sylvie Thienot, écriture, mise en scène et comédienne Rue du Canon, Sauzon 56360 06 26 02 46 40 [email protected] Antoine de Laborde Noguez, coordination et scénographie 06 63 26 98 24 [email protected]