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APAGAO
Tout comme la Californie, le Brésil subit une grave crise
énergétique. Tout comme la Californie cette crise est due à une
privatisation débridée des moyens de production et à une mauvaise
gestion des ressources laissées aux opérateurs privés qui n'y voient
qu'une source de profit à court terme. La comparaison s'arrête ici car à
la différence de la Californie, c'est le FMI et les bailleurs de fonds du
Nord qui impose ici la privatisation. Mais ici comme ailleurs la
situation profite à certains pendant que l'immense majorité en paie les
pots cassés, souvent les populations déjà les plus fragilisées par le
manque d'éducation (privatisée) et de santé (privatisée).
Que signifie "apagao" en portugais ? Coupure générale d'
électricité dans tout le Brésil. Voilà le risque qu'encourt la 8ème
puissance mondiale sous la pression du FMI et sous la direction
servile d'un président qui, avec ses deux mandats successifs, en
organisant la privatisation des entreprises publiques, s'est montré
incapable de gérer le pays. Sur fond de scandales et de fraudes
électorales, d'invectives politiques entre sénateurs et président, de
crise politique donc, s'ouvre une grave crise économique avec des
conséquences sociales qui soit engendrent le désordre certains
reparlent des "bienfaits" de la dictature- soit provoquent des élections
anticipées ; ce qui serait le mieux car le Parti des Travailleurs, le PT,
reste la principale force d'opposition et a des chances de progresser.
Mais pour cela, il faudrait que l'actuel président Henrique Cardoso
reconnaisse son échec et présente sa démission.
En attendant, le gouvernement, les journaux et télévisions à
sa solde menacent : APAGAO ! c'est ce qui va arriver si on
n'économise pas l'électricité. A la télé, on nous montre de sages
ménagères qui, avec signation, n'utiliseront plus le micro-ondes...
des techniciens nous indiquent comment se servir du frigo... on nous
annonce que les compagnies d'électricité ont un déficit de 50 millions
de réals (monnaie brésilienne) à cause des installations clandestines.
Alors on assiste à un interview d'une pauvre femme des favelas qui
avoue son "crime". - le journaliste : ...mais alors en ne payant pas
vous avez économisé ? - la femme : je n'ai rien économisé, j'ai
nourri ma famille... maintenant que l'installation est officielle, je ne
vais pas pouvoir payer et on va me couper l'électricité... c'est
absurde.. ”. C'est absurde et scandaleux, les pauvres vont être les
premières victimes, les grandes surfaces vont fermer plus tôt et
commencent à licencier. Et pour corser le tout le gouvernement va
jusqu'à prendre des mesures anti-constitutionnelles : en cas de
dépassement de consommation d'énergie, les citoyens sont redevables
d'une surtaxe allant de 50 à 100% et au bout du 2ème avertissement,
on coupe l'électricité. Les associations de consommateurs et l'Ordre
des Avocats du Brésil poursuivent le gouvernement pour délit
d'extorsion. Cependant le problème est
réel : au Brésil, la production d'énergie repose essentiellement sur la
force hydraulique. Cette année la sécheresse est précoce. Et ce que le
célèbre écrivain Jorge Amado a décrit dans ses romans continue mais
avec plus de modernité : les sans-terres qui allaient à pied sur les
routes et parfois y laissaient leur vie, aujourd'hui peuvent prendre le
car et leurs photos paraissent dans les journaux. Mais, comme firent
leurs ancêtres, ces sans-terres qui avaient gag un peu de terre,
abandonnent tout, partent dans les grandes villes agrandissant ainsi
les favelas. On peut se poser des questions : l'eau manque et pourtant
le Brésil a le plus grand fleuve du monde et de grandes ressources en
nappes phréatiques. La production d'énergie est insuffisante, pourtant,
avec le beau soleil de ce pays tropical, pourquoi ne pas développer
l'énergie solaire ? Le Brésil est un pays riche en ressources naturelles,
il peut développer une économie stable et répartir les richesses de
façon plus égalitaire. Le gouvernement actuel, à la solde du FMI,
mène la politique du pire : qui dit économie d'énergie, dit baisse de la
production et donc chômage grandissant. Ces mesures sont mises en
place dès juin et se veulent permanentes.
Le peuple brésilien va-t-il relever la tête malgré la misère
qui l'assomme ? Les étudiants commenceraient-ils à protester ? Des
manifestations de travailleurs ont déjà commencé à Sao Paulo. Les
mouvements sociaux critiquent le FMI et s'élèvent contre la dette.
Alors d'ici un an (ou avant), pour les prochaines élections
présidentielles en 2002, le Brésil peut saisir sa chance, opérer un
tournant qui affirmerait une nette volonté politique pour redresser le
pays, en commençant par éradiquer la misère endémique, en
permettent l'accès pour tous à la santé et à l'éducation, en organisant
une meilleure répartition des richesses... à suivre.
Noelle Mas et Joao Pessoa.
Etat de Paraiba (nord-est du Bresil), courriel ATTAC 244, juin 2001
Internet : création des sites
ATTAC-77sud et ATTAC-Brie
champenoise
Depuis avril 2001, le groupe local ATTAC-77sud et le groupe local
ATTAC-Brie champenoise disposent chacun d’un site Internet.
Ceux-ci ont été réalisés -avec talent- par Jacques Renard
(ATTAC-77sud). Site ATTAC de Seine et
Marne :www.local.attac.org/77/
Site ATTAC-77sud <www.local.attac.org/77/77sud/>
Site ATTAC-Brie champenoise <www.local.attac.org/77/bc/>
Les sites étant perfectibles, les suggestions des
adhérents des deux groupes sont les bienvenues.
Réunions de groupe d’ATTAC-Brie
champenoise
Les prochaines réunions de groupe ont lieu dans la Maison des
associations de la Ferté sous Jouarre, allée du Jumelage :
-le vendredi 14 septembre 2001 à partir de 20 heures
-le vendredi 5 octobre 2001 à partir de 20 heures
Préparation des prochaines
réunions publiques d’ATTAC-Brie
champenoise
2
1) Réunion publique sur le thème de la "disneylandisation"
de la Brie, l'image et le marketing.
2) Réunion publique co-organisée par la librairie "Le Bruit des
mots" et ATTAC-Brie champenoise auteur d’un ouvrage et de son
auteur. Cette réunion aura lieu en soirée dans la Librairie, Place du
marché à Meaux.
3) Réunion publique sur la mondialisation de l'économie et
"l'autre mondialisation", réunion co-organisée par la députée
PS Nicole Bricq, ATTAC-Brie champenoise et d'autres
représentants de formations politiques, associatives ou syndicales.
(ville importante du département non fixée)
4) Réunion publique sur le thème des retraites par
capitalisation ou par répartition. La Ferté sous Jouarre
5) Réunion publique sur le thème de la démocratie locale.
6) Réunion publique sur le thème de la mondialisation et la
relocalisation de l'économie.
Entrevue : Nicole Bricq,
ATTAC-Brie champenoise
Sur proposition de la députée, un entretien a eu lieu à Meaux le 11
juin 2001 entre une délégation d’ATTAC-Brie champenoise
composée d’Olivier Charlot, Alain Delsol et Stéphane Cuttaïa et
Nicole Bricq, députée PS de la sixième circonscription. Après un
échange du vue sur des sujets d’actualité économique, Nicole
Bricq a proposé la co-organisation d’une réunion départementale
sur le thème de la mondialisation économique (voir plus haut).
Débat : avec l’association Partenia,
Marie Richard et le CCFD
L’association locale Partenia (La Houssaye en Brie) qui regroupe
des catholiques proches des positions de Jacques Gaillot a
organisé le 17 juin un débat entre plusieurs représentants locaux
d’association ; des militantes locales du CCFD, des animateurs
locaux d’ATTAC (Sarah Loyal, Olivier Charlot et Stéphane Cuttaïa)
et une élue locale : Marie Richard, Conseillère régionale et maire
PS de la Ferté sous Jouarre. Le Débat Des riches de plus en plus
riches, des pauvres de plus en plus pauvres… a été l’occasion
d’un échange de vues sur les différentes formes d’engagement
contre les inégalités sociales.
Ce débat a également été l’occasion d’imaginer la
création d’un réseau départemental d’information, de
sensibilisation et de distribution des produits du commerce
équitable entre l’association Partenia, le CCFD-77 et ATTAC-Brie
champenoise.
Débat : avec ATD-Quart monde,
le MRAP, la CIMADE et la LDH
Le 27 juin , le comité ATD-Quart Monde 77 organisait à
Champeaux une réunion regroupant, outre ATD, des représentants
locaux de la CIMADE, du MRAP, de la Ligue des droits de
l’homme et d’ATTAC-Brie champenoise. Le débat portait sur le
combat contre les exclusions et l’organisation commune de la
prochaine Journée mondiale du refus de la misère (17 octobre
2001). A cette occasion un collectif départemental 17 octobre a
été créé. Celui-ci va se charger d’organiser les manifestations
publiques de la Journée mondiale du refus de la misère.
Mobilisation : à Bure contre
l’enfouissement des déchets
nucléaires, non biodégradables
Le groupe local ATTAC-Brie champenoise sera mobilisé à Bure du
21 au 27 juilet (Voir page 8). Contact : Sarah Loyal
01.60.32.99.62
Randone pédestre le dernier
week-end du mois d’août 2001
Pierre Poma propose aux membres d’ATTAC, leurs conjoints et
enfants une randonnée pédestre dans la Brie champenoise.
Celle-ci aura lieu le dernier week-end du mois d’août. Inscription :
Pierre Poma : 01.60.24.80.08. ou groupe local..
Biobel, contre l’agriculture intensive
Un nouveau magasin de produits biologiques a ouvert ses portes,
place du marché, à Meaux. Produits frais, fruits et légumes,
viande, céréales, thés, cafés…
Biobel : 01.64.33.46.09. [email protected]
Réunion publique
dATTAC-77sud sur les OGM
avec lagronome Jean-Pierre
Berlan
Le 27 Juin a eu lieu à Ponthierry (Seine et Marne) à la
demande du comité local d'Attac77sud une réunion d'information sur
les OGM pour un auditoire d'une centaine de personnes. Cette
réunion faisant suite à notre demande de faire voter en Mairie une
résolution pour interdire toute culture de plantes génétiquement
modifiées sur le territoire de la commune (cf. Attac45).
Pour animer cette réunion nous avons fait appel à Mr
Jean-Pierre Berlan, directeur de recherche à l'INRA et membre du
conseil scientifique d'Attac qui a accepté bénévolement de venir nous
aider. Un grand merci car sans lui la réunion aurait certainement
tourné à notre désavantage.
Côté organisation, la Mairie nous a apporté toute son aide
matérielle, à savoir: salle de réunion, vidéo projecteur,
rétro-projecteur, information dans la presse locale, distribution de
tracts plus une subvention pour rembourser les frais de déplacement
de Mr Jean-Pierre Berlan qui venait de Marseille.
Le seul hic a concerné la presse qui était sensée venir faire
une interview avant la réunion et qui n'est pas venue.
Côté relationnel avec la Mairie, les choses ont été un peu
plus délicates car elle a voulu que cette réunion ne fasse pas référence
à notre demande d'interdiction de culture OGM. Ce que nous avons
finalement accepté car le plus important était que l'information passe.
Le comité Attac77sud a mis à la disposition du public une bonne
quantité de documentations:
- feuille bibliographique de documents et livres sur les OGM.
- le livre de Jean-Pierre Berlan "la guerre au vivant".
- le livre de Gilles-Eric Séralini "OGM, le vrai débat".
- la pétition contre les brevets sur le vivant d'Agir Ici.
- un ensemble de documentations sur les OGM en provenance de
GreenPeace dont la fameuse liste noire.
Après la projection d'un extrait de 17 mn de la cassette
"Main basse sur les gènes" nous avons privilégié l'affaire Pusztaï,
Mr Jean-Pierre Berlan nous a tenu en haleine 1 heure et demie durant.
Le débat qui a eu lieu à la suite a gardé la même intensité et la même
qualité que celle de la présentation. La réunion a du être arrêtée à
cause de l'heure tardive. Il était déjà plus de minuit.
Commentaires:
-1- Toutes les réactions que j'ai pu recevoir sont toutes élogieuses
quant à la qualité de l'intervention de Mr Jean-Pierre Berlan. Quelle
chance qu'une petite ville comme Ponthierry ait pu offrir à sa
population locale une telle prestation.*
-2- Si la majorité du public était favorable à notre position anti-OGM,
5 ou 6 personnes étaient venues pour apporter la contradiction. Ces
personnes qui dans leur majorité semblent travailler dans les grands
groupes semenciers et les biotechnologies possédaient parfaitement
leur sujet et à mon avis, seul Mr Jean-Pierre Berlan était capable de
leur répondre correctement. Cela signifie qu'il n'est pas envisageable
d'organiser ce type de réunion sans se faire aider par une personne de
très haut niveau, sinon cela peut tourner à la catastrophe.
-3- Les quelques agriculteurs présents et dont certains sont intervenus
pendant la réunion ont semblé prendre une position prudente sinon
critique vis-à-vis de la politique agricole qui leur est imposée. Mais il
faut rappeler que Ponthierry est située dans la zone rurbaine du
3
département et les réactions des agriculteurs peuvent être bien
différentes dans la zone EST où l'agriculture est plus intensive.
-4- Au début des pourparlers avec la Mairie la réunion était sensée
être de type contradictoire pour finir en fait par une présentation
anti-OGM pure et dure. La Mairie est donc favorable pour organiser
une autre réunion PRO-OGM après les vacances pour offrir à nos
opposants les mêmes moyens de s'exprimer que ceux qui nous ont été
alloués. Ceci afin de respecter l'équilibre des intervenants avant le
vote en conseil municipal. Après réflexion cette prochaine réunion
PRO-OGM, si elle a lieu, est vraiment une aubaine car j'espère bien
qu'à cette occasion tous les militants Attac auront à coeur de venir
exprimer leurs sentiments sur le sujet. Nous vous tiendrons bien sûr
au courant de la suite des évènements.
Jacques Renard, groupe OGM Attac77sud
Réunion publique
dATTAC-Brie champenoise
avec
léconomiste Dominique Plihon
1. Trente-cinq personnes ont participé vendredi 29 juin au
débat public sur le capitalisme actionnarial organisé par ATTAC-Brie
champenoise au Théâtre municipal de la Ferté sous Jouarre. Deux
journalistes et un photographe du Pays briard et de La Marne étaient
présents. Nous leur avons accordé deux entretiens sur ATTAC et
notre groupe (voir la Marne du 5/7/01 et le Pays briard du 6/7/01).
Après une présentation d'ATTAC et du groupe local,
Dominique Plihon, économiste, professeur à Paris XIII et membre du
conseil scientifique d'ATTAC a présenté les analyses et les
propositions d'ATTAC sur le capitalisme actionnarial et les vagues de
licenciements de convenance boursière, les restructurations et
délocalisations, les fusions et acquisitions que nous avons connu ces
derniers mois (Moulinex, Danone, Mark & Spencer, Alcatel...) Il a
expliqué le rôle des investisseurs institutionnels (fonds de pension
anglo-saxons, compagnies d'assurances, fonds mutuels) et celui
-dominant- des actionnaires dans le fonctionnement actuel de
l'économie mondiale ; le basculement du capitalisme managérial au
capitalisme actionnarial et le rôle redoutablement efficace de la
rémunération des dirigeants d'entreprises pour les inciter à maximiser
la valeur actionnariale de leur entreprise (stock-options).
Le débat a ensuite porté sur le rôle des salariés et des
citoyens invités par ATTAC à refuser cette financiarisation de
l'économie dont l'aboutissement est la compétition de tous contre tous
pour le plus grand profit d'une petite minorité, et sur les propositions
du conseil scientifique de l’association pour lutter contre le
capitalisme actionnarial : rendre illicite les licenciements de
convenance boursière, supprimer des aides publiques aux entreprises
prospères qui licencient, accorder de nouveaux droits pour les comités
d’entreprises, élargir le périmètre du contrat de travail, boycotter des
produits (Danone…)
Le débat, très riche, a duré environ trois heures. Parmi les
personnes présentes, Nicole Bricq, députée PS de Meaux et membre
de la commission des finances à l’Assemblée nationale a apporté la
contradiction, notamment sur le thème de l’épargne salariale. Parmi
les participants, il y avait également des membres du Conseil
municipal de la Ferté sous Jouarre, de l’association catholique
Partenia, d’ATD-Quart-Monde, de la Gauche Unie pour Meaux, du
PS et du PCF. Stéphane Cuttaïa
NOTE : le document face aux licenciements de convenance
boursière, les analyses et les propositions d’ATTAC, (mai 2001) est
disponible sur Internet à l’adresse
<www.attac.org/fra/asso/doc58.htm>Si vous souhaitez le recevoir,
demandez-le au groupe local au 01.60.32.99.62.
2.Enfin, nous y voilà ! Le conseil scientifique d’Attac passe à
l’élaboration du corpus idéologique d’une gauche renouvelée. Ces
propositions pour l’avenir , quelles sont-elles ?
D’abord une réforme de la hiérarchie des valeurs défendues
par les institutions internationales : ( même si le détail reste à définir )
la défense des droits économiques, des droits écologiques,
passeront au premier plan. Le concept de développement durable sera
privilégié (concept actuellement récupéré et déformé par les libéraux,
campagne de Chirac sur l’écologie, pub d’EDF sur le développement
durable, …).
Ensuite, réforme des institutions internationales
elles-mêmes : il faut rétablir l’égalité un vote - une voix au sein
d’institutions comme le FMI. Actuellement, le nombre de voix est
fonction de l’argent versé par ses membres ( vote censitaire ).
Réforme du conseil de sécurité de l’ONU : certains états ( les 5
membres permanents : Chine, France, Russie, USA,
Grande-Bretagne) ont un droit de veto inacceptable.
Ces institutions datent de l’immédiat après-guerre et ne correspondent
pas au monde actuel et à ses difficultés.
Il faudrait également créer des institutions spéciales pour gérer les
crises majeures qu’elles soient d’ordre économiques, écologiques,
sociales …
D’après Dominique Plihon, il y a une opportunité historique
dans les 10 ans à venir pour que nous réussissions à faire évoluer ces
institutions internationales. Ces changements pourraient se faire par
réformes, refontes progressives.
A mon sens, ces propositions sont véritablement porteuses d’avenir,
elles vont pouvoir mobiliser nos énergies sur un projet. Ce sont les
idées qui changent le monde. En parlant de manière plus informelle
avec Dominique Plihon après la conférence, il nous a expliqué qu’il y
avait un véritable foisonnement d’idées, de réunions, de conférences
au sein d’Attac et de toutes les associations qui vont dans le même
sens. C’est bien la preuve que nous allons vivre un de ces
changements historiques à la mesure des immenses problèmes
mondiaux auxquels nous faisons déjà face.
Deux autres remarques étaient intéressantes : A une
question de Julie Créach sur les retraites, notre conférencier a fait
remarquer que le rapport Charpin sur ce sujet était erroné. En effet,
les projections de l’avenir sont faites à croissance nulle alors que nous
avons retrouvé le chemin d’une croissance qui va durer et que nous
savons que la richesse nationale va considérablement augmenté dans
les années à venir. Nous n’aurons pas besoin de travailler pendant 45
années, nous pouvons faire revenir à 37,5 années de cotisation tous
les salariés. Seuls les taux de cotisation devront être relevés de 2 à 3
points, ce qui reste relativement modéré. Tout ce qu’on entend dans
les médias serait donc une vaste fumisterie orchestrée par le MEDEF.
Que ne feraient pas nos chers libéraux pour augmenter le taux de
profit et le taux d’exploitation du salarié de base ? Notre économiste a
également rappelé que la retraite par répartition est un contrat social
entre les générations et constitue à ce titre un ciment sociologique
puissant de la société française qui évite la fuite dans le “chacun pour
soi ” (qui conduit finalement à la catastrophe).
L’autre remarque concernait le capitalisme actionnarial. Pourquoi la
bourse monte-t-elle presque continuellement ?
Les grands groupes financiers ( fonds de pension, fonds de
placement, …) reçoivent l’argent des futurs retraités anglo-saxons de
plus en plus nombreux. Mais attention à partir de 2010, la tendance va
s’inverser, les enfants du babyboom vont arriver à la retraite et vont
commencer à revendre leurs placements ce qui devraient entraîner les
cours vers le bas mais également la ruine de ces retraités.
L’analyse sur le capitalisme actionnarial de la première
partie de la conférence était particulièrement brillante mais trop
longue pour être relatée ici.
Je ne doute pas qu’Attac Brie champenoise aura un rôle à jouer dans
l’effervescence actuelle et dans la diffusion de ces idées.
Olivier Charlot
La“ disneylandisation ” de la
Brie(1)
Jeremy Rifkin écrit dans son dernier livre
L’Âge de l’accès : “ Les voyages et le tourisme
international, les parcs à thème et les
villes-musées, les complexes de loisirs, la
culture du corps, la mode, la cuisine, les sports
professionnels, le jeu, le cinéma, la télévision,
les mondes virtuels du cyberespace et toutes
sortes d’activités récréatives sont en train de
devenir l’axe porteur d’une forme
d’hypercapitalisme qui exploite l’accès aux
expériences culturelles….
Dans ce processus d’hypercapitalisme et de
disneylandisation ”, la Seine et Marne a pris
quelques longueurs d’avance.
Suite de la disneylandisation de la Brie
dans le fil d’ATTAC n°11
Mickey, l’ombre
sur la ville
Mickey construit sa ville, le Val
d'Europe, à Marne-la-Vallée.
Val d'Europe, la ville-business
de Disney
Enquête de François Carrel,
l’Humanité, 25 septembre 1999
Val d'Europe. Retenez bien ce nom, vous n'avez pas fini de
l'entendre. C'est celui de la ville qu'EuroDisney, filiale de la
multinationale américaine The Walt Disney Company, a commencé à
construire en Seine-et-Marne, autour de son parc d'attraction
Disneyland Paris. Les plans sont prêts, les infrastructures routières et
ferroviaires aussi, et les engins de chantiers sont au travail. Il y a de
quoi être inquiet : ce qui se prépare ici, sur ces terres agricoles du
plateau briard, n'a pas d'antécédent dans l'histoire de France. Pour la
première fois, c'est à une entreprise privée, et pas n'importe laquelle,
que l'Etat français a confié la responsabilité de bâtir une ville
nouvelle. L'objectif est d'arriver dans quelques décennies à un
puissant pôle urbain regroupant 40 000 âmes, une activité
économique intense, à cet endroit qui est déjà l'une des principales
destinations touristiques du pays.
Ne vous y trompez pas : il s'agit bien, à terme, de faire du
Val d'Europe, sur plus de 2 000 hectares et sous l'égide de Mickey
Mouse, un point d'attraction européen rivalisant avec Paris même.
Voici comment EuroDisney présente le Val d'Europe sur le papier
glacé de ses plaquettes de promotions : " Comme toutes les grandes
idées, le projet était simple : créer, au cœur de l'Europe, un lieu
unique, à la fois maîtrisé et ouvert sur le monde. Le site : les abords
d'une vallée verdoyante d'Ile-de-France, à trois heures seulement de
Londres, Amsterdam et Bordeaux, à deux heures de Lyon, à une
heure et demie de Bruxelles et à 35 minutes de Paris. [...] Nous avons
la volonté de faire de ce site un lieu de complémentarité et d'énergie
créatrice entre les loisirs, les activités économiques et la vie de tous
les jours. Cette vision, nous l'appelons la Ville de l'Imagination. ".
Petit saut en arrière dans le temps. Le projet Val d'Europe
est né de la conjonction de deux logiques : celle de l'État français, qui
a décidé dans les années soixante de développer des villes nouvelles,
ex nihilo, dont celle de Marne-la-Vallée à laquelle est rattaché le Val
d'Europe, et celle de The Walt Disney Company, qui cherchait dans
les années quatre-vingt à s'implanter en Europe. Un jour de mars
1987, le gouvernement de Jacques Chirac et le PDG de Disney ont
signé une convention d'une importance capitale : Mickey s'engage à
implanter sa tête de pont européenne, un parc d'attraction, à
Marne-la-Vallée. En échange, l'État français lui réserve 2 000
hectares, entre autres avantages financiers, fiscaux et aménagements
routiers et ferroviaires. Le même jour est promulguée la création d'un
nouveau secteur de la ville nouvelle de Marne-la-Vallée, le secteur 4,
principalement constitué des terrains promis à Disney, et un
programme d'aménagement prévoyant que Mickey, outre son parc
d'attraction, ses hôtels et ses boutiques, développera là un pôle urbain
et économique dans une deuxième phase de son développement.
Disney accepte d'autant plus facilement de s'engager sur ce "
programme d'intérêt général " (PIG) qu'il l'a négocié longuement avec
les pouvoirs publics, État, département et région. C'est du sur mesure
pour l'oncle Walt.
L'urbanisme du XXIe
siècle
C'est ainsi que Mickey bâtit aujourd'hui, quasiment à sa
guise, le premier quartier, le cœur de sa future ville : le " centre
urbain du Val d'Europe " (sur 110 hectares, 1 600 logements, un
Centre commercial international, des bureaux, hôtels, services et un
parc d'entreprise). Pour cette première tranche, environ 4,5 milliards
de francs vont être investis entre 1999 et 2008, dont près de 760
millions de francs de fonds publics. Officiellement, le centre urbain
du Val d'Europe " incarne une nouvelle approche de la ville, où les
investissements publics et privés s'articulent en harmonie ", " une
première dans les méthodes d'urbanisme, qui inaugure les villes du
XXIe siècle " (communiqué de presse du lancement de la phase 2
d'aménagement d'EuroDisney). En réalité, Mickey est maître sur ses 2
000 hectares. Il choisit les promoteurs, les architectes, le rythme des
travaux... Pour construire cette ville, même s'il y a concertation avec
les pouvoirs publics et les élus locaux, c'est avant tout sa logique qui
prévaut. Une logique purement commerciale, celle du business et du
billet vert.
Parmi les acteurs de ce dossier, nul n'est dupe. Seul
Dominique Coquet, directeur général adjoint d'EuroDisney, chargé du
développement, ose affirmer le contraire. Devant le gratin du BTP
d'Ile-de-France, réuni à Paris par le journal le Moniteur au début de
juillet, il affirme sans sourire : " Pour le Val d'Europe, nous n'avons
pas une approche de promoteur classique : nous rejoignons l'intérêt
général. " Il y aurait de quoi se tordre de rire, si cela n'était pas
sinistre : en réalité, et plus de trois semaines d'enquête nous ont
permis d'en avoir le coeur net, les règles d'urbanisme qui président à
la construction du Val d'Europe sont dictées par les intérêts de la
société EuroDisney SCA. Les caractéristiques du centre urbain,
actuellement en construction, de la " Ville de l'Imagination ",
prouvent clairement que " l'intérêt général " est bien loin des
préoccupations de Mickey.
5
Un centre commercial
géant
Le cœur du centre urbain est un immense centre
commercial international (CCI). C'est, avec la gare du RER, le seul
bâtiment déjà visible sur le chantier. Ce sera le premier terminé. · son
ouverture, en septembre 2000, il fera 90 000 mètres carrés. En réalité,
ce que très peu de monde sait, c'est que ce centre commercial passera
à 105 000 mètres carrés en 2003, puis 124 000 mètres carrés en 2005
(cette extension de surface autorisée doit être officialisée par un
décret imminent de Lionel Jospin).
Pour la première fois,
l’Etat confie à une
multinationale, la
responsabilité de bâtir
une ville. Il n’y a pas
d’antécédents dans
l’histoire de France
Le CCI du Val d'Europe sera l'un des plus grands de France
(il n'y a dans l'Hexagone que sept centres commerciaux de plus de
100 000 mètres carrés), plus du double du centre commercial du
Forum des Halles, à Paris (57 000 mètres carrés sur cinq niveaux) Le
CCI sera très attractif : un hyper " nouvelle génération " Auchan, neuf
unités de moyenne surface, cent trente boutiques, vingt restaurants,
une station-service, un centre auto, un aquarium touristique et enfin
15 000 mètres carrés de "pavillon de la mode " : une rue marchande à
ciel ouvert qui regroupera soixante-dix pavillons consacrés aux "
bonnes affaires " des grandes marques de luxe de la mode. On
trouvera au CCI Go Sport, H&M, Zara, un mégastore Benetton (une
première mondiale), la FNAC, Darty, Gap... La rue de Rivoli n'a qu'à
bien se tenir, quand on sait que dix millions de touristes du monde
entier passent chaque année par le parc Disneyland, à un kilomètre de
là... A l'est et à l'ouest du CCI, les deux premiers quartiers
d'habitation du Val d'Europe (1 600 logements en tout,
principalement du collectif, dont un tiers d'habitat social), qui seront
livrés progressivement de 2001 à 2008 (plus de sept ans après le
centre commercial !) seront donc séparés par ce temple de la
consommation. Cela ne pose aucun problème, visiblement : " On fait
jouer au CCI le rôle de trait d'union entre les quartiers ", explique
Dominique Coquet, de Disney. Claude Villain, délégué
interministériel au projet EuroDisney, ne dit pas autre chose :
" Mettre le CCI au centre, c'est plutôt mieux, à condition qu'il n'ait
pas la forme d'une boîte à chaussures. Cela rejoint une vieille
conception urbaine européenne : mettre la place du marché au cœur
de la ville. ".
Au passage, EuroDisney s'est taillé une confortable marge
financière en cédant les titres de baux de construction à la Ségécé,
filiale de Paribas, qui construit le CCI : environ 100 millions de
francs. Notons encore, pour la bonne mesure, que cette première
tranche du centre urbain prévoit d'ici à 2008 un quartier d'affaires de
30 000 mètres carrés de bureaux et cinq cents chambres d'hôtel, à
deux pas du CCI.
La double tranchée
TGV-RER
C'est sans doute le point le plus flagrant de mauvaise foi de
Disney. Le centre urbain du Val d'Europe est coupé en deux par une
tranchée d'une vingtaine de mètres de profondeur et de près de 80
mètres de large : la voie du TGV, déviée spécialement par la SNCF
pour desservir Disneyland Paris. L'est du centre urbain a droit à une
seconde tranchée, plus modeste, d'une cinquantaine de mètre de large.
C'est le prolongement de la ligne A du RER, construite par la RATP
pour desservir le même parc. Pour Disney, ce sont " les lignes de
force " du centre urbain. Trente à quarante TGV et cent RER
traverseront donc quotidiennement le cœur du Val d'Europe. Les yeux
dans les yeux, Dominique Coquet l'admet : " Cet emplacement n'est
pas l'idéal pour le Centre urbain. Et c'est coûteux en infrastructures.
Mais que voulez-vous : on a hérité de ça, par le Projet d'intérêt
général et la Convention de 1987. " Convention, faut-il le rappeler,
longuement négociée par Disney, qui a obtenu presque tout ce qu'il
voulait... Allons, assure Dominique Coquet, " il n'y aura pas de
logement le long de la voie du TGV ". Ah bon ? Et les maisons
individuelles qui sont train d'être terminées au sud du centre urbain,
sur la commune de Serris, toujours en terrain Disney bien sûr, ils ne
sont pas au bord de la voie, eux ? Les habitants actuels apprécieront.
Cette implantation très ferroviaire du Val d'Europe n'a pas échappé à
la RATP, qui s'inquiète et a eu l'occasion de le préciser en juillet dans
le registre d'enquête publique sur la ZAC du centre urbain du Val
d'Europe : " Rien n'est prévu dans le plan des servitudes en ce qui
concerne l'isolement acoustique des constructions. ".
La couverture de la ligne TGV, afin d'éviter la coupure en
deux de la ville, est-elle prévue ? Non. Tout au plus est-elle
envisagée. Les pouvoirs publics, qui consacrent déjà plus de 750
millions de francs en infrastructures au centre urbain, ne sont pas
prêts de trouver les millions nécessaires. · Epafrance, établissement
public créé pour gérer la ville nouvelle du Val d'Europe, on souligne
qu'on " préserve l'avenir. Puisqu'il y a tranchée, on peut couvrir. Il y
a un temps de la ville, qui ne se règle pas en cinq ou dix ans ". La
Ségécé, par contre, a prévu une couverture partielle pour le CCI, très
vite, entre ses deux parkings géants, pour 35 millions de francs. On
respire. Bien sûr, des ponts sont en réalisation sur la tranchée TGV :
deux pour le CCI et un sur le grand boulevard circulaire au sud du
CCI. Un autre apparaît sur les plans au nord, mais comme le confirme
Claude Villain, " il n'est pas budgété pour l'instant ". On verra plus
tard, 2003 peut être, 2006 sans doute, selon les sources. Un
cinquième, un peu plus au nord encore, là ou les deux tranchées (RER
et TGV) se rejoignent presque, prévu dans le plan d'aménagement de
zone initial (1997), a disparu dans celui de 1999. Trop compliqué,
trop cher. Ainsi, dans les premières années, les habitants du quartier
est qui voudront rallier le quartier ouest devront soit faire le tour par
le boulevard circulaire urbain (qui est aussi l'accès au CCI...), soit
passer à pied par l'intérieur du centre commercial. Mais c'est bien sûr
! Puisque, comme le précise le plan d'aménagement de zone, le CCI
est là " pour animer le centre urbain de part et d'autre de la tranchée
du TGV " !.
Une ville sans existence
administrative
Le " cœur de ville " du Val d'Europe est à cheval sur deux
communes : Chessy, sur une petite portion au nord-est, et Serris. Les
deux communes sont sur le périmètre Disney. Mais le centre urbain
du Val d'Europe va également déborder sur la commune voisine,
Montévrain, qui n'est, elle, pas en périmètre Disney. aussi, les
plans sont prêts terme, 2 000 logements, 100 000 mètres carrés de
bureaux, commerces et services, 1 000 chambres d'hôtel), même si
rien n'est lancé encore sur le terrain. Le centre urbain du Val d'Europe
n'aura donc pas d'existence administrative propre. Les habitants
seront d'une des trois communes, ce qui compliquera la résolution des
problèmes de la vie quotidienne. Un exemple ? Les 350 premiers
logements qui seront construits sur la commune de Chessy
constitueront un hameau isolé du vieux bourg, qui est à plus de 2,5
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