démocratie. Les élections municipales, qui auraient du se tenir en 2034, sont prévues pour le mois de mai 2035. Le
général d'Orléans crée la surprise avec un communiqué lapidaire, où il annonce sa démission de l'armée, qui prendra
effet au retour de son détachement en France, et sa candidature à la mairie de Dreux. La candidature du général sera
plus couverte par les médias que la montée en puissance des indépendantistes basques, qui ont tiré parti à la fois du
statut particulier accordé à la Wallonie, de l'indépendance obtenu par le pays basque espagnole en 2029, et de la
méfiance de l'électorat envers l'ancienne classe politique et le gouvernement mis en place par les militaires.
L'autre guerre
Mais la situation internationale se dégrade de nouveau à la fin de l'année 2034. Alors que l'Europe était en guerre, le
proche-orient est déstabilisé dès 2032 par l'arrivée au pouvoir des fondamentalistes musulmans en Turquie, deux
coups d'état en Irak et en Syrie, et l'instabilité qui en résulte au Liban.
C'est dans ce contexte que le gouvernement grec décide de l'envoi de troupes à Chypre. La Turquie réagit en
déployant ses forces navales en mer Égée. Après plusieurs semaines de tensions, le Turquie attaque les bases
militaires grecques et déploie ses troupes sur tout le territoire.
Les avions qui devait rapatrier le quartier général d'Antoine d'Orléans en France sont détourné pour évacuer les
ressortissants français à Athènes. La mission est remplie, malgré un engagement violent avec des parachutistes turcs.
Le général d'Orléans est accueilli en héros en France. Mais dans une conférence de presse improvisée sur la piste
d’atterrissage, il confirme sa démission et sa volonté de se présenter aux élections.
La faiblesse des réactions occidentales va conforter la Turquie et ses alliés. Israël es la cible d'attaques militaires su
plusieurs fronts. De leur coté, les troupes turques présentes en Grèce traversent la frontière pour aider les milices
musulmanes en Macédoine, en Albanie et au Kosovo, puis vers le nord, en Bosnie. Le mollah Sayid Jazrir lance un
appel à la guerre sainte, qui sera aussi entendue dans le Caucase et le Cachemire. L'Espagne et la France sont la cible
de groupes terroristes installés au Maroc et en Algérie. Des commandos traversent la mer méditerranée à bord de
petite embarcations, pour mener des opérations suicide de guérilla urbaine (NdlA : du type des attentats de Bombay
en 2008). Si l'Andalousie est la cible d'opérations coordonnées de grande ampleur, seuls trois groupes passeront
effectivement à l'action en France. La marine, mise en alerte, interceptera ensuite la totalité des groupes qui s'y
risqueront. Mais les groupes arrivés avec les premiers et qui se cachent dans les cités de banlieue françaises ne seront
éliminés que grâce au déploiement de l'armée dans les agglomérations du sud du pays, et au prix d'affrontements très
violents. A l'étranger, les forces françaises sont impliqués à une échelle plus réduite en lançant des frappes aériennes
et des opérations spéciales depuis la base de Djibouti.
Les élections
Malgré tout, le gouvernement annonce qu'il tiendra sa feuille de route pour rétablir toutes les institutions
démocratiques. Conformément aux sondages, l'événement du premier tour sera la victoire d'Antoine d'Orléans à
Dreux, et celui du deuxième tour la prise par les indépendantistes des conseils municipaux de Bayonne et Biarritz.
A la suite des élections, le gouvernement procède à un remaniement, en faisant entrer plusieurs personnalités
politiques, dont Adrien de Bourbon au ministère de l'économie et des finances. Il devient dès lors le candidat naturel
de la droite pour l'élection présidentielle à venir, prévue pour janvier 2037.
Mais en pleine campagne, à la fin de l'année 2036, Adrien de Bourbon est tué à Nice dans un attentat attribué à des
terroristes islamistes. La version officielle sera remise en cause par la suite, plusieurs enquêtes démontrant
notamment la présence inexpliqué de membres des services spéciaux à Nice ce jour-là. Après un temps d'hésitation, le
général Antoine d'Orléans va prendre la relève et devient le premier président de la 6e république avec une
confortable avance.
La nouvelle république
Pendant la première année de son mandat, le président Antoine d'Orléans va prendre plusieurs décisions majeures et
controversées, mais de nature à rassurer ceux qui aurait vu dans son l'élection l'instauration d'un régime militaire
autoritaire.
Parallèlement à la rédaction de la constitution de la 6e République, il va négocier la réunion du Pays basque français
avec le pays basque espagnol, indépendant depuis 2029. Il décide également le retrait des troupes militaires déployés
dans le sud de la France pour y traquer les groupes islamistes qui seraient encore présents. Cette décision va
provoquer une levée de boucliers des élus de la région, qui craignent une détérioration de la situation sécuritaire.
Profitant du vide juridique tant que la nouvelle constitution n'est pas adopté, les maires de plusieurs communes du sud
du pays vont étendre les pouvoirs de l'administration et la police municipales. En pleine campagne pour l'adoption de
la nouvelle constitution, le gouvernement va céder.
La constitution de la 6e république est validé par référendum à la fin de l'année 2037. Elle n'importe que deux
changements majeurs par rapport à la 5e république : la suppression des conseils généraux et l'interdiction complète
du cumul des mandats. Cette évolution radicale, et les cinq années d'interruption de la vie politique, permette un large
renouvellement de la classe politique.
La loi Loureau
Après l'adoption de la constitution de la 6e république, un autre chantier est lancé. Le gouvernement veut restreindre
les droits des corporations, à contre courant des modèles anglo-saxons et asiatiques qui avaient prévalu jusque là.
Bien que le projet soit soutenu par une très large majorité de l'opinion publique, les débats parlementaires seront
houleux. Le ministre de l'économie Albéric Loureau quittera le gouvernement juste après la promulgation de la loi qui
porte son nom en 2038.
Les menaces de lobbies corporatistes ne resteront pas lettre morte. Le volume des investissements réalisé en France
s’effondre. Le gouvernement amende discrètement la Loi Loureau dès 2041. Elle autorise alors les corporations à
choisir entre deux régimes fiscaux, qui permette ou non l'accès aux services publics pour leur employés. En échange,
les corporations vont soutenir la campagne de réélection d'Antoine d'Orléans en annonçant plusieurs grands projets
d'investissements en France.
Le président sortant est réélu en 2042, et peut affirmer presque honnêtement que c'est la législation française qui va
servir de base pour rédiger les accords de reconnaissance du commerce (ARC, ou BRA en anglais) qui seront proposés
aux gouvernements par la cour corporatiste pour définir des normes en matière d'extraterritorialité corporatiste.